Noelly Ramarovahoaka, Mathieu Vigne, M. L. Fanjaniaina, Anjaniaina Valérie Randrianarisoa, Nora Amédia Nivonirina, A. Andriamananjara, P. Salgado, Fabien Stark, Tovonarivo Rafolisy, Thierry Becquer
La dégradation de la fertilité des sols est un problème majeur en Afrique subsaharienne. La forte croissance démographique, la demande locale de nourriture et la réduction des terres arables disponibles risquent d’accroître ce phénomène. Alors que les engrais minéraux sont peu utilisés, notamment à Madagascar, la gestion de la fertilité des sols est largement dépendante des matières organiques produites à la ferme. Afin d’augmenter l’efficacité du recyclage des nutriments à l’échelle de la ferme, il est nécessaire de comprendre les facteurs favorables à l’amélioration des pratiques de gestion des effluents d’élevage. Cette étude propose d’analyser les relations entre la structure d’exploitations agricoles intégrant agriculture et élevage dans la région de Vakinankaratra (Hautes Terres de Madagascar) et leurs pratiques de gestion des effluents. Des entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de 300 exploitations. Une typologie a été réalisée à l’aide d’une analyse en composantes principales (ACP). Sept types d’exploitation ont été retenus, permettant de distinguer des exploitations laitières d’autres exploitations d’agro-élevage (bovins de trait, porcs). Un test de Khi2 indique un effet significatif de la structure des exploitations sur le mode de gestion des effluents. En particulier, la présence d’un élevage laitier et de porcins semble favoriser des modes de gestion améliorés. L’analyse typologique contribue à la compréhension de l’adoption de pratiques améliorées de gestion des biomasses par les agro-éleveurs. L’adoption de telles pratiques est un prérequis pour améliorer le recyclage des nutriments vers les parcelles agricoles, et donc améliorer la durabilité des exploitations agricoles des Hautes Terres du Vakinankaratra.
{"title":"Relations entre structure des exploitations et gestion des effluents d’élevage sur les Hautes Terres de Madagascar","authors":"Noelly Ramarovahoaka, Mathieu Vigne, M. L. Fanjaniaina, Anjaniaina Valérie Randrianarisoa, Nora Amédia Nivonirina, A. Andriamananjara, P. Salgado, Fabien Stark, Tovonarivo Rafolisy, Thierry Becquer","doi":"10.1051/cagri/2023014","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2023014","url":null,"abstract":"La dégradation de la fertilité des sols est un problème majeur en Afrique subsaharienne. La forte croissance démographique, la demande locale de nourriture et la réduction des terres arables disponibles risquent d’accroître ce phénomène. Alors que les engrais minéraux sont peu utilisés, notamment à Madagascar, la gestion de la fertilité des sols est largement dépendante des matières organiques produites à la ferme. Afin d’augmenter l’efficacité du recyclage des nutriments à l’échelle de la ferme, il est nécessaire de comprendre les facteurs favorables à l’amélioration des pratiques de gestion des effluents d’élevage. Cette étude propose d’analyser les relations entre la structure d’exploitations agricoles intégrant agriculture et élevage dans la région de Vakinankaratra (Hautes Terres de Madagascar) et leurs pratiques de gestion des effluents. Des entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de 300 exploitations. Une typologie a été réalisée à l’aide d’une analyse en composantes principales (ACP). Sept types d’exploitation ont été retenus, permettant de distinguer des exploitations laitières d’autres exploitations d’agro-élevage (bovins de trait, porcs). Un test de Khi2 indique un effet significatif de la structure des exploitations sur le mode de gestion des effluents. En particulier, la présence d’un élevage laitier et de porcins semble favoriser des modes de gestion améliorés. L’analyse typologique contribue à la compréhension de l’adoption de pratiques améliorées de gestion des biomasses par les agro-éleveurs. L’adoption de telles pratiques est un prérequis pour améliorer le recyclage des nutriments vers les parcelles agricoles, et donc améliorer la durabilité des exploitations agricoles des Hautes Terres du Vakinankaratra.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"5 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"82298148","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
J. Egah, Alice Bonou, M. N. Baco, Ismaïl Moumouni-Moussa, M.-P. Kestemont
Les mouvements migratoires sont-ils favorables à la conservation de l’agrobiodiversité ? Cette étude apporte des éléments de réponse à travers une analyse des incidences des migrations sur l’agrobiodiversité de l’igname au Nord-Bénin. Un échantillon de 120 personnes (autochtones, migrants et non-migrants) a été constitué de façon raisonnée et par boule de neige. Les données sur les raisons des migrations, les variétés d’igname cultivées et les modes d’accès, les savoirs et savoir-faire de gestion de la biodiversité de l’igname et leur origine ont été collectées lors des entretiens individuels et des focus groups. L’analyse de discours, les tests de concordance de Kendall et t de Student ont été effectués sur les données collectées. L’insuffisance de terres cultivables et la baisse de la fertilité des terres sont les principales raisons des migrations rurales. Les migrants ont introduit 20 variétés d’igname et des pratiques associées dans la zone d’accueil, et 17 dans leur zone de départ lors de diverses visites après une quinzaine d’années de mouvements migratoires. Les adoptants de ces nouvelles variétés n’abandonnant pas les anciennes, leur portefeuille variétal est plus diversifié que celui des non-adoptants. Les migrations rurales contribuent à l’enrichissement de l’agrobiodiversité de l’igname. Elles apparaissent comme des canaux potentiels de diffusion de nouvelles variétés et de technologies pour les organismes de vulgarisation agricole. Une approche diachronique permettrait d’approfondir l’analyse des menaces de perte de l’agrobiodiversité à long terme en milieu paysan.
{"title":"Les migrations agricoles participent-elles à la conservation de l’agrobiodiversité ? Cas de l’igname au Nord-Bénin, Afrique de l’Ouest","authors":"J. Egah, Alice Bonou, M. N. Baco, Ismaïl Moumouni-Moussa, M.-P. Kestemont","doi":"10.1051/cagri/2023011","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2023011","url":null,"abstract":"Les mouvements migratoires sont-ils favorables à la conservation de l’agrobiodiversité ? Cette étude apporte des éléments de réponse à travers une analyse des incidences des migrations sur l’agrobiodiversité de l’igname au Nord-Bénin. Un échantillon de 120 personnes (autochtones, migrants et non-migrants) a été constitué de façon raisonnée et par boule de neige. Les données sur les raisons des migrations, les variétés d’igname cultivées et les modes d’accès, les savoirs et savoir-faire de gestion de la biodiversité de l’igname et leur origine ont été collectées lors des entretiens individuels et des focus groups. L’analyse de discours, les tests de concordance de Kendall et t de Student ont été effectués sur les données collectées. L’insuffisance de terres cultivables et la baisse de la fertilité des terres sont les principales raisons des migrations rurales. Les migrants ont introduit 20 variétés d’igname et des pratiques associées dans la zone d’accueil, et 17 dans leur zone de départ lors de diverses visites après une quinzaine d’années de mouvements migratoires. Les adoptants de ces nouvelles variétés n’abandonnant pas les anciennes, leur portefeuille variétal est plus diversifié que celui des non-adoptants. Les migrations rurales contribuent à l’enrichissement de l’agrobiodiversité de l’igname. Elles apparaissent comme des canaux potentiels de diffusion de nouvelles variétés et de technologies pour les organismes de vulgarisation agricole. Une approche diachronique permettrait d’approfondir l’analyse des menaces de perte de l’agrobiodiversité à long terme en milieu paysan.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"122 1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"82872307","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dès l’Indépendance (1956), la mobilisation des ressources productives (terre, eau) et l’amélioration de leur niveau d’utilisation ont été les principaux instruments de la politique agricole en Tunisie. Pour mettre en œuvre ses choix et atteindre les objectifs recherchés en termes de développement agricole, l’État a mobilisé un ensemble de moyens financiers (investissements), juridiques (réformes agraires) et institutionnels (encadrement et appui aux agriculteurs irrigants). La libéralisation économique du milieu des années 1980 s’est traduite par une privatisation de l’accès aux ressources en eau et en terre à travers l’octroi de droits de propriété, de concession ou d’autorisations permettant de changer les règles de leur gestion collective. Le développement de l’irrigation a ainsi engendré des transformations rapides des modes d’accès aux ressources foncières qui ont conduit à des dynamiques profondes impliquant divers acteurs (petits agriculteurs, agro-entrepreneurs, État). La privatisation de la gestion des ressources en eau et en terre, si elle a donné des résultats en termes d’intensification de la production agricole et de création d’une agriculture intégrée au marché, semble cependant rencontrer des limites.
{"title":"L’agriculture irriguée en Tunisie : politiques hydrauliques et politiques de régulation foncière","authors":"Inès Gharbi, M. Elloumi","doi":"10.1051/cagri/2023010","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2023010","url":null,"abstract":"Dès l’Indépendance (1956), la mobilisation des ressources productives (terre, eau) et l’amélioration de leur niveau d’utilisation ont été les principaux instruments de la politique agricole en Tunisie. Pour mettre en œuvre ses choix et atteindre les objectifs recherchés en termes de développement agricole, l’État a mobilisé un ensemble de moyens financiers (investissements), juridiques (réformes agraires) et institutionnels (encadrement et appui aux agriculteurs irrigants). La libéralisation économique du milieu des années 1980 s’est traduite par une privatisation de l’accès aux ressources en eau et en terre à travers l’octroi de droits de propriété, de concession ou d’autorisations permettant de changer les règles de leur gestion collective. Le développement de l’irrigation a ainsi engendré des transformations rapides des modes d’accès aux ressources foncières qui ont conduit à des dynamiques profondes impliquant divers acteurs (petits agriculteurs, agro-entrepreneurs, État). La privatisation de la gestion des ressources en eau et en terre, si elle a donné des résultats en termes d’intensification de la production agricole et de création d’une agriculture intégrée au marché, semble cependant rencontrer des limites.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"72 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"83205575","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’intérêt du développement de grands périmètres irrigués pour répondre aux enjeux de sécurité alimentaire des pays du Sahel demeure l’objet de nombreuses critiques quant aux effets négatifs de leur mise en place et de leur exploitation : accaparement des terres, dégradation environnementale, vulnérabilité accrue des ménages… Certaines de ces critiques sont portées par les sociétés civiles et les populations affectées par les projets d’aménagement qui trouvent injuste de se voir dépossédées de la gestion de leur foncier et des ressources qu’il porte. Dans cet article, à partir de trois études de cas – Sélingué au Mali, Bagré au Burkina Faso et la Compagnie agricole de Saint-Louis au Sénégal – nous montrons que les conflits autour du foncier irrigué sont révélateurs de revendications des populations pour une plus grande justice dans la gouvernance des périmètres irrigués. Pour réaliser notre analyse, le cadre théorique de la justice sociale de Fraser et ses trois dimensions (redistribution, reconnaissance, participation) sont exposés pour analyser les revendications exprimées par les acteurs pour la reconnaissance de leurs droits fonciers. Constatant les rapports de domination au sein de trois périmètres irrigués, nous discutons des différentes dimensions de la justice sociale dans la gouvernance du foncier à travers l’analyse des conditions d’installation des populations. Enfin, nous suggérons qu’une « approche par les communs » pourrait permettre de placer les enjeux de justice pour les populations au cœur d’une gouvernance plus équitable des aménagements.
{"title":"Gouvernance foncière des grands périmètres irrigués au Sahel et justice sociale","authors":"W. Daré, Amandine Adamczewski-Hertzog, Alpha Ba","doi":"10.1051/cagri/2023009","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2023009","url":null,"abstract":"L’intérêt du développement de grands périmètres irrigués pour répondre aux enjeux de sécurité alimentaire des pays du Sahel demeure l’objet de nombreuses critiques quant aux effets négatifs de leur mise en place et de leur exploitation : accaparement des terres, dégradation environnementale, vulnérabilité accrue des ménages… Certaines de ces critiques sont portées par les sociétés civiles et les populations affectées par les projets d’aménagement qui trouvent injuste de se voir dépossédées de la gestion de leur foncier et des ressources qu’il porte. Dans cet article, à partir de trois études de cas – Sélingué au Mali, Bagré au Burkina Faso et la Compagnie agricole de Saint-Louis au Sénégal – nous montrons que les conflits autour du foncier irrigué sont révélateurs de revendications des populations pour une plus grande justice dans la gouvernance des périmètres irrigués. Pour réaliser notre analyse, le cadre théorique de la justice sociale de Fraser et ses trois dimensions (redistribution, reconnaissance, participation) sont exposés pour analyser les revendications exprimées par les acteurs pour la reconnaissance de leurs droits fonciers. Constatant les rapports de domination au sein de trois périmètres irrigués, nous discutons des différentes dimensions de la justice sociale dans la gouvernance du foncier à travers l’analyse des conditions d’installation des populations. Enfin, nous suggérons qu’une « approche par les communs » pourrait permettre de placer les enjeux de justice pour les populations au cœur d’une gouvernance plus équitable des aménagements.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"94 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"83871437","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La lutte biologique et le biocontrôle sont des concepts de protection des cultures qui ont des points communs mais qui ont également leurs spécificités. La première est connue depuis les années 1880, alors que le second est apparu dans les années 2010 dans le paysage français. Depuis quelques années, on constate régulièrement une confusion dans les termes et dans les interprétations de ces concepts qui ne sont pas de même nature : la lutte biologique est définie par des stratégies et le biocontrôle par des produits. Ce papier vise donc à répondre à un besoin de clarification : il contribue à distinguer les périmètres et les contenus de ces concepts, à pointer certains rapprochements abusifs et à proposer des clarifications sémantiques. Il passe en revue les termes anglophones et francophones relatifs à la lutte biologique et au biocontrôle à l’échelle européenne. Le papier discute enfin du rôle et de la pertinence des deux concepts dans la protection agroécologique des cultures. La lutte biologique par conservation y occupe une place centrale, car elle relève d’une approche systémique et préventive des risques liés aux bioagresseurs des cultures. Si certains produits de biocontrôle sont prometteurs pour la prévention des risques liés aux bioagresseurs, beaucoup d’autres s’inscrivent dans une démarche curative, similaire à celle de l’utilisation des pesticides chimiques de synthèse, avec les mêmes types de retombées commerciales pour l’agro-industrie.
{"title":"Lutte biologique et biocontrôle : un besoin de clarification","authors":"Jean-Philippe Deguine","doi":"10.1051/cagri/2023004","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2023004","url":null,"abstract":"La lutte biologique et le biocontrôle sont des concepts de protection des cultures qui ont des points communs mais qui ont également leurs spécificités. La première est connue depuis les années 1880, alors que le second est apparu dans les années 2010 dans le paysage français. Depuis quelques années, on constate régulièrement une confusion dans les termes et dans les interprétations de ces concepts qui ne sont pas de même nature : la lutte biologique est définie par des stratégies et le biocontrôle par des produits. Ce papier vise donc à répondre à un besoin de clarification : il contribue à distinguer les périmètres et les contenus de ces concepts, à pointer certains rapprochements abusifs et à proposer des clarifications sémantiques. Il passe en revue les termes anglophones et francophones relatifs à la lutte biologique et au biocontrôle à l’échelle européenne. Le papier discute enfin du rôle et de la pertinence des deux concepts dans la protection agroécologique des cultures. La lutte biologique par conservation y occupe une place centrale, car elle relève d’une approche systémique et préventive des risques liés aux bioagresseurs des cultures. Si certains produits de biocontrôle sont prometteurs pour la prévention des risques liés aux bioagresseurs, beaucoup d’autres s’inscrivent dans une démarche curative, similaire à celle de l’utilisation des pesticides chimiques de synthèse, avec les mêmes types de retombées commerciales pour l’agro-industrie.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"20 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"79210770","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Hajar Choukrani, M. Kuper, A. Hammani, G. Lacombe, A. Taky
Immergés en hiver, les marais saisonniers (merjas) de la plaine du Gharb au Maroc étaient traditionnellement exploités pour le pâturage en été, à côté d’autres usages productifs. Pourtant, ils étaient considérés par l’administration coloniale comme des milieux insalubres et peu valorisés, malgré leur abondance en ressources naturelles. Au cours du XXe siècle, la plaine a fait l’objet d’un aménagement hydro-agricole, incorporant les merjas, pour contribuer aux objectifs nationaux de sécurité alimentaire et d’exportation de produits agricoles. Cet article interroge le regard porté par les acteurs locaux et institutionnels sur les merjas et les bénéfices qu’elles procurent, à travers une analyse des services écosystémiques. Si les institutions les considèrent comme des terres vierges à aménager et des zones tampon de régulation des crues pour protéger les secteurs aménagés et les villes, les collectivités riveraines les considèrent comme des espaces productifs, défavorisés par les crues. L’étude montre des visions contrastées des services écosystémiques, où chaque acteur a une vision utilitariste des merjas. Malgré le débat international sur la biodiversité et le stockage de carbone dans les zones humides, les dimensions écologiques sont peu citées. L’approche par les services écosystémiques dévoile les antagonismes entre acteurs, mais peut être un moyen de négociation sur le devenir des merjas dans une vision territoriale.
{"title":"Visions contrastées des services écosystémiques des zones humides saisonnières du Gharb, Maroc","authors":"Hajar Choukrani, M. Kuper, A. Hammani, G. Lacombe, A. Taky","doi":"10.1051/cagri/2022031","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2022031","url":null,"abstract":"Immergés en hiver, les marais saisonniers (merjas) de la plaine du Gharb au Maroc étaient traditionnellement exploités pour le pâturage en été, à côté d’autres usages productifs. Pourtant, ils étaient considérés par l’administration coloniale comme des milieux insalubres et peu valorisés, malgré leur abondance en ressources naturelles. Au cours du XXe siècle, la plaine a fait l’objet d’un aménagement hydro-agricole, incorporant les merjas, pour contribuer aux objectifs nationaux de sécurité alimentaire et d’exportation de produits agricoles. Cet article interroge le regard porté par les acteurs locaux et institutionnels sur les merjas et les bénéfices qu’elles procurent, à travers une analyse des services écosystémiques. Si les institutions les considèrent comme des terres vierges à aménager et des zones tampon de régulation des crues pour protéger les secteurs aménagés et les villes, les collectivités riveraines les considèrent comme des espaces productifs, défavorisés par les crues. L’étude montre des visions contrastées des services écosystémiques, où chaque acteur a une vision utilitariste des merjas. Malgré le débat international sur la biodiversité et le stockage de carbone dans les zones humides, les dimensions écologiques sont peu citées. L’approche par les services écosystémiques dévoile les antagonismes entre acteurs, mais peut être un moyen de négociation sur le devenir des merjas dans une vision territoriale.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"3 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"88662955","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’agriculture et l’alimentation doivent relever de nombreux défis environnementaux et sanitaires. Le développement de scénarios prospectifs est une approche pour concevoir et évaluer des stratégies y répondant. Nous comparons ici sept scénarios ayant en commun l’objectif de neutralité carbone en 2050. Ces scénarios diffèrent cependant pour l’utilisation des terres, les pratiques agricoles et les régimes alimentaires. Nous montrons qu’ils mobilisent différemment les services écosystémiques, l’économie circulaire, la sobriété et les technologies. Les enjeux de santé humaine et de biodiversité ne sont pas toujours considérés explicitement. Notre analyse permet de distinguer les scénarios basés sur des changements sociétaux, tels que la baisse de la consommation de produits animaux, de ceux misant plutôt sur des paris technologiques.
{"title":"Paradigmes et scénarios de transition des systèmes alimentaires pour la neutralité carbone","authors":"M. Duru, O. Thérond","doi":"10.1051/cagri/2023016","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2023016","url":null,"abstract":"L’agriculture et l’alimentation doivent relever de nombreux défis environnementaux et sanitaires. Le développement de scénarios prospectifs est une approche pour concevoir et évaluer des stratégies y répondant. Nous comparons ici sept scénarios ayant en commun l’objectif de neutralité carbone en 2050. Ces scénarios diffèrent cependant pour l’utilisation des terres, les pratiques agricoles et les régimes alimentaires. Nous montrons qu’ils mobilisent différemment les services écosystémiques, l’économie circulaire, la sobriété et les technologies. Les enjeux de santé humaine et de biodiversité ne sont pas toujours considérés explicitement. Notre analyse permet de distinguer les scénarios basés sur des changements sociétaux, tels que la baisse de la consommation de produits animaux, de ceux misant plutôt sur des paris technologiques.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"2 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"89549469","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Laudemira Silva Rabelo, J. Burte, Élie Anatole Simon Boillot, Hela Gasmi, Wellington Romão Oliveira, F. Fradi, Mariana Machado Rios, E. Martins
The evolution of family farming cannot be analyzed only from the perspective of production. Since it is also a kinship unit, the family farm reveals social tensions that contribute to the migration of young people, especially for young women. This study presents an analysis of the factors that contribute to this migratory process, considering youth and gender variables. The analysis is based on a participatory diagnosis, multisectoral interviews and surveys in thirty-three communities located in the center of the Ceará State (Northeastern Brazil). The research reveals that the main factor of this migratory process is the lack of appreciation of family farming by the qualified rural youth, who participate little in decision-making. When the analysis of the migration is gender-focused, the invisibility of young women productive and reproductive work stands out as the main driver of migration to urban areas and proves to be greater than for young men. Rural youth migration will shape the rural territory and will probably change the format of family farming. Understanding its factors may help to propose public policies more adapted for family farming.
{"title":"The invisibility of young people in family farming: a gender perspective in the semi-arid region of Ceará, Brazil","authors":"Laudemira Silva Rabelo, J. Burte, Élie Anatole Simon Boillot, Hela Gasmi, Wellington Romão Oliveira, F. Fradi, Mariana Machado Rios, E. Martins","doi":"10.1051/cagri/2022035","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2022035","url":null,"abstract":"The evolution of family farming cannot be analyzed only from the perspective of production. Since it is also a kinship unit, the family farm reveals social tensions that contribute to the migration of young people, especially for young women. This study presents an analysis of the factors that contribute to this migratory process, considering youth and gender variables. The analysis is based on a participatory diagnosis, multisectoral interviews and surveys in thirty-three communities located in the center of the Ceará State (Northeastern Brazil). The research reveals that the main factor of this migratory process is the lack of appreciation of family farming by the qualified rural youth, who participate little in decision-making. When the analysis of the migration is gender-focused, the invisibility of young women productive and reproductive work stands out as the main driver of migration to urban areas and proves to be greater than for young men. Rural youth migration will shape the rural territory and will probably change the format of family farming. Understanding its factors may help to propose public policies more adapted for family farming.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"24 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"76392512","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Le puritanisme vert – Aux origines de l’écologisme","authors":"E. Delay","doi":"10.1051/cagri/2023005","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2023005","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"47 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"84254468","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Louis-Marie Raboin, Benoit Joseph Batieno, Eric Gozé, Jean-Marie Douzet, Léandre Poda, Wendegoudi Astrid Koala, Koffi Aquilas Agbevohia, Djibre Hassami, Mariam Kabore, Myriam Adam, Julie Dusserre, Roger Kabore
La diversification des cultures est un des leviers qui pourraient contribuer à stabiliser, voire améliorer, les rendements dans les régions soudano-sahéliennes contraintes par des conditions climatiques semi-arides et des sols très faiblement fertiles. Elle peut permettre aussi d’atténuer les risques liés aux marchés. Cette diversification peut être mise en œuvre par la pratique des associations et des rotations ainsi que par l’enrichissement de celles-ci avec de nouvelles espèces. Pendant trois années d’expérimentation, nous avons comparé sept espèces, dont quatre légumineuses y compris le haricot mungo, cultivées seules ou en association avec le sorgho. Le haricot mungo est apparu comme une espèce très bien adaptée aux conditions semi-arides du Burkina Faso. Parmi les sept espèces testées, c’est celle qui a produit le plus de grains, entre 0,8 et 1,8 t ha −1 en culture pure et entre 0,35 et 0.9 t ha −1 en association avec le sorgho. Nos résultats confirment aussi le gain de rendement de la culture de sorgho associée avec les légumineuses par rapport à la culture pure. Vingt-cinq producteurs du centre nord du Burkina Faso ont testé le haricot mungo dans leurs parcelles et apprécié sa productivité et sa rusticité. Ils ont obtenu un rendement moyen de 0,7 t ha −1 . Toutefois, l’absence de marché, par comparaison au niébé, reste un frein à sa diffusion.
作物多样化是帮助稳定甚至提高苏丹-萨赫勒地区产量的杠杆之一,该地区受到半干旱气候条件和土壤肥力极低的限制。它还可以降低市场风险。这种多样化可以通过组合和轮作以及用新物种丰富它们来实现。在三年的试验中,我们比较了7个品种,包括4个豆类品种,包括绿豆,单独种植或与高粱联合种植。绿豆似乎是一种非常适合布基纳法索半干旱条件的物种。在被测试的7个品种中,它是产量最高的品种,纯栽培时产量在0.8 - 1.8 t ha - 1之间,与高粱联合栽培时产量在0.35 - 0.9 t ha - 1之间。我们的结果也证实了与豆类相关的高粱比纯栽培的产量增加。布基纳法索中北部的25名农民在他们的地块上测试了绿豆,并评估了其生产力和耐寒性。平均产量为0.7 t ha−1。然而,与豇豆相比,缺乏市场仍然是其传播的一个障碍。
{"title":"Le haricot mungo, <i>Vigna radiata</i> (L.), une alternative à l’association sorgho-niébé pour la diversification des cultures en conditions soudano-sahéliennes ?","authors":"Louis-Marie Raboin, Benoit Joseph Batieno, Eric Gozé, Jean-Marie Douzet, Léandre Poda, Wendegoudi Astrid Koala, Koffi Aquilas Agbevohia, Djibre Hassami, Mariam Kabore, Myriam Adam, Julie Dusserre, Roger Kabore","doi":"10.1051/cagri/2023019","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/cagri/2023019","url":null,"abstract":"La diversification des cultures est un des leviers qui pourraient contribuer à stabiliser, voire améliorer, les rendements dans les régions soudano-sahéliennes contraintes par des conditions climatiques semi-arides et des sols très faiblement fertiles. Elle peut permettre aussi d’atténuer les risques liés aux marchés. Cette diversification peut être mise en œuvre par la pratique des associations et des rotations ainsi que par l’enrichissement de celles-ci avec de nouvelles espèces. Pendant trois années d’expérimentation, nous avons comparé sept espèces, dont quatre légumineuses y compris le haricot mungo, cultivées seules ou en association avec le sorgho. Le haricot mungo est apparu comme une espèce très bien adaptée aux conditions semi-arides du Burkina Faso. Parmi les sept espèces testées, c’est celle qui a produit le plus de grains, entre 0,8 et 1,8 t ha −1 en culture pure et entre 0,35 et 0.9 t ha −1 en association avec le sorgho. Nos résultats confirment aussi le gain de rendement de la culture de sorgho associée avec les légumineuses par rapport à la culture pure. Vingt-cinq producteurs du centre nord du Burkina Faso ont testé le haricot mungo dans leurs parcelles et apprécié sa productivité et sa rusticité. Ils ont obtenu un rendement moyen de 0,7 t ha −1 . Toutefois, l’absence de marché, par comparaison au niébé, reste un frein à sa diffusion.","PeriodicalId":55294,"journal":{"name":"Cahiers Agricultures","volume":"69 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135007740","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"农林科学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}