Annales Francaises d''Oto-Rhino-Laryngologie et de Pathologie Cervico-Faciale最新文献

L’évolution de la chirurgie endoscopique de la base du crâne a permis d’améliorer nos connaissances sur l’anatomie de la fente olfactive (FO). Ce travail présente une synthèse des connaissances actuelles sur le toit la fente olfactive, en abordant son anatomie descriptive, son exploration radiologique et son observation endoscopique. La fente olfactive est une zone étroite, située à la partie la plus supérieure de la fosse nasale. Son toit est la zone la plus fine séparant les fosses nasales de l’encéphale. Il est composé de trois tissus superposés, la muqueuse nasale, la lame criblée de l’ethmoïde (LCE) et la dure-mère. La lame criblée peut être séparée en 2 parties : la LCE antérieure contenant la fente ethmoïdale (FE) médialement et le foramen cribroethmoïdal (FCE) plus latéralement ; et la LCE postérieure, regroupant les foramens olfactifs. Le toit de la FO est limité en avant par l’auvent des os nasaux, latéralement les masses latérales ethmoïdales et en arrière le jugum et la paroi antérieure des sinus sphénoïdaux. Les examens d’imagerie jouent un rôle crucial dans l’analyse de cette paroi. Ils permettent d’obtenir des informations détaillées et précises de sa conformation et de ses rapports anatomiques avec les structures adjacentes d’intérêt, telles que l’artère ethmoïdale antérieure. La compréhension approfondie de l’anatomie du toit de la fente olfactive, associée à une lecture correcte des examens d’imagerie, est essentielle pour la pratique actuelle de la chirurgie endoscopique fonctionnelle des sinus et oncologique de la base du crâne antérieure, permettant son abord de manière sécuritaire.

Le diagnostic en rhinologie s’appuie actuellement sur le concept inflammatoire de rhinosinusite chronique (RSC) ou le concept clinique de dysfonctionnement nasal chronique (DNC). Une revue critique de la littérature structurée par l’analyse des bases fondamentales et diagnostiques et des implications thérapeutiques liées à chacune de ces approches permet de discuter leur complémentarité. Le concept de RSC s’appuie sur la continuité anatomique de la muqueuse respiratoire nasale et sinusienne et les données de la biologie moléculaire cherchant à analyser les mécanismes de l’inflammation chronique et à identifier les protéines et biomarqueurs impliquées dans les différents endotypes supposés d’inflammation chronique de cette muqueuse. Le concept de DNC cherche à analyser les stratégies diagnostiques et thérapeutiques médicales, instrumentales ou chirurgicales prenant en compte à la fois les causes inflammatoires mais aussi les causes non-inflammatoires perturbant l’anatomie ou la physiologie de chacun des trois nez (olfactif, respiratoire et sinusien) qui composent l’organe rhino-sinusien centro-facial de la théorie évolution-développement. Ainsi le concept de RSC propose une approche endotypique basée sur la caractérisation biologique de l’inflammation muqueuse en même temps que le concept de DNC propose une approche phénotypique et physiopathologique compartimentée des maladies rhino-sinusiennes. L’apport conjoint de ces deux conceptions dans la caractérisation de la pathologie fonctionnelle du nez pourrait à l’avenir améliorer le service médical rendu aux patients.

Introduction

La place de la chirurgie dans le traitement de la rhinite chronique (RC) n’est pas consensuel. Peut-elle être envisagée lorsque les symptômes nasaux ne sont pas contrôlés par le traitement médical ? Diverses cibles (cornets et nerfs sécrétoires) et techniques (chirurgicale, laser, cryothérapie, radiofréquence et photothérapie) ont été rapportées mais le bénéfice rapporté varie selon les auteurs. L’objectif de cette revue systématique avec méta-analyse était d’évaluer l’effet des interventions chirurgicales et instrumentales dans le traitement de la RC.

Méthodes

Deux revues systématiques de la littérature étaient conduites le 15 octobre 2021 (numéro CRD42021284257 et CRD42021295227) et une veille bibliographique effectuée jusqu’à soumission du manuscrit. La revue s’est concentrée sur le score total des symptômes nasaux (TNSS) et la qualité de vie après traitement. Toutes les études contrôlées rapportant des interventions chez des patients adultes souffrant de RC étaient incluses.

Résultats

5628 articles étaient extraits, puis après vérification des critères d’éligibilité, 21 études correspondant à 2091 patients étaient incluses. L’amélioration de la qualité de vie était en faveur du groupe intervention par rapport au groupe contrôle (DMS −1,27 ; IC à 95 % [−2,38 ; −0,16] ; I² = 97 %), tout comme les résultats sur l’amélioration du TNSS (DMS −1,40 ; IC à 95 % [−2,30 ; −0,50] ; I² = 98 %). En raison du petit nombre d’études et de leur hétérogénéité, aucune méta-régression n’était faisable.

Conclusion

Cette revue systématique supporte l’utilisation d’interventions chirurgicales et instrumentales pour améliorer les symptômes nasaux et la qualité de vie des patients adultes atteints de RC mal contrôlées par le traitement médical.

Les sinus paranasaux ont un rôle de production et stockage de monoxyde d’azote (NO). Le NO est un antiviral et antibactérien puissant qui pourrait participer aux défenses immunitaires non spécifiques des voies respiratoires et qui, transporté par le courant inspiratoire au niveau de la membrane alvéolocapillaire, augmente l’oxygénation du sang veineux pulmonaire. Ce gaz est libéré activement sous forme de bolus indépendants dans les voies respiratoires grâce à la présence d’une fonction sphinctérienne sinusienne, qu’il a été possible d’identifier lors d’ethmoïdectomies sous anesthésie générale. Le respect de cette physiologie des sinus paranasaux passerait donc par la préservation de leur fonction ostiale. Bien qu’il ne soit à ce jour pas démontré que la destruction de cette fonction ostiale ait des conséquences mesurables sur la fonction respiratoire, il paraît légitime d’éviter l’antrostomie systématique et d’envisager au contraire la préservation ostiale dans les situations cliniques qui le permettent. Cette note technique détaille les étapes de la préservation de l’ostium maxillaire, telles que réalisées au cours d’une ethmoïdectomie radicale avec ablation de la muqueuse (nasalisation) et les illustre par deux vidéos. La discussion porte sur les indications respectives de la préservation ostiale et de la méatotomie moyenne (antrostomie).

Objectifs

La sinusite fongique allergique (SFA) et la sinusite à mucine éosinophilique (SME) sont deux formes de sinusite chronique qui se distinguent par la présence (SFA) ou l’absence (SME) d’éléments fongiques au sein des rétentions sinusiennes. Cependant, la détection de l’agent fongique est complexe et il est difficile d’affirmer que la SME est bien une entité à part, distincte de la SFA. Les objectifs de cette étude étaient, à partir d’une série rétrospective de SFA et SME, de tenter d’identifier des éléments spécifiques qui permettraient de distinguer ces deux entités sur le plan clinique et radiologique.

Matériels et méthodes

Étude bicentrique rétrospective observationnelle selon la méthodologie STROBE incluant les patients pris en charge pour une SFA ou une SME entre 2009 et 2022. Les données cliniques, mycologiques, anatomopathologiques et radiologiques étaient recueillies. Le type de traitement et l’évolution étaient également analysés. La comparaison entre les deux groupes était effectuée par des tests de Student pour l’analyse des moyennes des variables quantitatives avec calcul de la valeur de p (p) et le test de Chi² de Pearson ou test exact de Fisher pour les variables nominales avec calcul des risques relatifs (RR) et des intervalles de confiance à 95 %.

Résultats

Au total, 41 patients étaient inclus dans le groupe SFA et 34 patients dans le groupe SME. Les données démographiques étaient similaires entre les deux groupes. Le groupe SME se distinguait par un terrain asthmatique plus fréquent (79,4 % vs 31,4 % p < 0,001), une symptomatologie rhinologique plus sévère (rhinorrhée, p = 0,01, obstruction nasale, p = 0,001), une atteinte plus souvent bilatérale (85,3 % vs 58,5 %, p = 0,021). Les patients atteints de SFA présentaient plus souvent des complications (19 % vs 0 %, p = 0,006). Radiologiquement, l’accumulation de mucine était plus abondante dans la SFA que dans la SME, avec une mucine comblant l’ensemble du sinus dans 84,2 vs 26,3 % des cas (p < 0,001) et une érosion des parois sinusiennes dans 19 % vs 5,8 % des cas (p = 0,073). Le taux de récidive était plus important dans le groupe SME que dans le groupe SFA (38,2 % vs 21,9 % p = 0,087).

Conclusion

Les données de cette étude rétrospective indiquent qu’il semble exister une différence dans la présentation clinique et radiologique des SFA et des SME, avec dans la SME un tableau plus proche de celui d’une polypose nasosinusienne sévère.

Objective

Septoplasty is a surgical procedure to correct the deviated nasal septum (DNS). There are two main approaches to address septoplasty – conventional (CS) and endoscopic septoplasty (ES). This study is aimed to compare the perioperative complications following the two techniques, compare postoperative nasal obstruction between the two approaches, and assess the quality of the available evidence.

Methods

A systematic literature search was carried out across multiple databases by independent investigators. We extracted relevant articles that compared conventional septoplasty to endoscopic septoplasty. Cochrane risk of bias tool (RoB2) and Newcastle Ottawa Scale (NOS) was used for the quality assessment of randomized and non-randomized studies, respectively. The objectives comprised immediate surgical complications, surgical length, postoperative nasal obstruction, and quality of life. We incorporated follow-up periods into the univariate meta-regression analyses.

Results

A total of 2055 patients from 28 studies were included in this study. The endoscopic technique showed significantly lower risks of surgical complications. No difference was found in surgical length (3 studies MD 6 minutes [95%CI –25–14], P = 0.57). Postoperative nasal obstruction was lower in ES but varies with the follow-up periods. Functional assessment scores using NOSE and quality of life were similar between the two approaches. Risk of bias assessment of the included studies showed an overall moderate- to high-risk of bias.

Conclusion

Endoscopic septoplasty demonstrates a lower risk of complications. Long-term benefits of nasal obstruction were likely similar in the two techniques. Further high quality of studies is still warranted, and conclusions should be taken with discretion given the low quality of the included studies in this present meta-analysis.

Introduction

Le syndrome de Cogan est une vascularite rare touchant préférentiellement les sujets jeunes sans distinction de sexe, associant des atteintes cochléovestibulaires et ophtalmologiques. Malgré le traitement médical, le pronostic de la fonction auditive est réservé avec 50 à 60 % des patients qui gardent une surdité sévère à profonde irréversible et deviennent candidats à l’implantation cochléaire. En suivant la ligne directrice CARE, nous avons reporté 10 cas de patients implantés cochléaires dans le cadre d’un syndrome de Cogan avec évaluation du seuil et du maximum d’intelligibilité avec au moins 1 an d’expérience avec l’implant cochléaire.

Cas cliniques

Dix patients issus de 4 centres étaient implantés cochléaires (14 implants cochléaires) dans le cadre d’un syndrome de Cogan entre 2005 et 2020. Après 1 an d’expérience avec l’implant cochléaire, il était noté une amélioration significative du seuil d’intelligibilité (p = 0,0002) et du maximum d’intelligibilité (p = 0,0002).

Conclusion/Discussion

La présence de signes audio-vestibulaires associés à des manifestations ophtalmologiques doit faire évoquer un syndrome de Cogan. L’atteinte de la fonction auditive est habituellement irréversible et une implantation cochléaire peut être nécessaire. Cette réhabilitation améliore les performances auditives des patients.