{"title":"Résister à la fabrique hollywoodienne des corps. Notre désir est sans remède de Mathieu Larnaudie","authors":"L. Demanze","doi":"10.1353/frf.2021.0024","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/frf.2021.0024","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":42174,"journal":{"name":"FRENCH FORUM","volume":"46 1","pages":"229 - 242"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-01-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44035172","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:Yannick Haenel est un écrivain français cinéphile qui intègre ainsi de nombreuses références à des films dans ses textes. Le cinéma est un art important pour l’auteur de Cercle (2007) qui, au même titre que la peinture ou la musique, imprègne de manière non négligeable ses écrits où il est appréhendé comme un réservoir de puissantes expériences sensibles et réflexives. Cette dynamique est tout particulièrement à l’œuvre dans Tiens ferme ta couronne (2017), dont une des trois parties est précisément intitulée « Des films » et où la figure du cinéaste américain Michael Cimino, frère de cœur et d’esprit du personnage principal aussi narrateur, se révèle prépondérante. C’est en effet ce roman qui célèbre le plus intensément les noces entre le cinéma et la littérature, pour reprendre une formule employée par l’auteur lorsqu’il s’est vu remettre le prix Médicis pour ce livre. On s’arrête dès lors, dans le cadre de cet article, sur ce texte spécifique afin de voir quel imaginaire filmique il déploie et fait vibrer, comment littérature et cinéma s’y entrelacent, en activant notamment la tension visible-invisible depuis laquelle s’opère une singulière traversée de l’écran.
摘要:Yannick Haenel是一位法国作家和电影爱好者,他在文本中包含了许多对电影的引用。对于Cercle(2007)的作者来说,电影是一门重要的艺术,他与绘画或音乐一样,以一种不可忽视的方式渗透到他的作品中,在那里他被理解为强大的敏感和反思体验的宝库。这一动态在《Tiens Ferme ta Couronne》(2017)中尤为明显,其中三个部分之一的标题正好是“电影”,其中美国电影制作人迈克尔·西米诺(Michael Cimino)的形象占主导地位,他是主角的心灵兄弟,也是叙述者。事实上,正是这部小说最强烈地庆祝了电影和文学之间的婚姻,借用了作者因这本书获得美第奇奖时使用的公式。因此,在本文的框架内,我们将停在这一特定文本上,以了解它部署和振动了什么样的电影想象,文学和电影如何交织在一起,特别是通过激活可见-不可见张力,从中产生了一个奇异的屏幕交叉。
{"title":"Yannick Haenel et le cinéma. De la palpitation des images à la traversée de l’écran","authors":"Corentin Lahouste","doi":"10.1353/frf.2021.0012","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/frf.2021.0012","url":null,"abstract":"Abstract:Yannick Haenel est un écrivain français cinéphile qui intègre ainsi de nombreuses références à des films dans ses textes. Le cinéma est un art important pour l’auteur de Cercle (2007) qui, au même titre que la peinture ou la musique, imprègne de manière non négligeable ses écrits où il est appréhendé comme un réservoir de puissantes expériences sensibles et réflexives. Cette dynamique est tout particulièrement à l’œuvre dans Tiens ferme ta couronne (2017), dont une des trois parties est précisément intitulée « Des films » et où la figure du cinéaste américain Michael Cimino, frère de cœur et d’esprit du personnage principal aussi narrateur, se révèle prépondérante. C’est en effet ce roman qui célèbre le plus intensément les noces entre le cinéma et la littérature, pour reprendre une formule employée par l’auteur lorsqu’il s’est vu remettre le prix Médicis pour ce livre. On s’arrête dès lors, dans le cadre de cet article, sur ce texte spécifique afin de voir quel imaginaire filmique il déploie et fait vibrer, comment littérature et cinéma s’y entrelacent, en activant notamment la tension visible-invisible depuis laquelle s’opère une singulière traversée de l’écran.","PeriodicalId":42174,"journal":{"name":"FRENCH FORUM","volume":"46 1","pages":"259 - 273"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-01-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"43230660","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:Cet essai examine les enjeux de l’écriture romanesque modélisée par le cinéma dans deux « polars à l’américaine » publiés au seuil des années 2010, tout en comparant les techniques et les objectifs de leurs auteurs, Tanguy Viel et Christine Montalbetti. L’accent est mis au départ sur l’imaginaire filmique et l’imaginaire américain mis en scène dans les deux romans, sur le recyclage de certains clichés, sur le jeu de la simulation et de la fascination, sur le thème obsédant de la disparition, ainsi que sur l’ironie métatextuelle à l’œuvre dans la description du décor et dans le déroulement du scénario diégétique, y compris les deux épilogues. Au fil de l’analyse, une certaine image de l’Amérique contemporaine se dégage de La Disparition de Jim Sullivan et de Plus rien que les vagues et le vent : une Amérique en proie à une crise sans précédent, celle des subprimes. En mettant en scène cette crise et en proposant une certaine lecture du « roman national » américain, les deux romanciers prennent acte de la faillite du « rêve américain » mais aussi de la ruine d’un certain « fantasme européen » de liberté et d’altérité radicales, projetées sur l’espace américain. Pour finir, outre la tension entre imaginaire filmique et imaginaire littéraire, cet essai évoque la question du positionnement du public lettré par rapport au grand public du cinéma commercial et des séries télévisées d’Hollywood.
{"title":"Entre fascination et simulation: la fiction filmique de l’Amérique chez Tanguy Viel et Christine Montalbetti","authors":"B. Thibault","doi":"10.1353/frf.2021.0017","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/frf.2021.0017","url":null,"abstract":"Abstract:Cet essai examine les enjeux de l’écriture romanesque modélisée par le cinéma dans deux « polars à l’américaine » publiés au seuil des années 2010, tout en comparant les techniques et les objectifs de leurs auteurs, Tanguy Viel et Christine Montalbetti. L’accent est mis au départ sur l’imaginaire filmique et l’imaginaire américain mis en scène dans les deux romans, sur le recyclage de certains clichés, sur le jeu de la simulation et de la fascination, sur le thème obsédant de la disparition, ainsi que sur l’ironie métatextuelle à l’œuvre dans la description du décor et dans le déroulement du scénario diégétique, y compris les deux épilogues. Au fil de l’analyse, une certaine image de l’Amérique contemporaine se dégage de La Disparition de Jim Sullivan et de Plus rien que les vagues et le vent : une Amérique en proie à une crise sans précédent, celle des subprimes. En mettant en scène cette crise et en proposant une certaine lecture du « roman national » américain, les deux romanciers prennent acte de la faillite du « rêve américain » mais aussi de la ruine d’un certain « fantasme européen » de liberté et d’altérité radicales, projetées sur l’espace américain. Pour finir, outre la tension entre imaginaire filmique et imaginaire littéraire, cet essai évoque la question du positionnement du public lettré par rapport au grand public du cinéma commercial et des séries télévisées d’Hollywood.","PeriodicalId":42174,"journal":{"name":"FRENCH FORUM","volume":"46 1","pages":"151 - 163"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-01-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44840236","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Surexposition ou soustraction d’images filmogéniques chez Marie Darrieussecq et Jean-Philippe Toussaint","authors":"Isabelle Roussel-Gillet","doi":"10.1353/frf.2021.0016","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/frf.2021.0016","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":42174,"journal":{"name":"FRENCH FORUM","volume":"46 1","pages":"181 - 195"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-01-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"49023230","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
RÉSUMÉ:L’intérêt d’Olivia Rosenthal pour la transmédialité, plus précisément encore le constant compagnonnage qu’elle entretient, en mode scriptural, performatif ou fantasmatique, avec la matière et la manière cinématographiques, ne sont plus à démontrer. L’ont notamment requise des films fantastiques ou d’horreur américains : de manière indirecte dans les récits de Mécanismes de survie (2014) en milieu hostile ; de manière plus explicite dans la section inaugurale et éponyme du triptyque Toutes les femmes sont des aliens (2016), de même que dans les deux autres pans qui convoquent Les Oiseaux de Hitchcock, puis les classiques de Walt Disney que sont Bambi et Le Livre de la jungle. C’est par le fil rouge des affres – ou, bien plutôt, du « deuil définitif » – de la maternité et de la filiation que Rosenthal relie entre elles les parties de son ouvrage, avec pour figure centrale, sous les trait d’une Sigourney Weaver prise en écharpe entre être-femme et devenir-alien, la Ellen Ripley de la saga initiée par Ridley Scott. Identité, altérité, normativité, corporéité, américanité (voire « hollywoodianité »), telles sont quelques-unes des thématiques abordées dans et par cette immersion dans l’émulsion amnio-filmique de la série des Alien.
{"title":"Olivia Rosenthal alias Alien & Co.: La gangue matricielle du film","authors":"P. Met","doi":"10.1353/frf.2021.0014","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/frf.2021.0014","url":null,"abstract":"RÉSUMÉ:L’intérêt d’Olivia Rosenthal pour la transmédialité, plus précisément encore le constant compagnonnage qu’elle entretient, en mode scriptural, performatif ou fantasmatique, avec la matière et la manière cinématographiques, ne sont plus à démontrer. L’ont notamment requise des films fantastiques ou d’horreur américains : de manière indirecte dans les récits de Mécanismes de survie (2014) en milieu hostile ; de manière plus explicite dans la section inaugurale et éponyme du triptyque Toutes les femmes sont des aliens (2016), de même que dans les deux autres pans qui convoquent Les Oiseaux de Hitchcock, puis les classiques de Walt Disney que sont Bambi et Le Livre de la jungle. C’est par le fil rouge des affres – ou, bien plutôt, du « deuil définitif » – de la maternité et de la filiation que Rosenthal relie entre elles les parties de son ouvrage, avec pour figure centrale, sous les trait d’une Sigourney Weaver prise en écharpe entre être-femme et devenir-alien, la Ellen Ripley de la saga initiée par Ridley Scott. Identité, altérité, normativité, corporéité, américanité (voire « hollywoodianité »), telles sont quelques-unes des thématiques abordées dans et par cette immersion dans l’émulsion amnio-filmique de la série des Alien.","PeriodicalId":42174,"journal":{"name":"FRENCH FORUM","volume":"46 1","pages":"213 - 227"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-01-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48277763","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Chapter 3 skips ahead to the Cold War and Paul Éluard, who, despite being a prominent Surrealist, eventually joined the Stalin cult. He wrote and narrated the film L’homme que nous aimons le plus, a flattering birthday celebration of the dictator. Readers should beware that Stalin was no friend of Surrealism. The First International Writers Conference in Paris in 1935 had banned the Surrealists, whom Communists had long considered pornographers and sexual perverts. The only Surrealist to be admitted to the Communist Parnasse was Aragon, who made amends for his Surrealist deviations early in his career, publicly embracing Stalin and becoming a pillar of Communist orthodoxy in France for decades to come. He is the subject of the fourth and last chapter, on Aragon’s unfinished roman fleuve, Les Communistes (1949–1951, 1966). It shows the vagaries of Communist historiography by showing how important historical events are constantly reinterpreted according to the politically correct position. Aragon participated in every Communist coverup, but paradoxically, was also key to promoting deStalinization in France thanks to his fame. We already knew about the Stalin cult; what this highly readable and thoroughly researched book does is “reshape our understanding of how French writers supported Stalin, the USSR, and international communism” (33). Sobanet brings to life a time not long ago and makes numerous parallels with our time, which should give us pause. No country is immune from the personality cult, as the reigns of Xi Jinping, Putin, and Kim JongUn suggest.
第三章跳到冷战和保罗Éluard,他虽然是一个著名的超现实主义者,但最终加入了斯大林的崇拜。他撰写并解说了电影《我是一个人》(L 'homme que nous aimons le plus),这是一部颂扬独裁者生日的影片。读者应该注意,斯大林不是超现实主义的朋友。1935年在巴黎举行的第一届国际作家大会禁止了超现实主义者,共产党人一直认为他们是色情作品和性变态。唯一被共产主义帕纳斯宫接纳的超现实主义者是阿拉贡,他在职业生涯早期弥补了自己的超现实主义偏差,公开拥护斯大林,并在接下来的几十年里成为法国共产主义正统思想的支柱。他是第四章也是最后一章的主题,这一章是关于阿拉贡未完成的罗马歌剧《共产主义者》(1949-1951,1966)。通过展示重要的历史事件如何根据政治正确的立场不断被重新解释,它显示了共产主义史学的变幻莫测。阿拉贡参与了共产党的每一次掩盖行动,但矛盾的是,由于他的名声,他也是推动法国非殖民化的关键。我们已经知道对斯大林的崇拜;这本可读性强、研究深入的书“重塑了我们对法国作家如何支持斯大林、苏联和国际共产主义的理解”(33)。Sobanet将不久前的一段时间带入生活,并与我们的时代进行了许多相似之处,这应该让我们停下来。
{"title":"Reforming French Culture. Satire, Spiritual Alienation, and Connection to Strangers by George Hoffmann (review)","authors":"B. Renner","doi":"10.1353/frf.2021.0020","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/frf.2021.0020","url":null,"abstract":"Chapter 3 skips ahead to the Cold War and Paul Éluard, who, despite being a prominent Surrealist, eventually joined the Stalin cult. He wrote and narrated the film L’homme que nous aimons le plus, a flattering birthday celebration of the dictator. Readers should beware that Stalin was no friend of Surrealism. The First International Writers Conference in Paris in 1935 had banned the Surrealists, whom Communists had long considered pornographers and sexual perverts. The only Surrealist to be admitted to the Communist Parnasse was Aragon, who made amends for his Surrealist deviations early in his career, publicly embracing Stalin and becoming a pillar of Communist orthodoxy in France for decades to come. He is the subject of the fourth and last chapter, on Aragon’s unfinished roman fleuve, Les Communistes (1949–1951, 1966). It shows the vagaries of Communist historiography by showing how important historical events are constantly reinterpreted according to the politically correct position. Aragon participated in every Communist coverup, but paradoxically, was also key to promoting deStalinization in France thanks to his fame. We already knew about the Stalin cult; what this highly readable and thoroughly researched book does is “reshape our understanding of how French writers supported Stalin, the USSR, and international communism” (33). Sobanet brings to life a time not long ago and makes numerous parallels with our time, which should give us pause. No country is immune from the personality cult, as the reigns of Xi Jinping, Putin, and Kim JongUn suggest.","PeriodicalId":42174,"journal":{"name":"FRENCH FORUM","volume":"46 1","pages":"299 - 301"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-01-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"43332062","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Résumé:D’Ingmar Bergman à Julia Roberts, du film policier soviétique à d’improbables road-movies chinois, les références cinématographiques abondent dans l’œuvre romanesque de Christian Garcin et dessinent les contours d’un intertexte facétieux, discret mais omniprésent. Quelles fonctions revêt précisément le medium filmique au cœur d’un univers fictionnel si singulier, où la magie chamanique croise les voyages dans le temps et où des sombres histoires de disparition répondent à l’exploration joviale des confins du monde ? Cet article revient sur les modalités d’inscription ainsi que sur les usages du répertoire cinématographique dans plusieurs romans, notamment Des femmes disparaissent (2007), La Piste mongole (2009), Les Nuits de Vladivostok (2013), Les Oiseaux morts de l’Amérique (2018), Travelling (2019) et Le Bon, la Brute et le Renard (2020). On arguera que les emprunts disséminés dans le texte, loin d’être fortuits, participent d’une dynamique fictionnelle qui puise dans l’imaginaire filmique de nouveaux supports narratifs (thématiques, structurels, discursifs), et placent le roman sous le double sceau du simulacre et de la jubilation. Entre déconstruction ludique des clichés hollywoodiens et exposition d’un réel virtualisé qui met en abyme le processus d’immersion fictionnelle, les romans de Christian Garcin conduisent vers les rivages du cinéma par des voies labyrinthiques et facétieuses, et invitent ses lecteurs à passer, comme le personnage de Woody Allen, « de l’autre côté » de l’écran.
{"title":"Simulacres et jubilations. Usages de l’écriture cinématographique chez Christian Garcin","authors":"Anne-sophie Donnarieix","doi":"10.1353/frf.2021.0026","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/frf.2021.0026","url":null,"abstract":"Résumé:D’Ingmar Bergman à Julia Roberts, du film policier soviétique à d’improbables road-movies chinois, les références cinématographiques abondent dans l’œuvre romanesque de Christian Garcin et dessinent les contours d’un intertexte facétieux, discret mais omniprésent. Quelles fonctions revêt précisément le medium filmique au cœur d’un univers fictionnel si singulier, où la magie chamanique croise les voyages dans le temps et où des sombres histoires de disparition répondent à l’exploration joviale des confins du monde ? Cet article revient sur les modalités d’inscription ainsi que sur les usages du répertoire cinématographique dans plusieurs romans, notamment Des femmes disparaissent (2007), La Piste mongole (2009), Les Nuits de Vladivostok (2013), Les Oiseaux morts de l’Amérique (2018), Travelling (2019) et Le Bon, la Brute et le Renard (2020). On arguera que les emprunts disséminés dans le texte, loin d’être fortuits, participent d’une dynamique fictionnelle qui puise dans l’imaginaire filmique de nouveaux supports narratifs (thématiques, structurels, discursifs), et placent le roman sous le double sceau du simulacre et de la jubilation. Entre déconstruction ludique des clichés hollywoodiens et exposition d’un réel virtualisé qui met en abyme le processus d’immersion fictionnelle, les romans de Christian Garcin conduisent vers les rivages du cinéma par des voies labyrinthiques et facétieuses, et invitent ses lecteurs à passer, comme le personnage de Woody Allen, « de l’autre côté » de l’écran.","PeriodicalId":42174,"journal":{"name":"FRENCH FORUM","volume":"46 1","pages":"243 - 257"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-01-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41586411","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:Dans ses cinq premiers récits, l’écrivain Pierric Bailly élabore des personnages qui sont pour la plupart, et en dépit de leur enracinement dans la province française, profondément immergés dans la culture populaire américaine : celle constituée par la musique, les clips et, bien sûr, le cinéma - notamment le cinéma de genre et les blockbusters. Dans un quotidien souvent marqué par une forme d’ennui ou de stagnation, ces références viennent jouer un rôle dynamique, en activant les puissances désirantes des personnages. Elles les poussent à fictionnaliser leur vie, à se rêver autres qu’ils ne sont, à se métamorphoser, à l’image des super-héros tant aimés. Mais cette productivité de la culture américaine touche également les constructions narratives elles-mêmes, en brisant la linéarité des récits, au profit d’expérimentations ludiques destinées à exploiter l’ensemble des possibles. Elles font déborder le cadre réaliste des histoires en amenant une dimension fantastique, merveilleuse ou spectaculaire, en renouvelant le romanesque par le truchement des formes populaires de représentation. Si ces processus sont manifestes dans les romans écrits par Pierric Bailly, on les observe également dans son récit autobiographique, L’Homme des bois, consacré à la figure paternelle qui vient de disparaître.
摘要:在他的前五个故事中,作家皮尔里克·贝利(Pierric Bailly)阐述了许多人物,尽管他们扎根于法国省,但他们深深地沉浸在美国流行文化中:音乐、音乐视频,当然还有电影——特别是类型电影和大片。在一个经常以无聊或停滞为特征的日常生活中,这些参考发挥了动态作用,激活了角色的欲望力量。他们推动他们虚构自己的生活,梦想自己不是自己,变形自己,成为深受喜爱的超级英雄。但美国文化的这种生产力也影响到叙事结构本身,打破了叙事的线性,有利于旨在利用所有可能性的有趣实验。它们超越了故事的现实框架,带来了一个奇妙、奇妙或壮观的维度,通过流行的表现形式更新了小说。虽然这些过程在皮尔里克·贝利(Pierric Bailly)的小说中很明显,但我们也可以在他的自传体故事《森林人》(L'Homme des Bois)中看到,这部小说致力于刚刚消失的父亲形象。
{"title":"“On se fait des films”: la fictionnalisation du réel chez Pierric Bailly","authors":"Fabien Gris","doi":"10.1353/frf.2021.0010","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/frf.2021.0010","url":null,"abstract":"Abstract:Dans ses cinq premiers récits, l’écrivain Pierric Bailly élabore des personnages qui sont pour la plupart, et en dépit de leur enracinement dans la province française, profondément immergés dans la culture populaire américaine : celle constituée par la musique, les clips et, bien sûr, le cinéma - notamment le cinéma de genre et les blockbusters. Dans un quotidien souvent marqué par une forme d’ennui ou de stagnation, ces références viennent jouer un rôle dynamique, en activant les puissances désirantes des personnages. Elles les poussent à fictionnaliser leur vie, à se rêver autres qu’ils ne sont, à se métamorphoser, à l’image des super-héros tant aimés. Mais cette productivité de la culture américaine touche également les constructions narratives elles-mêmes, en brisant la linéarité des récits, au profit d’expérimentations ludiques destinées à exploiter l’ensemble des possibles. Elles font déborder le cadre réaliste des histoires en amenant une dimension fantastique, merveilleuse ou spectaculaire, en renouvelant le romanesque par le truchement des formes populaires de représentation. Si ces processus sont manifestes dans les romans écrits par Pierric Bailly, on les observe également dans son récit autobiographique, L’Homme des bois, consacré à la figure paternelle qui vient de disparaître.","PeriodicalId":42174,"journal":{"name":"FRENCH FORUM","volume":"46 1","pages":"275 - 289"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-01-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"49426756","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:Cet article se propose comme une tentative de synthèse des trois modes principaux de la relation entre littérature et cinéma telle qu’elle s’articule dans le champ contemporain. Trois modalités d’intégration de la référence cinématographique par l’écriture se distinguent en effet: esthétique (ou comment le cinéma devient matériau littéraire au sein d’un imaginaire contemporain pluriel et éclectique); relationnelle, qui interroge la puissance et les effets de la fiction sur la scène de réception à travers la présence du cinéma dans le texte; réflexive enfin, lorsque l’intégration du cinéma devient l’occasion d’un discours d’accompagnement sur l’écriture. Nous verrons que la dimension réflexive des échanges de l’écriture avec le cinéma prend pour objet principal les effets que produit la fiction sur celles et ceux qui la reçoivent, qu’il s’agisse de distinguer entre ces deux media ou, au contraire, de les rassembler comme deux formes relevant de la catégorie subsumante de la fiction. Le geste cinéphile de la littérature contemporaine se comprend dès lors dans le cadre de ce qu’on a appelé le “tournant éthique” ou “pragmatique” du contemporain, comme l’une des voies d’une interrogation lancinante sur les pouvoirs de la fiction et la manière dont celle-ci informe la réception. Vivre sa vie en se projetant, sur un écran ou sur la page, apparaît alors comme un symptôme puissant du contemporain, réévalué à la faveur d’un glissement entre l’horreur moderne du scénario et de l’artificialité, d’une part, et l’intégration par une époque de l’inévitable secondarité par laquelle on la définit depuis les années 1970, de l’autre.
{"title":"Les romans cinéphiles français: Essai de synthèse sur les modalités d’une relation contemporaine","authors":"Morgane Kieffer","doi":"10.1353/frf.2021.0011","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/frf.2021.0011","url":null,"abstract":"Abstract:Cet article se propose comme une tentative de synthèse des trois modes principaux de la relation entre littérature et cinéma telle qu’elle s’articule dans le champ contemporain. Trois modalités d’intégration de la référence cinématographique par l’écriture se distinguent en effet: esthétique (ou comment le cinéma devient matériau littéraire au sein d’un imaginaire contemporain pluriel et éclectique); relationnelle, qui interroge la puissance et les effets de la fiction sur la scène de réception à travers la présence du cinéma dans le texte; réflexive enfin, lorsque l’intégration du cinéma devient l’occasion d’un discours d’accompagnement sur l’écriture. Nous verrons que la dimension réflexive des échanges de l’écriture avec le cinéma prend pour objet principal les effets que produit la fiction sur celles et ceux qui la reçoivent, qu’il s’agisse de distinguer entre ces deux media ou, au contraire, de les rassembler comme deux formes relevant de la catégorie subsumante de la fiction. Le geste cinéphile de la littérature contemporaine se comprend dès lors dans le cadre de ce qu’on a appelé le “tournant éthique” ou “pragmatique” du contemporain, comme l’une des voies d’une interrogation lancinante sur les pouvoirs de la fiction et la manière dont celle-ci informe la réception. Vivre sa vie en se projetant, sur un écran ou sur la page, apparaît alors comme un symptôme puissant du contemporain, réévalué à la faveur d’un glissement entre l’horreur moderne du scénario et de l’artificialité, d’une part, et l’intégration par une époque de l’inévitable secondarité par laquelle on la définit depuis les années 1970, de l’autre.","PeriodicalId":42174,"journal":{"name":"FRENCH FORUM","volume":"46 1","pages":"137 - 150"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-01-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"49481937","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Un mystérieux prince baudelairien: “Une gravure fantastique” poème LXXI des Fleurs du Mal by Marc Dominicy (review)","authors":"Vincent Vivès Unité de recherche De Scripto","doi":"10.1353/frf.2021.0022","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/frf.2021.0022","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":42174,"journal":{"name":"FRENCH FORUM","volume":"46 1","pages":"303 - 306"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-01-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"49092924","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}