Résumé non reçu.
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Le symposium soulignera l’intérêt de l’imagerie cérébrale dans l’évaluation de certaines fonctions comme le contrôle inhibiteur (CI), dont le rôle est essentiel dans l’adaptation comportementale au quotidien, ainsi que dans la physiopathologie de certaines pathologies psychiatriques. La première partie du symposium discutera le rôle clé du gyrus frontal inférieur (Inferior Frontal Gyrus, IFG) dans l’efficience du CI à partir d’une méta-analyse de 687 études en IRMf, montrant en particulier une inversion de latéralisation hémisphérique, avec une implication forte de l’IFG gauche chez l’enfant et de l’IFG droit chez l’adolescent et l’adulte. Nous montrerons également que l’efficience du CI dépend à la fois de mécanismes neurodéveloppementaux fœtaux, reflétés par la morphologie sulcale de l’IFG, et tardifs (neuroplastiques) mis en œuvre lors d’un entrainement cognitif. L’IFG est aussi impliqué dans les troubles bipolaires, l’IRMf ayant permis (a) de mieux préciser les corrélats neurofonctionnels lors d’une tâche de régulation émotionnelle et (b) de mesurer la plasticité cérébrale suite à l’application d’une intervention thérapeutique de type psychosocial (programme de psychoéducation). Lors du traitement du conflit émotionnel il a été ainsi montré une hypoactivation de l’IFG droit et une hyperactivation des régions limbiques chez les patients bipolaires versus contrôles sains. Ces anomalies neurofonctionnelles étaient atténuées après la psychoéducation, en parallèle avec un évolution clinique favorable. Ces résultats seront discutés dans le cadre d’une modélisation des troubles bipolaires impliquant un manque de CI émotionnel inhibiteur possiblement sous-tendu par un manque de CI cognitif et une anomalie fonctionnelle de l’IFG droit. Les troubles obsessionnels-compulsifs constituent une autre catégorie nosographique caractérisée, entre autres, par un déficit du contrôle inhibiteur. L’étude en IRM de diffusion de la connectivité structurelle (general fractional anisotropy, GFA) de l’IFG droit a permis de montrer, dans cette pathologie, des anomalies des circuits cortico-souscorticaux corrélées avec la durée d’évolution et la sévérité de la maladie. Ces résultats confirment l’implication de certaines anomalies cortico-souscorticales dans le phénotype compulsif et soulignent l’intérêt de l’imagerie dans la prédiction évolutive et le développement de stratégies thérapeutiques innovantes basées sur les connaissances physiopathologiques.
La psychiatrie traverse actuellement un mouvement de crise sans précédent. Crise interne associant crise des vocations et de la transmission entre les générations de psychiatres mais aussi crise externe avec la restriction budgétaire qui s’impose à la spécialité. Cette session thématique proposée par le comité jeunes psychiatres du CFP abordera ces questions sous différents angles grâce aux regards de plusieurs spécialistes. Dans une première communication, Anne Revah-Levy, professeure de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et écrivain, abordera le sujet de la crise de la transmission en psychiatrie : les psychiatres ne savent plus très bien à quoi ils servent, et tout concoure à vider la psychiatrie de sa substance. Il est impératif de déployer de l’énergie pour que les futurs psychiatres contribuent à protéger la psychiatrie. Nous ne voulons pas d’un monde sans psychiatres, nous ne voulons pas d’une société qui aurait abandonné les malades à leur sort. La 2e intervention sera assurée par le Dr Marie-Josée Cortes et détaillera les spécificités de la crise démographique qui touche actuellement la psychiatrie. En effet, malgré l’augmentation du numérus clausus, la démographie médicale psychiatrique est marquée par plusieurs spécificités : disparités territoriales majeures, baisse importante de l’exercice libérale et mixte [1], postes d’internes non pourvus à l’issu des ECN [2], taux de vacance important des postes de praticiens hospitaliers en psychiatrie polyvalente et psychiatrie infanto-juvénile [3]. Enfin, Caroline Cordier, journaliste spécialisée dans le domaine de la santé et particulièrement de la santé mentale présentera dans une dernière communication le traitement journalistique de la crise en psychiatrie. Grève de la faim au CH du Rouvray de Rouen, occupation de locaux au CH Pinel d’Amiens [4]… Ces dernières années ont vu une médiatisation sans précédent des différentes crises locales et nationales que traversent la psychiatrie. Après un état des lieux de cette couverture médiatique, la communication cherchera à dégager des facteurs explicatifs à cette plus grande médiatisation.
In Brazil, epidemiological data have shown an increase in suicide rates among adolescents in the past three decades. There are few data available concerning prevalence of suicidal behavior (SB) in this population. In France (a country with different socioeconomic characteristics), SBs are better studied. Understand the individual and environmental factors associated to suicidality is mandatory in order to think about public policies and interventions. We aimed to compare two clinical samples of adolescents suicide attempters, one from France and other from Brazil, in order to investigate clinical, cultural and environmental factors associated to SB.
We compared 45 Brazilian adolescents admitted to the emergency department of a university hospital in São Paulo, Brazil and 320 adolescents hospitalized in 5 pediatric departments across France, after a suicide attempt (SA). Several validated instrument were used in both countries, including the Kiddie schedule for affective Disorders and Schizophrenia–present and lifetime version, The Columbia Suicide Severity Rating Scale, The Beck Depression Inventory, The Beck Hopelessness Scale, The Adolescent Coping Scale, The Spirituality Scale, The Ab-DIB and the Relationship style questionnaire and Dep-Ado. Descriptive analyses and univariate and multiple regression models were completed.
There was no significant differences between the 2 groups for age, sex, number of siblings, family structure, or special schooling. Brazilian adolescents had more antecedents of previous (P = 0,002) and lifetime number of SAs (P = 0.001); more deliberated self-harm (P < 0,001); more diagnostic of borderline (P 0.002) and lifetime anxiety disorder diagnosis (P < 0.001); higher score of depressive symptoms (P < 0.001) and alcohol and cannabis use (P < 0.001); presented attachment styles more detached (P < 0.001), insecure (P < 0.001) and worried (P < 0.001); scored higher on spirituality and beliefs (P = 0.021); relied more on social action (P < 0.001) and spiritually (P < 0.001). French scored higher for use of other drugs (P < 0.001); as well as on self-discovery (P < 0.001); life philosophy (P = 0.01); autonomy (P < 0.001); coping with social support (P = 0.011); investing in friends (P = 0.004); wishful thinking (P = 0.002) and physical recreation (P = 0.013).
Le suicide représente une des principales causes de mortalité, potentiellement évitable, chez les adolescents et les jeunes adultes [1]. Les modèles actuels sur les conduites suicidaires à l’adolescence ont souligné l’importance de distinguer auto-agressivité non suicidaire et conduites suicidaires où l’intentionnalité de mort est au premier plan. Les conduites suicidaires sont définies comme un spectre s’étendant des idées suicidaires au suicide, en passant par les tentatives de suicide [2]. La prise en charge des adolescents suicidants est difficile et marquée par un important taux de récidive. Le taux de récidive suicidaire chez les adolescents est estimé autour de 30 % [3]. Ce risque est au plus haut les 6 premiers mois après la première tentative et le risque de compléter un suicide est 100 fois supérieur chez les individus qui ont fait une tentative de suicide. Dans ce contexte, il apparaît clairement que la lutte contre la récidive est un enjeu majeur. Cependant, les facteurs de récidive suicidaire ne sont pas suffisamment identifiés en population adolescente et les stratégies de prévention secondaire manquent cruellement d’évaluations. Dans la première partie du symposium, Boran Mirkovic présentera les résultats d’une étude de cohorte française de 320 adolescents hospitalisés pour une tentative de suicide et suivis pendant 12 mois. Un modèle de récidive sera proposé en intégrant aux facteurs de risque habituels, des facteurs de protection, afin d’aider les cliniciens à mieux identifier les sujets à haut risque de récidive. La deuxième partie, sera consacrée aux résultats préliminaires d’une étude de comparaison entre la France et le Brésil. Natalia Cruz Rufino décrira les spécificités épidémiologiques et cliniques des adolescents suicidants brésiliens, en particulier la place des facteurs de risque et de protection associés à la récidive suicidaire. Enfin, Charles-Édouard Notredame présentera les données de fonctionnement de Vigilans auprès de 7900 adultes et 1300 enfants et adolescents entrés dans le dispositif entre 2014 et 2018. Les comparaisons des populations en termes de nombre d’appels reçus, passés et/ou aboutis, d’envois de cartes postales et d’évolution clinique seront mis en perspective par l’expérience clinique des VigilanSeurs.
Eating disorders (EDs) are complex and multifactorial psychiatric illnesses associated with significant and sustained pathological disruption of food intake. The Diagnostic and Statistical Manual of Mental Illnesses (DSM-5) distinguishes anorexia nervosa (AN), bulimia nervosa (BN) and binge eating disorder (BED). The neurobiological basis of food intake are well characterized. Epidemiological studies reported a heritability about 70% in AN and 60% in BN, suggesting that genetic factors are playing a significant role. AN is the most severe disorder in terms of morbidity in psychiatric illnesses, with the highest mortality rate increased by 23 fold. Treatments have a limited effectiveness, however, one third of the AN patients evolve to the remission.
We and collaborators from the Genetic Consortium for Anorexia Nervosa/Wellcome Trust Case Control Consortium-3 (GCAN/WTCCC3), the Anorexia Nervosa Genetics Initiative (ANGI) and the Eating Disorders Working Group of the Psychiatric Genomics Consortium (PGC-ED), are currently investigating molecular biology and physiology in AN patients, subjects in remission and healthy control women in the goal to identify and characterize biomarkers of diagnosis and prognosis of AN to propose precision medicine and adapted treatments.
Extensive clinical evaluation, genotyping of polymorphisms, exome sequencing of candidate genes or whole-exome sequencing (WES), and measure of DNA methylation levels of the whole genome or candidate genes, and blood concentration levels of candidate neuropeptides and hormones are performed in current AN patients, subjects in remission and healthy control women.
Common genetic variants of vulnerability for AN are found by GWAS. Furthermore, rare variants or mutations are identified using the next-generation sequencing in the screening of sporadic cases or AN families. Significant differences are observed for specific DNA methylation sites and concentration levels of molecules between current AN patients compared to controls.
Convergent molecular and physiological studies suggest that the pathophysiological bases of eating disorder, and especially AN, involve both “psychiatric” and “metabolic” pathways. These omictools will allow us to enter in the precision medicine in eating disorders.
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À la fois devoir primordial du médecin et droit essentiel du patient, le secret médical trouve sa justification dans la nécessaire protection de l’intimité et de la vie privée du sujet ainsi que dans la confiance devant exister entre ce dernier et le professionnel de santé.
Le secret professionnel s’impose à tous les médecins et porte sur toutes les informations que celui-ci a reçues comme confidences du patient mais aussi sur tout ce dont il a eu connaissance c’est-à-dire ce qu’il a pu entendre, constater ou déduire. En outre, le secret médical s’applique aussi bien aux éléments relatifs à l’état de santé du patient qu’aux informations à caractère personnel.
De multiples sources font référence au secret médical. Ainsi, celui-ci est imposé par le Code de déontologie médicale [1], le Code de la sécurité sociale [2] ou encore par le Code de la santé publique [3]. En outre, le Code pénal réprime, dans son article 226–13, l’infraction de violation du secret professionnel pour laquelle la peine encourue est de un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Enfin, la Cour de cassation est venue, dès le XIXe siècle, affirmer le caractère général et absolu du secret médical.
Toutefois, s’agissant des expertises psychiatriques, l’étendue du secret professionnel pose difficulté. En effet, dans ce cadre, le médecin n’intervient pas en tant que soignant mais en vertu d’un mandat qui lui a été donné par le magistrat afin d’éclairer ce dernier.
Sera plus particulièrement abordée, dans cette rencontre, l’expertise réalisée en matière pénale mais pas que, l’examen psychiatrique en garde à vue et les autres situations où le praticien se trouve face à la justice.