Les romans-mémoires, genre particulièrement en vogue en France dans le premier xviiie siècle, ont la particularité de faire parler un narrateur témoin de sa propre histoire. La valeur du témoignage proposé au lecteur repose alors sur l’articulation entre l’implication du mémorialiste et la prise de distance temporelle et réflexive rendue possible par les caractéristiques narratives du genre. Dans l’Histoire d’une Grecque moderne (1740) cependant, le mémorialiste, qui raconte une de ses « erreurs » – une passion hors norme –, insiste volontiers sur la précarité et les biais qui altèrent son témoignage. L’Histoire d’une Grecque moderne participe ainsi d’un changement d’horizon heuristique du témoignage : à mesure qu’il perd son rôle dans l’élaboration de la vérité, le témoignage se constitue en autre objet de connaissance, susceptible de ne plus délivrer un savoir que sur le témoin lui-même. Nous nous proposons dans cet article d’étudier les conséquences éthico-narratives de ce nouveau régime de l’erreur.
{"title":"La valeur de l’erreur dans l’Histoire d’une Grecque moderne de Prévost","authors":"Audrey Faulot","doi":"10.7202/1055649AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1055649AR","url":null,"abstract":"Les romans-mémoires, genre particulièrement en vogue en France dans le premier xviiie siècle, ont la particularité de faire parler un narrateur témoin de sa propre histoire. La valeur du témoignage proposé au lecteur repose alors sur l’articulation entre l’implication du mémorialiste et la prise de distance temporelle et réflexive rendue possible par les caractéristiques narratives du genre. Dans l’Histoire d’une Grecque moderne (1740) cependant, le mémorialiste, qui raconte une de ses « erreurs » – une passion hors norme –, insiste volontiers sur la précarité et les biais qui altèrent son témoignage. L’Histoire d’une Grecque moderne participe ainsi d’un changement d’horizon heuristique du témoignage : à mesure qu’il perd son rôle dans l’élaboration de la vérité, le témoignage se constitue en autre objet de connaissance, susceptible de ne plus délivrer un savoir que sur le témoin lui-même. Nous nous proposons dans cet article d’étudier les conséquences éthico-narratives de ce nouveau régime de l’erreur.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71151211","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article se penche sur les derniers ecrits essayistiques et televisuels d’Hubert Aquin, ou l’ecrivain deploie une « esthetique de la marge » qui se manifeste tant au niveau formel de son ecriture, qu’a celui de son contenu. A la lumiere de son essai « Le texte ou le silence marginal » (1976), nous effectuons une lecture des deux derniers projets teletheâtraux d’Aquin : La mort de Charite (1973) et Les plaisirs de la mort (1974). Nous y constatons que l’ecriture aquinienne est principalement dirigee par trois preoccupations singulieres ; d’abord une volonte de decloisonnement des pratiques artistiques, marquee par des considerations intertextuelles, intergeneriques et intermediales ; ensuite une dynamique de la falsification du sujet qui vise a l’effacement de ses caracteristiques identitaires, voire a la mise au ban de son etre ; enfin un deplacement de la « fonction-auteur » (Foucault) vers le lecteur, qui mene a une conception d’inspiration teilhardienne de la relation entre l’ecrivain et son lectorat, ou le role du premier est de coaliser les lectures possibles de son oeuvre. Par l’etude des differents procedes de « marginalification » qui determinent les derniers ecrits d’Aquin, nous cherchons a demontrer que l’oeuvre aquinienne repond a un desir d’excentrement qui vise a la dynamisation du sens, a l’etablissement d’un sujet ecrivant d’ordre divin et a une commun(icat)ion sacree avec le lecteur.
本文探讨了休伯特·阿奎那(hubert Aquin)最近的散文和电视作品,在这些作品中,作者运用了一种“边缘美学”,这种美学在写作的形式层面和内容层面上都很明显。根据他的文章“文本或边缘沉默”(1976),我们阅读了阿奎那最后的两个电视项目:la mort de Charite(1973)和Les plaisirs de la mort(1974)。在这里,我们注意到阿奎那的经文主要是由三种不同的关注驱动的;首先,以互文、属间和中间考虑为标志的艺术实践的划分愿望;然后是一种伪造主体的动力,目的是抹去他的身份特征,甚至禁止他的存在;最后,从“功能作者”(福柯)向读者的转变,导致了泰尔哈德式的作者与读者关系的概念,前者的角色是统一对其作品的可能解读。由不同工艺的研究«marginalification»的社区银行最新财政写作aquinienne repond名著阿奎那的说,我们的目标是一位渴望d’excentrement活力方面,已经建立了针对专题撰文奉神和有共同(种)离子的神圣与读者。
{"title":"Hubert Aquin fade out","authors":"François Harvey","doi":"10.7202/1061910ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1061910ar","url":null,"abstract":"Cet article se penche sur les derniers ecrits essayistiques et televisuels d’Hubert Aquin, ou l’ecrivain deploie une « esthetique de la marge » qui se manifeste tant au niveau formel de son ecriture, qu’a celui de son contenu. A la lumiere de son essai « Le texte ou le silence marginal » (1976), nous effectuons une lecture des deux derniers projets teletheâtraux d’Aquin : La mort de Charite (1973) et Les plaisirs de la mort (1974). Nous y constatons que l’ecriture aquinienne est principalement dirigee par trois preoccupations singulieres ; d’abord une volonte de decloisonnement des pratiques artistiques, marquee par des considerations intertextuelles, intergeneriques et intermediales ; ensuite une dynamique de la falsification du sujet qui vise a l’effacement de ses caracteristiques identitaires, voire a la mise au ban de son etre ; enfin un deplacement de la « fonction-auteur » (Foucault) vers le lecteur, qui mene a une conception d’inspiration teilhardienne de la relation entre l’ecrivain et son lectorat, ou le role du premier est de coaliser les lectures possibles de son oeuvre. Par l’etude des differents procedes de « marginalification » qui determinent les derniers ecrits d’Aquin, nous cherchons a demontrer que l’oeuvre aquinienne repond a un desir d’excentrement qui vise a la dynamisation du sens, a l’etablissement d’un sujet ecrivant d’ordre divin et a une commun(icat)ion sacree avec le lecteur.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71158628","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article concerne quelques romans francais recents et la reconfiguration generique – entendue au sens des etudes cinematographiques – qu’entrainerait la notion de projection pensee comme operateur intermediatique. Pour etayer l’hypothese que la projection, en tant que dispositif technique et processus psychique, fonctionne parfois comme un mode d’articulation du cinema et de la litterature (l’ecrivain comme spectateur aussi bien), il faut penser un principe d’ecriture mu par l’evanescence et la hantise de figures filmiques. Cela revient a faire emerger un genre, du moins selon la theorie semantique-syntaxique-pragmatique de Rick Altman. Il s’agit donc d’explorer l’extension et la comprehension de ce nouveau genre en le differenciant d’autres pratiques de remediation, en analysant un corpus restreint mais susceptible de s’enrichir (de Cinema de Tanguy Viel a Cheyenn de Francois Emmanuel via Le cinema des familles de Pierre Alferi, Ni toi ni moi de Camille Laurens, Flip-Book de Jerome Game, Western de Christine Montalbetti, Supplement a la vie de Barbara Loden de Nathalie Leger, Ils ne sont pour rien dans mes larmes d’Olivia Rosenthal…) et enfin en remontant le fil des textes theoriques et critiques qui ont deja fait emerger l’importance des mecanismes projectifs dans l’ecriture (de Marie-Claire Ropars-Wuilleumier a Veronique Campan en passant par Fabien Gris) ainsi qu’en posant quelques jalons genealogiques d’une poetique historique qui remonterait du Malheur au Lido de Louis-Rene des Forets au Nouveau Roman en passant par Claude Ollier.
{"title":"L’écriture et la projection","authors":"Marie-Jeanne Martin","doi":"10.7202/1061909AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1061909AR","url":null,"abstract":"Cet article concerne quelques romans francais recents et la reconfiguration generique – entendue au sens des etudes cinematographiques – qu’entrainerait la notion de projection pensee comme operateur intermediatique. Pour etayer l’hypothese que la projection, en tant que dispositif technique et processus psychique, fonctionne parfois comme un mode d’articulation du cinema et de la litterature (l’ecrivain comme spectateur aussi bien), il faut penser un principe d’ecriture mu par l’evanescence et la hantise de figures filmiques. Cela revient a faire emerger un genre, du moins selon la theorie semantique-syntaxique-pragmatique de Rick Altman. Il s’agit donc d’explorer l’extension et la comprehension de ce nouveau genre en le differenciant d’autres pratiques de remediation, en analysant un corpus restreint mais susceptible de s’enrichir (de Cinema de Tanguy Viel a Cheyenn de Francois Emmanuel via Le cinema des familles de Pierre Alferi, Ni toi ni moi de Camille Laurens, Flip-Book de Jerome Game, Western de Christine Montalbetti, Supplement a la vie de Barbara Loden de Nathalie Leger, Ils ne sont pour rien dans mes larmes d’Olivia Rosenthal…) et enfin en remontant le fil des textes theoriques et critiques qui ont deja fait emerger l’importance des mecanismes projectifs dans l’ecriture (de Marie-Claire Ropars-Wuilleumier a Veronique Campan en passant par Fabien Gris) ainsi qu’en posant quelques jalons genealogiques d’une poetique historique qui remonterait du Malheur au Lido de Louis-Rene des Forets au Nouveau Roman en passant par Claude Ollier.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71158537","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article s’interesse a la fusion d’imaginaires a priori heterogenes, l’imaginaire litteraire et l’imaginaire cinematographique, dans deux romans de Christine Montalbetti, Western (2005) et Journee americaine (2009). En effet, ces textes s’ancrent dans un effet d’exotisme qu’ils mettent eux-memes en relief, en sollicitant un effet de reconnaissance de la part du lecteur. Un double principe d’etrangete y est alors a l’oeuvre : geo-culturel d’abord, a travers la convocation de l’imaginaire americain par lequel l’auteure prend ses distances avec celui, suppose, du roman francais ou parisien ; esthetique ensuite, par le biais des emprunts nombreux au cinema populaire, aussi bien a ses motifs, son vocabulaire technique (« travelling », « plan sequence »…), qu’a son art de la composition et du sequencage. Le roman progresse ainsi en puisant dans le champ cinematographique, entre ellipses, allusions et redoublements ludiques, invitant le lecteur a mobiliser ses souvenirs de spectateur. Cette nouvelle economie romanesque s’acquitte ainsi du sceau du soupcon dont les formalismes de la fin du xxe siecle ont ravive la marque. C’est sur la puissance figurative et les outils du cinema que le texte appuierait donc l’elan romanesque et sa faculte de penetration des âmes. Par ce detour intersemiotique, l’allusion cinematographique servirait l’ecriture a la fois comme filtre et revelateur pour une emotion retrouvee, entre surexposition lucide du cliche et retour de la plume a l’empathie.
{"title":"La botte du cowboy","authors":"Morgane Kieffer","doi":"10.7202/1061904AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1061904AR","url":null,"abstract":"Cet article s’interesse a la fusion d’imaginaires a priori heterogenes, l’imaginaire litteraire et l’imaginaire cinematographique, dans deux romans de Christine Montalbetti, Western (2005) et Journee americaine (2009). En effet, ces textes s’ancrent dans un effet d’exotisme qu’ils mettent eux-memes en relief, en sollicitant un effet de reconnaissance de la part du lecteur. Un double principe d’etrangete y est alors a l’oeuvre : geo-culturel d’abord, a travers la convocation de l’imaginaire americain par lequel l’auteure prend ses distances avec celui, suppose, du roman francais ou parisien ; esthetique ensuite, par le biais des emprunts nombreux au cinema populaire, aussi bien a ses motifs, son vocabulaire technique (« travelling », « plan sequence »…), qu’a son art de la composition et du sequencage. Le roman progresse ainsi en puisant dans le champ cinematographique, entre ellipses, allusions et redoublements ludiques, invitant le lecteur a mobiliser ses souvenirs de spectateur. Cette nouvelle economie romanesque s’acquitte ainsi du sceau du soupcon dont les formalismes de la fin du xxe siecle ont ravive la marque. C’est sur la puissance figurative et les outils du cinema que le texte appuierait donc l’elan romanesque et sa faculte de penetration des âmes. Par ce detour intersemiotique, l’allusion cinematographique servirait l’ecriture a la fois comme filtre et revelateur pour une emotion retrouvee, entre surexposition lucide du cliche et retour de la plume a l’empathie.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71158815","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La revue Études françaises fêtera dans quelques mois son cinquante-cinquième anniversaire. Peut-elle, pour autant, se croire à l’abri des tourbillons qui entraînent les créations les moins éphémères ? Pour la dixième fois depuis sa fondation en février 1965, elle change de directeur 2 . Afin d’éclairer ce long parcours, le rappel de quelques dates n’est sans doute pas inutile 3 . Le premier numéro de notre revue a paru en février 1965 sous l’égide du département d’Études françaises de l’Université de Montréal fondé en 1962. Si ce département a cru devoir changer de nom en 2003 et devenir le département des Littératures de langue française, la revue, elle, n’a pas souhaité renoncer au titre sous lequel elle croit avoir acquis une certaine autorité scientifique, ni déconcerter ses lecteurs, ni les bibliographes ni les bibliothécaires… Elle a été, dès l’origine, publiée par les Presses de l’Université de Montréal, elles-mêmes créées en décembre 1962, et se réjouit de l’être encore aujourd’hui, d’autant que c’est en collaboration avec cet éditeur que la revue décerne, depuis 1968, le prix de la revue Études
再过几个月,etudes francaises杂志就要庆祝55岁生日了。然而,它能相信自己免受导致最短暂的创造的旋风的影响吗?这是它自1965年2月成立以来第十次更换主任。为了阐明这一漫长的旅程,回顾一些日期无疑是有用的。我们的第一期杂志于1965年2月出版,由成立于1962年的universite de montreal法国研究系赞助。如果2003年那部认为有更改姓名并成为法语文学杂志,部之下,她不想放弃,她相信具备一定的权威文件,即科学,既让读者感到,无论是bibliographes ...馆员她已开始就由蒙特利尔大学出版社出版,自己1962年12月,创办至今,并乐见如此自1968年以来,该杂志一直与该出版商合作,授予etudes杂志奖。
{"title":"Relais II. « Nous sommes gens de revue »","authors":"S. Vachon","doi":"10.7202/1066601ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1066601ar","url":null,"abstract":"La revue Études françaises fêtera dans quelques mois son cinquante-cinquième anniversaire. Peut-elle, pour autant, se croire à l’abri des tourbillons qui entraînent les créations les moins éphémères ? Pour la dixième fois depuis sa fondation en février 1965, elle change de directeur 2 . Afin d’éclairer ce long parcours, le rappel de quelques dates n’est sans doute pas inutile 3 . Le premier numéro de notre revue a paru en février 1965 sous l’égide du département d’Études françaises de l’Université de Montréal fondé en 1962. Si ce département a cru devoir changer de nom en 2003 et devenir le département des Littératures de langue française, la revue, elle, n’a pas souhaité renoncer au titre sous lequel elle croit avoir acquis une certaine autorité scientifique, ni déconcerter ses lecteurs, ni les bibliographes ni les bibliothécaires… Elle a été, dès l’origine, publiée par les Presses de l’Université de Montréal, elles-mêmes créées en décembre 1962, et se réjouit de l’être encore aujourd’hui, d’autant que c’est en collaboration avec cet éditeur que la revue décerne, depuis 1968, le prix de la revue Études","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71169608","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Plusieurs des romans de Boubacar Boris Diop s’organisent autour d’un personnage feminin enigmatique, a la fois au centre et en marge du recit. Cet article porte en particulier sur Johanna Simentho, Khadidja et Mumbi Awele, figures d’exception dans un univers romanesque qui semble souvent incoherent. Elles jouent en effet un role cle dans les fables politiques des romans de Diop dont elles marquent une certaine evolution. Ainsi, alors que la reine Johanna incarne la critique du neocolonialisme, Khadidja, la conteuse, permet de questionner les mythes qui entrainent les peuples dans des guerres meurtrieres. Mumbi Awele, l’artiste, se presente, dans ce contexte, comme la figure de la justiciere, esquissant une voie d’issue de ces configurations traditionnelles ou heros sauveurs et monstres s’affrontent continuellement.
{"title":"Monstres, princesses et justicières : du féminin pluriel chez Boubacar Boris Diop","authors":"C. Ndiaye","doi":"10.7202/1066606ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1066606ar","url":null,"abstract":"Plusieurs des romans de Boubacar Boris Diop s’organisent autour d’un personnage feminin enigmatique, a la fois au centre et en marge du recit. Cet article porte en particulier sur Johanna Simentho, Khadidja et Mumbi Awele, figures d’exception dans un univers romanesque qui semble souvent incoherent. Elles jouent en effet un role cle dans les fables politiques des romans de Diop dont elles marquent une certaine evolution. Ainsi, alors que la reine Johanna incarne la critique du neocolonialisme, Khadidja, la conteuse, permet de questionner les mythes qui entrainent les peuples dans des guerres meurtrieres. Mumbi Awele, l’artiste, se presente, dans ce contexte, comme la figure de la justiciere, esquissant une voie d’issue de ces configurations traditionnelles ou heros sauveurs et monstres s’affrontent continuellement.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71169923","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’oeuvre litteraire de Boubacar Boris Diop comporte une importante dimension metapoetique qui interroge constamment l’ensemble du processus d’ecriture. Des le premier roman, Le temps de Tamango, une mise en abyme de l’ecriture est prise a la fois dans les plis de sa propre elaboration et dans le dialogue avec un autre texte – Tamango de Merimee. Apres cette oeuvre inaugurale, dans la facture de laquelle Mongo Beti a vu une admirable « experimentation esthetique », les romans suivants n’ont cesse de revenir a la question, classique et inepuisable, du sens, et non pas seulement des moyens, de l’ecriture litteraire. D’un roman a l’autre, le lecteur reconnait quelques preoccupations recurrentes, dont le rapport entre la fiction et la realite (plus particulierement l’histoire politique) et l’effet de la litterature sur ses acteurs. A travers ces aspects, Boubacar Boris Diop semble explorer la crise du litteraire sur fond de crise politique a l’ere des independances. Cependant, cette interrogation n’est pas celle d’un sociologue, mais celle d’un createur de fiction. Le titre de cette contribution peut ainsi se lire de deux manieres qui se completent. C’est, d’une part, la trace du mouvement subtil qui va de la question litteraire, en tant que perimetre d’un probleme relatif a la production ecrite, a l’oeuvre en tant que resultat et reflet de cette production. D’autre part, c’est aussi l’etude de la facon dont cette question litteraire, deplacee au sein meme de l’oeuvre par le truchement de la mise en abyme, s’y revele a la fois problematique et feconde, permettant d’approcher, de facon plus large, la place de la litterature dans les societes africaines postcoloniales.
布巴卡尔·鲍里斯·迪奥普的文学作品具有重要的元哲学维度,不断地质疑整个写作过程。从他的第一部小说《塔曼戈的时代》(le temps de Tamango)开始,在他自己的阐述中,以及在与另一篇文本——塔曼戈·德·梅里米(Tamango de Merimee)的对话中,都采用了一种对经文的调整。在这部处女作之后,蒙戈·贝蒂看到了一种令人钦佩的“审美实验”,随后的小说不断地回到文学写作的意义问题,而不仅仅是手段问题。从一部小说到另一部小说,读者会意识到一些反复出现的问题,包括小说与现实(尤其是政治史)的关系,以及文学对演员的影响。通过这些方面,布巴卡尔·鲍里斯·迪奥普似乎在独立时代政治危机的背景下探索了文学危机。然而,这个问题不是社会学家的问题,而是小说作家的问题。因此,本文的标题可以用两种相互补充的方式来阅读。一方面,它是一种微妙运动的痕迹,从作为书面生产问题的范围的文学问题,到作为这种生产的结果和反映的工作。;另一方面,也正是这种方式研究问题、litteraire deplacee作品甚至可以通过内部的情况,对此规定了既有压力feconde能够靠近,大分流、广场文学中的非洲后殖民公司。
{"title":"De la question littéraire à l’oeuvre : aspects métapoétiques de l’oeuvre romanesque de Boubacar Boris Diop","authors":"Christian Uwe","doi":"10.7202/1066604ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1066604ar","url":null,"abstract":"L’oeuvre litteraire de Boubacar Boris Diop comporte une importante dimension metapoetique qui interroge constamment l’ensemble du processus d’ecriture. Des le premier roman, Le temps de Tamango, une mise en abyme de l’ecriture est prise a la fois dans les plis de sa propre elaboration et dans le dialogue avec un autre texte – Tamango de Merimee. Apres cette oeuvre inaugurale, dans la facture de laquelle Mongo Beti a vu une admirable « experimentation esthetique », les romans suivants n’ont cesse de revenir a la question, classique et inepuisable, du sens, et non pas seulement des moyens, de l’ecriture litteraire. D’un roman a l’autre, le lecteur reconnait quelques preoccupations recurrentes, dont le rapport entre la fiction et la realite (plus particulierement l’histoire politique) et l’effet de la litterature sur ses acteurs. A travers ces aspects, Boubacar Boris Diop semble explorer la crise du litteraire sur fond de crise politique a l’ere des independances. Cependant, cette interrogation n’est pas celle d’un sociologue, mais celle d’un createur de fiction. Le titre de cette contribution peut ainsi se lire de deux manieres qui se completent. C’est, d’une part, la trace du mouvement subtil qui va de la question litteraire, en tant que perimetre d’un probleme relatif a la production ecrite, a l’oeuvre en tant que resultat et reflet de cette production. D’autre part, c’est aussi l’etude de la facon dont cette question litteraire, deplacee au sein meme de l’oeuvre par le truchement de la mise en abyme, s’y revele a la fois problematique et feconde, permettant d’approcher, de facon plus large, la place de la litterature dans les societes africaines postcoloniales.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71169940","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Avant de devenir l’une des figures de proue des Editions de Minuit depuis les annees 1980, Jean-Philippe Toussaint avait jete son devolu sur le cinema, comme il l’explique dans L’urgence et la patience (2012). C’est pourtant vers la litterature qu’il s’est tourne, suivant un conseil de Francois Truffaut qui recommandait « a tous les jeunes gens qui revaient de faire du cinema, mais qui n’en avaient pas les moyens, d’ecrire un livre, de transformer leur scenario en livre » (L’urgence et la patience). Si l’ecriture de Toussaint est consideree comme cinematographique par la critique, l’auteur refuse ce qualificatif parce que litterature et cinema sont des arts distincts qui ne repondent pas aux memes intentions ni ne produisent les memes effets. Les images cinematographiques s’impriment sur une pellicule a partir de la lumiere projetee sur des objets tangibles. Les images litteraires, quant a elles, sont « faite[s] de mots » (L’urgence et la patience). Le roman est le lieu ou s’experimente une nouvelle poetique de l’image qui puise ses sources dans la litterature et le cinema ou, plus precisement, entre litterature et cinema. En temoignent les images de la femme aimee dans le cycle de Marie. Point de mire du narrateur, l’heroine n’est paradoxalement jamais decrite. Dans le spectacle Marie Madeleine Marguerite de Montalte que Toussaint a cree avec The Delano Orchestra a la Comedie de Clermont-Ferrand, l’ecrivain a integre des videos dans lesquelles l’heroine n’est jamais visible, alors qu’il avait tourne une scene de Fuir au Louvre avec l’actrice Dolores Chaplin. Marie demeure mouvante, insaisissable. De telles images en creux ne sauraient etre captees par l’objectif d’une camera ; elles participent d’un art de la suggestion sollicitant un imaginaire syncretique qui, entre roman et cinema, convoque d’autres arts comme la peinture ou la photographie. Ainsi, l’ecriture de Toussaint est plus visuelle que cinematographique.
自20世纪80年代以来,让-菲利普·图森特(Jean-Philippe Toussaint)一直是午夜版(Editions de Minuit)的主要人物之一,他在2012年的《急诊室与耐心》(urgent and la patience)一书中解释了这一点。然而,根据弗朗索瓦·特吕弗(Francois Truffaut)的建议,他转向了文学。特吕弗建议“所有梦想拍电影但没有钱的年轻人,写一本书,把他们的场景变成一本书”(紧迫感和耐心)。虽然杜桑的写作被评论家认为是电影,但作者拒绝使用这个词,因为文学和电影是不同的艺术,没有相同的意图或产生相同的效果。电影图像是由投射在有形物体上的光线打印在胶片上的。至于文学形象,它们是“由文字组成的”(紧迫感和耐心)。小说是体验一种新的形象诗学的地方,这种诗学起源于文学和电影,或者更准确地说,在文学和电影之间。玛丽周期中被爱的女人的形象证明了这一点。矛盾的是,作为叙述者的焦点,女主人公从来没有描述过。在杜桑与德拉诺管弦乐团在克莱蒙费朗喜剧剧院合作创作的《玛丽·玛德琳·玛格丽特·德·蒙塔尔特》中,杜桑在与女演员多洛雷斯·卓别林在卢浮宫拍摄逃跑场景时,加入了女主人公从未出现过的视频。玛丽一直在移动,难以捉摸。这种中空的图像是相机镜头无法捕捉到的;他们参与了一种暗示艺术,寻求一种融合的想象,在小说和电影之间,召唤其他艺术,如绘画或摄影。因此,杜桑的写作更多的是视觉而不是电影。
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Les etudes sur les genocides et la Shoah privilegient le temoignage, au detriment des mecanismes narratifs mis en oeuvre. Cet article propose une analyse de la mise en abyme du jugement dans Murambi, le livre des ossements de Boubacar Boris Diop, roman-reportage sur le genocide des Tutsi au Rwanda. Je suggere que sa dimension testimoniale releve non seulement de son champ semantique, mais egalement de ses plans narratif et enonciatif. Des procedes narratifs y sont deployes, mettant en scene une situation de proces ou bourreau, victime et juge se font face. Dans ce roman d’horreur, Simeon Habineza emerge, figure du juste oppose a toute forme d’extremisme, comme le veritable heros du roman. Au contraire des autres membres de sa tribu, il refuse de participer au genocide, et, apres la guerre, combat la vengeance. A la difference des autres romans de l’auteur, qui sont des tragedies dont aucun heros n’emerge, dans Murambi, heros et antiheros sont identifies. Cette forme melodramatique suggere qu’un roman sur un genocide ne saurait rester neutre sur le plan des valeurs.
对种族灭绝和大屠杀的研究倾向于证词,而不是叙事机制。本文分析了布巴卡尔·鲍里斯·迪奥普(Boubacar Boris Diop)的《骨头之书》(book of ossees)对穆拉姆比(Murambi)判决的影响,这是一部关于卢旺达图西族种族灭绝的小说。我认为它的见证维度不仅与它的语义领域有关,而且与它的叙事和反思计划有关。叙事过程被部署,描绘了刽子手、受害者和法官之间的审判场景。在这部恐怖小说中,西蒙·哈比内扎(Simeon Habineza)出现了,他是正义的人物,反对任何形式的极端主义,就像小说中真正的英雄一样。与他部落的其他成员不同,他拒绝参与种族灭绝,并在战后为复仇而战。与作者的其他小说不同的是,这些小说都是没有英雄出现的悲剧,在《Murambi》中,英雄和反英雄被确定了。这种戏剧性的形式表明,一部关于种族灭绝的小说不可能保持价值观中立。
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