Pub Date : 2023-04-01DOI: 10.56746/exercer.2023.192.182
H. Givron, C. Richard, M. Lussier
Les émotions font partie intégrante de nos vies. Qu’elles soient positives ou négatives, d’une faible ou forte intensité, elles colorent nos journées. Lorsque nous quittons notre domicile pour arriver sur notre lieu de travail, elles nous accompagnent (tristesse émanant d’une discussion compliquée avec son partenaire au petit déjeuner, joie en repensant au sourire béat de son enfant, etc.). Dans le cadre de ce « Communiquer pour exercer », ce ne sont pas les émotions « personnelles » mais bien les émotions « professionnelles », celles qui émergent de la relation avec le patient, qui sont traitées.
{"title":"ATTENTION ! UNE EMOTION PASSE","authors":"H. Givron, C. Richard, M. Lussier","doi":"10.56746/exercer.2023.192.182","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2023.192.182","url":null,"abstract":"Les émotions font partie intégrante de nos vies. Qu’elles soient positives ou négatives, d’une faible ou forte intensité, elles colorent nos journées. Lorsque nous quittons notre domicile pour arriver sur notre lieu de travail, elles nous accompagnent (tristesse émanant d’une discussion compliquée avec son partenaire au petit déjeuner, joie en repensant au sourire béat de son enfant, etc.). Dans le cadre de ce « Communiquer pour exercer », ce ne sont pas les émotions « personnelles » mais bien les émotions « professionnelles », celles qui émergent de la relation avec le patient, qui sont traitées.","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2023-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45435081","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2023-04-01DOI: 10.56746/exercer.2023.192.156
W. Abdelhaffar, W. Ncibi, R. Fakhfakh
Introduction. Le diabète provoque une réaction émotionnelle négative, appelée « stress lié au diabète », liée au fardeau de vivre avec une maladie chronique. Selon la littérature, les niveaux élevés de stress sont associés à une mauvaise observance et à un mauvais équilibre diabétique. Plusieurs sociétés savantes recommandent de dépister ce stress régulièrement à l’aide d’échelles valides. Il n’existe pas d’échelle validée en Tunisie évaluant cette entité. Objectif. Réaliser une validation transculturelle de l’échelle Problem areas in diabetes 5 (PAID-5) en Tunisie. Méthode. Étude de validation transculturelle. Cent patients atteints de diabète de type 2, consultant une structure publique de première ligne en Tunisie, ont été inclus. La validation incluait : traduction et rétrotraduction, vérification de la validité d’apparence, de contenu, de fiabilité et de construit. Le validateur externe utilisé était la Depression anxiety stress scale (DASS). Résultats. La validité d’apparence et de contenu de la PAID-5 était adéquate. La PAID-5 avait une consistance interne satisfaisante, avec un coefficient alpha de Cronbach à 0,92. Les corrélations inter-items étaient positives, variant de 0,64 à 0,78. Cette étude a démontré la stabilité temporelle de l’échelle avec un coefficient de corrélation infraclasses à 0,79. L’analyse en composantes principales a montré que la PAID-5 était composée d’une seule dimension, avec une valeur propre initiale de 3,86 expliquant à elle seule 77,2 % de la variance. La validité de la structure externe a été vérifiée. Conclusion. L’échelle PAID-5 a les qualités psychométriques requises pour être utilisée dans le contexte socioculturel tunisien.
{"title":"VALIDATION TRANSCULTURELLE D'UN QUESTIONNAIRE EVALUANT LE STRESS LIE AU DIABETE EN ARABE DIALECTAL TUNISIEN","authors":"W. Abdelhaffar, W. Ncibi, R. Fakhfakh","doi":"10.56746/exercer.2023.192.156","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2023.192.156","url":null,"abstract":"Introduction. Le diabète provoque une réaction émotionnelle négative, appelée « stress lié au diabète », liée au fardeau de vivre avec une maladie chronique. Selon la littérature, les niveaux élevés de stress sont associés à une mauvaise observance et à un mauvais équilibre diabétique. Plusieurs sociétés savantes recommandent de dépister ce stress régulièrement à l’aide d’échelles valides. Il n’existe pas d’échelle validée en Tunisie évaluant cette entité. Objectif. Réaliser une validation transculturelle de l’échelle Problem areas in diabetes 5 (PAID-5) en Tunisie. Méthode. Étude de validation transculturelle. Cent patients atteints de diabète de type 2, consultant une structure publique de première ligne en Tunisie, ont été inclus. La validation incluait : traduction et rétrotraduction, vérification de la validité d’apparence, de contenu, de fiabilité et de construit. Le validateur externe utilisé était la Depression anxiety stress scale (DASS). Résultats. La validité d’apparence et de contenu de la PAID-5 était adéquate. La PAID-5 avait une consistance interne satisfaisante, avec un coefficient alpha de Cronbach à 0,92. Les corrélations inter-items étaient positives, variant de 0,64 à 0,78. Cette étude a démontré la stabilité temporelle de l’échelle avec un coefficient de corrélation infraclasses à 0,79. L’analyse en composantes principales a montré que la PAID-5 était composée d’une seule dimension, avec une valeur propre initiale de 3,86 expliquant à elle seule 77,2 % de la variance. La validité de la structure externe a été vérifiée. Conclusion. L’échelle PAID-5 a les qualités psychométriques requises pour être utilisée dans le contexte socioculturel tunisien.","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2023-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48507221","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2023-04-01DOI: 10.56746/exercer.2023.192.154
C. Berkhout
Sun S, Hisland L, Grenet G, et al. Therapie 2022;77:413‑23. Les recommandations actuelles pour le traitement du diabète de type 2 sont de maintenir le taux d’hémoglobine glyquée A1c (HbA1c) en dessous de 7 % (53 mmol/mol). Dans l’étude observationnelle UKPDS 35, Stratton avait démontré qu’une réduction de 1 % de l’HbA1c était associée à une réduction des complications microvasculaires de 37 %, mais aucune étude réalisée ultérieurement n’avait pu retrouver les mêmes résultats1. Dans les méta-analyses qui ont suivi, les associations entre abaissement de la glycémie et réduction des complications microvasculaires étaient discordantes, selon le choix des études incluses et celui des critères cliniques retenus...
Sun S、Hisland L、Grenet G等,《2022年治疗》;77:413-23目前治疗2型糖尿病的建议是将糖化血红蛋白A1c(HbA1c)水平保持在7%(53 mmol/mol)以下。在观察性研究UKPDS 35中,Stratton表明,HbA1c降低1%与微血管并发症减少37%相关,但随后的研究没有发现相同的结果1。在随后的荟萃分析中,血糖降低与微血管并发症减少之间的关联不一致,这取决于纳入研究的选择和选择的临床标准。。。
{"title":"REEVALUATION DE L'EFFICACITE D'UN CONTROLE GLYCEMIQUE INTENSIF SUR LES COMPLICATIONS MICROVASCULAIRES DES PATIENTS ATTEINTS DE DIABETES DE TYPE 2 : UNE META-ANALYSE D'ESSAIS COMPARATIFS RANDOMISES","authors":"C. Berkhout","doi":"10.56746/exercer.2023.192.154","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2023.192.154","url":null,"abstract":"Sun S, Hisland L, Grenet G, et al. Therapie 2022;77:413‑23. Les recommandations actuelles pour le traitement du diabète de type 2 sont de maintenir le taux d’hémoglobine glyquée A1c (HbA1c) en dessous de 7 % (53 mmol/mol). Dans l’étude observationnelle UKPDS 35, Stratton avait démontré qu’une réduction de 1 % de l’HbA1c était associée à une réduction des complications microvasculaires de 37 %, mais aucune étude réalisée ultérieurement n’avait pu retrouver les mêmes résultats1. Dans les méta-analyses qui ont suivi, les associations entre abaissement de la glycémie et réduction des complications microvasculaires étaient discordantes, selon le choix des études incluses et celui des critères cliniques retenus...","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2023-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"42620384","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2023-04-01DOI: 10.56746/exercer.2023.192.169
A. Gouveia, C. Cohidon
La Confédération suisse est un État fédéral composé de 26 cantons, qui jouissent d’une importante autonomie administrative et juridique (Office fédéral de la statistique [OFS], 2022). En 2020, la Suisse comptait 8 670 300 habitants, dont la majorité parlait l’allemand (62,3 %), et des minorités le français (22,8 %), l’italien (8 %) et le romanche (0,5 %). Après l’annonce des premiers cas de Covid-19 en Suisse fin février 2020, le Conseil fédéral a d’abord décidé d’interdire les manifestations de plus de 1 000 personnes dans tout le territoire. Quelques semaines plus tard, la Suisse est formellement placée en « état d’urgence », selon la loi sur les épidémies, et ceci de façon concomitante avec d’autres pays européens. La situation exceptionnelle d’état d’urgence a permis temporairement au Conseil fédéral de prendre des décisions sans besoin d’approbation parlementaire ou cantonale, comme le début du semi-confinement, l’interruption des activités éducatives et la généralisation de l’éloignement social.
{"title":"SITUATION EN SUISS","authors":"A. Gouveia, C. Cohidon","doi":"10.56746/exercer.2023.192.169","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2023.192.169","url":null,"abstract":"La Confédération suisse est un État fédéral composé de 26 cantons, qui jouissent d’une importante autonomie administrative et juridique (Office fédéral de la statistique [OFS], 2022). En 2020, la Suisse comptait 8 670 300 habitants, dont la majorité parlait l’allemand (62,3 %), et des minorités le français (22,8 %), l’italien (8 %) et le romanche (0,5 %). Après l’annonce des premiers cas de Covid-19 en Suisse fin février 2020, le Conseil fédéral a d’abord décidé d’interdire les manifestations de plus de 1 000 personnes dans tout le territoire. Quelques semaines plus tard, la Suisse est formellement placée en « état d’urgence », selon la loi sur les épidémies, et ceci de façon concomitante avec d’autres pays européens. La situation exceptionnelle d’état d’urgence a permis temporairement au Conseil fédéral de prendre des décisions sans besoin d’approbation parlementaire ou cantonale, comme le début du semi-confinement, l’interruption des activités éducatives et la généralisation de l’éloignement social.","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2023-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45127929","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2023-04-01DOI: 10.56746/exercer.2023.192.147
Julie Lebeau
Les émotions ne sont pas de simples conséquences du traitement que nos personnalités proposent des informations sensorielles qui arrivent à nos cortex. Elles ne se contentent pas de moduler, avec plus ou moins de subtilité, les réactions que nous attribuons à notre « caractère ». Elles nous définissent. À tel point que nous en arrivons à classer les personnes que nous rencontrons non pas en fonction de leurs caractéristiques propres, mais en fonction des émotions que nous-mêmes ressentons face à elles. Et cette façon de considérer l’autre n’est pas réservée à la sphère privée – comment pourrait-elle l’être ? – elle intervient de façon parfois cruciale dans la relation médecin-patient. Qu’est-ce donc qu’un « patient difficile », sinon un patient qui génère en nous des émotions que nous ne souhaiterions pas avoir à gérer dans le cadre de notre exercice ? Il est d’autant plus surprenant qu’alors que nous recherchons sans cesse, dans les arts, les divertissements et les multiples modalités des relations interhumaines, à créer et à ressentir des émotions, qu’elles aient pu faire l’objet, dans la formation médicale « classique », d’une censure quasi absolue posée comme un principe : il faut se blinder ! Nous savons tous maintenant à quel point cette subtilité toute militaire, qui ambitionnait de transformer l’étudiant en soins et sa vocation en char d’assaut, trouve ses limites face à des patients difficilement assimilables à des ennemis à exterminer… La complexité des ressentis de la relation thérapeutique ne peut à l’évidence se contenter de réponses simples et toutes faites, d’autant que ces réponses voudraient nous protéger de ce qui viendrait de l’extérieur (le « blindage »…) alors qu’il nous faut apprendre à reconnaître et à vivre avec ce qui vient de nous-mêmes, ce qui est nous-mêmes. Les chercheurs québécois, spécialistes de la communication professionnelle en santé, nous montrent que c’est par la maîtrise du langage que nos émotions peuvent devenir des outils1. Bouchet et al., de leur côté, nous suggèrent qu’il reste beaucoup à inventer et à faire dans ce domaine dans la formation initiale à la médecine générale2. Faire face à ces questionnements complexes oblige à une exploration minutieuse des éléments de la complexité relationnelle, oblige à la maîtrise de méthodes pertinentes pour des recherches conduites dans le cadre spécifique des soins premiers. Ce n’est par hasard, par facilité ou par opportunisme que la médecine générale a fait siennes les méthodes de recherche des sciences humaines et sociales. La médecine générale est une science humaine et sociale.
{"title":"EMOTIONS","authors":"Julie Lebeau","doi":"10.56746/exercer.2023.192.147","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2023.192.147","url":null,"abstract":"Les émotions ne sont pas de simples conséquences du traitement que nos personnalités proposent des informations sensorielles qui arrivent à nos cortex. Elles ne se contentent pas de moduler, avec plus ou moins de subtilité, les réactions que nous attribuons à notre « caractère ». Elles nous définissent. À tel point que nous en arrivons à classer les personnes que nous rencontrons non pas en fonction de leurs caractéristiques propres, mais en fonction des émotions que nous-mêmes ressentons face à elles. Et cette façon de considérer l’autre n’est pas réservée à la sphère privée – comment pourrait-elle l’être ? – elle intervient de façon parfois cruciale dans la relation médecin-patient. Qu’est-ce donc qu’un « patient difficile », sinon un patient qui génère en nous des émotions que nous ne souhaiterions pas avoir à gérer dans le cadre de notre exercice ? Il est d’autant plus surprenant qu’alors que nous recherchons sans cesse, dans les arts, les divertissements et les multiples modalités des relations interhumaines, à créer et à ressentir des émotions, qu’elles aient pu faire l’objet, dans la formation médicale « classique », d’une censure quasi absolue posée comme un principe : il faut se blinder ! Nous savons tous maintenant à quel point cette subtilité toute militaire, qui ambitionnait de transformer l’étudiant en soins et sa vocation en char d’assaut, trouve ses limites face à des patients difficilement assimilables à des ennemis à exterminer… La complexité des ressentis de la relation thérapeutique ne peut à l’évidence se contenter de réponses simples et toutes faites, d’autant que ces réponses voudraient nous protéger de ce qui viendrait de l’extérieur (le « blindage »…) alors qu’il nous faut apprendre à reconnaître et à vivre avec ce qui vient de nous-mêmes, ce qui est nous-mêmes. Les chercheurs québécois, spécialistes de la communication professionnelle en santé, nous montrent que c’est par la maîtrise du langage que nos émotions peuvent devenir des outils1. Bouchet et al., de leur côté, nous suggèrent qu’il reste beaucoup à inventer et à faire dans ce domaine dans la formation initiale à la médecine générale2. Faire face à ces questionnements complexes oblige à une exploration minutieuse des éléments de la complexité relationnelle, oblige à la maîtrise de méthodes pertinentes pour des recherches conduites dans le cadre spécifique des soins premiers. Ce n’est par hasard, par facilité ou par opportunisme que la médecine générale a fait siennes les méthodes de recherche des sciences humaines et sociales. La médecine générale est une science humaine et sociale.","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2023-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"49542828","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2023-04-01DOI: 10.56746/exercer.2023.192.184
N. Bouchet, L. Frenillot, M. Delahaye, M. Gaillard, P. Mesthé, É. Escourrou, L. Gimenez
Contexte. La profession de médecin confronte à des émotions intenses. Leur place dans la prise en soin est peu enseignée, relevant davantage d’un « curriculum caché ». L’objectif principal de ce travail était d’explorer les différents moyens utilisés par les étudiants en 3e cycle de médecine générale de Toulouse pour gérer, par eux-mêmes ou accompagnés, le vécu de leurs émotions lors de la prise en soin des patients au cours de leurs stages. Méthode. Étude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés réalisés par deux chercheuses auprès d’étudiants en 3e cycle de médecine générale de la subdivision de Toulouse. Analyse intégrale selon une méthode inspirée de la théorisation ancrée et modélisation par un schéma intégratif. Résultats. Treize entretiens ont été réalisés entre octobre 2020 et juillet 2021. Le statut d’étudiant en 3e cycle générait de l’anxiété et de la frustration liées aux conditions d’exercice, à l’incertitude et à la confrontation aux limites des compétences. Pour gérer leurs émotions, les participants recouraient essentiellement à la verbalisation et à la posture réflexive. Ils identifiaient des personnes-ressources dans leur entourage personnel pour trouver soutien et réconfort et dans leur entourage professionnel pour trouver réassurance et légitimité. Ils avaient aussi recours à des stratégies personnelles : activités sportives, sociales, culturelles et de loisir. Ils formulaient des attentes : un enrichissement de la formation initiale par une valorisation des compétences humaines ; des mises en situation par l’intermédiaire de jeux de rôle et d’ateliers de simulation ; un apprentissage aux méthodes de relaxation ; un renforcement de l’accompagnement en stage ; une amélioration du dépistage en santé mentale des étudiants et un développement des mesures préventives proposées. Conclusion. La gestion des émotions faisait appel à des stratégies multiples, personnelles et professionnelles. Des études plus approfondies sur les mécanismes psychologiques et sociologiques de gestion des émotions pourraient être menées auprès des étudiants en 3e cycle ainsi que des études auprès des MSU et tuteurs permettant de préciser leurs attentes en matière de formation à l’accompagnement.
{"title":"GESTION DES EMOTIONS VECUES PAR LES ETUDIANTS EN 3E CYCLE DE MEDECINE GENERALE DE TOULOUSE AU COURS DE LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS : ETUDE QUALITATIVE","authors":"N. Bouchet, L. Frenillot, M. Delahaye, M. Gaillard, P. Mesthé, É. Escourrou, L. Gimenez","doi":"10.56746/exercer.2023.192.184","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2023.192.184","url":null,"abstract":"Contexte. La profession de médecin confronte à des émotions intenses. Leur place dans la prise en soin est peu enseignée, relevant davantage d’un « curriculum caché ». L’objectif principal de ce travail était d’explorer les différents moyens utilisés par les étudiants en 3e cycle de médecine générale de Toulouse pour gérer, par eux-mêmes ou accompagnés, le vécu de leurs émotions lors de la prise en soin des patients au cours de leurs stages. Méthode. Étude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés réalisés par deux chercheuses auprès d’étudiants en 3e cycle de médecine générale de la subdivision de Toulouse. Analyse intégrale selon une méthode inspirée de la théorisation ancrée et modélisation par un schéma intégratif. Résultats. Treize entretiens ont été réalisés entre octobre 2020 et juillet 2021. Le statut d’étudiant en 3e cycle générait de l’anxiété et de la frustration liées aux conditions d’exercice, à l’incertitude et à la confrontation aux limites des compétences. Pour gérer leurs émotions, les participants recouraient essentiellement à la verbalisation et à la posture réflexive. Ils identifiaient des personnes-ressources dans leur entourage personnel pour trouver soutien et réconfort et dans leur entourage professionnel pour trouver réassurance et légitimité. Ils avaient aussi recours à des stratégies personnelles : activités sportives, sociales, culturelles et de loisir. Ils formulaient des attentes : un enrichissement de la formation initiale par une valorisation des compétences humaines ; des mises en situation par l’intermédiaire de jeux de rôle et d’ateliers de simulation ; un apprentissage aux méthodes de relaxation ; un renforcement de l’accompagnement en stage ; une amélioration du dépistage en santé mentale des étudiants et un développement des mesures préventives proposées. Conclusion. La gestion des émotions faisait appel à des stratégies multiples, personnelles et professionnelles. Des études plus approfondies sur les mécanismes psychologiques et sociologiques de gestion des émotions pourraient être menées auprès des étudiants en 3e cycle ainsi que des études auprès des MSU et tuteurs permettant de préciser leurs attentes en matière de formation à l’accompagnement.","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2023-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46359233","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2023-04-01DOI: 10.56746/exercer.2023.192.172
P-Y MEUNIER, M MONTELLIER, R BOUSSAGEON
L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) est la troisième cause de mortalité cardiovasculaire (CV) dans le monde, après la cardiopathie ischémique et l’accident vasculaire cérébral (AVC)1. Dans les pays à hauts revenus comme la France, l’AOMI concernerait 6 % des patients entre 50 et 55 ans, 11 % entre 70 et 75 ans ; près de deux tiers des patients atteints d’AOMI seraient asymptomatiques2,3. Une étude prospective a montré l’association entre l’AOMI asymptomatique et la morbi-mortalité CV et la mortalité totale4. Le dépistage de l’AOMI peut donc paraître nécessaire pour prévenir l’apparition de symptômes qui altèrent la qualité de vie (réduction du périmètre de marche) ou pour prévenir les complications (morbidité CV, mortalité).
{"title":"DEPISTAGE ET PRISE EN CHARGE DE L'ARTERIOPATHIE OBLITERANTE DES MEMBRES INFERIEURS","authors":"P-Y MEUNIER, M MONTELLIER, R BOUSSAGEON","doi":"10.56746/exercer.2023.192.172","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2023.192.172","url":null,"abstract":"L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) est la troisième cause de mortalité cardiovasculaire (CV) dans le monde, après la cardiopathie ischémique et l’accident vasculaire cérébral (AVC)1. Dans les pays à hauts revenus comme la France, l’AOMI concernerait 6 % des patients entre 50 et 55 ans, 11 % entre 70 et 75 ans ; près de deux tiers des patients atteints d’AOMI seraient asymptomatiques2,3. Une étude prospective a montré l’association entre l’AOMI asymptomatique et la morbi-mortalité CV et la mortalité totale4. Le dépistage de l’AOMI peut donc paraître nécessaire pour prévenir l’apparition de symptômes qui altèrent la qualité de vie (réduction du périmètre de marche) ou pour prévenir les complications (morbidité CV, mortalité).","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":"421 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135274929","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2023-04-01DOI: 10.56746/exercer.2023.192.163
A. Taha, V. Orcel, M. Rougé-Bugat, J-N Beis, V. Renard, O. Saint-Lary
Contexte. Les publications de médecine générale progressent dans tous les pays, en particulier ceux dont le système de santé est structuré autour des soins premiers. Aucune donnée n’était disponible pour les publications du secteur académique de médecine générale français. Objectif. Décrire les caractéristiques des publications scientifiques du secteur académique de médecine générale entre 2011 et 2018. Méthode. Un double recueil des publications a été réalisé chaque année entre 2011 et 2018 : un autoquestionnaire a été adressé à chaque département de médecine générale qui devait déclarer ses publications ; une requête PubMed® a été réalisée pour trouver les publications dont un auteur était affilié au secteur académique de médecine générale. Les caractéristiques de chaque publication ont été recherchées. Résultats. Parmi les 1 645 publications recensées, 911 provenaient de revues indexées dans PubMed®. D’après la CISP-2, les publications indexées concernaient principalement la thématique « générale et non spécifiée » (26,9 %) suivie par les thématiques « psychologique » (13 %) et « circulatoire » (9,1 %). Entre 2011 et 2018, la médiane des facteurs d’impact variait entre 0,899 et 2,302. La part des publications avec un premier auteur variait entre 55,9 et 73,9 %, celle avec un dernier auteur affilié au secteur académique variait entre 23,5 et 39,2 %. Conclusion. Les publications ont progressé entre 2011 et 2018, suivant ainsi la tendance internationale. Le secteur académique de médecine générale français témoigne ainsi de sa structuration.
{"title":"PUBLICATIONS DU SECTEUR ACADEMIQUE DE MEDECINE GENERALE FRANCAIS ENTRE 2011 ET 2018","authors":"A. Taha, V. Orcel, M. Rougé-Bugat, J-N Beis, V. Renard, O. Saint-Lary","doi":"10.56746/exercer.2023.192.163","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2023.192.163","url":null,"abstract":"Contexte. Les publications de médecine générale progressent dans tous les pays, en particulier ceux dont le système de santé est structuré autour des soins premiers. Aucune donnée n’était disponible pour les publications du secteur académique de médecine générale français. Objectif. Décrire les caractéristiques des publications scientifiques du secteur académique de médecine générale entre 2011 et 2018. Méthode. Un double recueil des publications a été réalisé chaque année entre 2011 et 2018 : un autoquestionnaire a été adressé à chaque département de médecine générale qui devait déclarer ses publications ; une requête PubMed® a été réalisée pour trouver les publications dont un auteur était affilié au secteur académique de médecine générale. Les caractéristiques de chaque publication ont été recherchées. Résultats. Parmi les 1 645 publications recensées, 911 provenaient de revues indexées dans PubMed®. D’après la CISP-2, les publications indexées concernaient principalement la thématique « générale et non spécifiée » (26,9 %) suivie par les thématiques « psychologique » (13 %) et « circulatoire » (9,1 %). Entre 2011 et 2018, la médiane des facteurs d’impact variait entre 0,899 et 2,302. La part des publications avec un premier auteur variait entre 55,9 et 73,9 %, celle avec un dernier auteur affilié au secteur académique variait entre 23,5 et 39,2 %. Conclusion. Les publications ont progressé entre 2011 et 2018, suivant ainsi la tendance internationale. Le secteur académique de médecine générale français témoigne ainsi de sa structuration.","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2023-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44718032","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2023-04-01DOI: 10.56746/exercer.2023.192.148
M. Thomazo, B. Soulié
Introduction. Des décisions thérapeutiques sont prises lors de chaque consultation, et ce processus décisionnel est aujourd’hui bien étudié dans la littérature psychologique. Ces décisions sont censées se fonder sur le concept d’evidence-based medicine associant à la fois les données actualisées de la science, l’expertise empirique du praticien et les préférences du patient. Lorsqu’un choix doit être fait dans la prise en compte d’une source d’information, plusieurs profils décisionnaires existent. Objectif. Proposer un modèle théorique expliquant le cheminement d’une source d’information dans une prise de décision. Méthode. Étude qualitative inspirée de la théorisation ancrée avec échantillonnage théorique et processus d’itération en comparaison constante. Résultats. Les médecins généralistes déléguaient une partie de la critique des sources d’information à différents intermédiaires. L’accessibilité de ces informations formait un premier filtre : langue native, technologie, fatigue, investissement nécessaire et éloignement géographique des interlocuteurs. Les préférences comme l’indépendance, l’empirisme ou la formation universitaire étaient un second filtre. La confirmation par les pairs venait potentialiser certaines informations via la convivialité, les liens affectifs et la réputation. Une vigilance et une adaptation au contexte étaient les derniers filtres. Conclusion. L’origine des décisions est multifactorielle, et l’enseignement de ces facteurs pourrait permettre aux futurs médecins généralistes de mieux reconnaître certains biais cognitifs.
{"title":"CHEMINEMENT ET SELECTION D'UNE SOURCE D'INFORMATION EN MEDECINE DE PREMIER RECOURS : PROPOSITION D'UN MODELE EXPLICATIF PAR THEORISATION ANCREE","authors":"M. Thomazo, B. Soulié","doi":"10.56746/exercer.2023.192.148","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2023.192.148","url":null,"abstract":"Introduction. Des décisions thérapeutiques sont prises lors de chaque consultation, et ce processus décisionnel est aujourd’hui bien étudié dans la littérature psychologique. Ces décisions sont censées se fonder sur le concept d’evidence-based medicine associant à la fois les données actualisées de la science, l’expertise empirique du praticien et les préférences du patient. Lorsqu’un choix doit être fait dans la prise en compte d’une source d’information, plusieurs profils décisionnaires existent. Objectif. Proposer un modèle théorique expliquant le cheminement d’une source d’information dans une prise de décision. Méthode. Étude qualitative inspirée de la théorisation ancrée avec échantillonnage théorique et processus d’itération en comparaison constante. Résultats. Les médecins généralistes déléguaient une partie de la critique des sources d’information à différents intermédiaires. L’accessibilité de ces informations formait un premier filtre : langue native, technologie, fatigue, investissement nécessaire et éloignement géographique des interlocuteurs. Les préférences comme l’indépendance, l’empirisme ou la formation universitaire étaient un second filtre. La confirmation par les pairs venait potentialiser certaines informations via la convivialité, les liens affectifs et la réputation. Une vigilance et une adaptation au contexte étaient les derniers filtres. Conclusion. L’origine des décisions est multifactorielle, et l’enseignement de ces facteurs pourrait permettre aux futurs médecins généralistes de mieux reconnaître certains biais cognitifs.","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2023-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48736524","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2023-02-01DOI: 10.56746/exercer.2023.190.51
X. Gocko
« La répétition est la plus forte des figures de rhétorique. » Napoléon Bonaparte « Il faut la faire la 4e/5e dose ? ». Cette question, presque rhétorique pour certains patients, chatouille les oreilles des médecins généralistes qui, comme leurs patients, éprouvent souvent un sentiment d’épuisement face à ces presque trois années de pandémie. Cet épuisement, amplifié par les épidémies de grippe et de bronchiolite, peut même conduire à un désintéressement du sujet Covid-19. Et pourtant, de janvier 2020 à décembre 2021, l’excès de mortalité dû au Covid-19 a été estimé à 14,83 millions dans le monde1. L’espérance de vie a baissé en Europe de plus d’un an, comparée à l’avant-pandémie. Cette baisse est la plus forte observée depuis la Seconde Guerre mondiale. L’organisation des soins est perturbée en Europe2 et l’a aussi été au Québec et au Canada, comme en attestent les témoignages de Légaré et al. dans ce numéro3. Alors « il faut la faire la 4e/5e dose ? ». La question n’est pas rhétorique pour les généralistes, elle mérite une réponse qui relève de l’EBM. Même si la qualité des études varie, les vaccins semblent être sûrs et efficaces pour prévenir les formes graves, les hospitalisations et les décès contre tous les variants. Les réponses aux questions de la dose de rappel, de la baisse de l’immunité, de la durée de l’immunité persistent4. Certaines études ont même montré que l’immunité hybride avait de meilleurs résultats sur les formes graves que l’immunité avec deux doses de vaccins5. D’autres questions émergent, comme celle de l’impact de la vaccination sur le Covid long et les malaises post-effort qui sont décrits dans le recommandé pour exercer de ce numéro 1906. Alors « il faut la faire la 4e/5e dose ? ». La question pour les patients est-elle purement rhétorique ? Certains attendent une réponse, car leur décision ne repose pas uniquement sur des données statistiques. Leur raisonnement (comme le nôtre) est aussi émotionnel et peut reposer sur des erreurs issues de procédures mentales subconscientes de traitement de l’information, alias les biais cognitifs. Dans ce numéro, vous allez découvrir de nombreux biais et pouvoir répondre aux questions des patients. Par exemple, le biais de naturalité fait que le patient pense le virus peu dangereux et qu’il préfère contracter la maladie plutôt que de se faire vacciner7. Imaginons maintenant un patient qui voudrait privilégier « l’immunité naturelle » ; qui aurait lu qu’elle fait mieux que la vaccination et un médecin qui aurait lu la brève d’exercer 189 écrite à partir de l’article du New England Journal of Medicine et l’article sur les biais cognitifs. Le médecin pourrait en douceur faire vaciller la certitude du patient et comparer un pari audacieux de contracter une Covid-19 et celui de se faire vacciner qui semble plus raisonnable. Comment va-t-il lui expliquer tout cela ? Il peut employer les trois dimensions de l’art de convaincre. La première est le logos : la logique du discours, les argumen
{"title":"QUESTION RHETORIQUE ?","authors":"X. Gocko","doi":"10.56746/exercer.2023.190.51","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2023.190.51","url":null,"abstract":"« La répétition est la plus forte des figures de rhétorique. » Napoléon Bonaparte « Il faut la faire la 4e/5e dose ? ». Cette question, presque rhétorique pour certains patients, chatouille les oreilles des médecins généralistes qui, comme leurs patients, éprouvent souvent un sentiment d’épuisement face à ces presque trois années de pandémie. Cet épuisement, amplifié par les épidémies de grippe et de bronchiolite, peut même conduire à un désintéressement du sujet Covid-19. Et pourtant, de janvier 2020 à décembre 2021, l’excès de mortalité dû au Covid-19 a été estimé à 14,83 millions dans le monde1. L’espérance de vie a baissé en Europe de plus d’un an, comparée à l’avant-pandémie. Cette baisse est la plus forte observée depuis la Seconde Guerre mondiale. L’organisation des soins est perturbée en Europe2 et l’a aussi été au Québec et au Canada, comme en attestent les témoignages de Légaré et al. dans ce numéro3. Alors « il faut la faire la 4e/5e dose ? ». La question n’est pas rhétorique pour les généralistes, elle mérite une réponse qui relève de l’EBM. Même si la qualité des études varie, les vaccins semblent être sûrs et efficaces pour prévenir les formes graves, les hospitalisations et les décès contre tous les variants. Les réponses aux questions de la dose de rappel, de la baisse de l’immunité, de la durée de l’immunité persistent4. Certaines études ont même montré que l’immunité hybride avait de meilleurs résultats sur les formes graves que l’immunité avec deux doses de vaccins5. D’autres questions émergent, comme celle de l’impact de la vaccination sur le Covid long et les malaises post-effort qui sont décrits dans le recommandé pour exercer de ce numéro 1906. Alors « il faut la faire la 4e/5e dose ? ». La question pour les patients est-elle purement rhétorique ? Certains attendent une réponse, car leur décision ne repose pas uniquement sur des données statistiques. Leur raisonnement (comme le nôtre) est aussi émotionnel et peut reposer sur des erreurs issues de procédures mentales subconscientes de traitement de l’information, alias les biais cognitifs. Dans ce numéro, vous allez découvrir de nombreux biais et pouvoir répondre aux questions des patients. Par exemple, le biais de naturalité fait que le patient pense le virus peu dangereux et qu’il préfère contracter la maladie plutôt que de se faire vacciner7. Imaginons maintenant un patient qui voudrait privilégier « l’immunité naturelle » ; qui aurait lu qu’elle fait mieux que la vaccination et un médecin qui aurait lu la brève d’exercer 189 écrite à partir de l’article du New England Journal of Medicine et l’article sur les biais cognitifs. Le médecin pourrait en douceur faire vaciller la certitude du patient et comparer un pari audacieux de contracter une Covid-19 et celui de se faire vacciner qui semble plus raisonnable. Comment va-t-il lui expliquer tout cela ? Il peut employer les trois dimensions de l’art de convaincre. La première est le logos : la logique du discours, les argumen","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2023-02-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"42524789","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}