Pub Date : 2024-05-01DOI: 10.1016/j.anrea.2024.03.007
Marie-Nöelle Vacheron , Véronique Tessier , Coralie Chiesa-Dubruille , Catherine Deneux-Tharaux , Comité National d’Experts sur la Mortalité Maternelle
Le présent rapport portant sur la période 2016–2018, confirme que les causes psychiatriques (largement dominées par les suicides) constituent la première cause de mortalité maternelle considérée jusqu’à 1 an après l’accouchement, constat déjà fait lors du précédent rapport 2013–2015. Ainsi 47 morts de cause psychiatrique dont 45 suicides maternels sont survenus en 3 ans, soit un ratio de mortalité maternelle (RMM) de 2,1 pour 100 000 naissances vivantes (NV) (IC95 % 1,4–2,6). Le délai médian de survenue des suicides est de 138 jours post-partum. Ce groupe représente 17,3 % (16,5 % pour les suicides) de l’ensemble des morts maternelles pour la période. Le suicide maternel est lié à une interaction de plusieurs facteurs de risque, parmi lesquels les antécédents de troubles psychiatriques personnels et familiaux non toujours connus de l’équipe obstétricale (53 % des femmes), les disparités socio-économiques (29 % présentent une vulnérabilité sociale, et 14 % des violences conjugales), les événements stressants, et l’accès insuffisant aux services de soins de santé. Les causes psychiatriques figurent parmi celles où la proportion de soins non optimaux et celle de décès évitables soit 79 % des cas, sont les plus élevées. L’analyse des parcours de l’ensemble des femmes décédées en France de cause psychiatrique dans un contexte de grossesse fait apparaître plusieurs éléments récurrents témoignant d’une amélioration nécessaire, tant sur le plan de la qualité et de l’organisation des soins que de l’interaction des femmes avec le système de soins. Le dépistage d’antécédents de troubles psychiques et les pathologies psychiatriques en cours, doit être réalisé de façon systématique à toutes les étapes de la grossesse et du post-partum par tous les intervenants, avec la communication avec les futurs parents sur le risque non négligeable de dépression périnatale. Enfin, Il est important de développer une réponse adaptée et graduée sur le territoire en fonction des ressources, de renforcer les collaborations ville-hôpital, et la formation de tous les acteurs.
This report, covering the period 2016–2018, confirms that psychiatric causes (largely dominated by suicides) are the leading cause of maternal mortality up to 1 year after childbirth, a finding already made in the previous 2013–2015 report. There were 47 deaths from psychiatric causes in 3 years, including 45 maternal suicides, giving a maternal mortality ratio (MMR) of 2.1 per 100,000 live births (NV) (IC95% 1.4–2.6). The median time to suicide was 138 days post-partum. This group represents 17.3% (16.5% for suicides) of all maternal deaths for the period. Maternal suicide is linked to an interaction of several risk factors, including a history of personal and family psychiatric disorders not always known to the obstetric team (53% of women), socio-economic disparities (29% present social vulnerability, and 14% domestic violence), stressful events, and inadequat
{"title":"Mortalité maternelle par suicide et autres causes psychiatriques en France 2016–2018","authors":"Marie-Nöelle Vacheron , Véronique Tessier , Coralie Chiesa-Dubruille , Catherine Deneux-Tharaux , Comité National d’Experts sur la Mortalité Maternelle","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.007","DOIUrl":"10.1016/j.anrea.2024.03.007","url":null,"abstract":"<div><p>Le présent rapport portant sur la période 2016–2018, confirme que les causes psychiatriques (largement dominées par les suicides) constituent la première cause de mortalité maternelle considérée jusqu’à 1 an après l’accouchement, constat déjà fait lors du précédent rapport 2013–2015. Ainsi 47 morts de cause psychiatrique dont 45 suicides maternels sont survenus en 3<!--> <!-->ans, soit un ratio de mortalité maternelle (RMM) de 2,1 pour 100 000 naissances vivantes (NV) (IC95 % 1,4–2,6). Le délai médian de survenue des suicides est de 138<!--> <!-->jours post-partum. Ce groupe représente 17,3 % (16,5 % pour les suicides) de l’ensemble des morts maternelles pour la période. Le suicide maternel est lié à une interaction de plusieurs facteurs de risque, parmi lesquels les antécédents de troubles psychiatriques personnels et familiaux non toujours connus de l’équipe obstétricale (53 % des femmes), les disparités socio-économiques (29 % présentent une vulnérabilité sociale, et 14 % des violences conjugales), les événements stressants, et l’accès insuffisant aux services de soins de santé. Les causes psychiatriques figurent parmi celles où la proportion de soins non optimaux et celle de décès évitables soit 79 % des cas, sont les plus élevées. L’analyse des parcours de l’ensemble des femmes décédées en France de cause psychiatrique dans un contexte de grossesse fait apparaître plusieurs éléments récurrents témoignant d’une amélioration nécessaire, tant sur le plan de la qualité et de l’organisation des soins que de l’interaction des femmes avec le système de soins. Le dépistage d’antécédents de troubles psychiques et les pathologies psychiatriques en cours, doit être réalisé de façon systématique à toutes les étapes de la grossesse et du post-partum par tous les intervenants, avec la communication avec les futurs parents sur le risque non négligeable de dépression périnatale. Enfin, Il est important de développer une réponse adaptée et graduée sur le territoire en fonction des ressources, de renforcer les collaborations ville-hôpital, et la formation de tous les acteurs.</p></div><div><p>This report, covering the period 2016–2018, confirms that psychiatric causes (largely dominated by suicides) are the leading cause of maternal mortality up to 1 year after childbirth, a finding already made in the previous 2013–2015 report. There were 47 deaths from psychiatric causes in 3 years, including 45 maternal suicides, giving a maternal mortality ratio (MMR) of 2.1 per 100,000 live births (NV) (IC95% 1.4–2.6). The median time to suicide was 138 days post-partum. This group represents 17.3% (16.5% for suicides) of all maternal deaths for the period. Maternal suicide is linked to an interaction of several risk factors, including a history of personal and family psychiatric disorders not always known to the obstetric team (53% of women), socio-economic disparities (29% present social vulnerability, and 14% domestic violence), stressful events, and inadequat","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 222-234"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141033204","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les éléments d’évitabilité proposés en lien avec l’organisation des soins concernent le caractère adapté du lieu de prise en charge, la réalisation d’un transfert nécessaire, l’adéquation des ressources humaines et matérielles ainsi que la communication entre soignants. Ces facteurs classiquement décrits pour chaque cause de mortalité font l’objet pour ce triennium 2016–2018 d’un chapitre dédié. Un ou plusieurs éléments d’évitabilité liés à l’organisation des soins ont été rapportés dans 51 dossiers soit 24 % de l’ensemble des dossiers expertisés. Le champ de la communication est le plus fréquemment retrouvé (32/51) avant le lieu de prise en charge non adapté (20/51), les ressources humaines insuffisantes (13/51), les transferts non faits ou faits avec retard (11/51), et les ressources matérielles insuffisantes (9/51). L’analyse globale peut être proposée selon deux axes : celui des organisations au sein de la maternité et celui de la coordination avec les autres secteurs ou le réseau de soins en ville. Les pistes d’amélioration au sein de la maternité relèvent de la capacité à faire face à une urgence vitale, à organiser le recours à des renforts humains spécialisés et/ou formés, à pouvoir organiser une surveillance intensive des patientes lors de défaillance d’organe et à favoriser la bonne communication entre soignants. Concernant la coordination avec les autres secteurs, il est proposé d’optimiser le fonctionnement entre les urgences de la maternité et les urgences générales, d’améliorer le partage des informations nécessaires à la prise en charge par tous les intervenants incluant la médecine de ville et ce en pré, per et post-partum. Enfin, le lieu de prise en charge des patientes présentant concomitamment une pathologie psychiatrique et somatique est une situation qui nécessite concertation.
Organization of care is a factor that is considered in addition to the content of care when assessing mortality cases. The factors related to the organization of care concern the suitability of the place of care, the completion of a necessary transfer, the adequacy of human and material resources, and the communication between caregivers. For the 2016–2018 triennium these preventability factors are the subject of a dedicated chapter. Overall, one or more preventability factors linked to the organization of care were reported in 51 cases, i.e., 24% of all assessed cases. The field of communication was the most frequently reported (32/51), followed by inappropriate place of care (20/51), insufficient human resources (13/51), transfers not performed or performed late (11/51) and insufficient material resources (9/51). An overall analysis can be made along two dimensions: organization within the maternity unit, and coordination with other sectors or outpatient medicine. Areas for improvement within the maternity unit relate to the ability to deal with life-threatening emergencies, to organize the call for speciali
{"title":"Mortalité maternelle et organisation des soins en France 2016–2018","authors":"Estelle Morau , Véronique Lejeune-Saada , Coralie Chiesa-Dubruille , Catherine Deneux-Tharaux , CNEMM","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.016","DOIUrl":"10.1016/j.anrea.2024.03.016","url":null,"abstract":"<div><p>Les éléments d’évitabilité proposés en lien avec l’organisation des soins concernent le caractère adapté du lieu de prise en charge, la réalisation d’un transfert nécessaire, l’adéquation des ressources humaines et matérielles ainsi que la communication entre soignants. Ces facteurs classiquement décrits pour chaque cause de mortalité font l’objet pour ce triennium 2016–2018 d’un chapitre dédié. Un ou plusieurs éléments d’évitabilité liés à l’organisation des soins ont été rapportés dans 51 dossiers soit 24 % de l’ensemble des dossiers expertisés. Le champ de la communication est le plus fréquemment retrouvé (32/51) avant le lieu de prise en charge non adapté (20/51), les ressources humaines insuffisantes (13/51), les transferts non faits ou faits avec retard (11/51), et les ressources matérielles insuffisantes (9/51). L’analyse globale peut être proposée selon deux axes : celui des organisations au sein de la maternité et celui de la coordination avec les autres secteurs ou le réseau de soins en ville. Les pistes d’amélioration au sein de la maternité relèvent de la capacité à faire face à une urgence vitale, à organiser le recours à des renforts humains spécialisés et/ou formés, à pouvoir organiser une surveillance intensive des patientes lors de défaillance d’organe et à favoriser la bonne communication entre soignants. Concernant la coordination avec les autres secteurs, il est proposé d’optimiser le fonctionnement entre les urgences de la maternité et les urgences générales, d’améliorer le partage des informations nécessaires à la prise en charge par tous les intervenants incluant la médecine de ville et ce en pré, per et post-partum. Enfin, le lieu de prise en charge des patientes présentant concomitamment une pathologie psychiatrique et somatique est une situation qui nécessite concertation.</p></div><div><p>Organization of care is a factor that is considered in addition to the content of care when assessing mortality cases. The factors related to the organization of care concern the suitability of the place of care, the completion of a necessary transfer, the adequacy of human and material resources, and the communication between caregivers. For the 2016–2018 triennium these preventability factors are the subject of a dedicated chapter. Overall, one or more preventability factors linked to the organization of care were reported in 51 cases, <em>i.e.</em><em>,</em> 24% of all assessed cases. The field of communication was the most frequently reported (32/51), followed by inappropriate place of care (20/51), insufficient human resources (13/51), transfers not performed or performed late (11/51) and insufficient material resources (9/51). An overall analysis can be made along two dimensions: organization within the maternity unit, and coordination with other sectors or outpatient medicine. Areas for improvement within the maternity unit relate to the ability to deal with life-threatening emergencies, to organize the call for speciali","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 311-320"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352580024000765/pdfft?md5=21b6d64be81c15a72b747d6e3b21f2dc&pid=1-s2.0-S2352580024000765-main.pdf","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141049301","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"OA","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-05-01DOI: 10.1016/j.anrea.2024.03.010
Eric Verspyck , Estelle Morau , Coralie Chiesa-Dubruille , Martine Bonnin , Comité national d’experts sur la mortalité maternelle
Entre 2016 et 2018, 20 décès maternels ont été causés par une hémorragie, et ce hors hémorragies du premier trimestre de la grossesse, soit un ratio de mortalité de 0,87 pour 100 000 naissances vivantes (IC 95 % 0,5–1,3). Les hémorragies obstétricales sont la cause de 7,4 % de l’ensemble des décès maternels jusqu’à 1 an, 10 % des décès maternels dans la limite des 42 jours, et 21 % des décès directement en lien avec la grossesse (causes directes). Entre 2001 et 2018, la mortalité maternelle par hémorragie obstétricale a été considérablement réduite, passant de 2,2 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2001–2003 à 0,87 pour la période ici présentée. Pour autant, l’hémorragie obstétricale représente toujours à ce jour l’une des principales causes obstétricales directes de mort maternelle et surtout, elle demeure la cause avec la plus forte proportion de décès considérés probablement (53 %) ou peut-être (42 %) évitables selon le jugement collégial du CNEMM. Les facteurs d’évitabilité rapportés sont liés à une inadéquation des soins dans 94 % des cas et/ou à un défaut d’organisation des soins dans 44 % des cas. Dans ce triennium, la mort maternelle par hémorragie survient majoritairement dans un contexte d’accouchement par césarienne (65 % des cas soit 13/20) et dans la plupart des cas dans un contexte d’urgence (12/13). Les principales causes retrouvées d’hémorragies obstétricales sont constituées par la rupture utérine (6/20) sur utérus non cicatriciel ou associées à un placenta accreta et les plaies chirurgicales en cours de césarienne (5/20). Chaque maternité quelles que soient ses ressources et/ou son plateau technique doit pouvoir faire face à toute situation d’hémorragie obstétricale mettant en jeu le pronostic vital maternel. Le saignement occulte intrapéritonéal dans les suites immédiates d’une césarienne et la rupture utérine imposent une chirurgie sans délai avec l’aide de renforts chirurgicaux expérimentés et le recours à l’administration précoce et adaptée de produits sanguins labiles.
Between 2016 and 2018, 20 maternal deaths were related to obstetric haemorrhage, excluding haemorrhage in the first trimester of pregnancy, representing a mortality ratio of 0.87 per 100,000 live births (95% CI 0.5–1.3). Obstetric haemorrhage is the cause of 7.4% of all maternal deaths up to 1 year, 10% of maternal deaths within 42 days, and 21% of deaths directly related to pregnancy (direct causes). Between 2001 and 2018, maternal mortality from obstetric haemorrhage has been considerably reduced, from 2.2 deaths per 100,000 live births in 2001–2003 to 0.87 in the period presented here. Nevertheless, obstetric haemorrhage is still one of the main direct causes of maternal death, and remains the cause with the highest proportion of deaths considered probably (53%) or possibly (42%) preventable according to the CNEMM's collegial assessment. The preventable factors reported are related to inadequate content of care in
{"title":"Mortalité maternelle par hémorragie obstétricale en France 2016–2018","authors":"Eric Verspyck , Estelle Morau , Coralie Chiesa-Dubruille , Martine Bonnin , Comité national d’experts sur la mortalité maternelle","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.010","DOIUrl":"10.1016/j.anrea.2024.03.010","url":null,"abstract":"<div><p>Entre 2016 et 2018, 20 décès maternels ont été causés par une hémorragie, et ce hors hémorragies du premier trimestre de la grossesse, soit un ratio de mortalité de 0,87 pour 100 000 naissances vivantes (IC 95 % 0,5–1,3). Les hémorragies obstétricales sont la cause de 7,4 % de l’ensemble des décès maternels jusqu’à 1 an, 10 % des décès maternels dans la limite des 42<!--> <!-->jours, et 21 % des décès directement en lien avec la grossesse (causes directes). Entre 2001 et 2018, la mortalité maternelle par hémorragie obstétricale a été considérablement réduite, passant de 2,2 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2001–2003 à 0,87 pour la période ici présentée. Pour autant, l’hémorragie obstétricale représente toujours à ce jour l’une des principales causes obstétricales directes de mort maternelle et surtout, elle demeure la cause avec la plus forte proportion de décès considérés probablement (53 %) ou peut-être (42 %) évitables selon le jugement collégial du CNEMM. Les facteurs d’évitabilité rapportés sont liés à une inadéquation des soins dans 94 % des cas et/ou à un défaut d’organisation des soins dans 44 % des cas. Dans ce triennium, la mort maternelle par hémorragie survient majoritairement dans un contexte d’accouchement par césarienne (65 % des cas soit 13/20) et dans la plupart des cas dans un contexte d’urgence (12/13). Les principales causes retrouvées d’hémorragies obstétricales sont constituées par la rupture utérine (6/20) sur utérus non cicatriciel ou associées à un placenta accreta et les plaies chirurgicales en cours de césarienne (5/20). Chaque maternité quelles que soient ses ressources et/ou son plateau technique doit pouvoir faire face à toute situation d’hémorragie obstétricale mettant en jeu le pronostic vital maternel. Le saignement occulte intrapéritonéal dans les suites immédiates d’une césarienne et la rupture utérine imposent une chirurgie sans délai avec l’aide de renforts chirurgicaux expérimentés et le recours à l’administration précoce et adaptée de produits sanguins labiles.</p></div><div><p>Between 2016 and 2018, 20 maternal deaths were related to obstetric haemorrhage, excluding haemorrhage in the first trimester of pregnancy, representing a mortality ratio of 0.87 per 100,000 live births (95% CI 0.5–1.3). Obstetric haemorrhage is the cause of 7.4% of all maternal deaths up to 1 year, 10% of maternal deaths within 42 days, and 21% of deaths directly related to pregnancy (direct causes). Between 2001 and 2018, maternal mortality from obstetric haemorrhage has been considerably reduced, from 2.2 deaths per 100,000 live births in 2001–2003 to 0.87 in the period presented here. Nevertheless, obstetric haemorrhage is still one of the main direct causes of maternal death, and remains the cause with the highest proportion of deaths considered probably (53%) or possibly (42%) preventable according to the CNEMM's collegial assessment. The preventable factors reported are related to inadequate content of care in ","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 258-267"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141049789","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Que retenir du nouveau rapport sur la mortalité maternelle en France ?","authors":"Estelle Morau (Vice-présidente) , Michel Dreyfus (Président) , Catherine Deneux-Tharaux (Coordinatrice) , CNEMM","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.002","DOIUrl":"10.1016/j.anrea.2024.03.002","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 173-175"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141026471","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-05-01DOI: 10.1016/j.anrea.2024.03.020
Vincent Pey, le Masque et la Plume
{"title":"Commentaire sur : Effect of prehospital high-dose glucocorticoid on hemodynamics in patients resuscitated from OHCA: a sub-study of the STROHCA trial, Obling et al., Critical Care, janvier 2024","authors":"Vincent Pey, le Masque et la Plume","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.020","DOIUrl":"10.1016/j.anrea.2024.03.020","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 345-346"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141038937","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-05-01DOI: 10.1016/j.anrea.2024.03.012
Agnès Rigouzzo , Marie Jonard , Jacques Lepercq
Une mort maternelle par infection à porte d’entrée génitale par trimestre. Évitabilité de 69 %, donc marge d’amélioration importante. En cas d’infection intra-utérine : rechercher les signes de gravité cliniques et biologiques prédictifs du risque d’évolution vers le choc septique ; discuter l’évacuation utérine, partie intégrante du traitement après initiation d’une antibiothérapie à large spectre en présence de signes de gravité. Penser au streptocoque A bêta-hémolytique en cas de signes évocateurs d’une toxi-infection en péripartum et débuter sans délai une antibiothérapie empirique combinée à un antibiotique anti-toxinique.
One maternal death per quarter due to genital-entry infection. Sixty-nine percent avoidability, therefore significant room for improvement. In case of intrauterine infection: look for signs of clinical and biological severity that predict the risk of progression to septic shock; discuss uterine evacuation, an integral part of treatment after initiation of broad-spectrum antibiotics in the presence of severe signs. In the event of signs suggestive of peripartum toxi-infection, consider Streptococcus A beta-hemolyticus, and immediately start empirical antibiotic therapy combined with an anti-toxin antibiotic.
{"title":"Mortalité maternelle par infection à porte d’entrée génitale en France 2016–2018","authors":"Agnès Rigouzzo , Marie Jonard , Jacques Lepercq","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.012","DOIUrl":"10.1016/j.anrea.2024.03.012","url":null,"abstract":"<div><p>Une mort maternelle par infection à porte d’entrée génitale par trimestre. Évitabilité de 69 %, donc marge d’amélioration importante. En cas d’infection intra-utérine : rechercher les signes de gravité cliniques et biologiques prédictifs du risque d’évolution vers le choc septique ; discuter l’évacuation utérine, partie intégrante du traitement après initiation d’une antibiothérapie à large spectre en présence de signes de gravité. Penser au streptocoque A bêta-hémolytique en cas de signes évocateurs d’une toxi-infection en péripartum et débuter sans délai une antibiothérapie empirique combinée à un antibiotique anti-toxinique.</p></div><div><p>One maternal death per quarter due to genital-entry infection. Sixty-nine percent avoidability, therefore significant room for improvement. In case of intrauterine infection: look for signs of clinical and biological severity that predict the risk of progression to septic shock; discuss uterine evacuation, an integral part of treatment after initiation of broad-spectrum antibiotics in the presence of severe signs. In the event of signs suggestive of peripartum toxi-infection, consider Streptococcus A beta-hemolyticus, and immediately start empirical antibiotic therapy combined with an anti-toxin antibiotic.</p></div>","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 275-282"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141033383","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-05-01DOI: 10.1016/j.anrea.2024.03.001
Matthieu Boisson , Quentin Saint-Genis
Les infections du site opératoire représentent la troisième cause d’infections associées aux soins en France et sont associées à une morbi-mortalité élevée. L’antibioprophylaxie est indiquée pour les chirurgies à haut risque d’infections du site opératoire, notamment celles exposant le site opératoire à l’ouverture du tractus digestif, du tractus respiratoire ou urogénital. Elle fait l’objet de recommandations générales communes à l’ensemble des spécialités chirurgicales et de recommandations spécifiques à chaque intervention. Sa réalisation repose sur quatre piliers : la bonne indication, le choix de la molécule, la bonne posologie et le moment adéquat. Pour les patients allergiques à la pénicilline, des protocoles de seconde intention doivent être mis en place, en veillant à la confirmation de l’allergie par des tests allergologiques. L’antibioprophylaxie est une stratégie efficace mais sa réalisation nécessite le respect des protocoles établis afin de minimiser les risques d’effets indésirables et d’assurer une protection optimale contre les infections du site opératoire.
Surgical site infections are the third leading cause of healthcare-associated infections in France and are associated with high morbidity and mortality. Surgical antibiotic prophylaxis is indicated for high-risk surgical procedures, particularly those involving the opening of the digestive, respiratory, or urogenital tracts. It is guided by general recommendations applicable to all surgical specialities and specific recommendations for each type of surgery. The implementation of surgical antibiotic prophylaxis is based on four key pillars: appropriate indication, the choice of the antibiotic agent, the correct dosage, and the optimal timing. For patients allergic to penicillin, second-line protocols should be implemented, with confirmation of the allergy through allergological testing. Surgical antibiotic prophylaxis is an effective strategy, but its execution requires strict adherence to established protocols to minimize the risk of adverse effects and ensure optimal protection against surgical site infections.
{"title":"Les principes de l’antibioprophylaxie au bloc opératoire","authors":"Matthieu Boisson , Quentin Saint-Genis","doi":"10.1016/j.anrea.2024.03.001","DOIUrl":"10.1016/j.anrea.2024.03.001","url":null,"abstract":"<div><p>Les infections du site opératoire représentent la troisième cause d’infections associées aux soins en France et sont associées à une morbi-mortalité élevée. L’antibioprophylaxie est indiquée pour les chirurgies à haut risque d’infections du site opératoire, notamment celles exposant le site opératoire à l’ouverture du tractus digestif, du tractus respiratoire ou urogénital. Elle fait l’objet de recommandations générales communes à l’ensemble des spécialités chirurgicales et de recommandations spécifiques à chaque intervention. Sa réalisation repose sur quatre piliers : la bonne indication, le choix de la molécule, la bonne posologie et le moment adéquat. Pour les patients allergiques à la pénicilline, des protocoles de seconde intention doivent être mis en place, en veillant à la confirmation de l’allergie par des tests allergologiques. L’antibioprophylaxie est une stratégie efficace mais sa réalisation nécessite le respect des protocoles établis afin de minimiser les risques d’effets indésirables et d’assurer une protection optimale contre les infections du site opératoire.</p></div><div><p>Surgical site infections are the third leading cause of healthcare-associated infections in France and are associated with high morbidity and mortality. Surgical antibiotic prophylaxis is indicated for high-risk surgical procedures, particularly those involving the opening of the digestive, respiratory, or urogenital tracts. It is guided by general recommendations applicable to all surgical specialities and specific recommendations for each type of surgery. The implementation of surgical antibiotic prophylaxis is based on four key pillars: appropriate indication, the choice of the antibiotic agent, the correct dosage, and the optimal timing. For patients allergic to penicillin, second-line protocols should be implemented, with confirmation of the allergy through allergological testing. Surgical antibiotic prophylaxis is an effective strategy, but its execution requires strict adherence to established protocols to minimize the risk of adverse effects and ensure optimal protection against surgical site infections.</p></div>","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 3","pages":"Pages 153-162"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352580024000595/pdfft?md5=6f6928a5f5a142eafeff0a420985b64d&pid=1-s2.0-S2352580024000595-main.pdf","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141047224","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"OA","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-03-01DOI: 10.1016/j.anrea.2024.01.009
Florence Lallemant , El Mahdi Hafiani
{"title":"Les anesthésistes–réanimateurs en avant-garde : acteurs clés ou moteurs de la transition écologique dans le domaine de la santé ?","authors":"Florence Lallemant , El Mahdi Hafiani","doi":"10.1016/j.anrea.2024.01.009","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.anrea.2024.01.009","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 2","pages":"Pages 71-73"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140121814","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les anesthésistes-réanimateurs doivent prendre en considération l’urgence climatique dans leur stratégie de prise en charge. Les gaz anesthésiques sont peu métabolisés par l’homme ; ils sont expirés sous forme inchangée et sont de puissants gaz à effet de serre. Ils sont caractérisés par leur pouvoir de réchauffement global et leur durée de vie dans l’atmosphère : le sévoflurane a un pouvoir de réchauffement global à 100 ans de 144, avec une durée de vie dans l’atmosphère de 1,4 an alors que ces valeurs sont de 2590 et 14 ans pour le desflurane. Afin de minimiser l’impact environnemental d’une anesthésie inhalée : le choix de l’agent halogéné est fondamental (sévoflurane), la co-administration de protoxyde d’azote est à éviter, le débit de gaz frais doit être réglé au minimum (de manière manuelle ou automatisée), la fraction délivrée des vapeurs halogénées doit être optimisée. Au vu de l’état actuel des connaissances, le choix du sévoflurane associé à un débit de gaz frais inférieur à 1 L/min est la meilleure option d’épargne carbone lors d’une anesthésie générale inhalée.
Anaesthetists must take into account the climate emergency in their management strategy. Anesthetic gases are poorly metabolized by humans; they are exhaled in unchanged form and are powerful greenhouse gases. They are characterized by their global warming power and atmospheric lifetime: sevoflurane has a global warming power at 100 years of 144, with an atmospheric lifetime of 1.4 years, whereas these values are 2590 and 14 years for desflurane. To minimize the environmental impact of inhalation anesthesia: the choice of halogenated agent is fundamental (sevoflurane), nitrous oxide co-administration must be avoided, the fresh gas flow rate should be set to a minimum (manually or automatically), and the fraction of halogenated vapors delivered should be optimized. Given the current state of knowledge, sevoflurane combined with a fresh gas flow of less than 1 L/min is the best carbon-saving option for inhaled general anesthesia.
{"title":"Gestion écoresponsable des vapeurs anesthésiques","authors":"Clémentine Taconet , Stéphanie Deryckere , Laure Bonnet","doi":"10.1016/j.anrea.2024.01.007","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.anrea.2024.01.007","url":null,"abstract":"<div><p>Les anesthésistes-réanimateurs doivent prendre en considération l’urgence climatique dans leur stratégie de prise en charge. Les gaz anesthésiques sont peu métabolisés par l’homme ; ils sont expirés sous forme inchangée et sont de puissants gaz à effet de serre. Ils sont caractérisés par leur pouvoir de réchauffement global et leur durée de vie dans l’atmosphère : le sévoflurane a un pouvoir de réchauffement global à 100 ans de 144, avec une durée de vie dans l’atmosphère de 1,4 an alors que ces valeurs sont de 2590 et 14 ans pour le desflurane. Afin de minimiser l’impact environnemental d’une anesthésie inhalée : le choix de l’agent halogéné est fondamental (sévoflurane), la co-administration de protoxyde d’azote est à éviter, le débit de gaz frais doit être réglé au minimum (de manière manuelle ou automatisée), la fraction délivrée des vapeurs halogénées doit être optimisée. Au vu de l’état actuel des connaissances, le choix du sévoflurane associé à un débit de gaz frais inférieur à 1<!--> <!-->L/min est la meilleure option d’épargne carbone lors d’une anesthésie générale inhalée.</p></div><div><p>Anaesthetists must take into account the climate emergency in their management strategy. Anesthetic gases are poorly metabolized by humans; they are exhaled in unchanged form and are powerful greenhouse gases. They are characterized by their global warming power and atmospheric lifetime: sevoflurane has a global warming power at 100 years of 144, with an atmospheric lifetime of 1.4 years, whereas these values are 2590 and 14 years for desflurane. To minimize the environmental impact of inhalation anesthesia: the choice of halogenated agent is fundamental (sevoflurane), nitrous oxide co-administration must be avoided, the fresh gas flow rate should be set to a minimum (manually or automatically), and the fraction of halogenated vapors delivered should be optimized. Given the current state of knowledge, sevoflurane combined with a fresh gas flow of less than 1<!--> <!-->L/min is the best carbon-saving option for inhaled general anesthesia.</p></div>","PeriodicalId":42551,"journal":{"name":"Anesthesie & Reanimation","volume":"10 2","pages":"Pages 99-104"},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2024-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140122690","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}