Introduction
Le cancer de prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme, les facteurs de risque sont non encore élucidés, mais il existe une forte présemption de l’implication des pesticides utilisés en agriculture. L’objectif de cette étude était de rechercher les facteurs de risque de survenu du cancer de la prostate.
Matériel et méthode
Une étude cas–témoins a été réalisée avec recrutement des cas dans le service d’oncologie et le service d’urologie du 1/01/2023 au 31/12/2023.
Résultats
Au total 67 cas de cancer de prostate et 64 témoins ont été recrutés appariés à l’âge. L’âge moyen des cas était de 72,79 ± 8,01 ans et la durée moyenne d’exposition aux pesticides chez les cas et les témoins était respectivement 11,47 ± 14,86 ans et 5,59 ± 12,65 ans dont les tranches d’âge étaient de 50–60 ans (3 cas), 61–70 ans (23 cas), 71–80 ans (29 cas) et > 80 ans (12 cas). La circonstance principale de diagnostic était la pollakiurie. La majorité des cas ont été diagnostiqué en 2022 (28 cas) et 2023 (29 cas). La majorité des cas et des témoins étaient non tabagiques. L’analyse univariée a mis en évidence des OR brut comme suit : l’habitat rural (OR = 2,44, IC 95 % 1,19–5,01 ; p = 0,014) ; avoir habité dans une ferme (OR = 2,63, IC 95 % 1,29–5,45 ; p = 0,007) ; avoir utilisé des pesticides (OR = 3,25, IC 95 % 1,44–7,33 ; p = 0,004) ; avoir un père agriculteur (OR = 2,33, IC 95 % 1,14–4,75 ; p = 0,019) ; exposition professionnelle aux pesticides (OR = 3,73, IC 95 % 1,80–7,73 ; p = 0,000) ; avoir travaillé dans une ferme (OR = 2,34 IC 95 % 1,16–4,72 ; p = 0,017) ; avoir travaillé dans l’agriculture (OR = 2,48, IC 95 % 1,23–5,02 ; p = 0,011) ; avoir cueilli du raisin (OR = 2,12 IC 95 % 0,94–4,76, p = 0,066) ; avoir élevé des ovins et ovins (OR = 1,71, IC 95 % 0,75–3,90). En analyse multivariée, l’habitat rural (ORa = 2,64 IC 95 % 0,98–7,08, p = 0,084) ; l’exposition professionnelle aux pesticides (ORa = 3,12 IC 95 % 1,00–9,79, p = 0,05).
Conclusion
Cette enquête préliminaire a montré un risque significatif de cancer de la prostate chez une population qui a été exposée professionnellement aux pesticides. Le recrutement se poursuit, et d’autres investigations seront nécessaires pour consolider ces résultats.