Pub Date : 2024-05-01DOI: 10.1016/j.anrea.2024.03.008
Marie Bruyère , Estelle Morau , Éric Verspyck , Comité national d’experts sur la mortalité maternelle
Entre 2016 et 2018, les maladies cardiovasculaires sont responsables de 41 décès, ce qui en font la première cause de mort maternelle dans les 42 jours post-partum en France. Le ratio de mortalité maternelle (RMM) par maladies cardiovasculaires est de 1,8 pour 100 000 NV, augmentation non significative par rapport au triennium 2013–2015 (RMM de 1,5 pour 100 000 NV). Les décès de causes cardiaques sont majoritaires (n = 28), avec 26 décès secondaires à une maladie cardiaque aggravée par la grossesse (morts indirectes) et 2 décès en lien avec une cardiomyopathie du péripartum (morts directes). Les décès de causes vasculaires (n = 13) correspondent à 9 dissections aortiques et 4 ruptures de gros vaisseaux dont 3 ruptures de l’artère splénique. L’évitabilité des décès (possible ou probable) est retrouvée dans 56 % des cas vs 66 % pour le triennium précédent. Les soins sont considérés comme non optimaux dans 57 % des cas, en diminution par rapport au triennium 2013–2015 (72 %). Chez les femmes présentant une maladie cardiovasculaire connue, les pistes d’amélioration concernent le suivi pluridisciplinaire, l’évaluation répétée du risque de décompensation cardiovasculaire (grade OMS) et l’orientation précoce vers le centre référent (cardiologues, obstétriciens, anesthésistes-réanimateurs experts). Chez toutes les femmes enceintes ou ayant récemment accouché, une étiologie cardiovasculaire doit être envisagée devant des symptômes évocateurs (dyspnée, douleur thoracique ou abdominale). L’échographie de débrouillage « au lit » (épanchements liquidiens, dysfonction cardiaque) et le dosage des enzymes cardiaques peuvent aider au diagnostic. Enfin, l’implication de la femme dans son parcours de soin est nécessaire.
Between 2016 and 2018, cardiovascular diseases were responsible for 41 deaths, making it the leading cause of maternal death within 42 days postpartum in France. The maternal mortality ratio (MMR) for cardiovascular disease is 1.8 per 100,000 NV, a non-significant increase compared with the 2013–2015 triennium (MMR of 1.5 per 100,000 NV). Deaths from cardiac causes accounted for the majority (n = 28), with 26 deaths secondary to cardiac disease aggravated by pregnancy (indirect deaths) and 2 deaths related to peripartum cardiomyopathy (direct deaths). Deaths from vascular causes (n = 13) corresponded to 9 aortic dissections and 4 ruptures of large vessels, including 3 ruptures of the splenic artery. Preventability of death (possible or probable) was found in 56% of cases compared with 66% in the previous triennium. Care was considered sub-optimal in 57% of cases, down from 72% in the 2013–2015 triennium. In women with known cardiovascular disease, the areas for improvement concern multidisciplinary follow-up, repeated assessment of the cardiovascular risk (WHO grade) and early referral to an expert centre (expert cardio
{"title":"Mortalité maternelle par pathologies cardiovasculaires en France 2016–2018","authors":"Marie Bruyère , Estelle Morau , Éric Verspyck , Comité national d’experts sur la mortalité maternelle","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.008","DOIUrl":"10.1016/j.anrea.2024.03.008","url":null,"abstract":"<div><p>Entre 2016 et 2018, les maladies cardiovasculaires sont responsables de 41 décès, ce qui en font la première cause de mort maternelle dans les 42 jours post-partum en France. Le ratio de mortalité maternelle (RMM) par maladies cardiovasculaires est de 1,8 pour 100 000 NV, augmentation non significative par rapport au triennium 2013–2015 (RMM de 1,5 pour 100 000 NV). Les décès de causes cardiaques sont majoritaires (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->28), avec 26 décès secondaires à une maladie cardiaque aggravée par la grossesse (morts indirectes) et 2 décès en lien avec une cardiomyopathie du péripartum (morts directes). Les décès de causes vasculaires (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->13) correspondent à 9 dissections aortiques et 4 ruptures de gros vaisseaux dont 3 ruptures de l’artère splénique. L’évitabilité des décès (possible ou probable) est retrouvée dans 56 % des cas vs 66 % pour le triennium précédent. Les soins sont considérés comme non optimaux dans 57 % des cas, en diminution par rapport au triennium 2013–2015 (72 %). Chez les femmes présentant une maladie cardiovasculaire connue, les pistes d’amélioration concernent le suivi pluridisciplinaire, l’évaluation répétée du risque de décompensation cardiovasculaire (grade OMS) et l’orientation précoce vers le centre référent (cardiologues, obstétriciens, anesthésistes-réanimateurs experts). Chez toutes les femmes enceintes ou ayant récemment accouché, une étiologie cardiovasculaire doit être envisagée devant des symptômes évocateurs (dyspnée, douleur thoracique ou abdominale). L’échographie de débrouillage « au lit » (épanchements liquidiens, dysfonction cardiaque) et le dosage des enzymes cardiaques peuvent aider au diagnostic. Enfin, l’implication de la femme dans son parcours de soin est nécessaire.</p></div><div><p>Between 2016 and 2018, cardiovascular diseases were responsible for 41 deaths, making it the leading cause of maternal death within 42<!--> <!-->days postpartum in France. The maternal mortality ratio (MMR) for cardiovascular disease is 1.8 per 100,000 NV, a non-significant increase compared with the 2013–2015 triennium (MMR of 1.5 per 100,000 NV). Deaths from cardiac causes accounted for the majority (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->28), with 26 deaths secondary to cardiac disease aggravated by pregnancy (indirect deaths) and 2 deaths related to peripartum cardiomyopathy (direct deaths). Deaths from vascular causes (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->13) corresponded to 9 aortic dissections and 4 ruptures of large vessels, including 3 ruptures of the splenic artery. Preventability of death (possible or probable) was found in 56% of cases compared with 66% in the previous triennium. Care was considered sub-optimal in 57% of cases, down from 72% in the 2013–2015 triennium. In women with known cardiovascular disease, the areas for improvement concern multidisciplinary follow-up, repeated assessment of the cardiovascular risk (WHO grade) and early referral to an expert centre (expert cardio","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 235-247"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352580024000686/pdfft?md5=9a9e608b3d96bd086872680cefa4a999&pid=1-s2.0-S2352580024000686-main.pdf","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141031947","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"OA","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-05-01DOI: 10.1016/j.anrea.2024.03.018
Mathias Rossignol , Éric Verspyck , Marie Jonard
En France, 272 morts maternelles sont survenues durant la période 2016–2018 parmi lesquelles 131 ont été pris en charge initialement par des professionnels de santé non spécialisés dans la maternité. Cinquante-six dossiers ont été exclus car ne concernant pas les services d’urgence ou en raison de données insuffisantes pour permettre l’analyse. Soixante-quinze cas de décès maternels initialement pris en en charge par les services d’urgence (service d’accueil des urgences [SAU] ou service d’aide médicale d’urgence [SAMU]) ont été analysés. Cinquante-six cas ont été pris en charge par le SAMU, 22 par un SAU (les deux dans 3 cas). Les diagnostics retenus comme mécanisme ou cause principale du décès sont 20 causes cardiovasculaires, 18 embolies pulmonaires, 9 défaillances neurologiques et 8 chocs hémorragiques. L’évènement retenu comme cause principale du décès est survenu pendant la grossesse dans 48 cas (64 %) et en per- ou post-partum dans 27 cas (36 %). Les motifs de consultation au SAU étaient principalement des syndromes douloureux (n = 9), des détresses respiratoires (n = 6) ou des malaises (n = 3). Les motifs d’appel du SAMU étaient un arrêt cardiorespiratoire (ACR) dans 32 cas (57 %) et une défaillance neurologique (coma ou état de mal) dans 6 cas (11 %). Parmi les 56 patientes prise en charge en extra hospitalier, 17 sont décédées sur place et 39 autres ont été transportées dans un déchocage (n = 13), dans un service spécialisé (n = 13), en obstétrique (n = 8) et plus rarement au SAU (n =2). Concernant les 75 dossiers retenus (SAU, SAMU, SMUR), le décès a été considéré comme inévitable dans 37 cas (49 %) et potentiellement évitable dans 29 cas (38 %) (peut être = 23, probablement = 6). L’évitabilité n’a pu être établie dans 9 cas. Parmi les 29 décès potentiellement évitables (38 %), un des critères d’évitabilité concernait les services d’urgence dans 14 cas (SAU = 9, SAMU/SMUR = 5) soit 18 % des dossiers étudiés (n = 75). L’orientation a été jugé appropriée dans 35 cas sur 39 (90 %). La prise en charge au SAU a été jugée optimale dans 11 cas (50 %) et non optimale dans 11 cas (50 %). La prise en charge par le SAMU (régulation + SMUR) a été considérée comme optimale dans 45 cas (80 %).
In France, 272 maternal deaths occurred during the period 2016–2018, of which 131 were initially treated by healthcare professionals not specialized in obstetric. Fifty-six files were excluded because they did not concern emergency services or because there was insufficient data to allow analysis. Seventy-five cases of maternal deaths initially treated by emergency services [in-hospital emergency department (ED) or emergency medical ambulance (SAMU)] were analyzed
{"title":"Morts maternelles en France : prise en charge par les services d’urgence","authors":"Mathias Rossignol , Éric Verspyck , Marie Jonard","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.018","DOIUrl":"10.1016/j.anrea.2024.03.018","url":null,"abstract":"<div><p>En France, 272 morts maternelles sont survenues durant la période 2016–2018 parmi lesquelles 131 ont été pris en charge initialement par des professionnels de santé non spécialisés dans la maternité. Cinquante-six dossiers ont été exclus car ne concernant pas les services d’urgence ou en raison de données insuffisantes pour permettre l’analyse. Soixante-quinze cas de décès maternels initialement pris en en charge par les services d’urgence (service d’accueil des urgences [SAU] ou service d’aide médicale d’urgence [SAMU]) ont été analysés. Cinquante-six cas ont été pris en charge par le SAMU, 22 par un SAU (les deux dans 3 cas). Les diagnostics retenus comme mécanisme ou cause principale du décès sont 20 causes cardiovasculaires, 18 embolies pulmonaires, 9 défaillances neurologiques et 8 chocs hémorragiques. L’évènement retenu comme cause principale du décès est survenu pendant la grossesse dans 48 cas (64 %) et en per- ou post-partum dans 27 cas (36 %). Les motifs de consultation au SAU étaient principalement des syndromes douloureux (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->9), des détresses respiratoires (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->6) ou des malaises (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3). Les motifs d’appel du SAMU étaient un arrêt cardiorespiratoire (ACR) dans 32 cas (57 %) et une défaillance neurologique (coma ou état de mal) dans 6 cas (11 %). Parmi les 56 patientes prise en charge en extra hospitalier, 17 sont décédées sur place et 39 autres ont été transportées dans un déchocage (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->13), dans un service spécialisé (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->13), en obstétrique (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8) et plus rarement au SAU (<em>n</em> =2). Concernant les 75 dossiers retenus (SAU, SAMU, SMUR), le décès a été considéré comme inévitable dans 37 cas (49 %) et potentiellement évitable dans 29 cas (38 %) (peut être<!--> <!-->=<!--> <!-->23, probablement<!--> <!-->=<!--> <!-->6). L’évitabilité n’a pu être établie dans 9 cas. Parmi les 29 décès potentiellement évitables (38 %), un des critères d’évitabilité concernait les services d’urgence dans 14 cas (SAU<!--> <!-->=<!--> <!-->9, SAMU/SMUR<!--> <!-->=<!--> <!-->5) soit 18 % des dossiers étudiés (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->75). L’orientation a été jugé appropriée dans 35 cas sur 39 (90 %). La prise en charge au SAU a été jugée optimale dans 11 cas (50 %) et non optimale dans 11 cas (50 %). La prise en charge par le SAMU (régulation<!--> <!-->+<!--> <!-->SMUR) a été considérée comme optimale dans 45 cas (80 %).</p></div><div><p>In France, 272 maternal deaths occurred during the period 2016–2018, of which 131 were initially treated by healthcare professionals not specialized in obstetric. Fifty-six files were excluded because they did not concern emergency services or because there was insufficient data to allow analysis. Seventy-five cases of maternal deaths initially treated by emergency services [in-hospital emergency department (ED) or emergency medical ambulance (SAMU)] were analyzed","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 321-329"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352580024000789/pdfft?md5=8361ac8c3a9f5edf03cf07932938c5b3&pid=1-s2.0-S2352580024000789-main.pdf","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141047343","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"OA","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-05-01DOI: 10.1016/j.anrea.2024.03.019
Cyril Quémeneur, Le Masque et la Plume
{"title":"Commentaire sur : Genicular nerve radiofrequency ablation for the treatment of chronic knee joint pain: a real-world cohort study with evaluation of prognostic factors, Caragea M et al., Pain Med, décembre 2023","authors":"Cyril Quémeneur, Le Masque et la Plume","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.019","DOIUrl":"10.1016/j.anrea.2024.03.019","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 343-344"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141038083","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-05-01DOI: 10.1016/j.anrea.2024.03.004
Catherine Deneux-Tharaux, Monica Saucedo
{"title":"Enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles en France, un système de surveillance améliorée depuis 25 ans, indispensable pour la caractérisation fiable des décès maternels","authors":"Catherine Deneux-Tharaux, Monica Saucedo","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.004","DOIUrl":"10.1016/j.anrea.2024.03.004","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 180-187"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141030285","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-05-01DOI: 10.1016/j.anrea.2024.03.009
Estelle Morau , Elizabeth Grossetti , Martine Bonnin , CNEMM
L’embolie amniotique reste la 3e cause de mort maternelle en France avec 21 décès maternels sur le triennium 2016–2018. Parmi les dossiers de femmes décédées on relevait plus souvent des patientes obèses (25 %), un travail déclenché (71 %) et une survenue dans une maternité de taille < 1500 accouchements/an (45 %), comparativement à la population de référence (ENP 2016). L’évènement survenait majoritairement au cours du travail (95 %) et l’évolution était foudroyante avec un délai symptômes–décès de 4 h 45 (min : 25 min – max : 8 j). Une évitabilité était proposée pour 35 % des décès expertisés avec des pistes d’amélioration relevées concernant les compétences techniques (gestes d’hémostase, gestion de la polytransfusion), les compétences non techniques (communication) et l’organisation des. soins (ressources humaines, plan urgence vitale, accès large aux PSL). Une autopsie était réalisée dans 38 % des décès.
Amniotic embolism remains the 3rd leading cause of maternal death in France, with 21 maternal deaths over the 2016–2018 triennium. The women who died were more likely to be obese (25%), to benefit from induction of labor (71%) and be cared in a maternity hospital < 1500 deliveries/year (45%), compared with the reference population (ENP 2016). The symptom occurred mainly during labor (95%) and the course was rapid, with a symptom-to-fatality interval of 4 hours 45 minutes (min: 25 minutes – max: 8 days). Preventability was proposed for 35% of the deaths assessed, with areas for improvement identified in terms of technical skills (haemostasis procedures, management of polytransfusion), non-technical skills (communication) and health care organization (human resources, vital emergency plan, wide access to PSL). An autopsy was performed in 38% of deaths.
{"title":"Morts maternelles par embolie amniotique, résultats de l’ENCMM, France 2016–2018","authors":"Estelle Morau , Elizabeth Grossetti , Martine Bonnin , CNEMM","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.009","DOIUrl":"10.1016/j.anrea.2024.03.009","url":null,"abstract":"<div><p>L’embolie amniotique reste la 3<sup>e</sup> cause de mort maternelle en France avec 21 décès maternels sur le triennium 2016–2018. Parmi les dossiers de femmes décédées on relevait plus souvent des patientes obèses (25 %), un travail déclenché (71 %) et une survenue dans une maternité de taille<!--> <!--><<!--> <!-->1500 accouchements/an (45 %), comparativement à la population de référence (ENP 2016). L’évènement survenait majoritairement au cours du travail (95 %) et l’évolution était foudroyante avec un délai symptômes–décès de 4<!--> <!-->h<!--> <!-->45 (min : 25<!--> <!-->min – max : 8<!--> <!-->j). Une évitabilité était proposée pour 35 % des décès expertisés avec des pistes d’amélioration relevées concernant les compétences techniques (gestes d’hémostase, gestion de la polytransfusion), les compétences non techniques (communication) et l’organisation des. soins (ressources humaines, plan urgence vitale, accès large aux PSL). Une autopsie était réalisée dans 38 % des décès.</p></div><div><p>Amniotic embolism remains the 3rd leading cause of maternal death in France, with 21 maternal deaths over the 2016–2018 triennium. The women who died were more likely to be obese (25%), to benefit from induction of labor (71%) and be cared in a maternity hospital<!--> <!--><<!--> <!-->1500 deliveries/year (45%), compared with the reference population (ENP 2016). The symptom occurred mainly during labor (95%) and the course was rapid, with a symptom-to-fatality interval of 4<!--> <!-->hours 45<!--> <!-->minutes (min: 25<!--> <!-->minutes – max: 8<!--> <!-->days). Preventability was proposed for 35% of the deaths assessed, with areas for improvement identified in terms of technical skills (haemostasis procedures, management of polytransfusion), non-technical skills (communication) and health care organization (human resources, vital emergency plan, wide access to PSL). An autopsy was performed in 38% of deaths.</p></div>","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 248-257"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352580024000698/pdfft?md5=c680e26e16b29745937c9017aec7b362&pid=1-s2.0-S2352580024000698-main.pdf","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141034025","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"OA","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-05-01DOI: 10.1016/j.anrea.2024.03.007
Marie-Nöelle Vacheron , Véronique Tessier , Coralie Chiesa-Dubruille , Catherine Deneux-Tharaux , Comité National d’Experts sur la Mortalité Maternelle
Le présent rapport portant sur la période 2016–2018, confirme que les causes psychiatriques (largement dominées par les suicides) constituent la première cause de mortalité maternelle considérée jusqu’à 1 an après l’accouchement, constat déjà fait lors du précédent rapport 2013–2015. Ainsi 47 morts de cause psychiatrique dont 45 suicides maternels sont survenus en 3 ans, soit un ratio de mortalité maternelle (RMM) de 2,1 pour 100 000 naissances vivantes (NV) (IC95 % 1,4–2,6). Le délai médian de survenue des suicides est de 138 jours post-partum. Ce groupe représente 17,3 % (16,5 % pour les suicides) de l’ensemble des morts maternelles pour la période. Le suicide maternel est lié à une interaction de plusieurs facteurs de risque, parmi lesquels les antécédents de troubles psychiatriques personnels et familiaux non toujours connus de l’équipe obstétricale (53 % des femmes), les disparités socio-économiques (29 % présentent une vulnérabilité sociale, et 14 % des violences conjugales), les événements stressants, et l’accès insuffisant aux services de soins de santé. Les causes psychiatriques figurent parmi celles où la proportion de soins non optimaux et celle de décès évitables soit 79 % des cas, sont les plus élevées. L’analyse des parcours de l’ensemble des femmes décédées en France de cause psychiatrique dans un contexte de grossesse fait apparaître plusieurs éléments récurrents témoignant d’une amélioration nécessaire, tant sur le plan de la qualité et de l’organisation des soins que de l’interaction des femmes avec le système de soins. Le dépistage d’antécédents de troubles psychiques et les pathologies psychiatriques en cours, doit être réalisé de façon systématique à toutes les étapes de la grossesse et du post-partum par tous les intervenants, avec la communication avec les futurs parents sur le risque non négligeable de dépression périnatale. Enfin, Il est important de développer une réponse adaptée et graduée sur le territoire en fonction des ressources, de renforcer les collaborations ville-hôpital, et la formation de tous les acteurs.
This report, covering the period 2016–2018, confirms that psychiatric causes (largely dominated by suicides) are the leading cause of maternal mortality up to 1 year after childbirth, a finding already made in the previous 2013–2015 report. There were 47 deaths from psychiatric causes in 3 years, including 45 maternal suicides, giving a maternal mortality ratio (MMR) of 2.1 per 100,000 live births (NV) (IC95% 1.4–2.6). The median time to suicide was 138 days post-partum. This group represents 17.3% (16.5% for suicides) of all maternal deaths for the period. Maternal suicide is linked to an interaction of several risk factors, including a history of personal and family psychiatric disorders not always known to the obstetric team (53% of women), socio-economic disparities (29% present social vulnerability, and 14% domestic violence), stressful events, and inadequat
{"title":"Mortalité maternelle par suicide et autres causes psychiatriques en France 2016–2018","authors":"Marie-Nöelle Vacheron , Véronique Tessier , Coralie Chiesa-Dubruille , Catherine Deneux-Tharaux , Comité National d’Experts sur la Mortalité Maternelle","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.007","DOIUrl":"10.1016/j.anrea.2024.03.007","url":null,"abstract":"<div><p>Le présent rapport portant sur la période 2016–2018, confirme que les causes psychiatriques (largement dominées par les suicides) constituent la première cause de mortalité maternelle considérée jusqu’à 1 an après l’accouchement, constat déjà fait lors du précédent rapport 2013–2015. Ainsi 47 morts de cause psychiatrique dont 45 suicides maternels sont survenus en 3<!--> <!-->ans, soit un ratio de mortalité maternelle (RMM) de 2,1 pour 100 000 naissances vivantes (NV) (IC95 % 1,4–2,6). Le délai médian de survenue des suicides est de 138<!--> <!-->jours post-partum. Ce groupe représente 17,3 % (16,5 % pour les suicides) de l’ensemble des morts maternelles pour la période. Le suicide maternel est lié à une interaction de plusieurs facteurs de risque, parmi lesquels les antécédents de troubles psychiatriques personnels et familiaux non toujours connus de l’équipe obstétricale (53 % des femmes), les disparités socio-économiques (29 % présentent une vulnérabilité sociale, et 14 % des violences conjugales), les événements stressants, et l’accès insuffisant aux services de soins de santé. Les causes psychiatriques figurent parmi celles où la proportion de soins non optimaux et celle de décès évitables soit 79 % des cas, sont les plus élevées. L’analyse des parcours de l’ensemble des femmes décédées en France de cause psychiatrique dans un contexte de grossesse fait apparaître plusieurs éléments récurrents témoignant d’une amélioration nécessaire, tant sur le plan de la qualité et de l’organisation des soins que de l’interaction des femmes avec le système de soins. Le dépistage d’antécédents de troubles psychiques et les pathologies psychiatriques en cours, doit être réalisé de façon systématique à toutes les étapes de la grossesse et du post-partum par tous les intervenants, avec la communication avec les futurs parents sur le risque non négligeable de dépression périnatale. Enfin, Il est important de développer une réponse adaptée et graduée sur le territoire en fonction des ressources, de renforcer les collaborations ville-hôpital, et la formation de tous les acteurs.</p></div><div><p>This report, covering the period 2016–2018, confirms that psychiatric causes (largely dominated by suicides) are the leading cause of maternal mortality up to 1 year after childbirth, a finding already made in the previous 2013–2015 report. There were 47 deaths from psychiatric causes in 3 years, including 45 maternal suicides, giving a maternal mortality ratio (MMR) of 2.1 per 100,000 live births (NV) (IC95% 1.4–2.6). The median time to suicide was 138 days post-partum. This group represents 17.3% (16.5% for suicides) of all maternal deaths for the period. Maternal suicide is linked to an interaction of several risk factors, including a history of personal and family psychiatric disorders not always known to the obstetric team (53% of women), socio-economic disparities (29% present social vulnerability, and 14% domestic violence), stressful events, and inadequat","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 222-234"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141033204","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les éléments d’évitabilité proposés en lien avec l’organisation des soins concernent le caractère adapté du lieu de prise en charge, la réalisation d’un transfert nécessaire, l’adéquation des ressources humaines et matérielles ainsi que la communication entre soignants. Ces facteurs classiquement décrits pour chaque cause de mortalité font l’objet pour ce triennium 2016–2018 d’un chapitre dédié. Un ou plusieurs éléments d’évitabilité liés à l’organisation des soins ont été rapportés dans 51 dossiers soit 24 % de l’ensemble des dossiers expertisés. Le champ de la communication est le plus fréquemment retrouvé (32/51) avant le lieu de prise en charge non adapté (20/51), les ressources humaines insuffisantes (13/51), les transferts non faits ou faits avec retard (11/51), et les ressources matérielles insuffisantes (9/51). L’analyse globale peut être proposée selon deux axes : celui des organisations au sein de la maternité et celui de la coordination avec les autres secteurs ou le réseau de soins en ville. Les pistes d’amélioration au sein de la maternité relèvent de la capacité à faire face à une urgence vitale, à organiser le recours à des renforts humains spécialisés et/ou formés, à pouvoir organiser une surveillance intensive des patientes lors de défaillance d’organe et à favoriser la bonne communication entre soignants. Concernant la coordination avec les autres secteurs, il est proposé d’optimiser le fonctionnement entre les urgences de la maternité et les urgences générales, d’améliorer le partage des informations nécessaires à la prise en charge par tous les intervenants incluant la médecine de ville et ce en pré, per et post-partum. Enfin, le lieu de prise en charge des patientes présentant concomitamment une pathologie psychiatrique et somatique est une situation qui nécessite concertation.
Organization of care is a factor that is considered in addition to the content of care when assessing mortality cases. The factors related to the organization of care concern the suitability of the place of care, the completion of a necessary transfer, the adequacy of human and material resources, and the communication between caregivers. For the 2016–2018 triennium these preventability factors are the subject of a dedicated chapter. Overall, one or more preventability factors linked to the organization of care were reported in 51 cases, i.e., 24% of all assessed cases. The field of communication was the most frequently reported (32/51), followed by inappropriate place of care (20/51), insufficient human resources (13/51), transfers not performed or performed late (11/51) and insufficient material resources (9/51). An overall analysis can be made along two dimensions: organization within the maternity unit, and coordination with other sectors or outpatient medicine. Areas for improvement within the maternity unit relate to the ability to deal with life-threatening emergencies, to organize the call for speciali
{"title":"Mortalité maternelle et organisation des soins en France 2016–2018","authors":"Estelle Morau , Véronique Lejeune-Saada , Coralie Chiesa-Dubruille , Catherine Deneux-Tharaux , CNEMM","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.016","DOIUrl":"10.1016/j.anrea.2024.03.016","url":null,"abstract":"<div><p>Les éléments d’évitabilité proposés en lien avec l’organisation des soins concernent le caractère adapté du lieu de prise en charge, la réalisation d’un transfert nécessaire, l’adéquation des ressources humaines et matérielles ainsi que la communication entre soignants. Ces facteurs classiquement décrits pour chaque cause de mortalité font l’objet pour ce triennium 2016–2018 d’un chapitre dédié. Un ou plusieurs éléments d’évitabilité liés à l’organisation des soins ont été rapportés dans 51 dossiers soit 24 % de l’ensemble des dossiers expertisés. Le champ de la communication est le plus fréquemment retrouvé (32/51) avant le lieu de prise en charge non adapté (20/51), les ressources humaines insuffisantes (13/51), les transferts non faits ou faits avec retard (11/51), et les ressources matérielles insuffisantes (9/51). L’analyse globale peut être proposée selon deux axes : celui des organisations au sein de la maternité et celui de la coordination avec les autres secteurs ou le réseau de soins en ville. Les pistes d’amélioration au sein de la maternité relèvent de la capacité à faire face à une urgence vitale, à organiser le recours à des renforts humains spécialisés et/ou formés, à pouvoir organiser une surveillance intensive des patientes lors de défaillance d’organe et à favoriser la bonne communication entre soignants. Concernant la coordination avec les autres secteurs, il est proposé d’optimiser le fonctionnement entre les urgences de la maternité et les urgences générales, d’améliorer le partage des informations nécessaires à la prise en charge par tous les intervenants incluant la médecine de ville et ce en pré, per et post-partum. Enfin, le lieu de prise en charge des patientes présentant concomitamment une pathologie psychiatrique et somatique est une situation qui nécessite concertation.</p></div><div><p>Organization of care is a factor that is considered in addition to the content of care when assessing mortality cases. The factors related to the organization of care concern the suitability of the place of care, the completion of a necessary transfer, the adequacy of human and material resources, and the communication between caregivers. For the 2016–2018 triennium these preventability factors are the subject of a dedicated chapter. Overall, one or more preventability factors linked to the organization of care were reported in 51 cases, <em>i.e.</em><em>,</em> 24% of all assessed cases. The field of communication was the most frequently reported (32/51), followed by inappropriate place of care (20/51), insufficient human resources (13/51), transfers not performed or performed late (11/51) and insufficient material resources (9/51). An overall analysis can be made along two dimensions: organization within the maternity unit, and coordination with other sectors or outpatient medicine. Areas for improvement within the maternity unit relate to the ability to deal with life-threatening emergencies, to organize the call for speciali","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 311-320"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352580024000765/pdfft?md5=21b6d64be81c15a72b747d6e3b21f2dc&pid=1-s2.0-S2352580024000765-main.pdf","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141049301","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"OA","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-05-01DOI: 10.1016/j.anrea.2024.03.010
Eric Verspyck , Estelle Morau , Coralie Chiesa-Dubruille , Martine Bonnin , Comité national d’experts sur la mortalité maternelle
Entre 2016 et 2018, 20 décès maternels ont été causés par une hémorragie, et ce hors hémorragies du premier trimestre de la grossesse, soit un ratio de mortalité de 0,87 pour 100 000 naissances vivantes (IC 95 % 0,5–1,3). Les hémorragies obstétricales sont la cause de 7,4 % de l’ensemble des décès maternels jusqu’à 1 an, 10 % des décès maternels dans la limite des 42 jours, et 21 % des décès directement en lien avec la grossesse (causes directes). Entre 2001 et 2018, la mortalité maternelle par hémorragie obstétricale a été considérablement réduite, passant de 2,2 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2001–2003 à 0,87 pour la période ici présentée. Pour autant, l’hémorragie obstétricale représente toujours à ce jour l’une des principales causes obstétricales directes de mort maternelle et surtout, elle demeure la cause avec la plus forte proportion de décès considérés probablement (53 %) ou peut-être (42 %) évitables selon le jugement collégial du CNEMM. Les facteurs d’évitabilité rapportés sont liés à une inadéquation des soins dans 94 % des cas et/ou à un défaut d’organisation des soins dans 44 % des cas. Dans ce triennium, la mort maternelle par hémorragie survient majoritairement dans un contexte d’accouchement par césarienne (65 % des cas soit 13/20) et dans la plupart des cas dans un contexte d’urgence (12/13). Les principales causes retrouvées d’hémorragies obstétricales sont constituées par la rupture utérine (6/20) sur utérus non cicatriciel ou associées à un placenta accreta et les plaies chirurgicales en cours de césarienne (5/20). Chaque maternité quelles que soient ses ressources et/ou son plateau technique doit pouvoir faire face à toute situation d’hémorragie obstétricale mettant en jeu le pronostic vital maternel. Le saignement occulte intrapéritonéal dans les suites immédiates d’une césarienne et la rupture utérine imposent une chirurgie sans délai avec l’aide de renforts chirurgicaux expérimentés et le recours à l’administration précoce et adaptée de produits sanguins labiles.
Between 2016 and 2018, 20 maternal deaths were related to obstetric haemorrhage, excluding haemorrhage in the first trimester of pregnancy, representing a mortality ratio of 0.87 per 100,000 live births (95% CI 0.5–1.3). Obstetric haemorrhage is the cause of 7.4% of all maternal deaths up to 1 year, 10% of maternal deaths within 42 days, and 21% of deaths directly related to pregnancy (direct causes). Between 2001 and 2018, maternal mortality from obstetric haemorrhage has been considerably reduced, from 2.2 deaths per 100,000 live births in 2001–2003 to 0.87 in the period presented here. Nevertheless, obstetric haemorrhage is still one of the main direct causes of maternal death, and remains the cause with the highest proportion of deaths considered probably (53%) or possibly (42%) preventable according to the CNEMM's collegial assessment. The preventable factors reported are related to inadequate content of care in
{"title":"Mortalité maternelle par hémorragie obstétricale en France 2016–2018","authors":"Eric Verspyck , Estelle Morau , Coralie Chiesa-Dubruille , Martine Bonnin , Comité national d’experts sur la mortalité maternelle","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.010","DOIUrl":"10.1016/j.anrea.2024.03.010","url":null,"abstract":"<div><p>Entre 2016 et 2018, 20 décès maternels ont été causés par une hémorragie, et ce hors hémorragies du premier trimestre de la grossesse, soit un ratio de mortalité de 0,87 pour 100 000 naissances vivantes (IC 95 % 0,5–1,3). Les hémorragies obstétricales sont la cause de 7,4 % de l’ensemble des décès maternels jusqu’à 1 an, 10 % des décès maternels dans la limite des 42<!--> <!-->jours, et 21 % des décès directement en lien avec la grossesse (causes directes). Entre 2001 et 2018, la mortalité maternelle par hémorragie obstétricale a été considérablement réduite, passant de 2,2 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2001–2003 à 0,87 pour la période ici présentée. Pour autant, l’hémorragie obstétricale représente toujours à ce jour l’une des principales causes obstétricales directes de mort maternelle et surtout, elle demeure la cause avec la plus forte proportion de décès considérés probablement (53 %) ou peut-être (42 %) évitables selon le jugement collégial du CNEMM. Les facteurs d’évitabilité rapportés sont liés à une inadéquation des soins dans 94 % des cas et/ou à un défaut d’organisation des soins dans 44 % des cas. Dans ce triennium, la mort maternelle par hémorragie survient majoritairement dans un contexte d’accouchement par césarienne (65 % des cas soit 13/20) et dans la plupart des cas dans un contexte d’urgence (12/13). Les principales causes retrouvées d’hémorragies obstétricales sont constituées par la rupture utérine (6/20) sur utérus non cicatriciel ou associées à un placenta accreta et les plaies chirurgicales en cours de césarienne (5/20). Chaque maternité quelles que soient ses ressources et/ou son plateau technique doit pouvoir faire face à toute situation d’hémorragie obstétricale mettant en jeu le pronostic vital maternel. Le saignement occulte intrapéritonéal dans les suites immédiates d’une césarienne et la rupture utérine imposent une chirurgie sans délai avec l’aide de renforts chirurgicaux expérimentés et le recours à l’administration précoce et adaptée de produits sanguins labiles.</p></div><div><p>Between 2016 and 2018, 20 maternal deaths were related to obstetric haemorrhage, excluding haemorrhage in the first trimester of pregnancy, representing a mortality ratio of 0.87 per 100,000 live births (95% CI 0.5–1.3). Obstetric haemorrhage is the cause of 7.4% of all maternal deaths up to 1 year, 10% of maternal deaths within 42 days, and 21% of deaths directly related to pregnancy (direct causes). Between 2001 and 2018, maternal mortality from obstetric haemorrhage has been considerably reduced, from 2.2 deaths per 100,000 live births in 2001–2003 to 0.87 in the period presented here. Nevertheless, obstetric haemorrhage is still one of the main direct causes of maternal death, and remains the cause with the highest proportion of deaths considered probably (53%) or possibly (42%) preventable according to the CNEMM's collegial assessment. The preventable factors reported are related to inadequate content of care in ","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 258-267"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141049789","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Que retenir du nouveau rapport sur la mortalité maternelle en France ?","authors":"Estelle Morau (Vice-présidente) , Michel Dreyfus (Président) , Catherine Deneux-Tharaux (Coordinatrice) , CNEMM","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.002","DOIUrl":"10.1016/j.anrea.2024.03.002","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 173-175"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141026471","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-05-01DOI: 10.1016/j.anrea.2024.03.020
Vincent Pey, le Masque et la Plume
{"title":"Commentaire sur : Effect of prehospital high-dose glucocorticoid on hemodynamics in patients resuscitated from OHCA: a sub-study of the STROHCA trial, Obling et al., Critical Care, janvier 2024","authors":"Vincent Pey, le Masque et la Plume","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.020","DOIUrl":"10.1016/j.anrea.2024.03.020","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 345-346"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141038937","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}