Introduction et objectifs
Le pronostic du cancer du pancréas est redoutable avec une survie à 5 ans inférieure à 10 % tous stades confondus et un taux de mortalité très proche du taux d’incidence [1]. Malgré une meilleure performance d’évaluation de la survie de la 8ème édition du TNM de l’AJCC éditée en 2017 [2], celle-ci reste cependant trop peu efficace pour estimer le risque de récidive précoce de la maladie. Le but de cette étude est de valider le rôle pronostique lié aux infiltrats immunitaires et aux caractéristiques cliniques de manière à adapter la prise en charge des malades atteints de cancer pancréatique.
Matériels, patients et méthodes
Les lames d’une cohorte de 205 patients atteints d’un cancer pancréatique ont été séquentiellement marquées par AEC avec les anticorps FoxP3, CD8, CD3 et cytokératine 7 et numérisées avant que le chromogène soit effacé par un bain d’éthanol.
Résultats
L’étude des infiltrats immunitaires a permis de dégager que les lymphocytes CD3 et CD8 au front d’invasion et dans le cœur tumoral étaient liés positivement au pronostic des cancers pancréatiques. En dichotomisant chaque variable, nous avons créé un modèle de pseudo-immunoscore à 5 variables liés linéairement au pronostic des malades. Ce modèle a été ensuite simplifié en un score à deux modalités augmentant la confiance du modèle pronostique. Nous avons construit un deuxième modèle cette fois-ci purement clinique qui s’est avéré plus modeste en termes de confiance pronostique. Enfin, en associant les deux modèles, clinique et pseudo-immunoscore, nous dégageons une population de cancers pancréatiques associée à un meilleur pronostic avec une confiance supérieure aux modèles non combinés.
Conclusion
Ces résultats de l’utilisation d’un pseudo-immunoscore associé aux données cliniques devront être validés sur une autre cohorte indépendante de cancers pancréatiques. Ces études sont actuellement en cours grâce à un travail collaboratif avec le Cancéropole Grand-Est.