Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.322
M. Scherlinger , J.F. Kleinmann , A. Folliasson , M. Riviere , J. Sibilia , Z. Amoura , Réseau National des Centres de Références et de Compétence “Maladies autoimmunes systémiques rares”
<div><h3>Introduction</h3><div>Le lupus systémique (LS) est une maladie chronique caractérisée par des fluctuations imprévisibles de son activité, ce qui rend les poussées difficiles à détecter et nuit considérablement à la qualité de vie des patients. Il est donc nécessaire de développer des outils d’autoévaluation centrés sur le patient (PRO) pour lui permettre d’évaluer l’activité de sa maladie et le fardeau qu’elle représente. Ce travail vise à développer et valider un auto-questionnaire (LUPIN) pour évaluer l’activité du LS et les PRO associés.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>LUPIN a été développé avec la participation de patients membres de l’Association Française du Lupus (AFL+) et d’experts du lupus. Il couvre plusieurs composantes liées à la perception de l’activité du lupus par le patient (<span><span>Figure 1</span></span>) et inclut également le questionnaire de qualité de vie SF36. Les patients complétaient le questionnaire LUPIN avant leur consultation médicale, soit sous forme électronique via une webapp, soit en version papier, puis le remettaient scellé à leur médecin. Celui-ci, en aveugle des réponses des patients, notait les caractéristiques cliniques, une évaluation visuelle analogique (PhGA) et le score SLEDAI-2K. Les données ont été recueillies dans 34 centres situés en France métropolitaine et dans les DROM. Les corrélations entre les réponses des patients et l’évaluation du médecin ont été mesurées à l’aide du coefficient de Spearman et le test de Student a été utilisé pour déterminer les causes de discordance entre les PRO et l’évaluation du clinicien.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 444 questionnaires ont été analysés, avec 85 % de femmes, un âge moyen de 45<!--> <!-->ans et une durée moyenne du LS de 14<!--> <!-->ans, dont la majorité avait des antécédents d’atteintes articulaires (86 %) et cutanées (72 %), tandis que 35 % avaient eu une néphrite lupique. 29 % présentaient un score SLEDAI<!--> <!-->≥<!--> <!-->4, avec un score moyen de 3,4.</div><div>Les résultats ont montré une corrélation modérée entre le PhGA et le SLEDAI ou le SLEDAI clinique (r<!--> <!-->=<!--> <!-->0,45–0,48). En concordance avec la littérature, les corrélations entre les composantes de LUPIN et le SLEDAI, le cSLEDAI ou le PhGA étaient faibles (r<!--> <!--><<!--> <!-->0,39), bien que statistiquement significatives. En revanche, de bonnes corrélations ont été observées entre des composantes de LUPIN et des domaines du SF36 pour l’évaluation de la douleur, l’état physique et la fatigue (r<!--> <!-->=<!--> <!-->0,65–0,69). Il existe également de fortes corrélations entre le score composite global LUPIN et les domaines physiques et de la douleur du SF36 : 0,69<!--> <!--><<!--> <!-->r<!--> <!--><<!--> <!-->0,79 (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001 pour toutes ; <span><span>Figure 2</span></span>). Dans cette étude, où 2/3 des patients étaient peu actifs (SLEDAI<!--> <!--><<!--> <!-->4), une faible corrél
{"title":"Développement et validation d’un questionnaire centré sur le patient d’autoévaluation de l’activité du lupus : LUPIN®","authors":"M. Scherlinger , J.F. Kleinmann , A. Folliasson , M. Riviere , J. Sibilia , Z. Amoura , Réseau National des Centres de Références et de Compétence “Maladies autoimmunes systémiques rares”","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.322","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.322","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le lupus systémique (LS) est une maladie chronique caractérisée par des fluctuations imprévisibles de son activité, ce qui rend les poussées difficiles à détecter et nuit considérablement à la qualité de vie des patients. Il est donc nécessaire de développer des outils d’autoévaluation centrés sur le patient (PRO) pour lui permettre d’évaluer l’activité de sa maladie et le fardeau qu’elle représente. Ce travail vise à développer et valider un auto-questionnaire (LUPIN) pour évaluer l’activité du LS et les PRO associés.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>LUPIN a été développé avec la participation de patients membres de l’Association Française du Lupus (AFL+) et d’experts du lupus. Il couvre plusieurs composantes liées à la perception de l’activité du lupus par le patient (<span><span>Figure 1</span></span>) et inclut également le questionnaire de qualité de vie SF36. Les patients complétaient le questionnaire LUPIN avant leur consultation médicale, soit sous forme électronique via une webapp, soit en version papier, puis le remettaient scellé à leur médecin. Celui-ci, en aveugle des réponses des patients, notait les caractéristiques cliniques, une évaluation visuelle analogique (PhGA) et le score SLEDAI-2K. Les données ont été recueillies dans 34 centres situés en France métropolitaine et dans les DROM. Les corrélations entre les réponses des patients et l’évaluation du médecin ont été mesurées à l’aide du coefficient de Spearman et le test de Student a été utilisé pour déterminer les causes de discordance entre les PRO et l’évaluation du clinicien.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 444 questionnaires ont été analysés, avec 85 % de femmes, un âge moyen de 45<!--> <!-->ans et une durée moyenne du LS de 14<!--> <!-->ans, dont la majorité avait des antécédents d’atteintes articulaires (86 %) et cutanées (72 %), tandis que 35 % avaient eu une néphrite lupique. 29 % présentaient un score SLEDAI<!--> <!-->≥<!--> <!-->4, avec un score moyen de 3,4.</div><div>Les résultats ont montré une corrélation modérée entre le PhGA et le SLEDAI ou le SLEDAI clinique (r<!--> <!-->=<!--> <!-->0,45–0,48). En concordance avec la littérature, les corrélations entre les composantes de LUPIN et le SLEDAI, le cSLEDAI ou le PhGA étaient faibles (r<!--> <!--><<!--> <!-->0,39), bien que statistiquement significatives. En revanche, de bonnes corrélations ont été observées entre des composantes de LUPIN et des domaines du SF36 pour l’évaluation de la douleur, l’état physique et la fatigue (r<!--> <!-->=<!--> <!-->0,65–0,69). Il existe également de fortes corrélations entre le score composite global LUPIN et les domaines physiques et de la douleur du SF36 : 0,69<!--> <!--><<!--> <!-->r<!--> <!--><<!--> <!-->0,79 (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001 pour toutes ; <span><span>Figure 2</span></span>). Dans cette étude, où 2/3 des patients étaient peu actifs (SLEDAI<!--> <!--><<!--> <!-->4), une faible corrél","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A37-A38"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142720172","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.334
I. Favre-Félix , C. Morizot , A. Mennini , M. Laffaire , I. Chary Valckenaere , D. Loeuille
<div><h3>Introduction</h3><div>Comparer la prévalence et la sévérité de l’atteinte structurale radiographique rachidienne dans la spondylarthrite ankylosante, selon la présence ou l’absence de psoriasis.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude rétrospective monocentrique conduite au CHU de Nancy entre 2008 et 2021 incluant 142 patients répondant aux critères de sacro-iliite radiographique de New York modifiés et ayant bénéficié de radiographies rachidiennes à la même période. L’évaluation structurale radiographique a été établie par un lecteur expérimenté en aveugle du statut psoriasis, sur des clichés sagittaux selon les scores RASSS et mSASSS. Nous avons veillé à exclure les lésions arthrosiques (ostéophytes) en utilisant l’angle limite<!--> <!--><<!--> <!-->45°.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 142 patients inclus, 33 avaient du psoriasis (23,2 %). L’âge médian était de 54<!--> <!-->ans [47 ; 62] avec une majorité d’hommes (70,4 %), une durée médiane de la maladie de 14<!--> <!-->ans [6 ; 26], un tabagisme (66,6 %), un HLA-B27 positif (77,6 %) et un traitement par AINS (70,4 %), csDMARDS (23,9 %) et bDMARDs (41,5 %) avec principalement un anti-TNF alpha (43,7 %). Dans le groupe psoriasis, il y avait un tabagisme moins fréquent et un traitement par csDMARDS plus important. 89 patients (62,7 %) présentaient au moins une lésion avec le RASSS et 79 (55,6 %) avec le mSASSS (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,23). Le RASSS fournissant plus d’informations et en l’absence de discordance entre les deux scores, les résultats ont été détaillés et présentés avec ce score. Dans la population totale, la moyenne du RASSS était de 12,8 (± 18,8), sans différence significative observée sur le rachis total et à l’étage disco-vertébral selon la présence de psoriasis ou non. La proportion de patients présentant au moins une lésion structurale ou au moins une unité disco-vertébrale ankylosée n’était pas différente selon le statut psoriasis. La sévérité (lésions de grade 1, 2 ou 3) et la localisation de l’atteinte structurale ne différait pas significativement entre les deux groupes (<span><span>Figure 1</span></span>). Numériquement, la lésion la plus fréquente était l’ankylose (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->482) principalement retrouvée en T10-T11. Il n’y avait pas de localisation préférentielle des lésions de grade 1, 2 et 3 selon les segments rachidiens ou les unités disco-vertébrales que ce soit dans le groupe avec ou sans psoriasis. Toutefois, on notait une tendance à un plus grand nombre de ponts osseux thoraciques en l’absence de psoriasis (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,051). Dans la population totale, en analyse multivariée, le RASSS était significativement associé à l’âge (coefficient de corrélation<!--> <!-->=<!--> <!-->CC 0,2 ; <em>p</em> : 0,010), à la durée de la maladie (CC 0,3 ; <em>p</em> : 0,002), au sexe masculin (CC 0,2 ; <em>p</em> : 0,016), à la CRP<!--> <!-->><!--> <!-->5<!--> <!-->mg/L (CC 0,2 ; <em>p</em> : 0,0
{"title":"Évaluation radiographique de l’atteinte structurale du rachis dans la spondylarthrite ankylosante avec ou sans psoriasis","authors":"I. Favre-Félix , C. Morizot , A. Mennini , M. Laffaire , I. Chary Valckenaere , D. Loeuille","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.334","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.334","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Comparer la prévalence et la sévérité de l’atteinte structurale radiographique rachidienne dans la spondylarthrite ankylosante, selon la présence ou l’absence de psoriasis.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude rétrospective monocentrique conduite au CHU de Nancy entre 2008 et 2021 incluant 142 patients répondant aux critères de sacro-iliite radiographique de New York modifiés et ayant bénéficié de radiographies rachidiennes à la même période. L’évaluation structurale radiographique a été établie par un lecteur expérimenté en aveugle du statut psoriasis, sur des clichés sagittaux selon les scores RASSS et mSASSS. Nous avons veillé à exclure les lésions arthrosiques (ostéophytes) en utilisant l’angle limite<!--> <!--><<!--> <!-->45°.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 142 patients inclus, 33 avaient du psoriasis (23,2 %). L’âge médian était de 54<!--> <!-->ans [47 ; 62] avec une majorité d’hommes (70,4 %), une durée médiane de la maladie de 14<!--> <!-->ans [6 ; 26], un tabagisme (66,6 %), un HLA-B27 positif (77,6 %) et un traitement par AINS (70,4 %), csDMARDS (23,9 %) et bDMARDs (41,5 %) avec principalement un anti-TNF alpha (43,7 %). Dans le groupe psoriasis, il y avait un tabagisme moins fréquent et un traitement par csDMARDS plus important. 89 patients (62,7 %) présentaient au moins une lésion avec le RASSS et 79 (55,6 %) avec le mSASSS (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,23). Le RASSS fournissant plus d’informations et en l’absence de discordance entre les deux scores, les résultats ont été détaillés et présentés avec ce score. Dans la population totale, la moyenne du RASSS était de 12,8 (± 18,8), sans différence significative observée sur le rachis total et à l’étage disco-vertébral selon la présence de psoriasis ou non. La proportion de patients présentant au moins une lésion structurale ou au moins une unité disco-vertébrale ankylosée n’était pas différente selon le statut psoriasis. La sévérité (lésions de grade 1, 2 ou 3) et la localisation de l’atteinte structurale ne différait pas significativement entre les deux groupes (<span><span>Figure 1</span></span>). Numériquement, la lésion la plus fréquente était l’ankylose (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->482) principalement retrouvée en T10-T11. Il n’y avait pas de localisation préférentielle des lésions de grade 1, 2 et 3 selon les segments rachidiens ou les unités disco-vertébrales que ce soit dans le groupe avec ou sans psoriasis. Toutefois, on notait une tendance à un plus grand nombre de ponts osseux thoraciques en l’absence de psoriasis (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,051). Dans la population totale, en analyse multivariée, le RASSS était significativement associé à l’âge (coefficient de corrélation<!--> <!-->=<!--> <!-->CC 0,2 ; <em>p</em> : 0,010), à la durée de la maladie (CC 0,3 ; <em>p</em> : 0,002), au sexe masculin (CC 0,2 ; <em>p</em> : 0,016), à la CRP<!--> <!-->><!--> <!-->5<!--> <!-->mg/L (CC 0,2 ; <em>p</em> : 0,0","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Page A50"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719998","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.341
F. Badaire , C. Lambert , C. Chen Wa , Y. Oyouba , R. Marjorie , F. Aupetit , N. Guérin , S. Malochet-Guinamand , A. Tournadre , M. Couderc
<div><h3>Introduction</h3><div>L’arthrite septique (AS) est une affection rare, de pronostic grave, sans marqueur diagnostic rapide et fiable. La prise en charge consiste souvent en une surveillance hospitalière des patients présentant une arthrite possiblement septique dans l’attente des résultats bactériologiques. Synofast® est un nouvel appareil qui, par l’analyse spectroscopique d’une goutte de liquide articulaire, permet en 15<!--> <!-->minutes d’écarter une AS avec une valeur prédictive négative (VPN) de 98 %. L’objectif de l’étude est de mesurer les performances diagnostiques face à un patient ayant une suspicion d’arthrite septique et d’en évaluer l’impact sur la prise en charge en pratique courante.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude prospective monocentrique sur un an, incluant les patients vus dans le service de rhumatologie ou dans un service du CHU au décours d’un avis et présentant une arthrite possiblement septique sur articulation native, évoluant depuis moins de 6 semaines. Lors de la ponction, une goutte (7<!--> <!-->μL) de liquide est prélevée des flacons habituels et analysée par Synofast®, qui propose 3 risques d’AS : « très faible », « possible », « fort ». L’évaluateur note la prise en charge qu’il aurait effectué avant le test et celle qu’il effectue au décours, en connaissance des performances diagnostiques annoncées de l’appareil.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Quarante trois patients ont été inclus dont huit avaient une arthrite septique (18,6 %). Pour écarter le diagnostic d’AS (« risque faible »), la sensibilité du test Synofast® était de 75 % (IC 95 % : 35–97), la VPN de 93 % (IC 95 % : 77–99) avec un rapport de vraisemblance négatif de 0,32 (IC 95 % : 0,10–1,09). Pour confirmer le diagnostic (« risque fort »), la spécificité du test Synofast® était de 94 % (IC 95 % : 81–99), la valeur prédictive positive de 67 % (IC 95 % : 22–96) avec un rapport de vraisemblance positif de 8,75 (IC 95 % : 1,93–39,75). Le test a permis d’éviter 1 hospitalisation sur 29 prévues initialement et de surseoir à une antibiothérapie chez 1 patient sur 7. Ni le mode de suivi ni la prise en charge médicamenteuse n’ont changé pour 95 % et 93 % des patients respectivement.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Ce test montre de bonnes performances pour éliminer une AS avec une bonne VPN mais une sensibilité médiocre, qui peut être expliquée par la culture articulaire stérile et l’antibiothérapie préalable depuis plusieurs jours. Les faibles VPP et spécificité n’en font pas un outil d’intérêt pour confirmer l’AS. Une précédente étude de plus grand effectif retrouvait une meilleure sensibilité de 87 %, sans différence significative entre les patients ayant une culture de liquide articulaire positive ou non.</div><div>La prise en charge, notamment sur la décision d’hospitalisation, n’a pas été significativement modifiée par le résultat du test. On peut suspecter une part de méfiance de la part des utilisateurs au vu
{"title":"Utilisation de Synofast® en pratique courante : performances diagnostiques et impact sur la prise en charge d’une arthrite aiguë sur articulation native","authors":"F. Badaire , C. Lambert , C. Chen Wa , Y. Oyouba , R. Marjorie , F. Aupetit , N. Guérin , S. Malochet-Guinamand , A. Tournadre , M. Couderc","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.341","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.341","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’arthrite septique (AS) est une affection rare, de pronostic grave, sans marqueur diagnostic rapide et fiable. La prise en charge consiste souvent en une surveillance hospitalière des patients présentant une arthrite possiblement septique dans l’attente des résultats bactériologiques. Synofast® est un nouvel appareil qui, par l’analyse spectroscopique d’une goutte de liquide articulaire, permet en 15<!--> <!-->minutes d’écarter une AS avec une valeur prédictive négative (VPN) de 98 %. L’objectif de l’étude est de mesurer les performances diagnostiques face à un patient ayant une suspicion d’arthrite septique et d’en évaluer l’impact sur la prise en charge en pratique courante.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude prospective monocentrique sur un an, incluant les patients vus dans le service de rhumatologie ou dans un service du CHU au décours d’un avis et présentant une arthrite possiblement septique sur articulation native, évoluant depuis moins de 6 semaines. Lors de la ponction, une goutte (7<!--> <!-->μL) de liquide est prélevée des flacons habituels et analysée par Synofast®, qui propose 3 risques d’AS : « très faible », « possible », « fort ». L’évaluateur note la prise en charge qu’il aurait effectué avant le test et celle qu’il effectue au décours, en connaissance des performances diagnostiques annoncées de l’appareil.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Quarante trois patients ont été inclus dont huit avaient une arthrite septique (18,6 %). Pour écarter le diagnostic d’AS (« risque faible »), la sensibilité du test Synofast® était de 75 % (IC 95 % : 35–97), la VPN de 93 % (IC 95 % : 77–99) avec un rapport de vraisemblance négatif de 0,32 (IC 95 % : 0,10–1,09). Pour confirmer le diagnostic (« risque fort »), la spécificité du test Synofast® était de 94 % (IC 95 % : 81–99), la valeur prédictive positive de 67 % (IC 95 % : 22–96) avec un rapport de vraisemblance positif de 8,75 (IC 95 % : 1,93–39,75). Le test a permis d’éviter 1 hospitalisation sur 29 prévues initialement et de surseoir à une antibiothérapie chez 1 patient sur 7. Ni le mode de suivi ni la prise en charge médicamenteuse n’ont changé pour 95 % et 93 % des patients respectivement.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Ce test montre de bonnes performances pour éliminer une AS avec une bonne VPN mais une sensibilité médiocre, qui peut être expliquée par la culture articulaire stérile et l’antibiothérapie préalable depuis plusieurs jours. Les faibles VPP et spécificité n’en font pas un outil d’intérêt pour confirmer l’AS. Une précédente étude de plus grand effectif retrouvait une meilleure sensibilité de 87 %, sans différence significative entre les patients ayant une culture de liquide articulaire positive ou non.</div><div>La prise en charge, notamment sur la décision d’hospitalisation, n’a pas été significativement modifiée par le résultat du test. On peut suspecter une part de méfiance de la part des utilisateurs au vu ","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Page A56"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719551","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.305
L. Bebear , J. Seneschal , F. Poullenot , P. Rivière , T. Barnetche , E. Lazaro , T. Schaeverbeke , J. Avouac , C. Richez , N. Poursac , N. Mehsen , M.E. Truchetet
Introduction
L’atteinte digestive est fréquente dans la sclérodermie systémique (SSc). Elle est responsable d’une diminution de la survie et de la qualité de vie. Elle se complique souvent de dénutrition, notamment en cas de malabsorption qui touche jusqu’à 25 % des patients. Peu de données existent dans la littérature sur le statut en micronutriments dans la SSc. Ce travail a pour objectif de décrire les carences en micronutriments chez les SSc, de rechercher des facteurs de risque et d’étudier la répartition des carences en fonction de l’atteinte digestive.
Patients et méthodes
Une étude prospective a été réalisée dans 5 services d’un centre hospitalier Français. Les patients inclus répondaient aux critères ACR/EULAR 2013. Les données démographiques et cliniques ont été collectées. L’atteinte digestive est recueillie via le questionnaire UCLA GIT 2.
Résultats
Un total de 140 patients a été inclus avec une prédominance féminine (77,14 %) et un âge moyen à 62 ans. 52 % ont une forme avec anti-centromères (anti-Cm). 89,39 % ont une carence en au moins un oligo-élément. Les carences les plus fréquentes concernent la vitamine D (55,88 %), le zinc (50,72 %), la vitamine C (24,81 %) et la vitamine A (10,14 %) (Tableau 1). Certaines carences semblent plus fréquentes dans les formes sévères de la maladie. La présence d’anti-Scl70 augmente le risque d’hypovitaminose A (OR : 4,69). La présence d’une hypertension pulmonaire augmente le risque de carence en vitamine B9 (OR : 7,93) et sélénium (OR : 9,25). Un mRss supérieur à 14 augmente le risque de carence en zinc (OR : 4,43). À l’inverse, la présence d’anti-Cm est associée à un risque accru d’hypovitaminose C (OR : 3,20), et la présence d’une calcinose est associée à un risque accru de carence en sélénium (OR : 4,03) (Fig. 1). Pas d’association entre carence et symptômes digestifs. Les données dont nous disposons ne permettent pas d’exclure certains facteurs confondants, tels qu’une dénutrition associée ou une carence d’apport. Un dépistage systématique de certaines carences en micronutriments semble cependant nécessaire. La Fig. 2 propose un algorithme de dépistage basé sur le phénotype clinique et sérologique du patient.
Conclusion
Notre étude préliminaire est l’une des premières à révéler une prévalence aussi importante des déficits en micronutriments chez les patients SSc, en particulier pour les vitamines A, C, D, le sélénium et le zinc. Certains facteurs de risque semblent se détacher, mais il est essentiel de noter que ces résultats doivent être interprétés avec prudence.
{"title":"SCLEROGUT : description des carences en micronutriments, identification de facteurs de risque et corrélation avec l’atteinte digestive dans la sclérodermie systémique","authors":"L. Bebear , J. Seneschal , F. Poullenot , P. Rivière , T. Barnetche , E. Lazaro , T. Schaeverbeke , J. Avouac , C. Richez , N. Poursac , N. Mehsen , M.E. Truchetet","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.305","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.305","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’atteinte digestive est fréquente dans la sclérodermie systémique (SSc). Elle est responsable d’une diminution de la survie et de la qualité de vie. Elle se complique souvent de dénutrition, notamment en cas de malabsorption qui touche jusqu’à 25 % des patients. Peu de données existent dans la littérature sur le statut en micronutriments dans la SSc. Ce travail a pour objectif de décrire les carences en micronutriments chez les SSc, de rechercher des facteurs de risque et d’étudier la répartition des carences en fonction de l’atteinte digestive.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Une étude prospective a été réalisée dans 5 services d’un centre hospitalier Français. Les patients inclus répondaient aux critères ACR/EULAR 2013. Les données démographiques et cliniques ont été collectées. L’atteinte digestive est recueillie via le questionnaire UCLA GIT 2.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Un total de 140 patients a été inclus avec une prédominance féminine (77,14 %) et un âge moyen à 62 ans. 52 % ont une forme avec anti-centromères (anti-Cm). 89,39 % ont une carence en au moins un oligo-élément. Les carences les plus fréquentes concernent la vitamine D (55,88 %), le zinc (50,72 %), la vitamine C (24,81 %) et la vitamine A (10,14 %) (<span><span>Tableau 1</span></span>). Certaines carences semblent plus fréquentes dans les formes sévères de la maladie. La présence d’anti-Scl70 augmente le risque d’hypovitaminose A (OR : 4,69). La présence d’une hypertension pulmonaire augmente le risque de carence en vitamine B9 (OR : 7,93) et sélénium (OR : 9,25). Un mRss supérieur à 14 augmente le risque de carence en zinc (OR : 4,43). À l’inverse, la présence d’anti-Cm est associée à un risque accru d’hypovitaminose C (OR : 3,20), et la présence d’une calcinose est associée à un risque accru de carence en sélénium (OR : 4,03) (<span><span>Fig. 1</span></span>). Pas d’association entre carence et symptômes digestifs. Les données dont nous disposons ne permettent pas d’exclure certains facteurs confondants, tels qu’une dénutrition associée ou une carence d’apport. Un dépistage systématique de certaines carences en micronutriments semble cependant nécessaire. La <span><span>Fig. 2</span></span> propose un algorithme de dépistage basé sur le phénotype clinique et sérologique du patient.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Notre étude préliminaire est l’une des premières à révéler une prévalence aussi importante des déficits en micronutriments chez les patients SSc, en particulier pour les vitamines A, C, D, le sélénium et le zinc. Certains facteurs de risque semblent se détacher, mais il est essentiel de noter que ces résultats doivent être interprétés avec prudence.</div></div>","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A23-A24"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719782","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.379
M. Ben Messaoud, H. Boussaa, S. Miladi, A. Fazaa, Y. Makhlouf, K. Ben Abdelghani, A. Laatar
<div><h3>Introduction</h3><div>Le vieillissement de la population s’accompagne d’une augmentation des pathologies dégénératives, notamment musculosquelettiques. Ces affections conditionnent la qualité de vie des personnes âgées. La rééducation fonctionnelle, constitue une approche thérapeutique efficace, chez des patients souvent polymédiqués. Cependant, l’acceptabilité de ces programmes de rééducation peut être influencée par divers facteurs. Cette étude vise à évaluer l’adhésion à la rééducation fonctionnelle des sujets âgés atteints de pathologies rhumatismales dégénératives.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Il s’agissait d’une étude observationnelle descriptive incluant des patients âgés de 60 ans ou plus, suivis pour des pathologies rhumatismales dégénératives. Les données sociodémographiques ainsi que les paramètres liés à la maladie ont été recueillis. Les scores d’évaluation <em>Adherence To Exercise for Musculoskeletal Pain Tool</em> (ATEMPT) et <em>Fear-Avoidance Beliefs Questionnaire</em> (FABQ) ont été utilisés pour évaluer l’adhésion aux exercices et les croyances face à la douleur dans la dimension de l’activité physique, respectivement. Le seuil de signification « p » a été fixé à 0,05.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Un total de 47 patients, âgés en moyenne de 66 ans [60–84] avec une prédominance féminine (sexe-ratio H/F<!--> <!-->=<!--> <!-->0,1), a été inclus. L’indice de masse corporelle moyen était de 29<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup> [21–37]. La majorité des participants (80 %) bénéficiaient d’un soutien social. Les pathologies rhumatismales dégénératives incluaient la lombalgie (36 %) et la gonarthrose (64 %). La durée d’évolution de la pathologie était en moyenne de 6 ans [2–30]. La valeur moyenne de l’EVA de la douleur était de 4/10<!--> <!-->cm [0–9]. Les traitements reçus incluaient un traitement médicamenteux (83 %), un traitement physique (78 %) et les médecines alternatives (12 %). La rééducation a été indiquée en moyenne une fois pour chaque patient [0–4], avec un programme de 2 séances [1–3] par semaine sur une période de 5 semaines [3–8]. Chaque séance durait en moyenne 38<!--> <!-->minutes [30–60]. Dans 90 % des cas, les prescripteurs ont expliqué les bénéfices attendus de la rééducation et 72 % des participants ont bénéficié de stratégies d’encouragement. De plus, 77 % des patients ont suivi un programme personnalisé. L’adhésion à la rééducation était de 73 %. Le taux d’absentéisme était de 8 %. Parmi les causes de non-adhésion, les principaux facteurs identifiés étaient les difficultés de déplacement (50 %), les problèmes financiers (30 %), l’absence d’amélioration (10 %) et la fatigue (10 %). Le score moyen ATEMPT était de 16 [5–30]. Le score FABQ moyen était de 5 [0–24] pour l’activité physique. Une association significative a été notée entre le score ATEMPT et l’âge (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001) ainsi que l’EVA douleur (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). Une association signif
{"title":"Adhésion du sujet âgé à la rééducation fonctionnelle au cours des pathologies rhumatismales dégénératives","authors":"M. Ben Messaoud, H. Boussaa, S. Miladi, A. Fazaa, Y. Makhlouf, K. Ben Abdelghani, A. Laatar","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.379","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.379","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le vieillissement de la population s’accompagne d’une augmentation des pathologies dégénératives, notamment musculosquelettiques. Ces affections conditionnent la qualité de vie des personnes âgées. La rééducation fonctionnelle, constitue une approche thérapeutique efficace, chez des patients souvent polymédiqués. Cependant, l’acceptabilité de ces programmes de rééducation peut être influencée par divers facteurs. Cette étude vise à évaluer l’adhésion à la rééducation fonctionnelle des sujets âgés atteints de pathologies rhumatismales dégénératives.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Il s’agissait d’une étude observationnelle descriptive incluant des patients âgés de 60 ans ou plus, suivis pour des pathologies rhumatismales dégénératives. Les données sociodémographiques ainsi que les paramètres liés à la maladie ont été recueillis. Les scores d’évaluation <em>Adherence To Exercise for Musculoskeletal Pain Tool</em> (ATEMPT) et <em>Fear-Avoidance Beliefs Questionnaire</em> (FABQ) ont été utilisés pour évaluer l’adhésion aux exercices et les croyances face à la douleur dans la dimension de l’activité physique, respectivement. Le seuil de signification « p » a été fixé à 0,05.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Un total de 47 patients, âgés en moyenne de 66 ans [60–84] avec une prédominance féminine (sexe-ratio H/F<!--> <!-->=<!--> <!-->0,1), a été inclus. L’indice de masse corporelle moyen était de 29<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup> [21–37]. La majorité des participants (80 %) bénéficiaient d’un soutien social. Les pathologies rhumatismales dégénératives incluaient la lombalgie (36 %) et la gonarthrose (64 %). La durée d’évolution de la pathologie était en moyenne de 6 ans [2–30]. La valeur moyenne de l’EVA de la douleur était de 4/10<!--> <!-->cm [0–9]. Les traitements reçus incluaient un traitement médicamenteux (83 %), un traitement physique (78 %) et les médecines alternatives (12 %). La rééducation a été indiquée en moyenne une fois pour chaque patient [0–4], avec un programme de 2 séances [1–3] par semaine sur une période de 5 semaines [3–8]. Chaque séance durait en moyenne 38<!--> <!-->minutes [30–60]. Dans 90 % des cas, les prescripteurs ont expliqué les bénéfices attendus de la rééducation et 72 % des participants ont bénéficié de stratégies d’encouragement. De plus, 77 % des patients ont suivi un programme personnalisé. L’adhésion à la rééducation était de 73 %. Le taux d’absentéisme était de 8 %. Parmi les causes de non-adhésion, les principaux facteurs identifiés étaient les difficultés de déplacement (50 %), les problèmes financiers (30 %), l’absence d’amélioration (10 %) et la fatigue (10 %). Le score moyen ATEMPT était de 16 [5–30]. Le score FABQ moyen était de 5 [0–24] pour l’activité physique. Une association significative a été notée entre le score ATEMPT et l’âge (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001) ainsi que l’EVA douleur (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). Une association signif","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Page A85"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142720388","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.330
S. Carrabin , M. Houze , C. Jauffret , T. Bardin , H.K. Ea , F. Lioté , P. Richette , T. Pascart , A. Latourte
<div><h3>Introduction</h3><div>Le rhumatisme à dépôts de pyrophosphate de calcium (PPC) est une maladie hétérogène qui peut se manifester sous forme d’arthrite aiguë ou chronique. Les options thérapeutiques pour les formes chroniques de la maladie sont limitées. Une étude ouverte portant sur 11 patients traités par le tocilizumab (TCZ) dans le cadre d’une forme inflammatoire chronique de la CPPD réfractaire aux traitements conventionnels a donné des résultats encourageants. Depuis, un plus grand nombre de patients ont reçu du TCZ : les résultats rétrospectifs sont rapportés ici.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous rapportons ici les résultats de tous les patients traités par TCZ pour une forme inflammatoire chronique de rhumatisme à PPC dans deux hôpitaux universitaires spécialisés dans la prise en charge des rhumatismes microcristallins. Les patients ont été inclus s’ils avaient reçu au moins 3 mois de TCZ, et leurs données ont été extraites rétrospectivement des dossiers médicaux. Les caractéristiques de la maladie, les traitements antérieurs reçus, l’efficacité et la sécurité du traitement par TCZ, les arrêts et les raisons de l’arrêt du TCZ ont été analysés.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 55 patients (âge moyen<!--> <!-->±<!--> <!-->SD : 68,3<!--> <!-->±<!--> <!-->12,5<!--> <!-->ans ; 65,4 % de femmes) ont été traités par TCZ pour un rhumatisme à PPC chronique (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->39), aiguë récurrente (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->14 ; 0–4 crises/mois) ou mixte (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2). Le rhumatisme à PPC était primitif dans la majorité des cas ou secondaire à une hypomagnésémie (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5), à une hémochromatose héréditaire HFE (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), à une hyperparathyroïdie primaire (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2) ou à une mutation ANKH (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). La durée médiane de la maladie au moment de l’instauration du TCZ était de 4,75<!--> <!-->ans (min–max : 0,3–48,7). Tous les patients avaient préalablement reçu de la colchicine (0,5–1<!--> <!-->mg/jour), 20 patients avaient reçu de la prednisone (5–45<!--> <!-->mg/jour) et 24 patients avaient reçu de l’anakinra, qui s’est avéré inefficace (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->13) ou mal toléré (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->11).</div><div>Le TCZ a été administré par voie intraveineuse chez 46 patients et par voie sous-cutanée chez 9 patients. L’EVA moyen pour la douleur (0–100<!--> <!-->mm) était de 60,8<!--> <!-->±<!--> <!-->21,3<!--> <!-->mm à l’initiation du TCZ, diminuant à 44,1<!--> <!-->±<!--> <!-->24,0 à 3 mois et à 37,4<!--> <!-->±<!--> <!-->2,9 à 6 mois. Au cours du suivi, 22 patients ont signalé un événement indésirable, dont 9 cytopénies, 6 élévations des transaminases, 3 infections (2 graves) et 3 réactions au site d’injection. Au total, 22 patients (40 %) ont arrêté le TCZ après une durée médiane de 7,0 mois (min–max : 1–48,6), 13 en raison d’un manque d’efficacité et 9 en raison d’une intolé
{"title":"Efficacité et tolérance du tocilizumab dans le traitement des formes inflammatoires chroniques du rhumatisme à dépôts de pyrophosphate de calcium : étude rétrospective de 55 cas","authors":"S. Carrabin , M. Houze , C. Jauffret , T. Bardin , H.K. Ea , F. Lioté , P. Richette , T. Pascart , A. Latourte","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.330","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.330","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le rhumatisme à dépôts de pyrophosphate de calcium (PPC) est une maladie hétérogène qui peut se manifester sous forme d’arthrite aiguë ou chronique. Les options thérapeutiques pour les formes chroniques de la maladie sont limitées. Une étude ouverte portant sur 11 patients traités par le tocilizumab (TCZ) dans le cadre d’une forme inflammatoire chronique de la CPPD réfractaire aux traitements conventionnels a donné des résultats encourageants. Depuis, un plus grand nombre de patients ont reçu du TCZ : les résultats rétrospectifs sont rapportés ici.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous rapportons ici les résultats de tous les patients traités par TCZ pour une forme inflammatoire chronique de rhumatisme à PPC dans deux hôpitaux universitaires spécialisés dans la prise en charge des rhumatismes microcristallins. Les patients ont été inclus s’ils avaient reçu au moins 3 mois de TCZ, et leurs données ont été extraites rétrospectivement des dossiers médicaux. Les caractéristiques de la maladie, les traitements antérieurs reçus, l’efficacité et la sécurité du traitement par TCZ, les arrêts et les raisons de l’arrêt du TCZ ont été analysés.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 55 patients (âge moyen<!--> <!-->±<!--> <!-->SD : 68,3<!--> <!-->±<!--> <!-->12,5<!--> <!-->ans ; 65,4 % de femmes) ont été traités par TCZ pour un rhumatisme à PPC chronique (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->39), aiguë récurrente (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->14 ; 0–4 crises/mois) ou mixte (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2). Le rhumatisme à PPC était primitif dans la majorité des cas ou secondaire à une hypomagnésémie (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5), à une hémochromatose héréditaire HFE (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), à une hyperparathyroïdie primaire (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2) ou à une mutation ANKH (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). La durée médiane de la maladie au moment de l’instauration du TCZ était de 4,75<!--> <!-->ans (min–max : 0,3–48,7). Tous les patients avaient préalablement reçu de la colchicine (0,5–1<!--> <!-->mg/jour), 20 patients avaient reçu de la prednisone (5–45<!--> <!-->mg/jour) et 24 patients avaient reçu de l’anakinra, qui s’est avéré inefficace (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->13) ou mal toléré (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->11).</div><div>Le TCZ a été administré par voie intraveineuse chez 46 patients et par voie sous-cutanée chez 9 patients. L’EVA moyen pour la douleur (0–100<!--> <!-->mm) était de 60,8<!--> <!-->±<!--> <!-->21,3<!--> <!-->mm à l’initiation du TCZ, diminuant à 44,1<!--> <!-->±<!--> <!-->24,0 à 3 mois et à 37,4<!--> <!-->±<!--> <!-->2,9 à 6 mois. Au cours du suivi, 22 patients ont signalé un événement indésirable, dont 9 cytopénies, 6 élévations des transaminases, 3 infections (2 graves) et 3 réactions au site d’injection. Au total, 22 patients (40 %) ont arrêté le TCZ après une durée médiane de 7,0 mois (min–max : 1–48,6), 13 en raison d’un manque d’efficacité et 9 en raison d’une intolé","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Page A46"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719674","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.356
M. Lesturgie-Talarek , F. Oudart , A. Cauvet , V. Gonzalez , B. Fautrel , A. Constantin , N. Rincheval , C. Chenevier-Gobeaux , Y. Allanore , J. Avouac
<div><h3>Introduction</h3><div>Les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) connaissent une mortalité prématurée qui est en grande partie due aux maladies cardiovasculaires (CV). L’évaluation individuelle du risque CV chez les patients atteints de PR est complexe, car les outils d’évaluation utilisés en population générale n’ont pas été validés, et ne permettent notamment pas de prendre en compte le degré d’activité de la maladie. L’utilisation de biomarqueurs pourrait donc être utile pour la stratification du risque. L’objectif de ce travail était de déterminer la valeur prédictive de 2 biomarqueurs cardiaques pour la survenue d’évènements CV dans la PR.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude prospective de cohorte incluant les patients recrutés au sein de la cohorte ESPOIR, satisfaisant les critères de classification ACR/EULAR 2010 pour la PR et sans antécédent d’événement CV à l’inclusion. Les concentrations sériques de troponine T ultrasensible (Hs-cTnT, marqueur de souffrance myocardique) et de ST2 (marqueur d’inflammation et de contrainte myocardique) ont été mesurées à l’inclusion par électrochimiluminescence et ELISA, respectivement. Le critère de jugement principal était la survenue d’un évènement CV majeur (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral ischémique et décès d’origine cardiovasculaire) pendant la période d’observation.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons analysé 559 patients (425 femmes, 76 %) avec des données disponibles et un dosage des marqueurs réalisé, avec un âge moyen de 49<!--> <!-->±<!--> <!-->12 ans et une durée moyenne de la maladie de 104<!--> <!-->±<!--> <!-->211<!--> <!-->jours. Parmi ces patients, 228 (41 %) et 253 (45 %) avaient respectivement des facteurs rhumatoïdes et des anti-CCP positifs, et 218 (39 %) avaient des érosions osseuses sur les radiographies. L’activité de la maladie était élevée avec un DAS28 à 5,26<!--> <!-->±<!--> <!-->1,27. Trente-trois évènements CV majeurs ont été détectés pendant un suivi moyen de 130<!--> <!-->±<!--> <!-->34 mois. Les concentrations à l’inclusion de Hs-cTnT et de ST2 étaient de 6,5<!--> <!-->±<!--> <!-->13,8<!--> <!-->pg/mL et de 5,2<!--> <!-->±<!--> <!-->1,3<!--> <!-->ng/mL, respectivement, et elles corrélaient avec l’âge (<em>r</em> <!-->=<!--> <!-->0,53, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001 et <em>r</em> <!-->=<!--> <!-->0,22, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001) et le score de risque Framingham (<em>r</em> <!-->=<!--> <!-->0,63, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001 et <em>r</em> <!-->=<!--> <!-->0,18, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,003). Les concentrations de ST2 étaient significativement augmentées chez les patients ayant au moins 2 facteurs de risque cardiovasculaires (22,3<!--> <!-->±<!--> <!-->18,8 vs 15,8<!--> <!-->±<!--> <!-->11,5<!--> <!-->ng/mL, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). L’aire sous la courbe (AUC) de Hs-cTnT pour la survenue d’un évènement CV majeur était de 0,71 (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0
{"title":"Biomarqueurs cardiaques et prédiction du risque d’événements cardiovasculaires majeurs dans la polyarthrite rhumatoïde : résultats issus de la cohorte ESPOIR","authors":"M. Lesturgie-Talarek , F. Oudart , A. Cauvet , V. Gonzalez , B. Fautrel , A. Constantin , N. Rincheval , C. Chenevier-Gobeaux , Y. Allanore , J. Avouac","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.356","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.356","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) connaissent une mortalité prématurée qui est en grande partie due aux maladies cardiovasculaires (CV). L’évaluation individuelle du risque CV chez les patients atteints de PR est complexe, car les outils d’évaluation utilisés en population générale n’ont pas été validés, et ne permettent notamment pas de prendre en compte le degré d’activité de la maladie. L’utilisation de biomarqueurs pourrait donc être utile pour la stratification du risque. L’objectif de ce travail était de déterminer la valeur prédictive de 2 biomarqueurs cardiaques pour la survenue d’évènements CV dans la PR.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude prospective de cohorte incluant les patients recrutés au sein de la cohorte ESPOIR, satisfaisant les critères de classification ACR/EULAR 2010 pour la PR et sans antécédent d’événement CV à l’inclusion. Les concentrations sériques de troponine T ultrasensible (Hs-cTnT, marqueur de souffrance myocardique) et de ST2 (marqueur d’inflammation et de contrainte myocardique) ont été mesurées à l’inclusion par électrochimiluminescence et ELISA, respectivement. Le critère de jugement principal était la survenue d’un évènement CV majeur (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral ischémique et décès d’origine cardiovasculaire) pendant la période d’observation.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons analysé 559 patients (425 femmes, 76 %) avec des données disponibles et un dosage des marqueurs réalisé, avec un âge moyen de 49<!--> <!-->±<!--> <!-->12 ans et une durée moyenne de la maladie de 104<!--> <!-->±<!--> <!-->211<!--> <!-->jours. Parmi ces patients, 228 (41 %) et 253 (45 %) avaient respectivement des facteurs rhumatoïdes et des anti-CCP positifs, et 218 (39 %) avaient des érosions osseuses sur les radiographies. L’activité de la maladie était élevée avec un DAS28 à 5,26<!--> <!-->±<!--> <!-->1,27. Trente-trois évènements CV majeurs ont été détectés pendant un suivi moyen de 130<!--> <!-->±<!--> <!-->34 mois. Les concentrations à l’inclusion de Hs-cTnT et de ST2 étaient de 6,5<!--> <!-->±<!--> <!-->13,8<!--> <!-->pg/mL et de 5,2<!--> <!-->±<!--> <!-->1,3<!--> <!-->ng/mL, respectivement, et elles corrélaient avec l’âge (<em>r</em> <!-->=<!--> <!-->0,53, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001 et <em>r</em> <!-->=<!--> <!-->0,22, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001) et le score de risque Framingham (<em>r</em> <!-->=<!--> <!-->0,63, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001 et <em>r</em> <!-->=<!--> <!-->0,18, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,003). Les concentrations de ST2 étaient significativement augmentées chez les patients ayant au moins 2 facteurs de risque cardiovasculaires (22,3<!--> <!-->±<!--> <!-->18,8 vs 15,8<!--> <!-->±<!--> <!-->11,5<!--> <!-->ng/mL, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). L’aire sous la courbe (AUC) de Hs-cTnT pour la survenue d’un évènement CV majeur était de 0,71 (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Page A66"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719677","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.331
T. Pascart , L. Norberciak , P. Richette , P. Robinet , A. Pacaud , G. Marchasson , T. Rabin , H. Luraschi , P. Maciejasz , A.F. Georgel , A. Latourte , H.K. Ea , S. Ottaviani , C. Jauffret , V. Ducoulombier
<div><h3>Introduction</h3><div>Premier essai randomisé réalisé dans l’arthrite aiguë à cristaux de pyrophosphate de calcium (PPC), COLCHICORT a permis de démontrer l’équivalence d’efficacité entre la colchicine et la prednisone pour la réduction de la douleur de la crise à 24<!--> <!-->heures, avec un profil de tolérance semblant favoriser la prednisone. Les facteurs associés à la bonne réponse rapide et à la résolution complète des crises restent aujourd’hui méconnus, tout comme les facteurs prédictifs de mauvaise tolérance digestive de la colchicine. L’objectif de cette étude était d’identifier les facteurs associés à une réponse rapide et durable aux traitements et à la tolérance de la colchicine et de la prednisone pour le traitement de l’arthrite aiguë à cristaux de PPC.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous avons réalisé une analyse post-hoc de l’essai COLCHICORT comparant la colchicine et la prednisone pour le traitement de l’arthrite aiguë à cristaux de CPP. Les facteurs associés à une réponse rapide au traitement à 24<!--> <!-->h, à la résolution définitive de la poussée à 48<!--> <!-->h et à la survenue d’effets indésirables (EI) digestifs avec la colchicine ont été examinés. Des modèles de régression logistique ont été construits pour calculer les <em>odds ratios</em> (Ors) et leurs intervalles de confiance à 95 % (IC95 %) afin d’identifier les facteurs indépendants associés à chaque réponse. Une analyse complémentaire en <em>machine-learning</em> a permis de construire un arbre de classification dans lequel chaque nœud conduit à des niveaux de réponses différents.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>L’atteinte du poignet (OR 6,19 IC à 95 %[1,46 ; 35,62]) et un débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe)<!--> <!--><<!--> <!-->74<!--> <!-->ml/min/L, 73 m<sup>2</sup> (OR 3,62 IC à 95 %[1,21 ; 11,82]) était associés à une bonne réponse rapide aux deux traitements, tandis que le sexe masculin (OR 0,29 IC à 95 %[0,08 ; 0,9]) et un taux de neutrophiles<!--> <!-->><!--> <!-->8800/mm<sup>3</sup> (OR 0,17 IC à 95 %[0,05 ; 0,52])) étaient associés à une moins bonne réponse rapide. L’âge et le nombre de neutrophiles étaient des nœuds de l’arbre de décision sélectionnés comme déterminants pour prédire une réponse rapide. Un traitement en cours par inhibiteurs calciques (OR 6,54 IC95 % [1,42 ; 37,85]) et un DFGe<!--> <!--><<!--> <!-->74<!--> <!-->ml/min/L,73 m<sup>2</sup> (OR 3,99 IC95 % [1,02 ; 18,66]) étaient associés à une résolution complète de la crise à 48<!--> <!-->h, tandis le bras de randomisation colchicine (OR 0,26 IC95 % [0,06 ; 0,99]), un traitement par diurétiques (OR 0,13 IC95 % [0,02 ; 0,62]), et lorsque le motif initial d’hospitalisation était l’arthrite aiguë (OR 0,12[0,02 ;0,56]) était négativement associés à la résolution de la crise (<span><span>Tableau 1</span></span>). Le motif initial d’admission à l’hôpital pour arthrite aiguë, le taux de CRP et le DFGe étaient des nœuds de l’arbre de décisio
{"title":"Quels facteurs prédictifs de bonne réponse et de tolérance à la prednisone et la colchicine dans l’arthrite à pyrophosphate de calcium ? Une analyse post-hoc de l’essai randomisé COLCHICORT","authors":"T. Pascart , L. Norberciak , P. Richette , P. Robinet , A. Pacaud , G. Marchasson , T. Rabin , H. Luraschi , P. Maciejasz , A.F. Georgel , A. Latourte , H.K. Ea , S. Ottaviani , C. Jauffret , V. Ducoulombier","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.331","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.331","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Premier essai randomisé réalisé dans l’arthrite aiguë à cristaux de pyrophosphate de calcium (PPC), COLCHICORT a permis de démontrer l’équivalence d’efficacité entre la colchicine et la prednisone pour la réduction de la douleur de la crise à 24<!--> <!-->heures, avec un profil de tolérance semblant favoriser la prednisone. Les facteurs associés à la bonne réponse rapide et à la résolution complète des crises restent aujourd’hui méconnus, tout comme les facteurs prédictifs de mauvaise tolérance digestive de la colchicine. L’objectif de cette étude était d’identifier les facteurs associés à une réponse rapide et durable aux traitements et à la tolérance de la colchicine et de la prednisone pour le traitement de l’arthrite aiguë à cristaux de PPC.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous avons réalisé une analyse post-hoc de l’essai COLCHICORT comparant la colchicine et la prednisone pour le traitement de l’arthrite aiguë à cristaux de CPP. Les facteurs associés à une réponse rapide au traitement à 24<!--> <!-->h, à la résolution définitive de la poussée à 48<!--> <!-->h et à la survenue d’effets indésirables (EI) digestifs avec la colchicine ont été examinés. Des modèles de régression logistique ont été construits pour calculer les <em>odds ratios</em> (Ors) et leurs intervalles de confiance à 95 % (IC95 %) afin d’identifier les facteurs indépendants associés à chaque réponse. Une analyse complémentaire en <em>machine-learning</em> a permis de construire un arbre de classification dans lequel chaque nœud conduit à des niveaux de réponses différents.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>L’atteinte du poignet (OR 6,19 IC à 95 %[1,46 ; 35,62]) et un débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe)<!--> <!--><<!--> <!-->74<!--> <!-->ml/min/L, 73 m<sup>2</sup> (OR 3,62 IC à 95 %[1,21 ; 11,82]) était associés à une bonne réponse rapide aux deux traitements, tandis que le sexe masculin (OR 0,29 IC à 95 %[0,08 ; 0,9]) et un taux de neutrophiles<!--> <!-->><!--> <!-->8800/mm<sup>3</sup> (OR 0,17 IC à 95 %[0,05 ; 0,52])) étaient associés à une moins bonne réponse rapide. L’âge et le nombre de neutrophiles étaient des nœuds de l’arbre de décision sélectionnés comme déterminants pour prédire une réponse rapide. Un traitement en cours par inhibiteurs calciques (OR 6,54 IC95 % [1,42 ; 37,85]) et un DFGe<!--> <!--><<!--> <!-->74<!--> <!-->ml/min/L,73 m<sup>2</sup> (OR 3,99 IC95 % [1,02 ; 18,66]) étaient associés à une résolution complète de la crise à 48<!--> <!-->h, tandis le bras de randomisation colchicine (OR 0,26 IC95 % [0,06 ; 0,99]), un traitement par diurétiques (OR 0,13 IC95 % [0,02 ; 0,62]), et lorsque le motif initial d’hospitalisation était l’arthrite aiguë (OR 0,12[0,02 ;0,56]) était négativement associés à la résolution de la crise (<span><span>Tableau 1</span></span>). Le motif initial d’admission à l’hôpital pour arthrite aiguë, le taux de CRP et le DFGe étaient des nœuds de l’arbre de décisio","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A46-A47"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719675","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.312
J. Morel , E. Dernis , C. Roux , C. Richez , O. Brocq , B. Fautrel , C. Salliot , O. Vittecoq , X. Mariette , F. Lioté , S. Lassoued , C. Gaujoux Viala , A. Constantin , M. Soubrier , V. Devauchelle Pensec , V. Goeb , J.E. Gottenberg , H. Marotte , A. Remy-Moulard , C. Daien , M.C. Picot
<div><h3>Introduction</h3><div>Le méthotrexate (MTX) est le traitement de première ligne utilisé dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), mais peut diminuer la réponse immunitaire à la vaccination anti-pneumococcique chez les patients atteints de PR. Il est recommandé de vacciner avant l’initiation du MTX, mais il est également recommandé de commencer le MTX dès que le diagnostic de PR est posé. Comment gérer la vaccination chez les patients PR débutant du MTX ?</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Des patients atteints de PR (critères ACR/EULAR 2010) ont été vaccinés avec le vaccin conjugué 13 valents (VPC13) lors de la randomisation et deux mois plus tard avec le vaccin polysaccharidique 23-valents (VPP23). Les concentrations d’Ig G des 13 sérotypes contenus dans le VPC13 ont été mesurées à 0, 1, 3, 6 et 12 mois. Après randomisation 1:1, le MTX a été initié immédiatement dans le groupe GI ou après un mois dans le groupe GD. Les corticoïdes oraux étaient autorisés mais pas plus de 10<!--> <!-->mg/jour. L’activité de la maladie, les infections et les effets secondaires ont été collectés tout au long de l’étude. Les concentrations spécifiques d’IgG des 13 sérotypes contenus dans le VPC13 ont été mesurées par ELISA et par un test de neutralisation opsonophagocytique (OPA), rapportée sous forme d’indices d’opsonisation (IOs). La réponse anticorps positive était définie comme une augmentation d’au moins 2 fois la concentration d’IgG par ELISA. Pour l’IO, la réponse était définie comme une valeur<!--> <!-->≥<!--> <!-->au seuil de sérotype fourni par le laboratoire. Le critère de jugement principal était les taux de répondeurs un mois après le VPC13, définis par au moins 3 réponses anticorps positives sur 5 des sérotypes d’intérêt (1, 3, 5, 7F, 19A) par ELISA ou OPA. L’analyse principale a été réalisée sur l’ensemble de l’analyse complète (FAS) avec un modèle logistique mixte.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>276 patients atteints de PR ont été randomisés. Pour le critère principal, les données de 249 patients ont été analysées dans le FAS. Les caractéristiques des patients à l’inclusion étaient similaires entre les deux groupes : 70 % de femmes, âge moyen de 55,6 ans, durée de la PR de 2 mois, 69 % ACPA+, 21 % érosive, DAS28-CRP 4,6. Comparé au groupe GI, les taux de répondeurs étaient significativement plus élevés dans le groupe GD : 88 % contre 75 % (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01) et 96 % contre 88 % (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02) par ELISA et OPA respectivement. Les proportions de répondeurs à 12 mois étaient encore plus élevées dans le groupe GD en ELISA. L’évolution des concentrations géométriques moyennes au cours de l’année de suivi était plus élevée pour 8 des 13 sérotypes dans le groupe GD par rapport au groupe GI. Dans l’analyse multivariée, appartenir au GD et avoir moins de 8 articulations gonflées étaient des facteurs prédictifs d’un doublement des réponses humorales (GMC et GMT) 1 mois après la vaccination. Les
{"title":"Optimisation de la réponse vaccinale contre le pneumocoque à l’initiation du méthotrexate dans la polyarthrite rhumatoïde (VACIMRA) : un essai randomisé ouvert","authors":"J. Morel , E. Dernis , C. Roux , C. Richez , O. Brocq , B. Fautrel , C. Salliot , O. Vittecoq , X. Mariette , F. Lioté , S. Lassoued , C. Gaujoux Viala , A. Constantin , M. Soubrier , V. Devauchelle Pensec , V. Goeb , J.E. Gottenberg , H. Marotte , A. Remy-Moulard , C. Daien , M.C. Picot","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.312","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.312","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le méthotrexate (MTX) est le traitement de première ligne utilisé dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), mais peut diminuer la réponse immunitaire à la vaccination anti-pneumococcique chez les patients atteints de PR. Il est recommandé de vacciner avant l’initiation du MTX, mais il est également recommandé de commencer le MTX dès que le diagnostic de PR est posé. Comment gérer la vaccination chez les patients PR débutant du MTX ?</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Des patients atteints de PR (critères ACR/EULAR 2010) ont été vaccinés avec le vaccin conjugué 13 valents (VPC13) lors de la randomisation et deux mois plus tard avec le vaccin polysaccharidique 23-valents (VPP23). Les concentrations d’Ig G des 13 sérotypes contenus dans le VPC13 ont été mesurées à 0, 1, 3, 6 et 12 mois. Après randomisation 1:1, le MTX a été initié immédiatement dans le groupe GI ou après un mois dans le groupe GD. Les corticoïdes oraux étaient autorisés mais pas plus de 10<!--> <!-->mg/jour. L’activité de la maladie, les infections et les effets secondaires ont été collectés tout au long de l’étude. Les concentrations spécifiques d’IgG des 13 sérotypes contenus dans le VPC13 ont été mesurées par ELISA et par un test de neutralisation opsonophagocytique (OPA), rapportée sous forme d’indices d’opsonisation (IOs). La réponse anticorps positive était définie comme une augmentation d’au moins 2 fois la concentration d’IgG par ELISA. Pour l’IO, la réponse était définie comme une valeur<!--> <!-->≥<!--> <!-->au seuil de sérotype fourni par le laboratoire. Le critère de jugement principal était les taux de répondeurs un mois après le VPC13, définis par au moins 3 réponses anticorps positives sur 5 des sérotypes d’intérêt (1, 3, 5, 7F, 19A) par ELISA ou OPA. L’analyse principale a été réalisée sur l’ensemble de l’analyse complète (FAS) avec un modèle logistique mixte.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>276 patients atteints de PR ont été randomisés. Pour le critère principal, les données de 249 patients ont été analysées dans le FAS. Les caractéristiques des patients à l’inclusion étaient similaires entre les deux groupes : 70 % de femmes, âge moyen de 55,6 ans, durée de la PR de 2 mois, 69 % ACPA+, 21 % érosive, DAS28-CRP 4,6. Comparé au groupe GI, les taux de répondeurs étaient significativement plus élevés dans le groupe GD : 88 % contre 75 % (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01) et 96 % contre 88 % (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02) par ELISA et OPA respectivement. Les proportions de répondeurs à 12 mois étaient encore plus élevées dans le groupe GD en ELISA. L’évolution des concentrations géométriques moyennes au cours de l’année de suivi était plus élevée pour 8 des 13 sérotypes dans le groupe GD par rapport au groupe GI. Dans l’analyse multivariée, appartenir au GD et avoir moins de 8 articulations gonflées étaient des facteurs prédictifs d’un doublement des réponses humorales (GMC et GMT) 1 mois après la vaccination. Les ","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A29-A30"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719912","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-26DOI: 10.1016/j.rhum.2024.10.373
L. Hivert , C. Soulages , M. Thomas , N. Boutahar , M.T. Linossier , A. Vanden-Bossche , N. Laroche , L. Beck , M.H. Lafage-Proust , L. Malaval , PARKA
<div><h3>Introduction</h3><div>Mieux comprendre la régulation du métabolisme du phosphate (Pi) devrait permettre d’optimiser la prise en charge des troubles minéraux et osseux liés à la maladie rénale chronique (TMO-MRC) dans lesquels la charge systémique en pi joue un rôle majeur. Les SIBLINGs [sialoprotéine osseuse (BSP), ostéopontine (OPN), DMP1 et MEPE] régulent la minéralisation osseuse et sont étroitement co-régulées. DMP1 et MEPE sont connues pour contrôler le métabolisme du phosphate. Nous avons donc émis l’hypothèse que la BSP pourrait également avoir un impact sur la gestion du phosphate dans l’organisme.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Des souris de 9 semaines, sauvages (WT) ou déficientes en BSP (KO), ont été nourries avec un régime de contenu normal en phosphate (0,55 % Pi, ND). Puis, des souris de 20 semaines ont subi une néphrectomie des 5/6 (Nx) ou une chirurgie fictive (sham) et ont été soumises à un régime ND ou riche en phosphate (HP : 1,65 % Pi). Nous avons utilisé des cages métaboliques. Nous avons collecté les urines, les selles, le sang, le fémur, les reins et les intestins pour des analyses biochimiques et moléculaires et des paramètres osseux.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les souris WT et KO ont une phosphatémie et un FGF23 sérique normaux, mais les KO sont hypophosphaturiques (−75 % vs WT). L’expression de l’ARNm du transporteur rénal de Pi NaPi2c est diminué chez les KO (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,006 vs WT) alors que celle des transporteurs intestinaux NPT2b et Pit1/2 est similaire à celle des WT. Nous avons suspecté une altération de l’absorption intestinale paracellulaire du phosphate, une voie prépondérante sous ND. En effet, les KO excrètent dans leurs selles plus d’eau (200 %), de K+ (50 %), de Na+ et de Pi (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01 vs WT). L’analyse multiplex de l’expression des gènes intestinaux a révélé une régulation différentielle des gènes liés au remodelage de la matrice, y compris une augmentation de l’expression de DMP1, confirmée par RT-PCR (×10 chez les KO vs WT), les ARNm de BSP et de MEPE étant indétectables. Comme l’insuffisance rénale chronique augmente la charge systémique de phosphate, accroissant la mortalité cardiovasculaire, nous avons émis l’hypothèse que l’absence de BSP pourrait atténuer les TMO-MRC en réduisant l’absorption intestinale de Pi. Des souris WT ou KO de 20 semaines ont eu une néphrectomie des 5/6 (Nx) ou une pseudo-chirurgie (sham). À 3 mois post-Nx, les souris des 2 génotypes avaient une urée sérique plus élevée que les sham. Cependant, le FGF23 sérique a moins augmenté chez les Nx-KO que chez les Nx-WT (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05), alors que la phosphatémie restait normale. La fraction d’excrétion du Pi urinaire a augmenté dans les 2 génotypes, mais est restée 2× plus faible chez Nx-KO que chez Nx-WT (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05) (<span><span>Fig. 1</span></span>D). Après 3 mois d’un régime riche en Pi (1,65 % Pi,
{"title":"La sialoprotéine osseuse : un nouvel acteur de l’axe intestin-os dans la régulation du métabolisme du phosphate","authors":"L. Hivert , C. Soulages , M. Thomas , N. Boutahar , M.T. Linossier , A. Vanden-Bossche , N. Laroche , L. Beck , M.H. Lafage-Proust , L. Malaval , PARKA","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.373","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.373","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Mieux comprendre la régulation du métabolisme du phosphate (Pi) devrait permettre d’optimiser la prise en charge des troubles minéraux et osseux liés à la maladie rénale chronique (TMO-MRC) dans lesquels la charge systémique en pi joue un rôle majeur. Les SIBLINGs [sialoprotéine osseuse (BSP), ostéopontine (OPN), DMP1 et MEPE] régulent la minéralisation osseuse et sont étroitement co-régulées. DMP1 et MEPE sont connues pour contrôler le métabolisme du phosphate. Nous avons donc émis l’hypothèse que la BSP pourrait également avoir un impact sur la gestion du phosphate dans l’organisme.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Des souris de 9 semaines, sauvages (WT) ou déficientes en BSP (KO), ont été nourries avec un régime de contenu normal en phosphate (0,55 % Pi, ND). Puis, des souris de 20 semaines ont subi une néphrectomie des 5/6 (Nx) ou une chirurgie fictive (sham) et ont été soumises à un régime ND ou riche en phosphate (HP : 1,65 % Pi). Nous avons utilisé des cages métaboliques. Nous avons collecté les urines, les selles, le sang, le fémur, les reins et les intestins pour des analyses biochimiques et moléculaires et des paramètres osseux.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les souris WT et KO ont une phosphatémie et un FGF23 sérique normaux, mais les KO sont hypophosphaturiques (−75 % vs WT). L’expression de l’ARNm du transporteur rénal de Pi NaPi2c est diminué chez les KO (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,006 vs WT) alors que celle des transporteurs intestinaux NPT2b et Pit1/2 est similaire à celle des WT. Nous avons suspecté une altération de l’absorption intestinale paracellulaire du phosphate, une voie prépondérante sous ND. En effet, les KO excrètent dans leurs selles plus d’eau (200 %), de K+ (50 %), de Na+ et de Pi (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01 vs WT). L’analyse multiplex de l’expression des gènes intestinaux a révélé une régulation différentielle des gènes liés au remodelage de la matrice, y compris une augmentation de l’expression de DMP1, confirmée par RT-PCR (×10 chez les KO vs WT), les ARNm de BSP et de MEPE étant indétectables. Comme l’insuffisance rénale chronique augmente la charge systémique de phosphate, accroissant la mortalité cardiovasculaire, nous avons émis l’hypothèse que l’absence de BSP pourrait atténuer les TMO-MRC en réduisant l’absorption intestinale de Pi. Des souris WT ou KO de 20 semaines ont eu une néphrectomie des 5/6 (Nx) ou une pseudo-chirurgie (sham). À 3 mois post-Nx, les souris des 2 génotypes avaient une urée sérique plus élevée que les sham. Cependant, le FGF23 sérique a moins augmenté chez les Nx-KO que chez les Nx-WT (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05), alors que la phosphatémie restait normale. La fraction d’excrétion du Pi urinaire a augmenté dans les 2 génotypes, mais est restée 2× plus faible chez Nx-KO que chez Nx-WT (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05) (<span><span>Fig. 1</span></span>D). Après 3 mois d’un régime riche en Pi (1,65 % Pi, ","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A79-A80"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142720148","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}