Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.360
F. Natalucci , T. Sokolova , A. Nzeusseu-Toukap , C. Galant , F. Aboubakar , J.F. Baurain , F. Cornelis , Y. Borbath , P. Durez , L. Méric de Bellefon
<div><h3>Introduction</h3><div>L’utilisation croissante des inhibiteurs de point de contrôle immunitaire (ICI) pour traiter les tumeurs malignes a attiré l’attention sur les effets indésirables liés à l’immunité (EII). L’arthrite induite par les ICI est l’effet indésirable rhumatismal le plus courant. Sa prévalence est généralement sous-estimée et sa pathogénie reste inconnue <span><span>[1]</span></span>. La biopsie synoviale sous échographie (BS_US) s’est avérée être une procédure sûre et fiable dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), élargissant la compréhension de la synovite dans la PR. À notre connaissance, aucune étude n’a analysé l’histologie de l’arthrite induite par les ICIs. Cette étude visait à décrire de manière exhaustive l’arthrite induite par les ICIs, de la présentation clinique à l’évaluation histologique, en comparant les résultats avec les caractéristiques cliniques et histologiques d’une cohorte de patients atteints de PR précoce (pPR).</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Des patients oncologiques sous traitement par ICIs ont été recrutés. Les patients nous ont été adressés par leur oncologue suite à l’apparition de signes et/ou de symptômes évocateurs d’arthrite. Chaque patient a bénéficié d’une évaluation rhumatologique complète comprenant l’évaluation articulaire et la recherche d’autoanticorps (FR, anti-CCP, ANA). Une BS_US d’une petite articulation ou une mini-arthroscopie du genou a été réalisée. Les analyses histologiques (hyperplasie synoviale, nécrose fibrinoïde, hypervascularisation, infiltrat inflammatoire) et immunologiques (CD3, CD20, CD138 et CD68) semi-quantitatives sur une échelle 0 à 3 ont été effectués sur les échantillons synoviaux. L’échographie des 38 articulations (épaule, coude, genou, poignet, articulations MCP, IFP et MTP) a été réalisée de manière systématique. La synovite a été définie selon la définition des lignes directrices de l’OMERACT <span><span>[2]</span></span>. Comme contrôle, nous avons recruté des patients pPR non traités, appariés selon l’âge et le sexe.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Jusqu’à présent, treize patients ont été inclus [H/F (10/3), âge médian de 65 ans écart interquartile (EIQ) 14,5]. Les caractéristiques cliniques, sérologiques et démographiques sont présentées dans le <span><span>Tableau 1</span></span>, y compris pour la cohorte pPR de contrôle. Six patients (46,1 %) étaient positifs aux ANA ou au FR. Un patient souffrait de monoarthrite, cinq (38,4 %) d’oligoarthrite et les sept autres (53,8 %) de polyarthrite. L’évaluation échographique systématique avant la biopsie (<span><span>Fig. 1</span></span>) a montré la présence d’une synovite de tout grade dans 23,4 % des articulations analysées ; le genou était le plus souvent touché, suivi du poignet, du coude, des MCP2, MCP3 et des MTP 2-5. Le genou était de loin l’articulation la plus biopsiée (69,2 %). L’histologie de l’arthrite induite par les ICI a montré une synovite de haut grade : nous n’avons pa
{"title":"Arthrite induite par les inhibiteurs de contrôle immunitaire : une analyse descriptive complète d’une cohorte de l’évaluation clinique à l’histologie","authors":"F. Natalucci , T. Sokolova , A. Nzeusseu-Toukap , C. Galant , F. Aboubakar , J.F. Baurain , F. Cornelis , Y. Borbath , P. Durez , L. Méric de Bellefon","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.360","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.360","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’utilisation croissante des inhibiteurs de point de contrôle immunitaire (ICI) pour traiter les tumeurs malignes a attiré l’attention sur les effets indésirables liés à l’immunité (EII). L’arthrite induite par les ICI est l’effet indésirable rhumatismal le plus courant. Sa prévalence est généralement sous-estimée et sa pathogénie reste inconnue <span><span>[1]</span></span>. La biopsie synoviale sous échographie (BS_US) s’est avérée être une procédure sûre et fiable dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), élargissant la compréhension de la synovite dans la PR. À notre connaissance, aucune étude n’a analysé l’histologie de l’arthrite induite par les ICIs. Cette étude visait à décrire de manière exhaustive l’arthrite induite par les ICIs, de la présentation clinique à l’évaluation histologique, en comparant les résultats avec les caractéristiques cliniques et histologiques d’une cohorte de patients atteints de PR précoce (pPR).</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Des patients oncologiques sous traitement par ICIs ont été recrutés. Les patients nous ont été adressés par leur oncologue suite à l’apparition de signes et/ou de symptômes évocateurs d’arthrite. Chaque patient a bénéficié d’une évaluation rhumatologique complète comprenant l’évaluation articulaire et la recherche d’autoanticorps (FR, anti-CCP, ANA). Une BS_US d’une petite articulation ou une mini-arthroscopie du genou a été réalisée. Les analyses histologiques (hyperplasie synoviale, nécrose fibrinoïde, hypervascularisation, infiltrat inflammatoire) et immunologiques (CD3, CD20, CD138 et CD68) semi-quantitatives sur une échelle 0 à 3 ont été effectués sur les échantillons synoviaux. L’échographie des 38 articulations (épaule, coude, genou, poignet, articulations MCP, IFP et MTP) a été réalisée de manière systématique. La synovite a été définie selon la définition des lignes directrices de l’OMERACT <span><span>[2]</span></span>. Comme contrôle, nous avons recruté des patients pPR non traités, appariés selon l’âge et le sexe.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Jusqu’à présent, treize patients ont été inclus [H/F (10/3), âge médian de 65 ans écart interquartile (EIQ) 14,5]. Les caractéristiques cliniques, sérologiques et démographiques sont présentées dans le <span><span>Tableau 1</span></span>, y compris pour la cohorte pPR de contrôle. Six patients (46,1 %) étaient positifs aux ANA ou au FR. Un patient souffrait de monoarthrite, cinq (38,4 %) d’oligoarthrite et les sept autres (53,8 %) de polyarthrite. L’évaluation échographique systématique avant la biopsie (<span><span>Fig. 1</span></span>) a montré la présence d’une synovite de tout grade dans 23,4 % des articulations analysées ; le genou était le plus souvent touché, suivi du poignet, du coude, des MCP2, MCP3 et des MTP 2-5. Le genou était de loin l’articulation la plus biopsiée (69,2 %). L’histologie de l’arthrite induite par les ICI a montré une synovite de haut grade : nous n’avons pa","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A70-A71"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142720265","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.323
W.F. Ng , C. Bouillot , N. Massey , M. Hughes , V. Barton , G. Castellano , A. Barat , G. Kenney , J. Marvel
<div><h3>Introduction</h3><div>Le fardeau de la maladie de Sjögren (SjD) est important pour les patients, alors qu’aucun traitement n’est actuellement disponible. Le score d’activité systémique clinique de la maladie de SjD (ClinESSDAI) est une mesure standard de l’activité systémique de la maladie. Pour autant, la concordance de perception des patients et des médecins sur la sévérité de la maladie est mal connue. L’objectif de ce travail était d’évaluer le niveau de concordance entre la perception de la sévérité de la maladie par les patients et l’évaluation de la sévérité de la maladie réalisée par les médecins avec le score ClinESSDAI.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>L’analyse a porté sur les données de l’Adelphi Real World Sjögren's Disease Specific Programme™, une étude transversale menée auprès de rhumatologues et de patients de juin à octobre 2018. Les médecins ont rapporté la sévérité de la maladie cliniquement évaluée (légère, modérée, sévère) et l’atteinte systémique pour calculer le score ClinESSDAI des patients. Les patients ont rapporté leur perception du niveau de sévérité de leur maladie (léger, modéré, sévère) ; l’évaluation de la sécheresse, la fatigue et la douleur (notées de 1 à 10, 10<!--> <!-->=<!--> <!-->douleur insupportable) ainsi que leur qualité de vie via les questionnaires EQ-5D-3L, FACIT-F (<em>Functional Assessment of Chronic Illness Therapy - Fatigue Scale</em>), et WPAI (<em>Work Productivity and Activity Impairment</em>). L’analyse Kappa (1<!--> <!-->=<!--> <!-->accord parfait, 0<!--> <!-->=<!--> <!-->accord de hasard,<!--> <!--><<!--> <!-->0<!--> <!-->=<!--> <!-->accord inférieur au hasard) a été utilisée pour évaluer le degré de concordance entre (1) la sévérité perçue de la maladie rapportée par le patient et le médecin ; (2) la sévérité perçue de la maladie rapportée par le patient et le score ClinESSDAI ; (3) la sévérité perçue de la maladie rapportée par le médecin et le score ClinESSDAI. Une analyse de variance (ANOVA) et des tests d’égalité de variance (F de Fisher) et d’indépendance (test du Chi<sup>2</sup>) ont été utilisés pour comparer les caractéristiques entre les groupes (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05 indiquant une différence significative).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les rhumatologues (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->319) ont rapporté les données de 1879 patients. Les niveaux de concordance rapportés étaient pour la sévérité perçue par le patient et le médecin de 73,6 % (κ=0,51, concordance modérée) ; pour la sévérité déclarée par le patient et le score ClinESSDAI de 43,9 % (ê<!--> <!-->=<!--> <!-->0,11, concordance légère) ; et pour la sévérité perçue déclarée par le médecin et le score ClinESSDAI de 47,7 % (κ=0,16, concordance légère) (<span><span>Figure 1</span></span> ; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001) respectivement. Les caractéristiques des patients sont rapportées dans le <span><span>Tableau 1</span></span>. La région géographique impacte significativ
{"title":"Étude en vie-réelle de la perception clinique et de la qualité de vie des patients atteints de la maladie de Sjögren : évaluation de la concordance de perception patient-médecin de la sévérité de la maladie","authors":"W.F. Ng , C. Bouillot , N. Massey , M. Hughes , V. Barton , G. Castellano , A. Barat , G. Kenney , J. Marvel","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.323","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.323","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le fardeau de la maladie de Sjögren (SjD) est important pour les patients, alors qu’aucun traitement n’est actuellement disponible. Le score d’activité systémique clinique de la maladie de SjD (ClinESSDAI) est une mesure standard de l’activité systémique de la maladie. Pour autant, la concordance de perception des patients et des médecins sur la sévérité de la maladie est mal connue. L’objectif de ce travail était d’évaluer le niveau de concordance entre la perception de la sévérité de la maladie par les patients et l’évaluation de la sévérité de la maladie réalisée par les médecins avec le score ClinESSDAI.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>L’analyse a porté sur les données de l’Adelphi Real World Sjögren's Disease Specific Programme™, une étude transversale menée auprès de rhumatologues et de patients de juin à octobre 2018. Les médecins ont rapporté la sévérité de la maladie cliniquement évaluée (légère, modérée, sévère) et l’atteinte systémique pour calculer le score ClinESSDAI des patients. Les patients ont rapporté leur perception du niveau de sévérité de leur maladie (léger, modéré, sévère) ; l’évaluation de la sécheresse, la fatigue et la douleur (notées de 1 à 10, 10<!--> <!-->=<!--> <!-->douleur insupportable) ainsi que leur qualité de vie via les questionnaires EQ-5D-3L, FACIT-F (<em>Functional Assessment of Chronic Illness Therapy - Fatigue Scale</em>), et WPAI (<em>Work Productivity and Activity Impairment</em>). L’analyse Kappa (1<!--> <!-->=<!--> <!-->accord parfait, 0<!--> <!-->=<!--> <!-->accord de hasard,<!--> <!--><<!--> <!-->0<!--> <!-->=<!--> <!-->accord inférieur au hasard) a été utilisée pour évaluer le degré de concordance entre (1) la sévérité perçue de la maladie rapportée par le patient et le médecin ; (2) la sévérité perçue de la maladie rapportée par le patient et le score ClinESSDAI ; (3) la sévérité perçue de la maladie rapportée par le médecin et le score ClinESSDAI. Une analyse de variance (ANOVA) et des tests d’égalité de variance (F de Fisher) et d’indépendance (test du Chi<sup>2</sup>) ont été utilisés pour comparer les caractéristiques entre les groupes (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05 indiquant une différence significative).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les rhumatologues (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->319) ont rapporté les données de 1879 patients. Les niveaux de concordance rapportés étaient pour la sévérité perçue par le patient et le médecin de 73,6 % (κ=0,51, concordance modérée) ; pour la sévérité déclarée par le patient et le score ClinESSDAI de 43,9 % (ê<!--> <!-->=<!--> <!-->0,11, concordance légère) ; et pour la sévérité perçue déclarée par le médecin et le score ClinESSDAI de 47,7 % (κ=0,16, concordance légère) (<span><span>Figure 1</span></span> ; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001) respectivement. Les caractéristiques des patients sont rapportées dans le <span><span>Tableau 1</span></span>. La région géographique impacte significativ","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A39-A40"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719769","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.351
C. Jessen , R. Borie , P. Le Guen , Q. Philippot , E. Ebstein , S. Ottaviani , M. Forien , B. Crestani , P. Dieudé , P.A. Juge
<div><h3>Introduction</h3><div>La pneumopathie interstitielle diffuse (PID) compliquant la polyarthrite rhumatoïde (PR) est une manifestation extra-articulaire sévère. La mortalité dans la PR a été estimée entre 2 à 10 fois plus importante en cas de PID associée. Toutefois, les causes spécifiques de mortalité au cours de la PR-PID sont méconnues. Les patients atteints de PR-PID sont plus souvent fumeurs et ont une activité de la PR plus importante pouvant favoriser des causes de décès non-respiratoires telles que les maladies cardio-vasculaires. Notre objectif était de décrire les causes de décès au cours de la PR-PID.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>À l’aide d’une requête électronique, nous avons identifié l’ensemble des patients atteints de PR-PID suivis dans les services de rhumatologie et de pneumologie d’un CHU et décédés entre avril 2009 et février 2024. Le diagnostic de PR était validé par relecture des dossiers (critères ACR/EULAR 2010) et celui de PID par discussion multidisciplinaire avec scanner thoracique. Nous avons ensuite recueilli les causes directes et indirectes du décès selon les recommandations de l’organisation mondiale de la santé ainsi que des données cliniques et biologiques.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 61 patients ont été inclus, 28 femmes (46 %), âge moyen au décès 72<!--> <!-->±<!--> <!-->10<!--> <!-->ans, 34 (56 %) fumeurs ou anciens fumeurs et 3 (7 %) ayant reçu une transplantation pulmonaire.</div><div>Les circonstances du décès étaient disponibles pour 43 patients (70 %). Le décès était directement lié à une cause respiratoire non-infectieuse chez 15 patients (35 %) dont 7 à une exacerbation de PID et 6 à une insuffisance respiratoire chronique, <span><span>Tableau 1</span></span>. Une infection pulmonaire entraînait directement le décès chez 17 patients (40 %) dont 6 COVID-19, 1 aspergillose pulmonaire invasive et 3 pneumocystoses. Pour les autres patients, le décès était directement lié à des causes cardiovasculaires (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->6, 14 %), à un cancer (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2, 5 %) et à une cause iatrogène (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1, 2 %). La PID favorisait indirectement le décès chez 16 patients (37 %). Parmi les autres causes indirectes, on retrouvait 5 infections (12 %) dont 3 infections pulmonaires hors COVID-19, 12 pathologies cardiovasculaires (28 %), 1 cancer (2 %), 2 causes iatrogéniques (5 %) et 1 pathologie gastro-intestinale (2 %), <span><span>Tableau 1</span></span>. La transplantation pulmonaire était indirectement liée au décès chez l’ensemble des patients transplantés (1 hémoptysie, 1 choc septique et 1 perte d’autonomie après des complications post-transplantation). Au total, le décès était considéré comme directement ou indirectement lié à la PID chez 29 patients (67 %). Les causes cardio-vasculaires étaient directement ou indirectement liées au décès chez 18 patients (42 %).</div><div>Chez les patients sans transplantation pulmonai
{"title":"Caractérisation des causes de décès chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde compliquée d’une PID","authors":"C. Jessen , R. Borie , P. Le Guen , Q. Philippot , E. Ebstein , S. Ottaviani , M. Forien , B. Crestani , P. Dieudé , P.A. Juge","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.351","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.351","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La pneumopathie interstitielle diffuse (PID) compliquant la polyarthrite rhumatoïde (PR) est une manifestation extra-articulaire sévère. La mortalité dans la PR a été estimée entre 2 à 10 fois plus importante en cas de PID associée. Toutefois, les causes spécifiques de mortalité au cours de la PR-PID sont méconnues. Les patients atteints de PR-PID sont plus souvent fumeurs et ont une activité de la PR plus importante pouvant favoriser des causes de décès non-respiratoires telles que les maladies cardio-vasculaires. Notre objectif était de décrire les causes de décès au cours de la PR-PID.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>À l’aide d’une requête électronique, nous avons identifié l’ensemble des patients atteints de PR-PID suivis dans les services de rhumatologie et de pneumologie d’un CHU et décédés entre avril 2009 et février 2024. Le diagnostic de PR était validé par relecture des dossiers (critères ACR/EULAR 2010) et celui de PID par discussion multidisciplinaire avec scanner thoracique. Nous avons ensuite recueilli les causes directes et indirectes du décès selon les recommandations de l’organisation mondiale de la santé ainsi que des données cliniques et biologiques.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 61 patients ont été inclus, 28 femmes (46 %), âge moyen au décès 72<!--> <!-->±<!--> <!-->10<!--> <!-->ans, 34 (56 %) fumeurs ou anciens fumeurs et 3 (7 %) ayant reçu une transplantation pulmonaire.</div><div>Les circonstances du décès étaient disponibles pour 43 patients (70 %). Le décès était directement lié à une cause respiratoire non-infectieuse chez 15 patients (35 %) dont 7 à une exacerbation de PID et 6 à une insuffisance respiratoire chronique, <span><span>Tableau 1</span></span>. Une infection pulmonaire entraînait directement le décès chez 17 patients (40 %) dont 6 COVID-19, 1 aspergillose pulmonaire invasive et 3 pneumocystoses. Pour les autres patients, le décès était directement lié à des causes cardiovasculaires (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->6, 14 %), à un cancer (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2, 5 %) et à une cause iatrogène (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1, 2 %). La PID favorisait indirectement le décès chez 16 patients (37 %). Parmi les autres causes indirectes, on retrouvait 5 infections (12 %) dont 3 infections pulmonaires hors COVID-19, 12 pathologies cardiovasculaires (28 %), 1 cancer (2 %), 2 causes iatrogéniques (5 %) et 1 pathologie gastro-intestinale (2 %), <span><span>Tableau 1</span></span>. La transplantation pulmonaire était indirectement liée au décès chez l’ensemble des patients transplantés (1 hémoptysie, 1 choc septique et 1 perte d’autonomie après des complications post-transplantation). Au total, le décès était considéré comme directement ou indirectement lié à la PID chez 29 patients (67 %). Les causes cardio-vasculaires étaient directement ou indirectement liées au décès chez 18 patients (42 %).</div><div>Chez les patients sans transplantation pulmonai","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Page A63"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719792","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.388
E. Massy , A. Ndjock Nomo , N. Trehet-Mandel , N. Girard , S. Couraud , G. Devouassoux , M. Duruisseaux , M. Pérol , A. Stuani , M. Roche , P. Clézardin , E. Bonnelye , J.B. Pialat , N. Stacoffe , C. Confavreux
<div><h3>Introduction</h3><div>Les cancers pulmonaires non à petites cellules (CPNPC) sont fréquents et représentent la première cause de mortalité par cancer en France. L’immunothérapie par inhibiteurs de point de contrôle immunitaire (ICI) est une nouvelle arme thérapeutique très efficace, disponible en routine pour les patients en plus des doublets de chimiothérapies et des thérapeutiques ciblées. En contrepartie, les ICI déclenchent fréquemment des effets immuno-induits. Récemment, Ye et al. ont rapporté en épidémiologie que les patients sous ICI présentaient un risque accru de fractures bénignes. Les résultats préliminaires, chez la souris, semblent concordants. Notre étude vise à évaluer l’effet osseux des ICI, chez les patients atteints de CPNPC métastatique osseux traités par ICI en monothérapie en première ligne.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous avons mis en place, entre un CHU et 2 Centres de lutte contre le cancer une étude rétrospective des fractures vertébrales (FV) survenant chez les patients adultes atteints d’un CPNPC métastatique osseux traités en première ligne par ICI en monothérapie. Les scanners à <em>baseline</em> et à 6 mois ont permis de comptabiliser l’existence de fractures bénignes entre T4 et L5. Les vertèbres métastatiques ont été exclues.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Entre octobre 2016 et décembre 2020, 58 patients ont été identifiés et inclus, correspondants à 812 vertèbres situées entre T4 et L5. Soixante-dix vertèbres non analysables ou métastatiques ont été exclues. Les patients étaient majoritairement des hommes (75 %) de 65,8<!--> <!-->±<!--> <!-->3,4 ans avec un IMC de 24,7<!--> <!-->±<!--> <!-->1,2<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup>. Parmi eux, 83 % étaient fumeurs et 88 % avaient un bon score de Performans Status (≤<!--> <!-->1). Aucun patient n’avait été traité auparavant par anti-résorbeur osseux. 8,6 % avaient reçu une corticothérapie au long cours (><!--> <!-->3 mois) avant l’instauration de l’ICI. La prévalence des FV à <em>baseline</em> était de 21 % (12/58). Après 6 mois de traitement, 4 patients ont présenté une première FV, et 2, une nouvelle fracture, soit 10,3 % de FV incidentes à six mois portant à 16 (28 %) le nombre total de patients fracturés après 6 mois de traitement par ICI. Le nombre total de FV à 6 mois est de 24. Les fractures se localisaient principalement à la charnière thoracolombaire (38 % des cas). Les patients fracturés étaient significativement plus âgés (73,4 ans vs 64,2 ans, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,01). Aucune différence significative n’a été observée pour le sexe, l’IMC, le tabagisme, la corticothérapie initiale ou un traitement osseux antérieur. De plus, au cours du suivi, 24 % des patients ont reçu un traitement antirésorbeur osseux après le début de l’ICI (13 denosumab et 1 bisphosphonate). Parmi les traités, 2 ont développé une FV incidente, contre 4 chez les non traités. Une différence numérique mais non significative a été observée dans l’
{"title":"Fractures vertébrales bénignes chez les patients présentant un cancer du poumon métastatique osseux traité par immunothérapie","authors":"E. Massy , A. Ndjock Nomo , N. Trehet-Mandel , N. Girard , S. Couraud , G. Devouassoux , M. Duruisseaux , M. Pérol , A. Stuani , M. Roche , P. Clézardin , E. Bonnelye , J.B. Pialat , N. Stacoffe , C. Confavreux","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.388","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.388","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les cancers pulmonaires non à petites cellules (CPNPC) sont fréquents et représentent la première cause de mortalité par cancer en France. L’immunothérapie par inhibiteurs de point de contrôle immunitaire (ICI) est une nouvelle arme thérapeutique très efficace, disponible en routine pour les patients en plus des doublets de chimiothérapies et des thérapeutiques ciblées. En contrepartie, les ICI déclenchent fréquemment des effets immuno-induits. Récemment, Ye et al. ont rapporté en épidémiologie que les patients sous ICI présentaient un risque accru de fractures bénignes. Les résultats préliminaires, chez la souris, semblent concordants. Notre étude vise à évaluer l’effet osseux des ICI, chez les patients atteints de CPNPC métastatique osseux traités par ICI en monothérapie en première ligne.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous avons mis en place, entre un CHU et 2 Centres de lutte contre le cancer une étude rétrospective des fractures vertébrales (FV) survenant chez les patients adultes atteints d’un CPNPC métastatique osseux traités en première ligne par ICI en monothérapie. Les scanners à <em>baseline</em> et à 6 mois ont permis de comptabiliser l’existence de fractures bénignes entre T4 et L5. Les vertèbres métastatiques ont été exclues.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Entre octobre 2016 et décembre 2020, 58 patients ont été identifiés et inclus, correspondants à 812 vertèbres situées entre T4 et L5. Soixante-dix vertèbres non analysables ou métastatiques ont été exclues. Les patients étaient majoritairement des hommes (75 %) de 65,8<!--> <!-->±<!--> <!-->3,4 ans avec un IMC de 24,7<!--> <!-->±<!--> <!-->1,2<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup>. Parmi eux, 83 % étaient fumeurs et 88 % avaient un bon score de Performans Status (≤<!--> <!-->1). Aucun patient n’avait été traité auparavant par anti-résorbeur osseux. 8,6 % avaient reçu une corticothérapie au long cours (><!--> <!-->3 mois) avant l’instauration de l’ICI. La prévalence des FV à <em>baseline</em> était de 21 % (12/58). Après 6 mois de traitement, 4 patients ont présenté une première FV, et 2, une nouvelle fracture, soit 10,3 % de FV incidentes à six mois portant à 16 (28 %) le nombre total de patients fracturés après 6 mois de traitement par ICI. Le nombre total de FV à 6 mois est de 24. Les fractures se localisaient principalement à la charnière thoracolombaire (38 % des cas). Les patients fracturés étaient significativement plus âgés (73,4 ans vs 64,2 ans, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,01). Aucune différence significative n’a été observée pour le sexe, l’IMC, le tabagisme, la corticothérapie initiale ou un traitement osseux antérieur. De plus, au cours du suivi, 24 % des patients ont reçu un traitement antirésorbeur osseux après le début de l’ICI (13 denosumab et 1 bisphosphonate). Parmi les traités, 2 ont développé une FV incidente, contre 4 chez les non traités. Une différence numérique mais non significative a été observée dans l’","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A93-A94"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719697","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.362
P. Quartier , V.R. Athimalaipet , C. Guly , G. Simonini , S. Keller , S. Priyanka , T. Holzkämper
<div><h3>Introduction</h3><div>Les traitements actuels de l’uvéite associée à l’arthrite juvénile idiopathique (U-AJI) et de l’uvéite à anticorps antinucléaires (ANA) positifs incluent les collyres corticoïdes, le méthotrexate (MTX) ou les antirhumatismaux biologiques modificateurs de la maladie (bDMARDs). Cependant, la rémission durable est un objectif difficile à atteindre. Le baricitinib, qui inhibe la signalisation JAK-STAT, pourrait cibler plusieurs voies cytokiniques associées à l’U-AJI et à l’uvéite à ANA positifs.</div></div><div><h3>Objectifs</h3><div>Évaluer l’efficacité et la sécurité du baricitinib chez des patients pédiatriques atteints d’U-AJI active ou d’uvéite à ANA positifs ayant une réponse inadéquate au MTX ou aux bDMARDs et recevant une dose stable de corticoïdes sous forme de collyre.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Cet essai de phase 3 en ouvert, contrôlé par un bras actif, a été mené dans 23 centres auprès d’enfants âgés de 2 à<!--> <!--><<!--> <!-->18 ans. Les patients ont reçu une dose quotidienne de baricitinib par voie orale (2 à<!--> <!--><<!--> <!-->9 ans : 2<!--> <!-->mg, 9 à<!--> <!--><<!--> <!-->18 ans : 4<!--> <!-->mg). Un groupe de référence a reçu de l’adalimumab (20 ou 40<!--> <!-->mg selon le poids) administré par voie sous-cutanée toutes les 2 semaines. Le critère d’efficacité principal était la proportion de patients répondant au traitement à la semaine 24, défini selon les critères du SUN (<em>Standardization of Uveitis Nomenclature</em>) comme une diminution en 2 étapes du niveau d’inflammation (cellules de la chambre antérieure) ou une diminution atteignant zéro jusqu’à la semaine 24 dans l’œil le plus sévèrement atteint à l’inclusion. Une analyse bayésienne a été effectuée pour le critère principal, selon des critères de réussite prédéfinis (probabilité postérieure que le taux de réponse au traitement dépasse 57 % est d’au moins 80 %). Les évaluations de sécurité du baricitinib chez les patients pédiatriques atteints d’U-AJI ou d’uvéite à ANA positifs incluaient les événements indésirables apparus sous traitement (EIAT).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur les 24 patients ayant reçu le baricitinib, 14 étaient des filles ; l’âge moyen était de 11,6 ans. Cinq patients (toutes des filles) ont reçu de l’adalimumab ; l’âge moyen était de 6,6 ans. Le critère principal n’a pas été atteint. Dans le groupe du baricitinib, 33 % des patients ont obtenu une réponse à la semaine 24, soit une probabilité postérieure de 1,03 % d’un taux de réponse<!--> <!-->><!--> <!-->57 %. Les données de sécurité étaient cohérentes avec le profil de sécurité établi dans le cadre d’autres indications du baricitinib chez des patients pédiatriques et adultes. Dans le groupe du baricitinib, 83,3 % des patients ont présenté au moins 1 EIAT, dont 41,7 % d’intensité légère, 29,2 % d’intensité modérée et 12,5 % d’intensité sévère.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Le critère principal de l’étude n’a
{"title":"Efficacité et sécurité du baricitinib pour le traitement de l’uvéite associée à l’arthrite juvénile idiopathique ou de l’uvéite chronique antérieure à anticorps antinucléaires positifs chez l’enfant","authors":"P. Quartier , V.R. Athimalaipet , C. Guly , G. Simonini , S. Keller , S. Priyanka , T. Holzkämper","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.362","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.362","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les traitements actuels de l’uvéite associée à l’arthrite juvénile idiopathique (U-AJI) et de l’uvéite à anticorps antinucléaires (ANA) positifs incluent les collyres corticoïdes, le méthotrexate (MTX) ou les antirhumatismaux biologiques modificateurs de la maladie (bDMARDs). Cependant, la rémission durable est un objectif difficile à atteindre. Le baricitinib, qui inhibe la signalisation JAK-STAT, pourrait cibler plusieurs voies cytokiniques associées à l’U-AJI et à l’uvéite à ANA positifs.</div></div><div><h3>Objectifs</h3><div>Évaluer l’efficacité et la sécurité du baricitinib chez des patients pédiatriques atteints d’U-AJI active ou d’uvéite à ANA positifs ayant une réponse inadéquate au MTX ou aux bDMARDs et recevant une dose stable de corticoïdes sous forme de collyre.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Cet essai de phase 3 en ouvert, contrôlé par un bras actif, a été mené dans 23 centres auprès d’enfants âgés de 2 à<!--> <!--><<!--> <!-->18 ans. Les patients ont reçu une dose quotidienne de baricitinib par voie orale (2 à<!--> <!--><<!--> <!-->9 ans : 2<!--> <!-->mg, 9 à<!--> <!--><<!--> <!-->18 ans : 4<!--> <!-->mg). Un groupe de référence a reçu de l’adalimumab (20 ou 40<!--> <!-->mg selon le poids) administré par voie sous-cutanée toutes les 2 semaines. Le critère d’efficacité principal était la proportion de patients répondant au traitement à la semaine 24, défini selon les critères du SUN (<em>Standardization of Uveitis Nomenclature</em>) comme une diminution en 2 étapes du niveau d’inflammation (cellules de la chambre antérieure) ou une diminution atteignant zéro jusqu’à la semaine 24 dans l’œil le plus sévèrement atteint à l’inclusion. Une analyse bayésienne a été effectuée pour le critère principal, selon des critères de réussite prédéfinis (probabilité postérieure que le taux de réponse au traitement dépasse 57 % est d’au moins 80 %). Les évaluations de sécurité du baricitinib chez les patients pédiatriques atteints d’U-AJI ou d’uvéite à ANA positifs incluaient les événements indésirables apparus sous traitement (EIAT).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur les 24 patients ayant reçu le baricitinib, 14 étaient des filles ; l’âge moyen était de 11,6 ans. Cinq patients (toutes des filles) ont reçu de l’adalimumab ; l’âge moyen était de 6,6 ans. Le critère principal n’a pas été atteint. Dans le groupe du baricitinib, 33 % des patients ont obtenu une réponse à la semaine 24, soit une probabilité postérieure de 1,03 % d’un taux de réponse<!--> <!-->><!--> <!-->57 %. Les données de sécurité étaient cohérentes avec le profil de sécurité établi dans le cadre d’autres indications du baricitinib chez des patients pédiatriques et adultes. Dans le groupe du baricitinib, 83,3 % des patients ont présenté au moins 1 EIAT, dont 41,7 % d’intensité légère, 29,2 % d’intensité modérée et 12,5 % d’intensité sévère.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Le critère principal de l’étude n’a","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Page A72"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719719","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.401
P. Mertz , A. Iannuzzo , S. Delafontaine , R. Tacine , G. Boursier , V. Hentgen , S. Georgin-Lavialle , T. Henry , I. Meyts , J. Delon
<div><h3>Introduction</h3><div>Les actinopathies auto-inflammatoires sont des maladies monogéniques responsables d’une perturbation de l’homéostasie du cytosquelette d’actine, en particulier dans les cellules immunitaires, aboutissant à des manifestations inflammatoires. CDC42, une GTPase clé de la famille Rho, est une des protéines primordiales à la régulation correcte de la dynamique de l’actine, et joue également un rôle régulateur de l’inflammasome pyrine. Alors que les variants C-terminaux de CDC42 (R186C, C188Y, *192C*24) provoquent des symptômes auto-inflammatoires sévères avec notamment polyarthrite, atteinte cutanée, hépato-splénomégalie et risque important de syndrome d’activation macrophagique, le variant N-terminal Y64C est associé à un retard neurodéveloppemental et à des symptômes inflammatoires modérés (syndrome de Takenouchi-Kosaki). À ce jour, la plupart des défauts fonctionnels ont été rapportés uniquement pour le variant R186C de CDC42. Nous avons cherché à étudier et caractériser les différentes altérations des voies de signalisation partagées par ces variants.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Nous avons réalisé une analyse par imagerie du cytosquelette d’actine et de la translocation nucléaire de NF-κB, couplée à une cytométrie en flux dans des cellules de patients ou la lignée cellulaire THP-1 exprimant ces différents variants de CDC42. Des cellules U937 transfectées ont également été utilisées pour évaluer la pyroptose dépendante de l’inflammasome pyrine. Enfin, nous avons réalisé un test de migration cellulaire sur des fibroblastes dermiques primaires dérivés des patients Y64C, R186C et C188Y.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Le variant N-terminal Y64C de CDC42 se localise normalement dans la cellule et ne montre aucun défaut dans la formation des filaments d’actine ou l’activation de NF-κB. Les trois variants C-terminaux présentent des localisations subcellulaires aberrantes et des altérations fonctionnelles partagées, notamment une polymérisation réduite des filaments d’actine ainsi qu’une translocation nucléaire et phosphorylation accrues de NF-κB. Cependant, nous démontrons qu’il n’y a pas de relation causale entre ces deux événements dans la mesure où la réduction artificielle du contenu cellulaire en filaments d’actine à l’aide de médicaments pharmacologiques spécifiques n’est pas suffisante pour hyperactiver NF-κB. Il existe également une altération de la capacité de migration des fibroblastes dermiques primaires R186C et C188Y, moins prononcée que pour le variant Y64<!--> <!-->C. Enfin, les variants golgiens R186<!--> <!-->C et *192C*24 montrent également un excès de pyroptose pyrine-dépendante, alors que les variants Y64C et C188Y non.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette étude met en lumière une hétérogénéité fonctionnelle entre les différents variants de CDC42, responsables de conséquences distinctes sur le cytosquelette d’actine et les voies inflammatoires. Ces résultats soulign
{"title":"La caractérisation fonctionnelle des variants C- et N-terminaux de CDC42 révèle différents mécanismes pathogéniques menant à l’auto-inflammation","authors":"P. Mertz , A. Iannuzzo , S. Delafontaine , R. Tacine , G. Boursier , V. Hentgen , S. Georgin-Lavialle , T. Henry , I. Meyts , J. Delon","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.401","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.401","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les actinopathies auto-inflammatoires sont des maladies monogéniques responsables d’une perturbation de l’homéostasie du cytosquelette d’actine, en particulier dans les cellules immunitaires, aboutissant à des manifestations inflammatoires. CDC42, une GTPase clé de la famille Rho, est une des protéines primordiales à la régulation correcte de la dynamique de l’actine, et joue également un rôle régulateur de l’inflammasome pyrine. Alors que les variants C-terminaux de CDC42 (R186C, C188Y, *192C*24) provoquent des symptômes auto-inflammatoires sévères avec notamment polyarthrite, atteinte cutanée, hépato-splénomégalie et risque important de syndrome d’activation macrophagique, le variant N-terminal Y64C est associé à un retard neurodéveloppemental et à des symptômes inflammatoires modérés (syndrome de Takenouchi-Kosaki). À ce jour, la plupart des défauts fonctionnels ont été rapportés uniquement pour le variant R186C de CDC42. Nous avons cherché à étudier et caractériser les différentes altérations des voies de signalisation partagées par ces variants.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Nous avons réalisé une analyse par imagerie du cytosquelette d’actine et de la translocation nucléaire de NF-κB, couplée à une cytométrie en flux dans des cellules de patients ou la lignée cellulaire THP-1 exprimant ces différents variants de CDC42. Des cellules U937 transfectées ont également été utilisées pour évaluer la pyroptose dépendante de l’inflammasome pyrine. Enfin, nous avons réalisé un test de migration cellulaire sur des fibroblastes dermiques primaires dérivés des patients Y64C, R186C et C188Y.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Le variant N-terminal Y64C de CDC42 se localise normalement dans la cellule et ne montre aucun défaut dans la formation des filaments d’actine ou l’activation de NF-κB. Les trois variants C-terminaux présentent des localisations subcellulaires aberrantes et des altérations fonctionnelles partagées, notamment une polymérisation réduite des filaments d’actine ainsi qu’une translocation nucléaire et phosphorylation accrues de NF-κB. Cependant, nous démontrons qu’il n’y a pas de relation causale entre ces deux événements dans la mesure où la réduction artificielle du contenu cellulaire en filaments d’actine à l’aide de médicaments pharmacologiques spécifiques n’est pas suffisante pour hyperactiver NF-κB. Il existe également une altération de la capacité de migration des fibroblastes dermiques primaires R186C et C188Y, moins prononcée que pour le variant Y64<!--> <!-->C. Enfin, les variants golgiens R186<!--> <!-->C et *192C*24 montrent également un excès de pyroptose pyrine-dépendante, alors que les variants Y64C et C188Y non.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette étude met en lumière une hétérogénéité fonctionnelle entre les différents variants de CDC42, responsables de conséquences distinctes sur le cytosquelette d’actine et les voies inflammatoires. Ces résultats soulign","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Page A105"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142720188","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.390
B. De Maleprade , F. Jastrzebski , Y. Benhamou , G. Sauvetre , B. Membrey , M. Avenel , A. Curie , P. Brevet , V. Langlois , T. Lequerré , A. Stamatoullas-Bastard , F. Jardin , O. Vittecoq
<div><h3>Introduction</h3><div>Les hématopoïèses clonales sont des anomalies hématologiques dont la fréquence augmente avec l’âge, touchant 10 à 30 % de la population après 70 ans. Ces atteintes des cellules progénitrices de la moelle peuvent être de signification indéterminée (CHIP), induire des cytopénies (CCUS) ou en lien avec une myélodysplasie. Plusieurs cohortes de patients présentant ces anomalies hématologiques ont mis en évidence des manifestations dysimmunitaires, notamment articulaires (jusqu’à 70 %). Toutefois, ces cohortes sont antérieures à la description du syndrome VEXAS où depuis, la mutation UBA1 fait l’objet d’une recherche systématique devant ces tableaux cliniques au prognostic sévère <span><span>[1]</span></span>. L’objectif de cette étude est de décrire les manifestations articulaires associées aux hématopoïèses clonales et de comparer celles non VEXAS aux patients atteints de VEXAS.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Les données de patients issues du Groupement hospitalier Caux-Maritime, des centres hospitaliers Elbeuf-Louviers-Val de Reuil et Eure-Seine, du Groupe hospitalier du Havre, du centre Henri Becquerel (Rouen) et du CHU de Rouen ont été étudiées. Les critères d’inclusion sont la recherche d’une mutation UBA1 entre décembre 2019 et janvier 2023, la présence d’une hématopoïèse clonale parmi CHIP, CCUS, VEXAS et/ou myélodysplasie associée des atteintes cliniques et/ou biologiques dysimmunitaires (<span><span>Fig. 1</span></span>, <span><span>Fig. 2</span></span>).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 67 patients ayant bénéficié d’une recherche de mutation UBA1 entre décembre 2019 et janvier 2023, 30 patients présentaient une anomalie hématologique associée des atteintes cliniques et/ou biologiques dysimmunitaires. Parmi ces 30 patients, 29 patients disposaient de données analysables. Seize patients (55,2 %) ne présentaient pas de mutation UBA1 (non-VEXAS) et 13 patients (44,8 %) présentaient la mutation UBA1 (VEXAS). Douze (75 %) patients non-VEXAS présentaient une atteinte articulaire (arthralgie ou arthrite), contre 4 (30,8 %) dans le groupe VEXAS (<em>Odds-ratio</em> : 6,75, valeur de <em>p</em> : 0,022). Quatre (25 %) patients du groupe non-VEXAS présentaient une arthrite. Trois des quatre analyses de liquide articulaire étaient disponibles : le liquide articulaire était composé principalement de neutrophiles pour 2 patients et de lymphocytes pour un patient. Aucun patient n’a présenté d’arthrite dans le groupe VEXAS. Il n’y avait pas d’atteinte axiale dans notre cohorte. L’atteinte articulaire était associée à une moindre fréquence d’atteinte pulmonaire (<em>Odds-ratio</em> : 0,06 et valeur de <em>p</em> : 0,007) et à un score IPPS-R plus élevé (IPSS-R intermédiaire à élevé : 37,5 % contre 0 %). Parmi les mutations les plus associées aux hématopoïèses clonales avec manifestations auto-immunes <span><span>[2]</span></span>, des mutations SRSF2 étaient retrouvées chez 2 patients avec at
{"title":"Hématopoïèse clonale VEXAS et non VEXAS : caractérisation de l’atteinte articulaire","authors":"B. De Maleprade , F. Jastrzebski , Y. Benhamou , G. Sauvetre , B. Membrey , M. Avenel , A. Curie , P. Brevet , V. Langlois , T. Lequerré , A. Stamatoullas-Bastard , F. Jardin , O. Vittecoq","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.390","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.390","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les hématopoïèses clonales sont des anomalies hématologiques dont la fréquence augmente avec l’âge, touchant 10 à 30 % de la population après 70 ans. Ces atteintes des cellules progénitrices de la moelle peuvent être de signification indéterminée (CHIP), induire des cytopénies (CCUS) ou en lien avec une myélodysplasie. Plusieurs cohortes de patients présentant ces anomalies hématologiques ont mis en évidence des manifestations dysimmunitaires, notamment articulaires (jusqu’à 70 %). Toutefois, ces cohortes sont antérieures à la description du syndrome VEXAS où depuis, la mutation UBA1 fait l’objet d’une recherche systématique devant ces tableaux cliniques au prognostic sévère <span><span>[1]</span></span>. L’objectif de cette étude est de décrire les manifestations articulaires associées aux hématopoïèses clonales et de comparer celles non VEXAS aux patients atteints de VEXAS.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Les données de patients issues du Groupement hospitalier Caux-Maritime, des centres hospitaliers Elbeuf-Louviers-Val de Reuil et Eure-Seine, du Groupe hospitalier du Havre, du centre Henri Becquerel (Rouen) et du CHU de Rouen ont été étudiées. Les critères d’inclusion sont la recherche d’une mutation UBA1 entre décembre 2019 et janvier 2023, la présence d’une hématopoïèse clonale parmi CHIP, CCUS, VEXAS et/ou myélodysplasie associée des atteintes cliniques et/ou biologiques dysimmunitaires (<span><span>Fig. 1</span></span>, <span><span>Fig. 2</span></span>).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 67 patients ayant bénéficié d’une recherche de mutation UBA1 entre décembre 2019 et janvier 2023, 30 patients présentaient une anomalie hématologique associée des atteintes cliniques et/ou biologiques dysimmunitaires. Parmi ces 30 patients, 29 patients disposaient de données analysables. Seize patients (55,2 %) ne présentaient pas de mutation UBA1 (non-VEXAS) et 13 patients (44,8 %) présentaient la mutation UBA1 (VEXAS). Douze (75 %) patients non-VEXAS présentaient une atteinte articulaire (arthralgie ou arthrite), contre 4 (30,8 %) dans le groupe VEXAS (<em>Odds-ratio</em> : 6,75, valeur de <em>p</em> : 0,022). Quatre (25 %) patients du groupe non-VEXAS présentaient une arthrite. Trois des quatre analyses de liquide articulaire étaient disponibles : le liquide articulaire était composé principalement de neutrophiles pour 2 patients et de lymphocytes pour un patient. Aucun patient n’a présenté d’arthrite dans le groupe VEXAS. Il n’y avait pas d’atteinte axiale dans notre cohorte. L’atteinte articulaire était associée à une moindre fréquence d’atteinte pulmonaire (<em>Odds-ratio</em> : 0,06 et valeur de <em>p</em> : 0,007) et à un score IPPS-R plus élevé (IPSS-R intermédiaire à élevé : 37,5 % contre 0 %). Parmi les mutations les plus associées aux hématopoïèses clonales avec manifestations auto-immunes <span><span>[2]</span></span>, des mutations SRSF2 étaient retrouvées chez 2 patients avec at","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A95-A96"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719632","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.304
A. Saraux , G. Carvajal Alegria , E. Dernis , C. Roux , C. Richez , A. Tison , B. Quéré , S. Jousse Joulin , G. Dewi , T. Marhadour , P. Kervarrec , D. Cornec , C. Le Henaff , S. Lesven , E. Nowak , A. Souki , V. Devauchelle Pensec
Introduction
Les glucocorticoïdes à faibles doses (GC) améliorent presque tous les cas de pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR), mais des événements indésirables sont fréquents. Le but de cet essai randomisé contrôlé versus placebo chez les patients atteints d’une PPR récente était d’évaluer si le baricitinib (inhibiteur de JAK 1/2) permet d’atteindre un contrôle de la maladie sans GC par voie orale dans les PPR récentes.
Patients et méthodes
Nous avons mené un essai randomisé à double insu (1:1) contrôlé versus placebo en groupe parallèle entre le 1er décembre 2020 et le 30 août 2023. Le protocole a été enregistré sur clinicaltrials.gov (NCT04027101). Trente-quatre patients ayant une PPR récente naïve de GC avec un score d’activité DAS-PPR CRP > 17 ont reçu 4 mg de baricitinib par voie orale ou un placebo correspondant (avec un sauvetage des GC par voie orale possible en cas d’activité élevée de la maladie) pendant 12 semaines, puis 2 mg de baricitinib ou un placebo correspondant, jusqu’à la semaine 24. Une infiltration subdeltoïdienne de GC était autorisée à la semaine 0 et à la semaine 4. Le critère d’évaluation principal était le DAS-PPR CRP < 10 sans sauvetage par GC par voie orale de la semaine 0 à la semaine 12. La période de suivi était de 36 semaines.
Résultats
Nous avons randomisé 34 patients (18 patients avec baricitinib et 16 patients avec le placebo ; 22 femmes et 12 hommes). L’âge moyen était de 69,1 (±7,2) ans. La durée moyenne d’évolution depuis le premier symptôme était de 60,7 (±46,9) jours. Le DAS-PPR CRP moyen était de 31,7 (±10,5). Comparativement au placebo, la dose de 4 mg de baricitinib a permis d’obtenir un DAS-PPR CRP comparable à la semaine 12, avec moins de participants nécessitant un sauvetage par GC oral. Le critère d’évaluation principal a été atteint à la semaine 12 par 14/18 (77,8 %) et 2/16 (13,3 %) des patients dans les groupes baricitinib et placebo, respectivement (RR [IC à 95 %] : 5,8 [3,2 ; 10,6] ; valeur de p brute = 0,0004 ; valeur de p ajustée sur le centre < 0,0001). Aucun décès, aucun événement cardiovasculaire indésirable majeur ou nouveau signal de tolérance n’a été observé.
Conclusion
Les patients atteints de PPR récente naïve de traitement prenant 4 mg de baricitinib ont nettement moins souvent besoin de GC par voie orale que ceux sous placebo pour atteindre une faible activité de la maladie à la semaine 12, sans nouveau signal de sécurité (Fig. 1). Ce qui pourrait révolutionner la prise en charge de la maladie, notamment en cas de contre indication relative des GC (ostéoporose, diabète, troubles psychiques, hypertension…).
{"title":"Efficacité du baricitinib dans la pseudopolyarthrite rhizomélique débutante (BACHELOR) : essai randomisé à double insu contrôlé versus placebo","authors":"A. Saraux , G. Carvajal Alegria , E. Dernis , C. Roux , C. Richez , A. Tison , B. Quéré , S. Jousse Joulin , G. Dewi , T. Marhadour , P. Kervarrec , D. Cornec , C. Le Henaff , S. Lesven , E. Nowak , A. Souki , V. Devauchelle Pensec","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.304","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.304","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les glucocorticoïdes à faibles doses (GC) améliorent presque tous les cas de pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR), mais des événements indésirables sont fréquents. Le but de cet essai randomisé contrôlé versus placebo chez les patients atteints d’une PPR récente était d’évaluer si le baricitinib (inhibiteur de JAK 1/2) permet d’atteindre un contrôle de la maladie sans GC par voie orale dans les PPR récentes.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous avons mené un essai randomisé à double insu (1:1) contrôlé versus placebo en groupe parallèle entre le 1<sup>er</sup> décembre 2020 et le 30 août 2023. Le protocole a été enregistré sur clinicaltrials.gov (<span><span>NCT04027101</span><svg><path></path></svg></span>). Trente-quatre patients ayant une PPR récente naïve de GC avec un score d’activité DAS-PPR CRP<!--> <!-->><!--> <!-->17 ont reçu 4<!--> <!-->mg de baricitinib par voie orale ou un placebo correspondant (avec un sauvetage des GC par voie orale possible en cas d’activité élevée de la maladie) pendant 12 semaines, puis 2<!--> <!-->mg de baricitinib ou un placebo correspondant, jusqu’à la semaine 24. Une infiltration subdeltoïdienne de GC était autorisée à la semaine 0 et à la semaine 4. Le critère d’évaluation principal était le DAS-PPR CRP<!--> <!--><<!--> <!-->10 sans sauvetage par GC par voie orale de la semaine 0 à la semaine 12. La période de suivi était de 36 semaines.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons randomisé 34 patients (18 patients avec baricitinib et 16 patients avec le placebo ; 22 femmes et 12 hommes). L’âge moyen était de 69,1 (±7,2) ans. La durée moyenne d’évolution depuis le premier symptôme était de 60,7 (±46,9) jours. Le DAS-PPR CRP moyen était de 31,7 (±10,5). Comparativement au placebo, la dose de 4<!--> <!-->mg de baricitinib a permis d’obtenir un DAS-PPR CRP comparable à la semaine 12, avec moins de participants nécessitant un sauvetage par GC oral. Le critère d’évaluation principal a été atteint à la semaine 12 par 14/18 (77,8 %) et 2/16 (13,3 %) des patients dans les groupes baricitinib et placebo, respectivement (RR [IC à 95 %] : 5,8 [3,2 ; 10,6] ; valeur de <em>p</em> brute<!--> <!-->=<!--> <!-->0,0004 ; valeur de <em>p</em> ajustée sur le centre<!--> <!--><<!--> <!-->0,0001). Aucun décès, aucun événement cardiovasculaire indésirable majeur ou nouveau signal de tolérance n’a été observé.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les patients atteints de PPR récente naïve de traitement prenant 4<!--> <!-->mg de baricitinib ont nettement moins souvent besoin de GC par voie orale que ceux sous placebo pour atteindre une faible activité de la maladie à la semaine 12, sans nouveau signal de sécurité (<span><span>Fig. 1</span></span>). Ce qui pourrait révolutionner la prise en charge de la maladie, notamment en cas de contre indication relative des GC (ostéoporose, diabète, troubles psychiques, hypertension…).</div></div>","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A22-A23"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719781","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.329
C. Leroy , C.N. Pham , F. Brial , B. Kischkel , G. Jayat , E. Ishow , C. Combes , L. Joosten , A. Latourte , P. Richette , H.K. Ea
<div><h3>Introduction</h3><div>Les cristaux d’urate monosodique (UMS) et de pyrophosphate de calcium (PPC) sont responsables de poussées inflammatoires récurrentes dépendantes de l’interleukine (IL)-1β produite par les macrophages. La coexistence des cristaux d’UMS et de PPC est fréquente dans les liquides articulaires et dans les tophus. Les dépôts de cristaux d’UMS et de PPC sont organisés en lobules entourés de cellules géantes multinucléées (CGM) qui proviennent de la fusion des macrophages. Les cristaux activent les macrophages soit par interactions directes avec la membrane cellulaire soit après leur phagocytose. Nos objectifs sont de décrire la phagocytose des cristaux et leurs devenirs intracellulaires dans les macrophages et les CGM.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Des cristaux synthétiques d’UMS et de PPC ont été utilisés pour stimuler différents types de macrophages (lignées murine RAW264.7 et humaine THP-1, macrophages isolés de la moelle osseuse (BMDM) et cellules mononucléées du sang périphérique (PBMC)). La phagocytose des cristaux a été évaluée in vitro en utilisant des cristaux greffés de nanoparticules organiques fluorescentes (FON). Le devenir intracellulaire a été évalué par enregistrement continu de 18 à l’aide d’un microscope apotome. Le rôle des lysosomes et de la pompe V-ATPase a été évalué en utilisant une sonde à pH (Lysosensor Dnd dextran) et un inhibiteur pharmacologique (bafilomycine A1).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les macrophages (lignées et cellules primaires murines et humaines) et les CGM ont phagocyté rapidement les cristaux d’UMS et de PPC. Tous les cristaux ont été phagocytés par les macrophages après une heure de stimulation. En histologie, les cristaux d’UMS ont été identifiés dans les CGM des tophus prélevés des patients. In vitro, les cristaux d’UMS et de PPC ont induit la formation des CGM à partir des RAW264.7. Ces CGM ont phagocyté une plus grande quantité de cristaux que les macrophages d’origine. Après leur phagocytose, les cristaux pouvaient être expulsés vers le milieu extérieur ou vers une autre cellule, ou être dissouts. La dissolution n’a été observée que pour les cristaux d’UMS et seulement après 48<!--> <!-->heures de stimulation (<span><span>Figure 1</span></span>A). Après 5<!--> <!-->jours de stimulation, tous les cristaux d’UMS ont été dissouts. Aucune dissolution des cristaux de CPP n’a été observée, y compris après 7<!--> <!-->jours de stimulation. À 48<!--> <!-->h de stimulation, la capacité de dissolution des cristaux d’UMS variait en fonction des cellules : les RAW264.7 ont dissout 17,5 % des cristaux d’UMS présents dans le champ d’enregistrement, les BMDM et THP-1 ont respectivement dissout 24,3 % et 56,0 % des cristaux (<span><span>Figure 1</span></span>B). Les CGM on dissout une grande partie des cristaux qu’elles ont phagocytés. La dissolution des cristaux d’UMS était accompagnée d’une mort de la cellule dans une grande majorité des cellules RAW264.7 et
{"title":"Phagocytose et dissolution des cristaux d’urate monosodique et de pyrophosphate de calcium par les macrophages et les cellules géantes multinucléées : rôle des lysosomes","authors":"C. Leroy , C.N. Pham , F. Brial , B. Kischkel , G. Jayat , E. Ishow , C. Combes , L. Joosten , A. Latourte , P. Richette , H.K. Ea","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.329","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.329","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les cristaux d’urate monosodique (UMS) et de pyrophosphate de calcium (PPC) sont responsables de poussées inflammatoires récurrentes dépendantes de l’interleukine (IL)-1β produite par les macrophages. La coexistence des cristaux d’UMS et de PPC est fréquente dans les liquides articulaires et dans les tophus. Les dépôts de cristaux d’UMS et de PPC sont organisés en lobules entourés de cellules géantes multinucléées (CGM) qui proviennent de la fusion des macrophages. Les cristaux activent les macrophages soit par interactions directes avec la membrane cellulaire soit après leur phagocytose. Nos objectifs sont de décrire la phagocytose des cristaux et leurs devenirs intracellulaires dans les macrophages et les CGM.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Des cristaux synthétiques d’UMS et de PPC ont été utilisés pour stimuler différents types de macrophages (lignées murine RAW264.7 et humaine THP-1, macrophages isolés de la moelle osseuse (BMDM) et cellules mononucléées du sang périphérique (PBMC)). La phagocytose des cristaux a été évaluée in vitro en utilisant des cristaux greffés de nanoparticules organiques fluorescentes (FON). Le devenir intracellulaire a été évalué par enregistrement continu de 18 à l’aide d’un microscope apotome. Le rôle des lysosomes et de la pompe V-ATPase a été évalué en utilisant une sonde à pH (Lysosensor Dnd dextran) et un inhibiteur pharmacologique (bafilomycine A1).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les macrophages (lignées et cellules primaires murines et humaines) et les CGM ont phagocyté rapidement les cristaux d’UMS et de PPC. Tous les cristaux ont été phagocytés par les macrophages après une heure de stimulation. En histologie, les cristaux d’UMS ont été identifiés dans les CGM des tophus prélevés des patients. In vitro, les cristaux d’UMS et de PPC ont induit la formation des CGM à partir des RAW264.7. Ces CGM ont phagocyté une plus grande quantité de cristaux que les macrophages d’origine. Après leur phagocytose, les cristaux pouvaient être expulsés vers le milieu extérieur ou vers une autre cellule, ou être dissouts. La dissolution n’a été observée que pour les cristaux d’UMS et seulement après 48<!--> <!-->heures de stimulation (<span><span>Figure 1</span></span>A). Après 5<!--> <!-->jours de stimulation, tous les cristaux d’UMS ont été dissouts. Aucune dissolution des cristaux de CPP n’a été observée, y compris après 7<!--> <!-->jours de stimulation. À 48<!--> <!-->h de stimulation, la capacité de dissolution des cristaux d’UMS variait en fonction des cellules : les RAW264.7 ont dissout 17,5 % des cristaux d’UMS présents dans le champ d’enregistrement, les BMDM et THP-1 ont respectivement dissout 24,3 % et 56,0 % des cristaux (<span><span>Figure 1</span></span>B). Les CGM on dissout une grande partie des cristaux qu’elles ont phagocytés. La dissolution des cristaux d’UMS était accompagnée d’une mort de la cellule dans une grande majorité des cellules RAW264.7 et","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Page A45"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142720176","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.387
T. Loupret , H. Akil , P. Vergne-Salle , F. Lalloué
<div><h3>Introduction</h3><div>Les traitements actuels de la polyarthrite rhumatoïde incluent des thérapies ciblées tels les anti-<em>Tumor Necrosis Factor α</em> (anti-TNFα) et plus récemment les inhibiteurs de Janus Kinase (JAKi). L’étude ORAL SURVEILLANCE a alerté sur un risque plus élevé de cancer dont celui du poumon chez les patients traités par tofacitinib comparés à ceux sous anti-TNF conduisant à une limitation de leur prescription. Les vésicules extracellulaires (VEs), nanoparticules naturellement produites par les cellules, jouent un rôle fondamental dans la communication intercellulaire via le transport de biomolécules, telles que les acides nucléiques et les protéines. Elles régulent différents processus biologiques et interviennent dans les maladies auto-immunes et les cancers. Leur rôle dans l’oncogenèse et la progression tumorale est désormais largement admis. Ainsi, nous nous sommes intéressés au lien potentiel entre VEs, thérapies ciblées et risque d’émergence d’un cancer bronchique. Les objectifs de cette étude étaient de déterminer : (i) si le contenu protéique des VEs était susceptible de changer en fonction du traitement des patients PR ; (ii) si les modifications du contenu des VEs des patients PR traités par JAKi pouvaient favoriser la prolifération et la survie des cellules de cancer bronchique.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Les VEs ont été isolées à partir de plasma d’un groupe de patients atteints de PR sous JAKi (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8) et d’un groupe sous anti-TNF (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4) à l’aide de la technique de la chromatographie d’exclusion par la taille. Leur caractérisation quantitative et qualitative a été réalisée par les techniques de Nanosight NTA (nanoparticles tracking analysis) et Western Blot, respectivement. Une analyse fonctionnelle sur des cellules issues d’une lignée d’adénocarcinome pulmonaire A549 a été menée grâce à l’Incucyte.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons montré une augmentation de la concentration des VEs plasmatiques dans le groupe de patients traités par JAKi en comparaison avec le groupe des patients sous TNFα. L’analyse du contenu de ces VEs mettait en évidence une surexpression de protéines impliquées dans l’oncogenèse du cancer bronchique chez les patients traités par JAKi tels que l’EGFR et YKL-40. Ces 2 biomarqueurs étaient corrélés de manière positive, et n’étaient pas influencés par l’activité de la maladie, la durée de la PR ou encore la durée du traitement. Enfin, contrairement aux VEs issues de patients sous anti-TNFα, nous avons montré que l’interaction des VEs de patients sous JAKi avec des cellules A549 induit une baisse de cytotoxicité suggérant ainsi des mécanismes d’inhibition de la mort cellulaire.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Ces résultats préliminaires suggèrent que la sécrétion des VEs par les cellules impliquées dans la pathogénie de la PR pourrait contribuer à l’émergence d’un mécanisme de résistance th
导言目前治疗类风湿性关节炎的方法包括抗肿瘤坏死因子α(anti-TNFα)等靶向疗法和最近的 Janus 激酶抑制剂(JAKi)。口腔调查研究警告说,与服用抗肿瘤坏死因子的患者相比,服用托法替尼的患者罹患癌症(包括肺癌)的风险更高,因此其处方受到限制。细胞外囊泡(EVs)是细胞自然产生的纳米颗粒,通过运输核酸和蛋白质等生物大分子在细胞间通信中发挥着重要作用。它们调节各种生物过程,并与自身免疫性疾病和癌症有关。它们在肿瘤发生和发展中的作用现已被广泛接受。因此,我们研究了 VEs、靶向疗法和罹患支气管癌风险之间的潜在联系。本研究的目的是确定:(i) EVs 的蛋白质含量是否会随着 RA 患者的治疗而发生变化;(ii) 接受 JAKi 治疗的 RA 患者 EVs 含量的变化是否会促进支气管癌细胞的增殖和存活。材料和方法 使用尺寸排阻色谱技术从接受 JAKi 治疗的一组 RA 患者(n = 8)和接受抗肿瘤坏死因子治疗的一组 RA 患者(n = 4)的血浆中分离出 EVs。分别使用 Nanosight NTA(纳米粒子跟踪分析)和 Western 印迹技术进行了定量和定性分析。结果我们发现,与接受 TNFα 治疗的患者组相比,接受 JAKi 治疗的患者组血浆 EVs 浓度有所增加。对这些VEs含量的分析表明,在接受JAKi治疗的患者中,与支气管癌肿瘤发生有关的蛋白质(如表皮生长因子受体和YKL-40)过度表达。这两种生物标志物呈正相关,不受疾病活动性、RA持续时间或治疗持续时间的影响。最后,与服用抗肿瘤坏死因子α的患者的EVs不同,我们发现服用JAKi的患者的EVs与A549细胞相互作用会导致细胞毒性下降,这表明存在抑制细胞死亡的机制。讨论这些初步研究结果表明,参与RA发病机制的细胞分泌的VEs可能会导致JAKi治疗耐药机制的出现,从而间接促进接受治疗的患者肿瘤的发生。
{"title":"Effet des vésicules extracellulaires circulantes issues de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde et traités par inhibiteur de JAK : impact sur le développement d’un cancer du poumon in vitro ?","authors":"T. Loupret , H. Akil , P. Vergne-Salle , F. Lalloué","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.387","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.387","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les traitements actuels de la polyarthrite rhumatoïde incluent des thérapies ciblées tels les anti-<em>Tumor Necrosis Factor α</em> (anti-TNFα) et plus récemment les inhibiteurs de Janus Kinase (JAKi). L’étude ORAL SURVEILLANCE a alerté sur un risque plus élevé de cancer dont celui du poumon chez les patients traités par tofacitinib comparés à ceux sous anti-TNF conduisant à une limitation de leur prescription. Les vésicules extracellulaires (VEs), nanoparticules naturellement produites par les cellules, jouent un rôle fondamental dans la communication intercellulaire via le transport de biomolécules, telles que les acides nucléiques et les protéines. Elles régulent différents processus biologiques et interviennent dans les maladies auto-immunes et les cancers. Leur rôle dans l’oncogenèse et la progression tumorale est désormais largement admis. Ainsi, nous nous sommes intéressés au lien potentiel entre VEs, thérapies ciblées et risque d’émergence d’un cancer bronchique. Les objectifs de cette étude étaient de déterminer : (i) si le contenu protéique des VEs était susceptible de changer en fonction du traitement des patients PR ; (ii) si les modifications du contenu des VEs des patients PR traités par JAKi pouvaient favoriser la prolifération et la survie des cellules de cancer bronchique.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Les VEs ont été isolées à partir de plasma d’un groupe de patients atteints de PR sous JAKi (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8) et d’un groupe sous anti-TNF (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4) à l’aide de la technique de la chromatographie d’exclusion par la taille. Leur caractérisation quantitative et qualitative a été réalisée par les techniques de Nanosight NTA (nanoparticles tracking analysis) et Western Blot, respectivement. Une analyse fonctionnelle sur des cellules issues d’une lignée d’adénocarcinome pulmonaire A549 a été menée grâce à l’Incucyte.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons montré une augmentation de la concentration des VEs plasmatiques dans le groupe de patients traités par JAKi en comparaison avec le groupe des patients sous TNFα. L’analyse du contenu de ces VEs mettait en évidence une surexpression de protéines impliquées dans l’oncogenèse du cancer bronchique chez les patients traités par JAKi tels que l’EGFR et YKL-40. Ces 2 biomarqueurs étaient corrélés de manière positive, et n’étaient pas influencés par l’activité de la maladie, la durée de la PR ou encore la durée du traitement. Enfin, contrairement aux VEs issues de patients sous anti-TNFα, nous avons montré que l’interaction des VEs de patients sous JAKi avec des cellules A549 induit une baisse de cytotoxicité suggérant ainsi des mécanismes d’inhibition de la mort cellulaire.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Ces résultats préliminaires suggèrent que la sécrétion des VEs par les cellules impliquées dans la pathogénie de la PR pourrait contribuer à l’émergence d’un mécanisme de résistance th","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Page A93"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142720182","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}