Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.56746/exercer.2022.188.451
C. Berkhout
Publication originale de Barbaroux A, Pourrat I, Bouchez T. L’industrie pharmaceutique représente en France 100 000 emplois et 54 milliards d’euros de chiffre d’affaires. C’est le quatrième secteur d’activité et son budget promotionnel est un des plus importants du monde. Les visiteurs médicaux (VM) de l’industrie pharmaceutique sont tenus de respecter une charte des bonnes pratiques cliniques telles que l’information validée sur les produits, comportant les effets indésirables, les interactions médicamenteuses et les contre-indications. Des sanctions financières importantes sont prévues en cas de non-respect de la charte, mais jamais appliquées. Les VM ne sont pas autorisés à promouvoir des contenus au cours de la formation continue des médecins. La formation initiale et continue des médecins est supposée être dispensée par des experts indépendants et impartiaux, mais ces mêmes experts peuvent être des leaders d’opinion entretenant des liens d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique. Cette dernière continue donc à jouer un rôle important dans la recherche et dans la formation des médecins généralistes (MG).
{"title":"MEDECINS GENERALISTES ET VISISTEURS MEDICAUX : POURQUOI SOMMES NOUS AUSSI AMBIVALENTS ?","authors":"C. Berkhout","doi":"10.56746/exercer.2022.188.451","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2022.188.451","url":null,"abstract":"Publication originale de Barbaroux A, Pourrat I, Bouchez T. L’industrie pharmaceutique représente en France 100 000 emplois et 54 milliards d’euros de chiffre d’affaires. C’est le quatrième secteur d’activité et son budget promotionnel est un des plus importants du monde. Les visiteurs médicaux (VM) de l’industrie pharmaceutique sont tenus de respecter une charte des bonnes pratiques cliniques telles que l’information validée sur les produits, comportant les effets indésirables, les interactions médicamenteuses et les contre-indications. Des sanctions financières importantes sont prévues en cas de non-respect de la charte, mais jamais appliquées. Les VM ne sont pas autorisés à promouvoir des contenus au cours de la formation continue des médecins. La formation initiale et continue des médecins est supposée être dispensée par des experts indépendants et impartiaux, mais ces mêmes experts peuvent être des leaders d’opinion entretenant des liens d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique. Cette dernière continue donc à jouer un rôle important dans la recherche et dans la formation des médecins généralistes (MG).","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"47434010","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.56746/exercer.2022.188.465
R. Boussageon
La prévention primaire des décès et maladies cardiovasculaires (CV) repose sur une évaluation du risque CV global quantifiable par des équations de risque basées sur des facteurs cliniques et biologiques. En France, SCORE 2 est l’équation la plus récente et adaptée à l’évaluation du risque de morbimortalité CV à 10 ans des sujets âgés de 40 à 89 ans1,2. L’évaluation du risque CV en utilisant le score calcique (CAC), qui mesure l’étendu des dépôts athéromateux calcifiés dans les artères coronaires à l’aide d’un scanner thoracique est controversée : certaines sociétés savantes recommandent son utilisation3–5 alors que d’autres considèrent que son niveau de preuve pour évaluer le risque CV et orienter des décisions thérapeutiques est insuffisant6. Plusieurs études ont observé une corrélation entre un CAC élevé et la survenue d’évènements CV mortels ou non7. En revanche, un CAC égal à 0 était prédictif d’une faible incidence d’évènements CV par rapport aux sujets avec un CAC supérieur à 0, cette prédiction persistait après 10 ans de suivi7. Selon des recommandations françaises un CAC > 100 définirait un haut risque CV, et un seuil > 400 définirait un très haut risque5. Ces seuils, fixés à partir de données observationnelles7, permettraient, dans le cadre d’une démarche de décision partagée, de repérer des patients à haut risque CV susceptibles de recevoir une statine3,7, et ceux à faible risque CV avec un CAC égal à 0 susceptibles de ne pas en recevoir7. Une revue systématique a étudié l’apport du CAC par rapport aux équations de risque CV seules8. Environ 10 % des sujets avaient un CAC prédictif de risque intermédiaire ou élevé alors qu’ils avaient une équation clinico-biologique à risque faible. Parmi eux, plus de 86 % n’ont pas eu d’évènement cardiovasculaire à 5-10 ans. Inversement, parmi les 1 % de patients à haut risque selon une équation clinicobiologique, mais à faible risque selon le CAC, plus de 91 % n’ont pas eu d’évènement CV. Les bénéfices cliniques attendus d’une reclassification du risque CV avec le CAC sont donc mineurs par rapport à l’utilisation d’une équation de risque valide. De plus, ces éventuels faibles bénéfices sont contrebalancés par les difficultés d’accès à l’imagerie, les coûts, le risque de radiations ionisantes, les incidentalomes, la surmédicalisation et l’anxiété liée à la surveillance7. Au total, compte tenu de l’absence de bénéfice clinique démontré lié à la mesure du CAC en complément d’un score clinico-biologique de mesure du risque CV, le conseil scientifique du CNGE préconise de ne pas utiliser le CAC en routine. Pour évaluer le risque CV des patients, il est préférable d’utiliser un score clinico-biologique comme SCORE 2, validé en population d’Europe de l’Ouest1,2.
{"title":"INTERET DU SCORE CALCIQUE DANS L'EVALUATION DU RISQUE CARDIOVASCULAIRE EN MEDECINE GENERALE","authors":"R. Boussageon","doi":"10.56746/exercer.2022.188.465","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2022.188.465","url":null,"abstract":"La prévention primaire des décès et maladies cardiovasculaires (CV) repose sur une évaluation du risque CV global quantifiable par des équations de risque basées sur des facteurs cliniques et biologiques. En France, SCORE 2 est l’équation la plus récente et adaptée à l’évaluation du risque de morbimortalité CV à 10 ans des sujets âgés de 40 à 89 ans1,2. L’évaluation du risque CV en utilisant le score calcique (CAC), qui mesure l’étendu des dépôts athéromateux calcifiés dans les artères coronaires à l’aide d’un scanner thoracique est controversée : certaines sociétés savantes recommandent son utilisation3–5 alors que d’autres considèrent que son niveau de preuve pour évaluer le risque CV et orienter des décisions thérapeutiques est insuffisant6. Plusieurs études ont observé une corrélation entre un CAC élevé et la survenue d’évènements CV mortels ou non7. En revanche, un CAC égal à 0 était prédictif d’une faible incidence d’évènements CV par rapport aux sujets avec un CAC supérieur à 0, cette prédiction persistait après 10 ans de suivi7. Selon des recommandations françaises un CAC > 100 définirait un haut risque CV, et un seuil > 400 définirait un très haut risque5. Ces seuils, fixés à partir de données observationnelles7, permettraient, dans le cadre d’une démarche de décision partagée, de repérer des patients à haut risque CV susceptibles de recevoir une statine3,7, et ceux à faible risque CV avec un CAC égal à 0 susceptibles de ne pas en recevoir7. Une revue systématique a étudié l’apport du CAC par rapport aux équations de risque CV seules8. Environ 10 % des sujets avaient un CAC prédictif de risque intermédiaire ou élevé alors qu’ils avaient une équation clinico-biologique à risque faible. Parmi eux, plus de 86 % n’ont pas eu d’évènement cardiovasculaire à 5-10 ans. Inversement, parmi les 1 % de patients à haut risque selon une équation clinicobiologique, mais à faible risque selon le CAC, plus de 91 % n’ont pas eu d’évènement CV. Les bénéfices cliniques attendus d’une reclassification du risque CV avec le CAC sont donc mineurs par rapport à l’utilisation d’une équation de risque valide. De plus, ces éventuels faibles bénéfices sont contrebalancés par les difficultés d’accès à l’imagerie, les coûts, le risque de radiations ionisantes, les incidentalomes, la surmédicalisation et l’anxiété liée à la surveillance7. Au total, compte tenu de l’absence de bénéfice clinique démontré lié à la mesure du CAC en complément d’un score clinico-biologique de mesure du risque CV, le conseil scientifique du CNGE préconise de ne pas utiliser le CAC en routine. Pour évaluer le risque CV des patients, il est préférable d’utiliser un score clinico-biologique comme SCORE 2, validé en population d’Europe de l’Ouest1,2.","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41718667","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.56746/exercer.2022.188.468
M. Fiani, T. Marquillier, M. Gignon, J. Bouix
La pandémie de Covid-19 a montré l’importance de partager rapidement des conclusions scientifiques rigoureuses pour éclairer la prise de décision en santé. Cet article avait pour objectif de proposer une synthèse afin de comprendre et appréhender la méthode de recherche de la revue rapide (RR) en médecine générale. La RR est un type de synthèse des connaissances dont la méthodologie est simplifiée afin de produire des résultats dans un prompt délai. Elle répond à une question de recherche dont la problématique semble urgente, en lien avec des parties prenantes. L’analyse des articles est réalisée en limitant les moyens utilisés tout en obtenant des résultats fiables. Pour cela, différentes étapes sont nécessaires. Les biais méthodologiques existants sont principalement liés à la non-exhaustivité de l’analyse des bases de données. La RR n’a pas pour vocation à remplacer une revue systématique lorsque celle-ci est envisageable, mais elle peut permettre d’obtenir des résultats rapides quand une problématique de santé nécessite une réponse pressante.
{"title":"LA REVUE RAPIDE : UNE METHODE DE RECHERCHE POUR REPONDRE EN URGENCE A UNE PROBLEMATIQUE","authors":"M. Fiani, T. Marquillier, M. Gignon, J. Bouix","doi":"10.56746/exercer.2022.188.468","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2022.188.468","url":null,"abstract":"La pandémie de Covid-19 a montré l’importance de partager rapidement des conclusions scientifiques rigoureuses pour éclairer la prise de décision en santé. Cet article avait pour objectif de proposer une synthèse afin de comprendre et appréhender la méthode de recherche de la revue rapide (RR) en médecine générale. La RR est un type de synthèse des connaissances dont la méthodologie est simplifiée afin de produire des résultats dans un prompt délai. Elle répond à une question de recherche dont la problématique semble urgente, en lien avec des parties prenantes. L’analyse des articles est réalisée en limitant les moyens utilisés tout en obtenant des résultats fiables. Pour cela, différentes étapes sont nécessaires. Les biais méthodologiques existants sont principalement liés à la non-exhaustivité de l’analyse des bases de données. La RR n’a pas pour vocation à remplacer une revue systématique lorsque celle-ci est envisageable, mais elle peut permettre d’obtenir des résultats rapides quand une problématique de santé nécessite une réponse pressante.","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46998533","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.56746/exercer.2022.188.473
A. Bigot, C. Cario, V. Jédat, M. JONQUET-FRANCHAUD, C. Bonnet, Y. Brabant
Face aux violences conjugales, le médecin généraliste (MG) est l’un des professionnels les mieux placés pour offrir une approche adaptée1. Plusieurs études ont démontré qu’améliorer la formation des MG pouvait avoir un impact positif à la fois sur le repérage et sur la prise en charge des victimes2,3. À Poitiers, les étudiants de troisième cycle de médecine générale (E3C) sont sensibilisés au sujet via un groupe d’échange de pratiques (GEP) « Le patient vivant dans un contexte de violence ». Le département de médecine générale de Poitiers proposait de créer un court document ressource à chaque GEP. Cette étude avait pour objectif principal d’évaluer l’impact d’un tel document sur les acquis d’apprentissage des E3C de Poitou- Charentes à propos du repérage et de la prise en charge des personnes victimes de violences conjugales...
{"title":"PRENDRE EN CHARGE LES VIOLENCES CONJUGALES, L'IMPACT DE LA DISTRIBUTION D'UN DEPLIANT PEDAGOGIQUE AUPRES DES ETUDIANTS DE TROISIEME CYCLE DE MEDECINE GENERALE. UNE ETUDE RANDOMISEE","authors":"A. Bigot, C. Cario, V. Jédat, M. JONQUET-FRANCHAUD, C. Bonnet, Y. Brabant","doi":"10.56746/exercer.2022.188.473","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2022.188.473","url":null,"abstract":"Face aux violences conjugales, le médecin généraliste (MG) est l’un des professionnels les mieux placés pour offrir une approche adaptée1. Plusieurs études ont démontré qu’améliorer la formation des MG pouvait avoir un impact positif à la fois sur le repérage et sur la prise en charge des victimes2,3. À Poitiers, les étudiants de troisième cycle de médecine générale (E3C) sont sensibilisés au sujet via un groupe d’échange de pratiques (GEP) « Le patient vivant dans un contexte de violence ». Le département de médecine générale de Poitiers proposait de créer un court document ressource à chaque GEP. Cette étude avait pour objectif principal d’évaluer l’impact d’un tel document sur les acquis d’apprentissage des E3C de Poitou- Charentes à propos du repérage et de la prise en charge des personnes victimes de violences conjugales...","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"47677570","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.56746/exercer.2022.188.454
M. Besnier, D. Gonthier
D’après une communication d’Amélie Richard Les médicaments ont permis d’améliorer la santé de la population mondiale, mais ils ne sont pas dénués d’effets indésirables1. Ainsi il a été décrit que l’antibiorésistance pourrait causer jusqu’à 10 millions de décès en 2050. L’évolution du recours et du ressenti des médecins généralistes (MG) et des patients vis-à-vis de la consultation sans prescription médicamenteuse (CSPM) a été peu explorée jusqu’ici malgré son intérêt dans le contrôle de l’iatrogénie...
{"title":"LA CONSULTATION SANS ORDONNANCE EN FRANCE ET EN EUROPE","authors":"M. Besnier, D. Gonthier","doi":"10.56746/exercer.2022.188.454","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2022.188.454","url":null,"abstract":"D’après une communication d’Amélie Richard Les médicaments ont permis d’améliorer la santé de la population mondiale, mais ils ne sont pas dénués d’effets indésirables1. Ainsi il a été décrit que l’antibiorésistance pourrait causer jusqu’à 10 millions de décès en 2050. L’évolution du recours et du ressenti des médecins généralistes (MG) et des patients vis-à-vis de la consultation sans prescription médicamenteuse (CSPM) a été peu explorée jusqu’ici malgré son intérêt dans le contrôle de l’iatrogénie...","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"49016476","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.56746/exercer.2022.188.476
A. Chapron, J. Scheer, E. Andres, T. Prestel, P. Renaut, C. Hurel, E. Ridard, R. Garlantézec
Depuis l’instauration du service sanitaire des étudiants en santé (SSES) en 2018, près de 50 000 étudiants mènent chaque année des actions de promotion de la santé en population générale. À Rennes, un dispositif pédagogique a été mis en place pour les étudiants de médecine et maïeutique. Répartis en trinômes, les étudiants sont guidés par un tuteur, interne (E3C) de médecine générale ou de santé publique. Les étudiants sont formés pour développer les compétences nécessaires à l’élaboration, la réalisation et l’évaluation de leur action de promotion de la santé, auprès de publics variés, et sur des thématiques prioritaires de santé publique. Chaque année est organisée une « journée forum » de simulation des projets d’actions et de rencontre de professionnels de la promotion de la santé. Planification. Ce forum permet aux étudiants d’expérimenter une partie de l’intervention qu’ils ont construite avant de la réaliser sur leur lieu d’affectation. Il permet aux encadrants de s’assurer de la cohérence des projets d’intervention avec les objectifs du SSES et les attendus des établissements d’accueil. Il représente un temps fort de rencontre et d’échanges pour les tuteurs-E3C et pour les groupes d’étudiants qu’ils accompagnent. Implantation. Les trinômes d’étudiants, accompagnés de leur tuteur-E3C, sont répartis dans différentes salles, avec dans chacune un animateur, un expert du public ciblé et un expert en promotion de la santé. Chaque trinôme d’étudiants met en oeuvre une séquence de leur intervention face aux autres groupes d’étudiants jouant le rôle du public ciblé, pendant 15 minutes suivies d’un debriefing. Évaluation. Une évaluation de la satisfaction des étudiants est réalisée via un questionnaire en ligne. En 2021, 95,3 % des étudiants répondants ont trouvé cette journée utile. Une évaluation du forum par ses intervenants est réalisée via un remue-méninge : leur ressenti était très positif, les ajustements mineurs, une amélioration d’année en année de la qualité des interventions des étudiants était soulignée.
{"title":"FORUM DU SERVICE SANITAIRE DES ETUDIANTS EN SANTE : SIMULATION ET EMULATION !","authors":"A. Chapron, J. Scheer, E. Andres, T. Prestel, P. Renaut, C. Hurel, E. Ridard, R. Garlantézec","doi":"10.56746/exercer.2022.188.476","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2022.188.476","url":null,"abstract":"Depuis l’instauration du service sanitaire des étudiants en santé (SSES) en 2018, près de 50 000 étudiants mènent chaque année des actions de promotion de la santé en population générale. À Rennes, un dispositif pédagogique a été mis en place pour les étudiants de médecine et maïeutique. Répartis en trinômes, les étudiants sont guidés par un tuteur, interne (E3C) de médecine générale ou de santé publique. Les étudiants sont formés pour développer les compétences nécessaires à l’élaboration, la réalisation et l’évaluation de leur action de promotion de la santé, auprès de publics variés, et sur des thématiques prioritaires de santé publique. Chaque année est organisée une « journée forum » de simulation des projets d’actions et de rencontre de professionnels de la promotion de la santé. Planification. Ce forum permet aux étudiants d’expérimenter une partie de l’intervention qu’ils ont construite avant de la réaliser sur leur lieu d’affectation. Il permet aux encadrants de s’assurer de la cohérence des projets d’intervention avec les objectifs du SSES et les attendus des établissements d’accueil. Il représente un temps fort de rencontre et d’échanges pour les tuteurs-E3C et pour les groupes d’étudiants qu’ils accompagnent. Implantation. Les trinômes d’étudiants, accompagnés de leur tuteur-E3C, sont répartis dans différentes salles, avec dans chacune un animateur, un expert du public ciblé et un expert en promotion de la santé. Chaque trinôme d’étudiants met en oeuvre une séquence de leur intervention face aux autres groupes d’étudiants jouant le rôle du public ciblé, pendant 15 minutes suivies d’un debriefing. Évaluation. Une évaluation de la satisfaction des étudiants est réalisée via un questionnaire en ligne. En 2021, 95,3 % des étudiants répondants ont trouvé cette journée utile. Une évaluation du forum par ses intervenants est réalisée via un remue-méninge : leur ressenti était très positif, les ajustements mineurs, une amélioration d’année en année de la qualité des interventions des étudiants était soulignée.","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41407881","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.56746/exercer.2022.188.436
C. ANNOOT DIONISI, D. DE BANDT
Contexte. Le nombre d’actes de téléconsultation en médecine générale (TCG) a explosé pendant le confinement Covid-19. Les conditions de prise en charge étaient similaires entre les TCG et les consultations de médecine générale en cabinet (Gs), sans qu’on dispose de données objectives sur leur pertinence. Mé thodes. Cette étude de cohorte rétrospective sur dossiers médicaux a analysé les effets des TCG sur les délais de reconsultation chez le médecin généraliste (MG) par rapport aux Gs. Une analyse en sous-groupes a permis d’analyser l’influence du motif de consultation, du genre et de l’âge sur les délais de reconsultation. Résultats. Sur la période de l’étude, 262 patients ont été inclus en cross-over dans 2 structures de soins regroupant 10 MG. Le délai moyen de reconsultation après TCG (dTCG) était significativement inférieur au délai moyen de reconsultation après Gs (dGs), respectivement 48,27 et 65 jours (p < 0,01). Les analyses en sous-groupes retrouvaient cette tendance spécifiquement pour les consultations pour motifs somatiques aigus, avec dTCG de 47 jours et dGs de 71 jours (p < 0,01), sans différence significative liée au genre. Les dTCG variaient en fonction de l’âge, particulièrement pour les 48-58 ans qui reconsultaient 35 jours plus tôt (p < 0,01) et les 68-78 ans qui, inversement, reconsultaient 21 jours plus tard (p = 0,03) après une TCG. Conclusion. Les patients inclus ont reconsulté plus rapidement après une TCG qu’après une Gs. Cette différence est particulièrement marquée pour les motifs somatiques aigus et pour les quinquagénaires. En revanche, ce délai est allongé chez les septuagénaires. Ceci devrait inciter à limiter les TCG pour motif somatique et à s’interroger sur les bénéfices des TCG chez les septuagénaires.
{"title":"PERTINENCE DE LA TELECONSULTATION EN MEDECINE GENERALE. DELAIS DE RECONSULTATION APRES TELECONSULTATION VERSUS TELECONSULTATION","authors":"C. ANNOOT DIONISI, D. DE BANDT","doi":"10.56746/exercer.2022.188.436","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2022.188.436","url":null,"abstract":"Contexte. Le nombre d’actes de téléconsultation en médecine générale (TCG) a explosé pendant le confinement Covid-19. Les conditions de prise en charge étaient similaires entre les TCG et les consultations de médecine générale en cabinet (Gs), sans qu’on dispose de données objectives sur leur pertinence. Mé thodes. Cette étude de cohorte rétrospective sur dossiers médicaux a analysé les effets des TCG sur les délais de reconsultation chez le médecin généraliste (MG) par rapport aux Gs. Une analyse en sous-groupes a permis d’analyser l’influence du motif de consultation, du genre et de l’âge sur les délais de reconsultation. Résultats. Sur la période de l’étude, 262 patients ont été inclus en cross-over dans 2 structures de soins regroupant 10 MG. Le délai moyen de reconsultation après TCG (dTCG) était significativement inférieur au délai moyen de reconsultation après Gs (dGs), respectivement 48,27 et 65 jours (p < 0,01). Les analyses en sous-groupes retrouvaient cette tendance spécifiquement pour les consultations pour motifs somatiques aigus, avec dTCG de 47 jours et dGs de 71 jours (p < 0,01), sans différence significative liée au genre. Les dTCG variaient en fonction de l’âge, particulièrement pour les 48-58 ans qui reconsultaient 35 jours plus tôt (p < 0,01) et les 68-78 ans qui, inversement, reconsultaient 21 jours plus tard (p = 0,03) après une TCG. Conclusion. Les patients inclus ont reconsulté plus rapidement après une TCG qu’après une Gs. Cette différence est particulièrement marquée pour les motifs somatiques aigus et pour les quinquagénaires. En revanche, ce délai est allongé chez les septuagénaires. Ceci devrait inciter à limiter les TCG pour motif somatique et à s’interroger sur les bénéfices des TCG chez les septuagénaires.","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44560272","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.56746/exercer.2022.188.456
M. Steinecker, J. GILLES DE LA LONDE
D’après une communication de Manon Turpin La France n’est pas le plus gros consommateur de médicaments toutes classes confondues, mais se distingue par des prescriptions élevées dans certaines classes : antibiotiques et benzodiazépines notamment1. En 2005 en France, 90 % des consultations se terminaient par une prescription médicamenteuse (PM) contre 83 % en Espagne, 72 % en Allemagne et 43 % aux Pays-Bas2. Plusieurs études qualitatives sur les consultations sans prescription médicamenteuse (CSPM), leurs déterminants et leurs freins, ont été retrouvées dans la littérature grise, mais peu de données quantitatives récentes existaient sur le sujet.
{"title":"CONSULTATION SANS PRESCRIPTION MEDICAMENTEUSE","authors":"M. Steinecker, J. GILLES DE LA LONDE","doi":"10.56746/exercer.2022.188.456","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2022.188.456","url":null,"abstract":"D’après une communication de Manon Turpin La France n’est pas le plus gros consommateur de médicaments toutes classes confondues, mais se distingue par des prescriptions élevées dans certaines classes : antibiotiques et benzodiazépines notamment1. En 2005 en France, 90 % des consultations se terminaient par une prescription médicamenteuse (PM) contre 83 % en Espagne, 72 % en Allemagne et 43 % aux Pays-Bas2. Plusieurs études qualitatives sur les consultations sans prescription médicamenteuse (CSPM), leurs déterminants et leurs freins, ont été retrouvées dans la littérature grise, mais peu de données quantitatives récentes existaient sur le sujet.","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45034778","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.56746/exercer.2022.188.435
X. Gocko
Dans ce numéro, vous allez découvrir deux articles sur le score calcique alias CAC (coronary artery calcium) : l’avis du conseil scientifique (CS) du CNGE (mai 2022), qui recommande de ne pas utiliser le score calcique en routine compte tenu de l’absence de bénéfice clinique démontré1, et l’article didactique de Guineberteau et al. qui conclut à des « données encourageantes » et à un CAC qui « pourrait devenir un outil supplémentaire pour guider l’intervention médicamenteuse et non médicamenteuse chez les patients considérés comme à risque cardiovasculaire intermédiaire »2. Malgré cette opposition apparente, les deux équipes partagent certaines analyses. Par exemple, un CAC = 0 est associé à un risque d’événement cardiovasculaire à dix ans très faible1,2. La différence principale réside dans l’apport du CAC par rapport aux équations de risque cardiovasculaire (RCV) comme SCORE2. Le CS du CNGE juge les bénéfices mineurs et pointe du doigt les risques avec « les difficultés d’accès à l’imagerie, les coûts, le risque de radiations ionisantes, les incidentalomes, la surmédicalisation et l’anxiété liée à la surveillance »1. Guineberteau et al. se veulent rassurants quant aux radiations ionisantes (équivalent d’une mammographie) et réclament des « essais randomisés pour évaluer son impact sur les prescriptions des médecins et surtout sur la morbimortalité cardiovasculaire des patients »2. Cette controverse existe aussi outre-Atlantique. L’American College of Cardiology et l’American Heart Association recommandent l’utilisation du CAC chez les adultes asymptomatiques de plus de 40 ans présentant un RCV intermédiaire à dix ans, mais pas chez les patients présentant un RCV faible ou élevé, car il est peu probable qu’il modifie la prise en charge thérapeutique chez ces patients. L’US Preventive Services Task Force ne recommande pas l’utilisation de ce score, à cause du risque de surmédicalisation et du manque d’essais cliniques randomisés. L’expression du doute en consultation est parfois difficile pour les usagers de la santé, les patients et les soignants. Les conflits décisionnels peuvent apparaître comme un obstacle à la décision médicale partagée. La publication de ces deux articles nous rappelle l’importance du doute en science et la force de la controverse, véritable pivot d’intelligibilité, qui nous pousse à sortir du confort de l’ombrelle des certitudes. Les lecteurs pressés (dont je fais régulièrement partie) et peu habitués à lire le doute, peuvent préférer la simplicité avec un encadré coloré dont l’esthétisme est souvent proportionnel au processus de simplification. Plonger dans les données est aussi difficile qu’une introspection… Et pourtant… Le développement de l’expertise en médecine générale passe par cette plongée… Si le médecin généraliste reste en surface, il endosse l’identité professionnelle de bobologue-adresseur souvent jugé inutile par les usagers et les tutelles. L’expertise en médecine générale permet de limiter le conflit décis
在本期中,你会发现两篇关于钙评分的文章,也就是CAC(冠状动脉钙):CNGE科学理事会(CS)的意见(2022年)五月,建议不要使用比分钙在常规鉴于缺乏临床效益démontré1条和说教式的«Guineberteau等人所缔结的令人鼓舞的数据,CAC»和«谁有可能成为一个额外的工具,用以辅助药物和非药物干预心血管高危患者视为»中间2个。尽管存在明显的分歧,但这两个团队在某些分析上是一致的。例如,CAC = 0与非常低的10年心血管事件风险有关主要的区别在于CAC对心血管风险方程(RCV)的贡献,如SCORE2。CNGE sc认为好处很小,并指出了“获取成像的困难、成本、电离辐射的风险、事故、过度医疗化和监测焦虑”的风险1。Guineberteau等人希望对电离辐射(相当于乳房x光检查)感到放心,并呼吁“进行随机试验,以评估其对医生处方的影响,特别是对患者心血管发病率和死亡率的影响”2。这种争论在大西洋彼岸也存在。学会(american College of Cardiology)和美国心脏协会建议,行政协调会在成年人中使用无症状具有中等RCV 40多岁到十岁,但并不具有RCV患者的低或高,因为他不大可能改变了治疗这些病人的照顾。美国预防服务工作组不建议使用该评分,因为过度用药的风险和缺乏随机临床试验。对卫生保健使用者、病人和护理人员来说,在会诊时表达怀疑有时是困难的。决策冲突可能成为共同医疗决策的障碍。这两篇文章的发表提醒我们怀疑在科学中的重要性和争议的力量,这是理解的真正关键,促使我们走出确定性的舒适伞。匆忙的读者(我经常是其中之一),不习惯阅读怀疑,可能更喜欢简单的彩色框,其美学往往与简化的过程成比例。深入研究数据就像反省一样困难……然而……全科医学专业知识的发展需要深入研究……如果全科医生停留在表面上,他的职业身份往往被用户和监护人认为是无用的。全科医学专业知识使我们能够限制有时被媒体报道的争议所固有的决策冲突,并保证一个共同的决策过程,考虑到对话者表达的怀疑和先验。about CS的论文后共同决定,CNGE Guineberteau等人的对立面,杂志并行使其读者期待的辩证,责成...合成这种合成致富不仅可以对抗两个小组的观点,而且用户的健康、卫生经济学家、社会学家、d’éthicien能够追踪4页:个性化医学的优势和局限性,预测、预防和参与性。
{"title":"EXERCER ET LA DIALECTIQUE","authors":"X. Gocko","doi":"10.56746/exercer.2022.188.435","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2022.188.435","url":null,"abstract":"Dans ce numéro, vous allez découvrir deux articles sur le score calcique alias CAC (coronary artery calcium) : l’avis du conseil scientifique (CS) du CNGE (mai 2022), qui recommande de ne pas utiliser le score calcique en routine compte tenu de l’absence de bénéfice clinique démontré1, et l’article didactique de Guineberteau et al. qui conclut à des « données encourageantes » et à un CAC qui « pourrait devenir un outil supplémentaire pour guider l’intervention médicamenteuse et non médicamenteuse chez les patients considérés comme à risque cardiovasculaire intermédiaire »2. Malgré cette opposition apparente, les deux équipes partagent certaines analyses. Par exemple, un CAC = 0 est associé à un risque d’événement cardiovasculaire à dix ans très faible1,2. La différence principale réside dans l’apport du CAC par rapport aux équations de risque cardiovasculaire (RCV) comme SCORE2. Le CS du CNGE juge les bénéfices mineurs et pointe du doigt les risques avec « les difficultés d’accès à l’imagerie, les coûts, le risque de radiations ionisantes, les incidentalomes, la surmédicalisation et l’anxiété liée à la surveillance »1. Guineberteau et al. se veulent rassurants quant aux radiations ionisantes (équivalent d’une mammographie) et réclament des « essais randomisés pour évaluer son impact sur les prescriptions des médecins et surtout sur la morbimortalité cardiovasculaire des patients »2. Cette controverse existe aussi outre-Atlantique. L’American College of Cardiology et l’American Heart Association recommandent l’utilisation du CAC chez les adultes asymptomatiques de plus de 40 ans présentant un RCV intermédiaire à dix ans, mais pas chez les patients présentant un RCV faible ou élevé, car il est peu probable qu’il modifie la prise en charge thérapeutique chez ces patients. L’US Preventive Services Task Force ne recommande pas l’utilisation de ce score, à cause du risque de surmédicalisation et du manque d’essais cliniques randomisés. L’expression du doute en consultation est parfois difficile pour les usagers de la santé, les patients et les soignants. Les conflits décisionnels peuvent apparaître comme un obstacle à la décision médicale partagée. La publication de ces deux articles nous rappelle l’importance du doute en science et la force de la controverse, véritable pivot d’intelligibilité, qui nous pousse à sortir du confort de l’ombrelle des certitudes. Les lecteurs pressés (dont je fais régulièrement partie) et peu habitués à lire le doute, peuvent préférer la simplicité avec un encadré coloré dont l’esthétisme est souvent proportionnel au processus de simplification. Plonger dans les données est aussi difficile qu’une introspection… Et pourtant… Le développement de l’expertise en médecine générale passe par cette plongée… Si le médecin généraliste reste en surface, il endosse l’identité professionnelle de bobologue-adresseur souvent jugé inutile par les usagers et les tutelles. L’expertise en médecine générale permet de limiter le conflit décis","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46478029","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.56746/exercer.2022.188.458
C. Guineberteau, E. DE GROSSOUVRE, H. Delagarde, F. Lemire, A. Siary, J. Jeanneteau
Évaluer le risque cardiovasculaire global des patients en prévention primaire est un acte quotidien en médecine générale. La situation du patient jugé à risque intermédiaire est la plus délicate, car source d’incertitude sur la stratégie thérapeutique la plus appropriée. Le score calcique (coronary artery calcium, CAC) est un marqueur d’évaluation du risque cardiovasculaire global complémentaire de l’approche proposée par les références habituelles (SCORE, Framingham). Alors que ces références validées à l’échelle populationnelles peuvent être prises en défaut à l’échelle personnelle, le score calcique pourrait être un marqueur plus individuel. Quatre valeurs seuils semblent intéressantes en pratique clinique : CAC = 0, CAC > 100 ou charge calcaire modérée, CAC > 400 ou charge calcaire importante et CAC > 1 000 ou charge calcaire majeure. Sous certaines conditions, un CAC = 0 permettrait de reclasser en risque faible un patient jugé à risque intermédiaire. À l’inverse, un CAC élevé pourrait inciter à une attitude plus interventionniste adaptée à la singularité du patient, visant à réduire le risque cardiovasculaire global (prescription d’une statine et/ou d’activité physique, etc.). Pour autant, y recourir nécessite de connaître les situations dans lesquelles son résultat doit être considéré avec précaution. Il doit aussi être réservé aux situations dans lesquelles le résultat est réellement susceptible de modifier l’attitude thérapeutique. Des études prospectives sont nécessaires pour préciser son intérêt en routine de médecine générale.
{"title":"RISQUE CARDIOVASCULAIRE ET SOINS PRIMAIRES : QUELLE PLACE POUR LE SCORE CALCIQUE DANS LA DEMARCHE DECISIONNELLE EN MEDECINE GENERALE ?","authors":"C. Guineberteau, E. DE GROSSOUVRE, H. Delagarde, F. Lemire, A. Siary, J. Jeanneteau","doi":"10.56746/exercer.2022.188.458","DOIUrl":"https://doi.org/10.56746/exercer.2022.188.458","url":null,"abstract":"Évaluer le risque cardiovasculaire global des patients en prévention primaire est un acte quotidien en médecine générale. La situation du patient jugé à risque intermédiaire est la plus délicate, car source d’incertitude sur la stratégie thérapeutique la plus appropriée. Le score calcique (coronary artery calcium, CAC) est un marqueur d’évaluation du risque cardiovasculaire global complémentaire de l’approche proposée par les références habituelles (SCORE, Framingham). Alors que ces références validées à l’échelle populationnelles peuvent être prises en défaut à l’échelle personnelle, le score calcique pourrait être un marqueur plus individuel. Quatre valeurs seuils semblent intéressantes en pratique clinique : CAC = 0, CAC > 100 ou charge calcaire modérée, CAC > 400 ou charge calcaire importante et CAC > 1 000 ou charge calcaire majeure. Sous certaines conditions, un CAC = 0 permettrait de reclasser en risque faible un patient jugé à risque intermédiaire. À l’inverse, un CAC élevé pourrait inciter à une attitude plus interventionniste adaptée à la singularité du patient, visant à réduire le risque cardiovasculaire global (prescription d’une statine et/ou d’activité physique, etc.). Pour autant, y recourir nécessite de connaître les situations dans lesquelles son résultat doit être considéré avec précaution. Il doit aussi être réservé aux situations dans lesquelles le résultat est réellement susceptible de modifier l’attitude thérapeutique. Des études prospectives sont nécessaires pour préciser son intérêt en routine de médecine générale.","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41448199","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}