Au mois de mars 2020, l’administration suisse a conçu et mis en place en seulement dix jours un programme de crédits cautionnés destiné aux entreprises. La phase de mise en œuvre a également été de courte durée : moins de cinq mois. Cet article étudie comment cela a été possible compte tenu de la complexité du cadre institutionnel et de la nature novatrice du dispositif, notamment en matière de technologies de l’information, avec, en particulier, des avancées majeures dans la pratique suisse de l’administration électronique : le dispositif a utilisé des algorithmes pour vérifier les demandes des entreprises, un numéro d’identification unique des entreprises (IDE) a été créé à grande échelle, les banques suisses ont été associées à l’élaboration du projet et à sa mise en œuvre, et certaines opérations de leurs clients ont été centralisées sur une plateforme gouvernementale en ligne. Nous présentons les caractéristiques essentielles du processus au moyen d’une analyse du déroulement des opérations sur cette période de dix jours. Nous décrivons également les circonstances et le contexte qui ont conduit à des formes radicalement nouvelles de gouvernance publique. Enfin, nous analysons le résultat pour mettre en évidence les caractéristiques novatrices du livrable. L’exemple étudié a été de courte durée et était imprévu, de sorte qu’aucune donnée ni observation n’a pu être recueillie avant ou pendant son déroulement. Cette étude se fonde donc principalement sur des investigations a posteriori . Les participants au projet ont élaboré un système organisationnel informel sans disposer de mandats, de structures ou de rôles clairement définis. Le fait que le livrable était bien défini a joué un rôle moteur dans le processus. Plusieurs caractéristiques du projet, telles que l’efficacité des réseaux, un flux d’informations en temps réel, la flexibilité des fonctions, un management horizontal, et des sous-processus itératifs rapides, se rapprochent de celles des « organisations agiles ». Les tâches ont été exécutées parallèlement et non séquentiellement. Remarques à l’intention des praticiens Il est frappant que peu d’études académiques aient été publiées jusqu’ici sur les leçons tirées de l’expérience unique des paquets de mesures de soutien d’urgence mis en place pendant la pandémie, y compris au niveau intra-organisationnel. Des recherches pourraient être menées sur la reproductibilité de ces mesures, aussi bien dans la perspective de crises futures que d’un ajustement des pratiques usuelles de gestion publique. Notre proposition vise à contribuer à cette discussion et à inspirer les praticiens des administrations publiques et des entités gouvernementales. Elle met l’accent sur les relations entre la gestion gouvernementale des crises et la transformation numérique des procédures administratives à l’aide d’outils informatiques.
{"title":"Gestion publique, agilité et innovation : l’expérience suisse du dispositif de crédits COVID-19","authors":"Christian Pauletto","doi":"10.3917/risa.901.0109","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/risa.901.0109","url":null,"abstract":"Au mois de mars 2020, l’administration suisse a conçu et mis en place en seulement dix jours un programme de crédits cautionnés destiné aux entreprises. La phase de mise en œuvre a également été de courte durée : moins de cinq mois. Cet article étudie comment cela a été possible compte tenu de la complexité du cadre institutionnel et de la nature novatrice du dispositif, notamment en matière de technologies de l’information, avec, en particulier, des avancées majeures dans la pratique suisse de l’administration électronique : le dispositif a utilisé des algorithmes pour vérifier les demandes des entreprises, un numéro d’identification unique des entreprises (IDE) a été créé à grande échelle, les banques suisses ont été associées à l’élaboration du projet et à sa mise en œuvre, et certaines opérations de leurs clients ont été centralisées sur une plateforme gouvernementale en ligne. Nous présentons les caractéristiques essentielles du processus au moyen d’une analyse du déroulement des opérations sur cette période de dix jours. Nous décrivons également les circonstances et le contexte qui ont conduit à des formes radicalement nouvelles de gouvernance publique. Enfin, nous analysons le résultat pour mettre en évidence les caractéristiques novatrices du livrable. L’exemple étudié a été de courte durée et était imprévu, de sorte qu’aucune donnée ni observation n’a pu être recueillie avant ou pendant son déroulement. Cette étude se fonde donc principalement sur des investigations a posteriori . Les participants au projet ont élaboré un système organisationnel informel sans disposer de mandats, de structures ou de rôles clairement définis. Le fait que le livrable était bien défini a joué un rôle moteur dans le processus. Plusieurs caractéristiques du projet, telles que l’efficacité des réseaux, un flux d’informations en temps réel, la flexibilité des fonctions, un management horizontal, et des sous-processus itératifs rapides, se rapprochent de celles des « organisations agiles ». Les tâches ont été exécutées parallèlement et non séquentiellement. Remarques à l’intention des praticiens Il est frappant que peu d’études académiques aient été publiées jusqu’ici sur les leçons tirées de l’expérience unique des paquets de mesures de soutien d’urgence mis en place pendant la pandémie, y compris au niveau intra-organisationnel. Des recherches pourraient être menées sur la reproductibilité de ces mesures, aussi bien dans la perspective de crises futures que d’un ajustement des pratiques usuelles de gestion publique. Notre proposition vise à contribuer à cette discussion et à inspirer les praticiens des administrations publiques et des entités gouvernementales. Elle met l’accent sur les relations entre la gestion gouvernementale des crises et la transformation numérique des procédures administratives à l’aide d’outils informatiques.","PeriodicalId":500123,"journal":{"name":"Revue internationale des sciences administratives","volume":"94 5","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-04-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140752083","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
De nombreux pays ont adopté diverses mesures pour freiner la propagation de la pandémie de COVID-19. Les mesures réglementaires de confinement ont entraîné des changements dans la confiance politique du public envers le gouvernement (y compris dans sa compétence, sa bienveillance et son intégrité). L’information influence les opinions et les valeurs des résidents ; ce document vise à étudier l’effet d’un confinement sur la confiance politique et l’effet modérateur de la qualité de l’information partagée par le gouvernement. Du 12 mars au 31 mai 2022, Shanghai a mis en place des mesures strictes de confinement. Dans cette étude, nous avons échantillonné au hasard les informations de participation de 1063 participants. L’analyse de régression basée sur les données montre que le confinement a eu un impact négatif sur toutes les sous-catégories de confiance politique. Cependant, les informations opportunes et précises affaiblissent cet effet négatif. L’exactitude de l’information modère la relation entre le confinement et la confiance politique dans la compétence et l’intégrité, tandis qu’une quantité suffisante d’informations modère la relation entre le confinement et la confiance politique dans la bienveillance. Remarques à l’intention des praticiens Cette étude explore comment les différentes dimensions de la qualité de l’information affectent la confiance politique de chaque composante publique, et incite ainsi les praticiens à améliorer stratégiquement la communication de l’information en cas de crise.
{"title":"Confinement, qualité de l’information et confiance politique : une étude empirique du confinement à Shanghai sous le COVID-19","authors":"Yida Zhai, Guanghua Han","doi":"10.3917/risa.901.0127","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/risa.901.0127","url":null,"abstract":"De nombreux pays ont adopté diverses mesures pour freiner la propagation de la pandémie de COVID-19. Les mesures réglementaires de confinement ont entraîné des changements dans la confiance politique du public envers le gouvernement (y compris dans sa compétence, sa bienveillance et son intégrité). L’information influence les opinions et les valeurs des résidents ; ce document vise à étudier l’effet d’un confinement sur la confiance politique et l’effet modérateur de la qualité de l’information partagée par le gouvernement. Du 12 mars au 31 mai 2022, Shanghai a mis en place des mesures strictes de confinement. Dans cette étude, nous avons échantillonné au hasard les informations de participation de 1063 participants. L’analyse de régression basée sur les données montre que le confinement a eu un impact négatif sur toutes les sous-catégories de confiance politique. Cependant, les informations opportunes et précises affaiblissent cet effet négatif. L’exactitude de l’information modère la relation entre le confinement et la confiance politique dans la compétence et l’intégrité, tandis qu’une quantité suffisante d’informations modère la relation entre le confinement et la confiance politique dans la bienveillance. Remarques à l’intention des praticiens Cette étude explore comment les différentes dimensions de la qualité de l’information affectent la confiance politique de chaque composante publique, et incite ainsi les praticiens à améliorer stratégiquement la communication de l’information en cas de crise.","PeriodicalId":500123,"journal":{"name":"Revue internationale des sciences administratives","volume":"101 ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-04-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140752721","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article s’appuie sur la littérature relative à l’adoption des nouvelles technologies et sur des études empiriques portant sur l’adoption des médias sociaux dans le secteur public pour analyser le cas des municipalités belges. Notre objectif est triple : (a) proposer une nouvelle approche pour évaluer l’adoption des plateformes de médias sociaux par les gouvernements, (b) décrire la situation en Belgique à travers le concept d’« adoption active » et (c) déterminer les principaux facteurs liés à l’adoption de Facebook dans les communes belges de plus de 10 000 habitants. Pour atteindre ces objectifs, nous avons utilisé un logiciel pour récupérer des données quantitatives concernant l’adoption et l’institutionnalisation de Facebook. Nos résultats révèlent que la taille de la commune, l’âge médian et la longévité sur la plateforme sont positivement associés à l’adoption de Facebook. En revanche, le revenu médian est, étonnamment, associé négativement à plusieurs dimensions de l’adoption active. Ces résultats contribuent à la littérature sur les facteurs liés à l’utilisation des médias sociaux. En outre, les nouvelles façons de comprendre les modèles d’adoption et d’institutionnalisation offrent une approche conceptuelle solide et des pistes intéressantes de recherche. Pour les praticiens, notre étude offre aux municipalités un nouveau modèle d’évaluation de l’adoption des réseaux sociaux, soulignant la différence fondamentale entre l’inscription et « l’adoption active ». Remarques à l’intention des praticiens Cet article propose une nouvelle approche pour évaluer l’adoption des médias sociaux et les modèles d’institutionnalisation dans les organisations publiques. Il offre un cadre d’évaluation de l’adoption des réseaux sociaux, soulignant la différence fondamentale entre l’inscription et « l’adoption active ». Il identifie également les principaux facteurs liés à l’adoption de Facebook dans les communes belges de plus de 10 000 habitants : la taille de la population, l’âge médian, le revenu médian et les variables liées aux réseaux sociaux – c’est-à-dire l’activité sur Twitter et Instagram – ainsi que la longévité sur la plateforme.
{"title":"La communication des gouvernements locaux sur les plateformes de médias sociaux : affinage et évaluation des schémas d’adoption en Belgique","authors":"Vincent Mabillard, Raphael Zumofen, M. Pasquier","doi":"10.3917/risa.901.0073","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/risa.901.0073","url":null,"abstract":"Cet article s’appuie sur la littérature relative à l’adoption des nouvelles technologies et sur des études empiriques portant sur l’adoption des médias sociaux dans le secteur public pour analyser le cas des municipalités belges. Notre objectif est triple : (a) proposer une nouvelle approche pour évaluer l’adoption des plateformes de médias sociaux par les gouvernements, (b) décrire la situation en Belgique à travers le concept d’« adoption active » et (c) déterminer les principaux facteurs liés à l’adoption de Facebook dans les communes belges de plus de 10 000 habitants. Pour atteindre ces objectifs, nous avons utilisé un logiciel pour récupérer des données quantitatives concernant l’adoption et l’institutionnalisation de Facebook. Nos résultats révèlent que la taille de la commune, l’âge médian et la longévité sur la plateforme sont positivement associés à l’adoption de Facebook. En revanche, le revenu médian est, étonnamment, associé négativement à plusieurs dimensions de l’adoption active. Ces résultats contribuent à la littérature sur les facteurs liés à l’utilisation des médias sociaux. En outre, les nouvelles façons de comprendre les modèles d’adoption et d’institutionnalisation offrent une approche conceptuelle solide et des pistes intéressantes de recherche. Pour les praticiens, notre étude offre aux municipalités un nouveau modèle d’évaluation de l’adoption des réseaux sociaux, soulignant la différence fondamentale entre l’inscription et « l’adoption active ». Remarques à l’intention des praticiens Cet article propose une nouvelle approche pour évaluer l’adoption des médias sociaux et les modèles d’institutionnalisation dans les organisations publiques. Il offre un cadre d’évaluation de l’adoption des réseaux sociaux, soulignant la différence fondamentale entre l’inscription et « l’adoption active ». Il identifie également les principaux facteurs liés à l’adoption de Facebook dans les communes belges de plus de 10 000 habitants : la taille de la population, l’âge médian, le revenu médian et les variables liées aux réseaux sociaux – c’est-à-dire l’activité sur Twitter et Instagram – ainsi que la longévité sur la plateforme.","PeriodicalId":500123,"journal":{"name":"Revue internationale des sciences administratives","volume":"191 ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-04-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140754475","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les études existantes ont négligé la manière dont les partenariats entre les acteurs publics et privés (PPP) sont influencés par les conditions culturelles et historiques dans le contexte des villes intelligentes. Notre analyse porte sur le contexte particulier du Japon, où les initiatives en matière de villes intelligentes découlent d’un « partenariat » historiquement et culturellement ancré entre l’État et les entreprises. Contrairement à d’autres contextes de villes intelligentes, l’adoption d’une logique néolibérale consistant à voir le monde comme un marché omniprésent en donnant la priorité aux intérêts commerciaux sur d’autres questions civiques n’est pas inévitable. Le présent article contribue à la littérature sur les PPP et les villes intelligentes en présentant le cas d’un partenariat entre acteurs publics et privés qui vient à bout de la relation antagoniste et transactionnelle problématisée dans les études antérieures. Nous démontrons que le fonctionnement des PPP est ancré dans l’histoire et la culture. Nous mettons donc en garde les décideurs politiques contre l’adoption d’un cadre universel pour les partenariats dans les initiatives de villes intelligentes. Dans le cas du Japon, nous préconisons des orientations à long terme pour les projets plutôt que des objectifs à court terme comme ceux qui sont adoptés pour les initiatives de villes intelligentes.
{"title":"Les partenariats public-privé dans les villes intelligentes : un cas particulier au Japon","authors":"Daniela Pianezzi, Yuji Mori, Shahzad Uddin","doi":"10.3917/risa.893.0225","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/risa.893.0225","url":null,"abstract":"Les études existantes ont négligé la manière dont les partenariats entre les acteurs publics et privés (PPP) sont influencés par les conditions culturelles et historiques dans le contexte des villes intelligentes. Notre analyse porte sur le contexte particulier du Japon, où les initiatives en matière de villes intelligentes découlent d’un « partenariat » historiquement et culturellement ancré entre l’État et les entreprises. Contrairement à d’autres contextes de villes intelligentes, l’adoption d’une logique néolibérale consistant à voir le monde comme un marché omniprésent en donnant la priorité aux intérêts commerciaux sur d’autres questions civiques n’est pas inévitable. Le présent article contribue à la littérature sur les PPP et les villes intelligentes en présentant le cas d’un partenariat entre acteurs publics et privés qui vient à bout de la relation antagoniste et transactionnelle problématisée dans les études antérieures. Nous démontrons que le fonctionnement des PPP est ancré dans l’histoire et la culture. Nous mettons donc en garde les décideurs politiques contre l’adoption d’un cadre universel pour les partenariats dans les initiatives de villes intelligentes. Dans le cas du Japon, nous préconisons des orientations à long terme pour les projets plutôt que des objectifs à court terme comme ceux qui sont adoptés pour les initiatives de villes intelligentes.","PeriodicalId":500123,"journal":{"name":"Revue internationale des sciences administratives","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-09-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135485855","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Markus Tepe, Susumu Shikano, Michael Jankowski, Maximilian Lutz
Il est essentiel de bien comprendre les questions de délégation administrative pour assurer la performance des organisations publiques. Le jeu du contrôle modélise la délégation comme un conflit d’intérêts entre un inspecteur et une personne contrôlée pour agir dans l’intérêt du premier. La présente étude teste des solutions alternatives pour surmonter le fait d’être « tire-au-flanc » présente dans le jeu du contrôle. Plus précisément, nous testons l’effet des incitants externes, tel qu’il apparaît sous l’effet de la solution de la théorie des jeux, par rapport au rôle des facteurs intrinsèques, à savoir la motivation de service public et l’aversion au risque lié à l’emploi. Les résultats d’une expérience en laboratoire ( N = 208) et d’une enquête ( N = 794) montrent que ni l’approche théorique des jeux, qui a inspiré le nouveau management public, ni la motivation de service public, qui en est l’antithèse, ne parviennent à expliquer le comportement des sujets. Au contraire, l’aversion au risque lié à l’emploi renforce le potentiel de contrôle et rend moins probable la possibilité d’être « tire-au-flanc ». Cette constatation laisse entrevoir une vision plus différenciée des attitudes des fonctionnaires en matière de risques en vue d’améliorer la délégation administrative. Remarques à l’intention des praticiens La promesse du nouveau management public selon laquelle les problèmes de contrôle de la délégation administrative disparaissent avec la mise en place d’incitants extrinsèques appropriés est trop simpliste. D’autre part, la motivation de service public, qui a commencé comme une antithèse du bureaucrate intéressé, ne résout pas non plus le problème de « tire-au-flanc » dans la délégation administrative. Au contraire, l’aversion au risque lié à l’emploi semble améliorer la délégation administrative, ce qui constitue un contrepoint remarquable à l’opinion populaire en matière de gestion publique selon laquelle l’aversion au risque est problématique pour les performances des organisations publiques. Plutôt que d’éviter de sélectionner des fonctionnaires averses au risque de manière générale, il conviendrait d’accorder plus d’attention aux domaines de la prise de décision administrative dans lesquels ces traits de caractère peuvent être bénéfiques.
{"title":"La délégation administrative revisitée : données expérimentales sur les conséquences comportementales de la motivation de service public et de l’aversion au risque","authors":"Markus Tepe, Susumu Shikano, Michael Jankowski, Maximilian Lutz","doi":"10.3917/risa.893.0203","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/risa.893.0203","url":null,"abstract":"Il est essentiel de bien comprendre les questions de délégation administrative pour assurer la performance des organisations publiques. Le jeu du contrôle modélise la délégation comme un conflit d’intérêts entre un inspecteur et une personne contrôlée pour agir dans l’intérêt du premier. La présente étude teste des solutions alternatives pour surmonter le fait d’être « tire-au-flanc » présente dans le jeu du contrôle. Plus précisément, nous testons l’effet des incitants externes, tel qu’il apparaît sous l’effet de la solution de la théorie des jeux, par rapport au rôle des facteurs intrinsèques, à savoir la motivation de service public et l’aversion au risque lié à l’emploi. Les résultats d’une expérience en laboratoire ( N = 208) et d’une enquête ( N = 794) montrent que ni l’approche théorique des jeux, qui a inspiré le nouveau management public, ni la motivation de service public, qui en est l’antithèse, ne parviennent à expliquer le comportement des sujets. Au contraire, l’aversion au risque lié à l’emploi renforce le potentiel de contrôle et rend moins probable la possibilité d’être « tire-au-flanc ». Cette constatation laisse entrevoir une vision plus différenciée des attitudes des fonctionnaires en matière de risques en vue d’améliorer la délégation administrative. Remarques à l’intention des praticiens La promesse du nouveau management public selon laquelle les problèmes de contrôle de la délégation administrative disparaissent avec la mise en place d’incitants extrinsèques appropriés est trop simpliste. D’autre part, la motivation de service public, qui a commencé comme une antithèse du bureaucrate intéressé, ne résout pas non plus le problème de « tire-au-flanc » dans la délégation administrative. Au contraire, l’aversion au risque lié à l’emploi semble améliorer la délégation administrative, ce qui constitue un contrepoint remarquable à l’opinion populaire en matière de gestion publique selon laquelle l’aversion au risque est problématique pour les performances des organisations publiques. Plutôt que d’éviter de sélectionner des fonctionnaires averses au risque de manière générale, il conviendrait d’accorder plus d’attention aux domaines de la prise de décision administrative dans lesquels ces traits de caractère peuvent être bénéfiques.","PeriodicalId":500123,"journal":{"name":"Revue internationale des sciences administratives","volume":"356 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-09-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135485856","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le lien entre les performances réelles des pouvoirs publics et les perceptions des citoyens concernant ces performances est controversé. Toutefois, compte tenu de la prévalence du biais de négativité, le lien entre les mauvaises performances et les perceptions des citoyens pourrait sembler solide. Pour explorer ce lien théoriquement non confirmé, cette étude utilise une quasi-expérience qui compare une ville japonaise en crise budgétaire, impliquant des augmentations d’impôts et des réductions de services, à un village de contrôle qui ne connaît pas de crise budgétaire. En utilisant une analyse des doubles différences avec un pré-test rétrospectif minutieux, on observe des effets négatifs de la crise budgétaire sur la perception du processus par les citoyens, alors que l’on n’observe aucun effet sur la satisfaction du service par les citoyens et la confiance dans le maire, le conseil et les administrateurs. L’étude révèle en outre des associations positives entre les perceptions des performances chez les citoyens et l’engagement civique. Nous analysons ces résultats afin d’identifier les conditions limites dans lesquelles un lien entre mauvaises performances et perception négative est susceptible d’apparaître. Remarques à l’intention des praticiens La littérature psychologique sur le biais de négativité suggère que les liens et mécanismes de causalité entre les mauvaises performances et les perceptions négatives sont plus forts que ceux entre les bonnes performances et les perceptions positives. Les citoyens, mais aussi les politiques et les administrateurs, ont des préjugés négatifs. Leurs stratégies d’évitement du blâme pourraient atténuer l’augmentation des perceptions négatives des citoyens à l’égard des mauvaises performances. La gouvernance participative pourrait modérer le lien entre mauvaise performance et perception négative en plaçant les citoyens dans un processus d’amélioration de la performance et en favorisant leur interaction avec les représentants du gouvernement.
{"title":"La mauvaise performance des pouvoirs publics et les perceptions des citoyens : une étude quasi-expérimentale d’une crise budgétaire locale","authors":"Shugo Shinohara","doi":"10.3917/risa.893.0329","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/risa.893.0329","url":null,"abstract":"Le lien entre les performances réelles des pouvoirs publics et les perceptions des citoyens concernant ces performances est controversé. Toutefois, compte tenu de la prévalence du biais de négativité, le lien entre les mauvaises performances et les perceptions des citoyens pourrait sembler solide. Pour explorer ce lien théoriquement non confirmé, cette étude utilise une quasi-expérience qui compare une ville japonaise en crise budgétaire, impliquant des augmentations d’impôts et des réductions de services, à un village de contrôle qui ne connaît pas de crise budgétaire. En utilisant une analyse des doubles différences avec un pré-test rétrospectif minutieux, on observe des effets négatifs de la crise budgétaire sur la perception du processus par les citoyens, alors que l’on n’observe aucun effet sur la satisfaction du service par les citoyens et la confiance dans le maire, le conseil et les administrateurs. L’étude révèle en outre des associations positives entre les perceptions des performances chez les citoyens et l’engagement civique. Nous analysons ces résultats afin d’identifier les conditions limites dans lesquelles un lien entre mauvaises performances et perception négative est susceptible d’apparaître. Remarques à l’intention des praticiens La littérature psychologique sur le biais de négativité suggère que les liens et mécanismes de causalité entre les mauvaises performances et les perceptions négatives sont plus forts que ceux entre les bonnes performances et les perceptions positives. Les citoyens, mais aussi les politiques et les administrateurs, ont des préjugés négatifs. Leurs stratégies d’évitement du blâme pourraient atténuer l’augmentation des perceptions négatives des citoyens à l’égard des mauvaises performances. La gouvernance participative pourrait modérer le lien entre mauvaise performance et perception négative en plaçant les citoyens dans un processus d’amélioration de la performance et en favorisant leur interaction avec les représentants du gouvernement.","PeriodicalId":500123,"journal":{"name":"Revue internationale des sciences administratives","volume":"9 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-09-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135486781","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Ces dernières années, de nombreux pays ont fait l’expérience de la remunicipalisation dans le secteur des services publics, en particulier dans les domaines de la gestion de l’eau et des déchets urbains. En utilisant un modèle à cas multiples, examinant cinq cas de remunicipalisation réussie de la gestion des déchets urbains en Italie, cette étude examine les déclencheurs, les facteurs clés de succès et les résultats de ce processus. Nous constatons que la remunicipalisation est déclenchée par la présence simultanée de motivations et d’opportunités, et par la présence d’un ou de quelques acteurs pleinement engagés. Ce processus entraîne quant à lui des améliorations significatives des performances des entreprises du point de vue du triple résultat, à condition que certains facteurs clés de succès – concernant la municipalité, le service public et sa gestion, et les relations avec les parties prenantes – soient respectés. Le contexte externe fournit les conditions juridiques et institutionnelles qui affectent le processus global, les déclencheurs et les résultats. Remarques à l’intention des praticiens Le débat sur la remunicipalisation nécessite une analyse approfondie des municipalités qui ont connu ce processus, ainsi qu’un aperçu des éléments déclencheurs, des processus et de l’impact de la remunicipalisation. Les expériences se déroulent en trois grandes phases. L’efficacité et la réalisation des objectifs de performance sont importantes, mais elles doivent être mises en balance avec d’autres valeurs liées au bien-être des communautés. Le processus est déclenché par la présence simultanée de motivations et d’opportunités et par un ou quelques acteurs clés pleinement engagés. La remunicipalisation induit des améliorations significatives de la performance des entreprises du point de vue du triple résultat.
{"title":"Les processus de remunicipalisation réussis dans la gestion des déchets en Italie : déclencheurs, facteurs clés de succès et résultats","authors":"Giulia Romano, Claudio Marciano, Mario Minoja","doi":"10.3917/risa.893.0243","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/risa.893.0243","url":null,"abstract":"Ces dernières années, de nombreux pays ont fait l’expérience de la remunicipalisation dans le secteur des services publics, en particulier dans les domaines de la gestion de l’eau et des déchets urbains. En utilisant un modèle à cas multiples, examinant cinq cas de remunicipalisation réussie de la gestion des déchets urbains en Italie, cette étude examine les déclencheurs, les facteurs clés de succès et les résultats de ce processus. Nous constatons que la remunicipalisation est déclenchée par la présence simultanée de motivations et d’opportunités, et par la présence d’un ou de quelques acteurs pleinement engagés. Ce processus entraîne quant à lui des améliorations significatives des performances des entreprises du point de vue du triple résultat, à condition que certains facteurs clés de succès – concernant la municipalité, le service public et sa gestion, et les relations avec les parties prenantes – soient respectés. Le contexte externe fournit les conditions juridiques et institutionnelles qui affectent le processus global, les déclencheurs et les résultats. Remarques à l’intention des praticiens Le débat sur la remunicipalisation nécessite une analyse approfondie des municipalités qui ont connu ce processus, ainsi qu’un aperçu des éléments déclencheurs, des processus et de l’impact de la remunicipalisation. Les expériences se déroulent en trois grandes phases. L’efficacité et la réalisation des objectifs de performance sont importantes, mais elles doivent être mises en balance avec d’autres valeurs liées au bien-être des communautés. Le processus est déclenché par la présence simultanée de motivations et d’opportunités et par un ou quelques acteurs clés pleinement engagés. La remunicipalisation induit des améliorations significatives de la performance des entreprises du point de vue du triple résultat.","PeriodicalId":500123,"journal":{"name":"Revue internationale des sciences administratives","volume":"33 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-09-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135486775","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La prédominance des bureaucraties pléthoriques au sommet dans les pays non démocratiques ne peut s’expliquer par les théories de Parkinson, Tullock, Niskanen ou Simon, ni par les théories managériales classiques. Lorsque les postes de la bureaucratie sont porteurs de rentes, la concurrence pour les promotions devient un processus de recherche de rentes. Empruntant le cadre de la théorie du tournoi aux études managériales, nous soutenons que la bureaucratie pléthorique au sommet ressemble à un tournoi avec trop de finalistes. Lorsque la rente est centralisée au sommet (centralisation du pouvoir), comme c’est le cas dans de nombreuses non-démocraties, la bureaucratie optimale doit être pléthorique au sommet, accommodant et encourageant relativement plus de finalistes au sommet à concourir pour le grand prix final. Nous apportons des preuves suggestives en analysant les organisations ministérielles en Chine (1993-2014) et en Russie (2002-2015). Après quelques fluctuations, la forme des ministères russes a fini par converger avec celle de la Chine. En état d’équilibre, les formes de leur ministère sont beaucoup plus pléthoriques au sommet que ce que prescrivent les théories managériales. Au niveau micro, la centralisation du pouvoir ministériel, mesurée par l’influence perçue des ministres, est en corrélation avec la pléthore au sommet des ministères en Russie. Remarques à l’intention des praticiens Notre théorie suggère que les structures bureaucratiques autoritaires pléthoriques au sommet découlent naturellement d’un tournoi de carrière séquentiel décalé et d’un dirigeant bureaucratique maximisant les efforts. Nos résultats suggèrent également que les ministères chinois et russes convergent tous deux vers une structure pléthorique au sommet à long terme. Nous démontrons que la structure pléthorique au sommet est apparue pour la première fois lors de l’expérience de l’économie planifiée en Union soviétique. Notre recherche apporte un éclairage nouveau sur les réformes du secteur public qui visent à réduire la pléthore au sommet de la bureaucratie dans les autocraties.
{"title":"La forme pléthorique au sommet de la bureaucratie autoritaire : l’exemple de la Russie et de la Chine","authors":"Tao Li, Zhenyu M. Wang","doi":"10.3917/risa.893.0309","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/risa.893.0309","url":null,"abstract":"La prédominance des bureaucraties pléthoriques au sommet dans les pays non démocratiques ne peut s’expliquer par les théories de Parkinson, Tullock, Niskanen ou Simon, ni par les théories managériales classiques. Lorsque les postes de la bureaucratie sont porteurs de rentes, la concurrence pour les promotions devient un processus de recherche de rentes. Empruntant le cadre de la théorie du tournoi aux études managériales, nous soutenons que la bureaucratie pléthorique au sommet ressemble à un tournoi avec trop de finalistes. Lorsque la rente est centralisée au sommet (centralisation du pouvoir), comme c’est le cas dans de nombreuses non-démocraties, la bureaucratie optimale doit être pléthorique au sommet, accommodant et encourageant relativement plus de finalistes au sommet à concourir pour le grand prix final. Nous apportons des preuves suggestives en analysant les organisations ministérielles en Chine (1993-2014) et en Russie (2002-2015). Après quelques fluctuations, la forme des ministères russes a fini par converger avec celle de la Chine. En état d’équilibre, les formes de leur ministère sont beaucoup plus pléthoriques au sommet que ce que prescrivent les théories managériales. Au niveau micro, la centralisation du pouvoir ministériel, mesurée par l’influence perçue des ministres, est en corrélation avec la pléthore au sommet des ministères en Russie. Remarques à l’intention des praticiens Notre théorie suggère que les structures bureaucratiques autoritaires pléthoriques au sommet découlent naturellement d’un tournoi de carrière séquentiel décalé et d’un dirigeant bureaucratique maximisant les efforts. Nos résultats suggèrent également que les ministères chinois et russes convergent tous deux vers une structure pléthorique au sommet à long terme. Nous démontrons que la structure pléthorique au sommet est apparue pour la première fois lors de l’expérience de l’économie planifiée en Union soviétique. Notre recherche apporte un éclairage nouveau sur les réformes du secteur public qui visent à réduire la pléthore au sommet de la bureaucratie dans les autocraties.","PeriodicalId":500123,"journal":{"name":"Revue internationale des sciences administratives","volume":"209 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-09-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135486785","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Luca Bartocci, Giuseppe Grossi, Sara Giovanna Mauro, Carol Ebdon
La présente analyse documentaire systématique examine l’ensemble des connaissances sur la pratique budgétaire connue sous le nom de budget participatif (BP). Cette étude identifie et analyse un ensemble de 139 articles en anglais concernant le BP dans le secteur public et publiés au cours de trois décennies (1989-2019) dans des revues universitaires de différentes disciplines. Les conclusions jettent un nouvel éclairage sur le BP, en systématisant cet ensemble de connaissances et en expliquant la trajectoire de l’idée de BP. Un programme de recherche a été également défini en clarifiant les domaines de recherche et les intérêts pratiques laissés de côté. Remarques à l’intention des praticiens L’étude propose un modèle conceptuel permettant de faire face à des problèmes spécifiques pour chaque phase de la trajectoire du BP. Elle met également en lumière le rôle des acteurs politiques et managériaux. Des thèmes traditionnels et nouveaux sont proposés pour concevoir un BP et mettre en œuvre des mécanismes participatifs. Les praticiens trouveront des indications sur l’utilisation des outils technologiques pour mobiliser la participation.
{"title":"La trajectoire de la budgétisation participative : analyse documentaire systématique et orientations futures de la recherche","authors":"Luca Bartocci, Giuseppe Grossi, Sara Giovanna Mauro, Carol Ebdon","doi":"10.3917/risa.893.0369","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/risa.893.0369","url":null,"abstract":"La présente analyse documentaire systématique examine l’ensemble des connaissances sur la pratique budgétaire connue sous le nom de budget participatif (BP). Cette étude identifie et analyse un ensemble de 139 articles en anglais concernant le BP dans le secteur public et publiés au cours de trois décennies (1989-2019) dans des revues universitaires de différentes disciplines. Les conclusions jettent un nouvel éclairage sur le BP, en systématisant cet ensemble de connaissances et en expliquant la trajectoire de l’idée de BP. Un programme de recherche a été également défini en clarifiant les domaines de recherche et les intérêts pratiques laissés de côté. Remarques à l’intention des praticiens L’étude propose un modèle conceptuel permettant de faire face à des problèmes spécifiques pour chaque phase de la trajectoire du BP. Elle met également en lumière le rôle des acteurs politiques et managériaux. Des thèmes traditionnels et nouveaux sont proposés pour concevoir un BP et mettre en œuvre des mécanismes participatifs. Les praticiens trouveront des indications sur l’utilisation des outils technologiques pour mobiliser la participation.","PeriodicalId":500123,"journal":{"name":"Revue internationale des sciences administratives","volume":"2013 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-09-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135485853","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le lien entre les performances réelles des pouvoirs publics et les perceptions des citoyens concernant ces performances est controversé. Toutefois, compte tenu de la prévalence du biais de négativité, le lien entre les mauvaises performances et les perceptions des citoyens pourrait sembler solide. Pour explorer ce lien théoriquement non confirmé, cette étude utilise une quasi-expérience qui compare une ville japonaise en crise budgétaire, impliquant des augmentations d’impôts et des réductions de services, à un village de contrôle qui ne connaît pas de crise budgétaire. En utilisant une analyse des doubles différences avec un pré-test rétrospectif minutieux, on observe des effets négatifs de la crise budgétaire sur la perception du processus par les citoyens, alors que l’on n’observe aucun effet sur la satisfaction du service par les citoyens et la confiance dans le maire, le conseil et les administrateurs. L’étude révèle en outre des associations positives entre les perceptions des performances chez les citoyens et l’engagement civique. Nous analysons ces résultats afin d’identifier les conditions limites dans lesquelles un lien entre mauvaises performances et perception négative est susceptible d’apparaître. Remarques à l’intention des praticiens Cet article illustre comment les processus de coordination au sein des organisations publiques dépendent du contexte et du comportement des « agents de changement » en charge de ces processus. Dans des contextes peu propices au changement (comme les structures en silo et caractérisé par la présence d’acteurs ayant un pouvoir de veto), la mise en place d’agents de changement agiles et autonomes est essentielle. Lorsque des acteurs ayant un pouvoir de veto peuvent s’opposer à des changements structurels, l’article suggère de mettre en place des processus de coordination basés sur une logique de réseau qui induisent des évolutions graduelles afin d’aboutir à des changements transformateurs.
{"title":"Coordination et changement transformateur dans l’administration publique.","authors":"Samuel Defacqz, Claire Dupuy","doi":"10.3917/risa.893.0387","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/risa.893.0387","url":null,"abstract":"Le lien entre les performances réelles des pouvoirs publics et les perceptions des citoyens concernant ces performances est controversé. Toutefois, compte tenu de la prévalence du biais de négativité, le lien entre les mauvaises performances et les perceptions des citoyens pourrait sembler solide. Pour explorer ce lien théoriquement non confirmé, cette étude utilise une quasi-expérience qui compare une ville japonaise en crise budgétaire, impliquant des augmentations d’impôts et des réductions de services, à un village de contrôle qui ne connaît pas de crise budgétaire. En utilisant une analyse des doubles différences avec un pré-test rétrospectif minutieux, on observe des effets négatifs de la crise budgétaire sur la perception du processus par les citoyens, alors que l’on n’observe aucun effet sur la satisfaction du service par les citoyens et la confiance dans le maire, le conseil et les administrateurs. L’étude révèle en outre des associations positives entre les perceptions des performances chez les citoyens et l’engagement civique. Nous analysons ces résultats afin d’identifier les conditions limites dans lesquelles un lien entre mauvaises performances et perception négative est susceptible d’apparaître. Remarques à l’intention des praticiens Cet article illustre comment les processus de coordination au sein des organisations publiques dépendent du contexte et du comportement des « agents de changement » en charge de ces processus. Dans des contextes peu propices au changement (comme les structures en silo et caractérisé par la présence d’acteurs ayant un pouvoir de veto), la mise en place d’agents de changement agiles et autonomes est essentielle. Lorsque des acteurs ayant un pouvoir de veto peuvent s’opposer à des changements structurels, l’article suggère de mettre en place des processus de coordination basés sur une logique de réseau qui induisent des évolutions graduelles afin d’aboutir à des changements transformateurs.","PeriodicalId":500123,"journal":{"name":"Revue internationale des sciences administratives","volume":"35 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-09-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135486776","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}