Cet article présente une évaluation théorique de la performance urbaine des modèles alimentaires alternatifs dans la prise en charge des objectifs de développement durable (ODD) en vue d’améliorer la sécurité alimentaire urbaine. Elle concerne les modèles des systèmes alimentaires les plus relatés dans la littérature, à savoir le système alimentaire territorialisé (SAT), le City-Region Food System (CRFS) et le système alimentaire urbain intelligent (SAUI) en émergence. Ce travail s’ancre dans le champ du développement urbain durable et pose comme hypothèse l’existence d’une corrélation entre la proximité urbaine des modèles alimentaires alternatifs et leur performance dans l’intégration des objectifs de développement durable. L’évaluation est basée sur une analyse multicritère à scores qui croise deux approches évaluatives déclinées en cibles : une approche normative par les objectifs de développement durable et une autre opérationnelle par l’aménagement urbain durable (AUD). La méthode proposée se veut holistique et systémique contrairement aux méthodes d’évaluation de durabilité agricole existantes. Les scores sont interprétés par des taux d’adéquation des cibles de l’aménagement urbain durable aux objectifs de développement durable et d’appropriation de ces derniers par les domaines de l’écosystème urbain. Les résultats montrent des profils de durabilité des modèles laissant supposer une complémentarité fonctionnelle entre eux. Cependant, c’est le système alimentaire urbain intelligent qui serait le modèle le plus performant avec des taux supérieurs au seuil minimum global de durabilité, suivi par le City-Region Food System, ce qui confirme notre hypothèse de départ. La discussion des résultats pointe les limites de l’évaluation en termes d’objectivité de l’approche, de contextualisation de l’analyse et des contraintes d’applicabilité du système alimentaire urbain intelligent. Enfin, l’étude ouvre une perspective de recherche sur la modélisation d’un système alimentaire urbain intelligent opérationnel, dont ce travail constitue le premier pas.
{"title":"Sécurité alimentaire et durabilité urbaine des modèles alimentaires alternatifs : analyse multicritère basée sur les objectifs de développement durable et l’aménagement urbain durable","authors":"Houda Saci, Ewa Berezowska-Azzag","doi":"10.1051/cagri/2021019","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2021019","url":null,"abstract":"Cet article présente une évaluation théorique de la performance urbaine des modèles alimentaires alternatifs dans la prise en charge des objectifs de développement durable (ODD) en vue d’améliorer la sécurité alimentaire urbaine. Elle concerne les modèles des systèmes alimentaires les plus relatés dans la littérature, à savoir le système alimentaire territorialisé (SAT), le City-Region Food System (CRFS) et le système alimentaire urbain intelligent (SAUI) en émergence. Ce travail s’ancre dans le champ du développement urbain durable et pose comme hypothèse l’existence d’une corrélation entre la proximité urbaine des modèles alimentaires alternatifs et leur performance dans l’intégration des objectifs de développement durable. L’évaluation est basée sur une analyse multicritère à scores qui croise deux approches évaluatives déclinées en cibles : une approche normative par les objectifs de développement durable et une autre opérationnelle par l’aménagement urbain durable (AUD). La méthode proposée se veut holistique et systémique contrairement aux méthodes d’évaluation de durabilité agricole existantes. Les scores sont interprétés par des taux d’adéquation des cibles de l’aménagement urbain durable aux objectifs de développement durable et d’appropriation de ces derniers par les domaines de l’écosystème urbain. Les résultats montrent des profils de durabilité des modèles laissant supposer une complémentarité fonctionnelle entre eux. Cependant, c’est le système alimentaire urbain intelligent qui serait le modèle le plus performant avec des taux supérieurs au seuil minimum global de durabilité, suivi par le City-Region Food System, ce qui confirme notre hypothèse de départ. La discussion des résultats pointe les limites de l’évaluation en termes d’objectivité de l’approche, de contextualisation de l’analyse et des contraintes d’applicabilité du système alimentaire urbain intelligent. Enfin, l’étude ouvre une perspective de recherche sur la modélisation d’un système alimentaire urbain intelligent opérationnel, dont ce travail constitue le premier pas.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"22 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"83477789","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Du fait de son rôle dans l’obtention de revenus pour les paysans et de devises pour le pays, l’anacarde est une culture d’un fort intérêt économique et stratégique au Bénin. Sa commercialisation est cependant soumise à de nombreuses contraintes, dont les coûts de transaction qui font l’objet de la présente étude. En se basant sur un échantillon aléatoire de 122 producteurs choisis au nord-ouest du Bénin et en utilisant l’approche des coûts d’opportunité, l’efficacité transactionnelle des deux modes de commercialisation (individuelle et groupée) a été analysée. Il ressort des résultats que les producteurs supportent des coûts de transaction de 93 F CFA/kg dans le mode de vente individuelle contre seulement 43 F CFA/kg dans la vente groupée (1 € = 656 F CFA). Dans les deux modes, la composante majeure est constituée par les coûts de transaction ex ante (98 %) contre seulement 2 % pour les coûts ex post. Si les résultats montrent que la vente groupée a un avantage comparatif en termes de réduction des coûts de transaction, ce mode peine cependant à se développer et le mode individuel reste toujours dominant (62 %). Ce résultat ne corrobore pas l’idée généralement admise de préférence des acteurs pour le mode de coordination minimisant les coûts de transaction dans un processus d’échange. Il suggère la nécessité d’approfondir l’analyse de l’efficacité transactionnelle, en incluant l’analyse de la perception des producteurs sur le fonctionnement de chaque mode de commercialisation et sur l’importance des coûts de transaction liés à chacun.
由于腰果在为农民创造收入和为国家创造外汇方面的作用,它在贝宁是一种具有重大经济和战略意义的作物。然而,它的营销受到许多限制,包括交易成本,这是本研究的主题。采用机会成本法,从贝宁西北部随机选取122名生产者,分析了两种营销模式(个人和群体)的交易效率。结果显示,生产商在单独销售模式下的交易成本为93 CFA F /kg,而在批量销售模式下的交易成本仅为43 CFA F /kg(€1 = 656 CFA F)。在这两种模式中,事前交易成本占主导地位(98%),而事后交易成本仅占2%。虽然结果显示,捆绑销售在降低交易成本方面具有比较优势,但这种模式很难发展,而个人模式仍然占主导地位(62%)。这一结果并不支持人们普遍接受的观点,即行动者倾向于协调模式,使交易过程中的交易成本最小化。他建议有必要进一步分析交易效率,包括分析生产者对每种营销方式的运作方式以及与每种营销方式相关的交易成本的重要性的看法。
{"title":"Coûts de transaction dans les modes de commercialisation de l’anacarde au nord-ouest du Bénin","authors":"P. Degla, José Herbert Ahodode","doi":"10.1051/CAGRI/2021010","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/CAGRI/2021010","url":null,"abstract":"Du fait de son rôle dans l’obtention de revenus pour les paysans et de devises pour le pays, l’anacarde est une culture d’un fort intérêt économique et stratégique au Bénin. Sa commercialisation est cependant soumise à de nombreuses contraintes, dont les coûts de transaction qui font l’objet de la présente étude. En se basant sur un échantillon aléatoire de 122 producteurs choisis au nord-ouest du Bénin et en utilisant l’approche des coûts d’opportunité, l’efficacité transactionnelle des deux modes de commercialisation (individuelle et groupée) a été analysée. Il ressort des résultats que les producteurs supportent des coûts de transaction de 93 F CFA/kg dans le mode de vente individuelle contre seulement 43 F CFA/kg dans la vente groupée (1 € = 656 F CFA). Dans les deux modes, la composante majeure est constituée par les coûts de transaction ex ante (98 %) contre seulement 2 % pour les coûts ex post. Si les résultats montrent que la vente groupée a un avantage comparatif en termes de réduction des coûts de transaction, ce mode peine cependant à se développer et le mode individuel reste toujours dominant (62 %). Ce résultat ne corrobore pas l’idée généralement admise de préférence des acteurs pour le mode de coordination minimisant les coûts de transaction dans un processus d’échange. Il suggère la nécessité d’approfondir l’analyse de l’efficacité transactionnelle, en incluant l’analyse de la perception des producteurs sur le fonctionnement de chaque mode de commercialisation et sur l’importance des coûts de transaction liés à chacun.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"55 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"86930029","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
S. Ndjadi, L. Ahoton, R. V. Kizungu, A. Saidou, Y. Mugumaarhahama, Arsène Ciza Mushagalusa, Francine B. Safina, G. N. Mushagalusa
Le maraîchage est actuellement un secteur où certaines pratiques d’agriculture moderne comme la culture pure et l’utilisation des produits de synthèse se développent, mais sont de plus en plus questionnées. L’évaluation de la durabilité de ces pratiques n’a pas encore fait l’objet d’études dans les régions montagneuses du Sud-Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo. Pour y remédier, la durabilité de 368 unités de production maraîchère choisies de manière aléatoire et stratifiée a été évaluée grâce à l’outil « Indicateur de la durabilité de la production maraîchère » (IPDM). Les résultats obtenus font ressortir trois types d’exploitations dont 44 % sont de grande taille, 52 % de taille moyenne et 5 % de petite taille. Il a été constaté que, sur un maximum de 100 points possibles, les exploitations de petite taille obtiennent des scores de durabilité de 60 %, 53 % et 57 % sur les trois dimensions respectives de la durabilité : agroécologique, socio-territoriale et économique. Sur toutes ces dimensions, les grandes exploitations n’atteignent pas 50 %. Ces résultats montrent que les grandes exploitations, plus modernes, sont cependant moins durables. Afin de pérenniser le maraîchage au Sud-Kivu, il apparaît donc nécessaire de promouvoir l’intensification écologique, la diversification intégrée et la promotion des intrants locaux auprès des différents types d’exploitation, et en particulier des plus grandes, engagées dans des techniques intensives mais peu durables.
{"title":"Évaluation de la durabilité des exploitations maraîchères au Sud-Kivu (Est de la République Démocratique du Congo)","authors":"S. Ndjadi, L. Ahoton, R. V. Kizungu, A. Saidou, Y. Mugumaarhahama, Arsène Ciza Mushagalusa, Francine B. Safina, G. N. Mushagalusa","doi":"10.1051/CAGRI/2020050","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/CAGRI/2020050","url":null,"abstract":"Le maraîchage est actuellement un secteur où certaines pratiques d’agriculture moderne comme la culture pure et l’utilisation des produits de synthèse se développent, mais sont de plus en plus questionnées. L’évaluation de la durabilité de ces pratiques n’a pas encore fait l’objet d’études dans les régions montagneuses du Sud-Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo. Pour y remédier, la durabilité de 368 unités de production maraîchère choisies de manière aléatoire et stratifiée a été évaluée grâce à l’outil « Indicateur de la durabilité de la production maraîchère » (IPDM). Les résultats obtenus font ressortir trois types d’exploitations dont 44 % sont de grande taille, 52 % de taille moyenne et 5 % de petite taille. Il a été constaté que, sur un maximum de 100 points possibles, les exploitations de petite taille obtiennent des scores de durabilité de 60 %, 53 % et 57 % sur les trois dimensions respectives de la durabilité : agroécologique, socio-territoriale et économique. Sur toutes ces dimensions, les grandes exploitations n’atteignent pas 50 %. Ces résultats montrent que les grandes exploitations, plus modernes, sont cependant moins durables. Afin de pérenniser le maraîchage au Sud-Kivu, il apparaît donc nécessaire de promouvoir l’intensification écologique, la diversification intégrée et la promotion des intrants locaux auprès des différents types d’exploitation, et en particulier des plus grandes, engagées dans des techniques intensives mais peu durables.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"87742038","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Aurélie Cardona, Hélènes Brives, C. Lamine, J. Godet, Lucie Gouttenoire, Louis-Michel Renier
L’action collective et la coopération entre des acteurs aux connaissances et pratiques variées contribuent à développer et partager de nouvelles visions, valeurs, ressources matérielles, qui étayent les processus de transition agroécologique. Ces dernières années, afin d’encourager les transitions, les incitations pour soutenir les collectifs d’agriculteurs se multiplient. Cependant, la coordination d’acteurs n’ayant pas d’habitude de travail en commun ne va pas toujours de soi. Dans cet article, nous identifions les conditions d’émergence de ces collectifs et les manières dont les acteurs y participant parviennent à se coordonner pour s’engager collectivement dans des processus de transitions agroécologiques. À partir de l’analyse compréhensive de cinq collectifs d’agriculteurs, nous montrons que l’action collective en faveur des transitions agroécologiques repose sur la capacité à mobiliser et à assembler des appuis hétérogènes dans le temps. Ces appuis sont : les relations interpersonnelles, le matériel technique, les moyens et supports de connaissances, les soutiens publics et financiers, les acteurs pivots/animateurs. Les transitions agroécologiques résultent alors d’un agencement singulier de ces appuis dans un processus de construction pas-à-pas articulant à la fois des activités planifiées et des activités spontanées issues d’opportunités ou de contraintes rencontrées. Nos résultats bousculent ainsi les visions planificatrices de la trajectoire des collectifs en pointant le rôle des dynamiques d’émergence pour leur pérennité.
{"title":"Les appuis de l’action collective mobilisés dans les transitions agroécologiques. Enseignements de l’analyse de cinq collectifs d’agriculteurs en Rhône-Alpes","authors":"Aurélie Cardona, Hélènes Brives, C. Lamine, J. Godet, Lucie Gouttenoire, Louis-Michel Renier","doi":"10.1051/CAGRI/2021007","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/CAGRI/2021007","url":null,"abstract":"L’action collective et la coopération entre des acteurs aux connaissances et pratiques variées contribuent à développer et partager de nouvelles visions, valeurs, ressources matérielles, qui étayent les processus de transition agroécologique. Ces dernières années, afin d’encourager les transitions, les incitations pour soutenir les collectifs d’agriculteurs se multiplient. Cependant, la coordination d’acteurs n’ayant pas d’habitude de travail en commun ne va pas toujours de soi. Dans cet article, nous identifions les conditions d’émergence de ces collectifs et les manières dont les acteurs y participant parviennent à se coordonner pour s’engager collectivement dans des processus de transitions agroécologiques. À partir de l’analyse compréhensive de cinq collectifs d’agriculteurs, nous montrons que l’action collective en faveur des transitions agroécologiques repose sur la capacité à mobiliser et à assembler des appuis hétérogènes dans le temps. Ces appuis sont : les relations interpersonnelles, le matériel technique, les moyens et supports de connaissances, les soutiens publics et financiers, les acteurs pivots/animateurs. Les transitions agroécologiques résultent alors d’un agencement singulier de ces appuis dans un processus de construction pas-à-pas articulant à la fois des activités planifiées et des activités spontanées issues d’opportunités ou de contraintes rencontrées. Nos résultats bousculent ainsi les visions planificatrices de la trajectoire des collectifs en pointant le rôle des dynamiques d’émergence pour leur pérennité.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"51 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"74380100","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Une revue bibliographique récente montre que les pratiques de protection agroécologique des cultures (PAEC) contre les ravageurs, pathogènes et adventices, réduisent généralement les risques zoonotiques viraux en santé publique et vétérinaire, alors que les pratiques conventionnelles (à base agrochimique) tendent à les augmenter. Nous avons analysé la littérature scientifique pour déterminer si ces conclusions pouvaient être élargies aux infections bactériennes, avec focus sur les agroécosystèmes tropicaux. En santé publique et vétérinaire, les principales infections bactériennes impactées par des pratiques de protection des cultures sont celles ayant pour réservoirs des rongeurs (avec arthropodes vecteurs, comme la peste, ou pas, comme la leptospirose), et les maladies à entérobactéries (e.g., Salmonella) et autres bactéries opportunistes (e.g., Pseudomonas). La problématique d’antibiorésistance en santé publique est peu affectée par les pratiques de protection des cultures conventionnelles. Des pratiques relevant de la substitution aux intrants de synthèse (variétés résistantes aux attaques de rongeurs ou à la colonisation par des entérobactéries ; pesticides minéraux; solarisation) peuvent se traduire par une réduction plus importante du risque sanitaire que certaines pratiques relevant de la reconception des agroécosystèmes (push-pull ; intégration agriculture-élevage). Toutefois, vu ses effets vertueux en termes de réduction des pollutions, conservation de la biodiversité et résilience climatique, la PAEC, basée sur la reconception, contribue, à des échelles spatiotemporelles supérieures, à la réduction du risque sanitaire lié aux infections bactériennes. Les impacts des pratiques de protection des cultures, basées sur l’amélioration de l’efficience des pratiques conventionnelles, sur la substitution ou sur la reconception, sur les risques d’infection bactérienne en santé publique et vétérinaire, sont sensiblement différents de ceux observés avec les risques zoonotiques viraux. Des recherches sont encore nécessaires pour concilier, dans une perspective « Une seule santé », les trois types de pratiques, afin de réduire les risques sanitaires liés aux maladies infectieuses autant à bactéries qu’à virus, parasites (protozoaires et vers) ou champignons.
{"title":"Pratiques de protection des cultures en agroécosystèmes tropicaux et risques de maladies humaines et animales d’origine bactérienne","authors":"A. Ratnadass, P. Deberdt","doi":"10.1051/cagri/2021028","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2021028","url":null,"abstract":"Une revue bibliographique récente montre que les pratiques de protection agroécologique des cultures (PAEC) contre les ravageurs, pathogènes et adventices, réduisent généralement les risques zoonotiques viraux en santé publique et vétérinaire, alors que les pratiques conventionnelles (à base agrochimique) tendent à les augmenter. Nous avons analysé la littérature scientifique pour déterminer si ces conclusions pouvaient être élargies aux infections bactériennes, avec focus sur les agroécosystèmes tropicaux. En santé publique et vétérinaire, les principales infections bactériennes impactées par des pratiques de protection des cultures sont celles ayant pour réservoirs des rongeurs (avec arthropodes vecteurs, comme la peste, ou pas, comme la leptospirose), et les maladies à entérobactéries (e.g., Salmonella) et autres bactéries opportunistes (e.g., Pseudomonas). La problématique d’antibiorésistance en santé publique est peu affectée par les pratiques de protection des cultures conventionnelles. Des pratiques relevant de la substitution aux intrants de synthèse (variétés résistantes aux attaques de rongeurs ou à la colonisation par des entérobactéries ; pesticides minéraux; solarisation) peuvent se traduire par une réduction plus importante du risque sanitaire que certaines pratiques relevant de la reconception des agroécosystèmes (push-pull ; intégration agriculture-élevage). Toutefois, vu ses effets vertueux en termes de réduction des pollutions, conservation de la biodiversité et résilience climatique, la PAEC, basée sur la reconception, contribue, à des échelles spatiotemporelles supérieures, à la réduction du risque sanitaire lié aux infections bactériennes. Les impacts des pratiques de protection des cultures, basées sur l’amélioration de l’efficience des pratiques conventionnelles, sur la substitution ou sur la reconception, sur les risques d’infection bactérienne en santé publique et vétérinaire, sont sensiblement différents de ceux observés avec les risques zoonotiques viraux. Des recherches sont encore nécessaires pour concilier, dans une perspective « Une seule santé », les trois types de pratiques, afin de réduire les risques sanitaires liés aux maladies infectieuses autant à bactéries qu’à virus, parasites (protozoaires et vers) ou champignons.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"37 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"82674749","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
While vaccination campaigns against COVID-19 were launched worldwide, a drama has been unfolding in the Moroccan countryside. It has been marked, over the last couple of decades, by rapid agrarian transformation, manifestations of which have included expanding irrigation frontiers and the increasing growth of high-value crops. These dynamics rely strongly on female agricultural wageworkers. Although they earn low wages, their income is crucial and is used to care for loved ones by paying for school fees, rent, electricity, and medicines. These workers, therefore, cannot afford to quit their jobs. However, most female wageworkers in Morocco are employed without a contract or social security cover. While working in an informal environment and living already in a precarious situation, little is known about how the pandemic has affected them. In this article, we seek to supply some of this information by drawing on the authors’ commitment over almost a decade of covering female wage-workers’ experiences in different agricultural regions in Morocco. Additionally, since March 2020, we have conducted 30 phone interviews with female laborers and farmers in the Saiss and in the coastal area of the Gharb and Loukkos. Using the pandemic as a focus, our results illustrate the inherent contradictions upon which Morocco’s agricultural boom has been founded. Although many female laborers are de facto heads of household or contribute in fundamental ways to the household income, they continue to be considered as secondary earners or as housewives, leading to low structural wages. Moreover, these women assume the prime responsibility for all domestic tasks, which are not economically recognized or valued. Consequently, they face new challenges in addition to their already precarious situations. Reduced work opportunities and limited state support have led to financial and psychological hardship which jeopardize their own and their family’s survival.
{"title":"The plight of female agricultural wageworkers in Morocco during the COVID-19 pandemic","authors":"L. Bossenbroek, Hind Ftouhi","doi":"10.1051/cagri/2021027","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2021027","url":null,"abstract":"While vaccination campaigns against COVID-19 were launched worldwide, a drama has been unfolding in the Moroccan countryside. It has been marked, over the last couple of decades, by rapid agrarian transformation, manifestations of which have included expanding irrigation frontiers and the increasing growth of high-value crops. These dynamics rely strongly on female agricultural wageworkers. Although they earn low wages, their income is crucial and is used to care for loved ones by paying for school fees, rent, electricity, and medicines. These workers, therefore, cannot afford to quit their jobs. However, most female wageworkers in Morocco are employed without a contract or social security cover. While working in an informal environment and living already in a precarious situation, little is known about how the pandemic has affected them. In this article, we seek to supply some of this information by drawing on the authors’ commitment over almost a decade of covering female wage-workers’ experiences in different agricultural regions in Morocco. Additionally, since March 2020, we have conducted 30 phone interviews with female laborers and farmers in the Saiss and in the coastal area of the Gharb and Loukkos. Using the pandemic as a focus, our results illustrate the inherent contradictions upon which Morocco’s agricultural boom has been founded. Although many female laborers are de facto heads of household or contribute in fundamental ways to the household income, they continue to be considered as secondary earners or as housewives, leading to low structural wages. Moreover, these women assume the prime responsibility for all domestic tasks, which are not economically recognized or valued. Consequently, they face new challenges in addition to their already precarious situations. Reduced work opportunities and limited state support have led to financial and psychological hardship which jeopardize their own and their family’s survival.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"31 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"81306029","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
S. Darly, Camille Hochedez, J. Le Gall, M. Poulot, Claire Aragau
Après un retour sur des écrits de géographie économique et de sociologie du travail qui ont traditionnellement analysé la place des migrants comme travailleurs de l’activité agricole, l’article envisage la bibliographie issue des recherches sur la mobilité pour questionner le rôle de l’agriculture comme ressource au cœur du projet migratoire des populations observées. Ce changement de perspective soulève de nouveaux enjeux et appelle une nécessaire réflexion sur la façon de rendre compte et de qualifier les formes d’agricultures investies, voire créées, par les migrants, lesquelles témoignent de la variété et de la complexité de la relation entre agriculture et migrations. Dans une perspective de géographie sociale, nous proposons enfin de reformuler des questions de recherche construites initialement en dehors du champ des recherches sur l’ancrage et les migrations mais qui reprennent des objets identifiés dans les débats sur les liens entre agriculture et vulnérabilités.
{"title":"L’activité agricole, une ressource pour la circulation ou l’ancrage des migrants ? Exploration bibliographique du lien entre agriculture et migration en France","authors":"S. Darly, Camille Hochedez, J. Le Gall, M. Poulot, Claire Aragau","doi":"10.1051/CAGRI/2020045","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/CAGRI/2020045","url":null,"abstract":"Après un retour sur des écrits de géographie économique et de sociologie du travail qui ont traditionnellement analysé la place des migrants comme travailleurs de l’activité agricole, l’article envisage la bibliographie issue des recherches sur la mobilité pour questionner le rôle de l’agriculture comme ressource au cœur du projet migratoire des populations observées. Ce changement de perspective soulève de nouveaux enjeux et appelle une nécessaire réflexion sur la façon de rendre compte et de qualifier les formes d’agricultures investies, voire créées, par les migrants, lesquelles témoignent de la variété et de la complexité de la relation entre agriculture et migrations. Dans une perspective de géographie sociale, nous proposons enfin de reformuler des questions de recherche construites initialement en dehors du champ des recherches sur l’ancrage et les migrations mais qui reprennent des objets identifiés dans les débats sur les liens entre agriculture et vulnérabilités.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"23 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"81608675","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
G. Serpantié, A. Rakotonirina, Jean-Christophe Poussin, Aurélie Toillier, Fano Andriamahefazafy
Lors du montage d’un dispositif de paiement pour service environnemental lié à l’eau (PSE-bassin versant), l’identification précise des services environnementaux en jeu est une étape à forte dimension cognitive, mais souvent laissée implicite. À l’occasion d’un projet d’hydro-électricité à Madagascar dans un contexte conflictuel de déforestation, une recherche-action en partenariat a créé les conditions d’un rapprochement cognitif et d’une explicitation du service environnemental, grâce à des études écohydrologiques participatives, la mobilisation de savoirs locaux et des ateliers-débats multi-acteurs. Suivi d’autres études et négociations, cet apprentissage collectif a facilité l’aboutissement du premier contrat PSE-bassin versant-hydro-électricité dans ce pays, et permis d’y inclure des agriculteurs.
{"title":"Une approche cognitive co-constructiviste pour définir un service environnemental « bassin versant ». Cas de Tolongoina, Madagascar","authors":"G. Serpantié, A. Rakotonirina, Jean-Christophe Poussin, Aurélie Toillier, Fano Andriamahefazafy","doi":"10.1051/CAGRI/2021004","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/CAGRI/2021004","url":null,"abstract":"Lors du montage d’un dispositif de paiement pour service environnemental lié à l’eau (PSE-bassin versant), l’identification précise des services environnementaux en jeu est une étape à forte dimension cognitive, mais souvent laissée implicite. À l’occasion d’un projet d’hydro-électricité à Madagascar dans un contexte conflictuel de déforestation, une recherche-action en partenariat a créé les conditions d’un rapprochement cognitif et d’une explicitation du service environnemental, grâce à des études écohydrologiques participatives, la mobilisation de savoirs locaux et des ateliers-débats multi-acteurs. Suivi d’autres études et négociations, cet apprentissage collectif a facilité l’aboutissement du premier contrat PSE-bassin versant-hydro-électricité dans ce pays, et permis d’y inclure des agriculteurs.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"7 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"86234196","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le Mali a quadruplé sa population entre 1960 et 2020. Cette croissance démographique implique des besoins d’accès à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la santé, à l’éducation et à l’emploi pour les primo arrivants. C’est le secteur agricole qui est sollicité par les politiques publiques pour répondre à cette demande. Quelle est la tendance démographique dans la zone cotonnière du Mali ? Quelles ont été les réponses locales face aux implications de cette croissance démographique en termes d’accès à la santé et à l’éducation ? Le présent article répond à ces questions à travers la mobilisation et l’analyse statistique et spatiale des données sur la production agricole et l’accès à la santé et à l’éducation à plusieurs échelles. Les résultats révèlent : (1) une croissance démographique supérieure à la moyenne du pays mais inégalement répartie, (2) une augmentation progressive de la quantité de céréales (maïs, mil et sorgho) par habitant liée à un accroissement de la production agricole plus rapide que celui de la population et (3) des progrès importants en matière d’accès physique aux infrastructures de santé et d’éducation. Cependant, la croissance démographique et les nouveaux défis liés à la sécurité alimentaire et à la nutrition soulèvent de nouvelles interrogations sur la capacité de l’agriculture à répondre à une demande de produits agricoles plus soutenue et diversifiée.
{"title":"Croissance démographique, sécurité alimentaire et accès à la santé et à l’éducation en zone cotonnière du Mali","authors":"Mamy Soumaré, S. Traoré, M. Havard","doi":"10.1051/CAGRI/2020036","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/CAGRI/2020036","url":null,"abstract":"Le Mali a quadruplé sa population entre 1960 et 2020. Cette croissance démographique implique des besoins d’accès à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la santé, à l’éducation et à l’emploi pour les primo arrivants. C’est le secteur agricole qui est sollicité par les politiques publiques pour répondre à cette demande. Quelle est la tendance démographique dans la zone cotonnière du Mali ? Quelles ont été les réponses locales face aux implications de cette croissance démographique en termes d’accès à la santé et à l’éducation ? Le présent article répond à ces questions à travers la mobilisation et l’analyse statistique et spatiale des données sur la production agricole et l’accès à la santé et à l’éducation à plusieurs échelles. Les résultats révèlent : (1) une croissance démographique supérieure à la moyenne du pays mais inégalement répartie, (2) une augmentation progressive de la quantité de céréales (maïs, mil et sorgho) par habitant liée à un accroissement de la production agricole plus rapide que celui de la population et (3) des progrès importants en matière d’accès physique aux infrastructures de santé et d’éducation. Cependant, la croissance démographique et les nouveaux défis liés à la sécurité alimentaire et à la nutrition soulèvent de nouvelles interrogations sur la capacité de l’agriculture à répondre à une demande de produits agricoles plus soutenue et diversifiée.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"21 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2020-12-23","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"78164776","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La viticulture en appellation d’origine protégée (AOP) est considérée d’autant plus sensible au changement climatique qu’elle s’impose des contraintes réglementaires de localisation, d’approvisionnement, de pratiques et de qualité des vins. Ces obligations vouent-elles les AOP à une disparition rapide faute de pouvoir s’adapter aux changements à venir ? Bien que l’anticipation de long terme du changement climatique ne soit pas vraiment à l’ordre du jour, les vignerons adaptent tous en continu leurs pratiques aux variations des conditions atmosphériques. Une enquête par entretiens auprès de vignerons angevins et alsaciens montre néanmoins qu’ils divergent dans la conception et la mise en œuvre de cette adaptation, notamment au moment de distinguer ce qui fait l’identité d’AOP à maintenir et les ressources acceptables pour y parvenir. De plus, cette enquête pointe l’émergence d’une façon originale de penser l’adaptation qui délègue à la vigne la charge de la bonne adaptation, défiant ainsi les plus sombres pronostics. Pour y parvenir, les producteurs expérimentent et renouvellent leurs pratiques vitivinicoles afin de rendre leurs vignes « résistantes » au changement et qu’elles continuent d’exprimer leur terroir et de manifester les qualités de leurs AOP.
{"title":"L’adaptation aux évolutions récentes des vins vue par des vignerons d’AOP. Enquête en Anjou et Alsace (France)","authors":"G. Teil","doi":"10.1051/cagri/2020009","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2020009","url":null,"abstract":"La viticulture en appellation d’origine protégée (AOP) est considérée d’autant plus sensible au changement climatique qu’elle s’impose des contraintes réglementaires de localisation, d’approvisionnement, de pratiques et de qualité des vins. Ces obligations vouent-elles les AOP à une disparition rapide faute de pouvoir s’adapter aux changements à venir ? Bien que l’anticipation de long terme du changement climatique ne soit pas vraiment à l’ordre du jour, les vignerons adaptent tous en continu leurs pratiques aux variations des conditions atmosphériques. Une enquête par entretiens auprès de vignerons angevins et alsaciens montre néanmoins qu’ils divergent dans la conception et la mise en œuvre de cette adaptation, notamment au moment de distinguer ce qui fait l’identité d’AOP à maintenir et les ressources acceptables pour y parvenir. De plus, cette enquête pointe l’émergence d’une façon originale de penser l’adaptation qui délègue à la vigne la charge de la bonne adaptation, défiant ainsi les plus sombres pronostics. Pour y parvenir, les producteurs expérimentent et renouvellent leurs pratiques vitivinicoles afin de rendre leurs vignes « résistantes » au changement et qu’elles continuent d’exprimer leur terroir et de manifester les qualités de leurs AOP.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"16 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2020-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"82883541","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}