Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.409
A. Kante , A. Afana , D. Sène , S. Toupin , K. Champion , V. Pagis , W. Bigot , V. Delcey , A. Lopes , B. Amador-Borrero , R. Burlacu , A. Tazi , B. Crestani , S. Mouly , P.J. Martial , C. Baladi , R. Mirailles , E. Ballout , T. Goncalves , P. Henry , C. Comarmond
<div><h3>Introduction</h3><div>La sarcoïdose cardiaque (SC) est une pathologie sous-diagnostiquée caractérisée par la formation de granulomes non caséeux dans le myocarde. Elle peut se compliquer d’arythmies, d’insuffisance cardiaque et de mort subite. Un diagnostic précoce de la SC est crucial pour optimiser le traitement et retarder la progression de la maladie. Les forces hémodynamiques (HDF) mesurent la force globale échangée entre le volume sanguin et le myocarde en imagerie par résonance magnétique cardiaque (IRM), et constituent un nouveau paramètre non invasif pour détecter les dysfonctionnements cardiaques précoces. Cependant, les HDF n’ont pas encore été étudiées chez les patients suspectés de SC.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Dans une étude monocentrique, des patients suspectés de SC avec une sarcoïdose confirmée histologiquement ont été inclus et ont bénéficié d’une IRM cardiaque 1,5<!--> <!-->T. Ces patients ont été appariés à des témoins sains appariés sur l’âge et sexe, ayant également eu une IRM cardiaque. Les HDF ont été obtenues pour l’ensemble de la cohorte à l’aide d’un logiciel de post-traitement avancé (Medis Suite). Chez les patients atteints de sarcoïdose, l’atteinte cardiaque a été confirmée selon les critères WASOG (World Association for Sarcoidosis and Other Granulomatous Diseases) 2014, incluant notamment la présence d’un rehaussement tardif au gadolinium (LGE), une captation hétérogène en « patch » en tomographie par émission de positron (TEP) au FDG, et des défauts de perfusion à la scintigraphie cardiaque. La performance des HDF pour diagnostiquer la SC chez les patients atteints de sarcoïdose a été évaluée par un modèle de régression logistique utilisant 3 paramètres HDF : le pic systolique du VG, la force longitudinale du VG et l’impulsion du VG, ajustés pour la présence de LGE.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 45 patients inclus atteints de sarcoïdose avec suspicion de SC, 27 (60 %) avaient une SC confirmée selon les critères WASOG (22 % avaient un TEP-FDG cardiaque évocateur, 11 % présentaient des défauts de perfusion à la scintigraphie et 85 % avaient un LGE). Dans cette population, les HDF systoliques et diastoliques étaient significativement altérées par rapport aux témoins (Impulsion VG, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,045 ; Ratio systolique VG, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,018 ; transition systole-diastole VG, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,012 ; décélération diastolique VG, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,013). Chez les patients atteints de sarcoïdose, la déformation du VG (paramètres de strain longitudinal, radial et circonférentiels), de même que la fraction d’éjection du VG (médiane [IQR]) n’étaient pas statistiquement différentes entre les patients atteints de SC (56 [53–60] %) et ceux sans SC (60 [55–64] %). Cependant, les paramètres HDF que sont la Force longitudinale VG (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,041), l’Impulsion VG (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,018), et le Pic
{"title":"Forces hémodynamiques : un paramètre d’IRM cardiaque novateur pour évaluer l’atteinte cardiaque chez les patients atteints de Sarcoïdose","authors":"A. Kante , A. Afana , D. Sène , S. Toupin , K. Champion , V. Pagis , W. Bigot , V. Delcey , A. Lopes , B. Amador-Borrero , R. Burlacu , A. Tazi , B. Crestani , S. Mouly , P.J. Martial , C. Baladi , R. Mirailles , E. Ballout , T. Goncalves , P. Henry , C. Comarmond","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.409","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.409","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La sarcoïdose cardiaque (SC) est une pathologie sous-diagnostiquée caractérisée par la formation de granulomes non caséeux dans le myocarde. Elle peut se compliquer d’arythmies, d’insuffisance cardiaque et de mort subite. Un diagnostic précoce de la SC est crucial pour optimiser le traitement et retarder la progression de la maladie. Les forces hémodynamiques (HDF) mesurent la force globale échangée entre le volume sanguin et le myocarde en imagerie par résonance magnétique cardiaque (IRM), et constituent un nouveau paramètre non invasif pour détecter les dysfonctionnements cardiaques précoces. Cependant, les HDF n’ont pas encore été étudiées chez les patients suspectés de SC.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Dans une étude monocentrique, des patients suspectés de SC avec une sarcoïdose confirmée histologiquement ont été inclus et ont bénéficié d’une IRM cardiaque 1,5<!--> <!-->T. Ces patients ont été appariés à des témoins sains appariés sur l’âge et sexe, ayant également eu une IRM cardiaque. Les HDF ont été obtenues pour l’ensemble de la cohorte à l’aide d’un logiciel de post-traitement avancé (Medis Suite). Chez les patients atteints de sarcoïdose, l’atteinte cardiaque a été confirmée selon les critères WASOG (World Association for Sarcoidosis and Other Granulomatous Diseases) 2014, incluant notamment la présence d’un rehaussement tardif au gadolinium (LGE), une captation hétérogène en « patch » en tomographie par émission de positron (TEP) au FDG, et des défauts de perfusion à la scintigraphie cardiaque. La performance des HDF pour diagnostiquer la SC chez les patients atteints de sarcoïdose a été évaluée par un modèle de régression logistique utilisant 3 paramètres HDF : le pic systolique du VG, la force longitudinale du VG et l’impulsion du VG, ajustés pour la présence de LGE.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 45 patients inclus atteints de sarcoïdose avec suspicion de SC, 27 (60 %) avaient une SC confirmée selon les critères WASOG (22 % avaient un TEP-FDG cardiaque évocateur, 11 % présentaient des défauts de perfusion à la scintigraphie et 85 % avaient un LGE). Dans cette population, les HDF systoliques et diastoliques étaient significativement altérées par rapport aux témoins (Impulsion VG, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,045 ; Ratio systolique VG, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,018 ; transition systole-diastole VG, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,012 ; décélération diastolique VG, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,013). Chez les patients atteints de sarcoïdose, la déformation du VG (paramètres de strain longitudinal, radial et circonférentiels), de même que la fraction d’éjection du VG (médiane [IQR]) n’étaient pas statistiquement différentes entre les patients atteints de SC (56 [53–60] %) et ceux sans SC (60 [55–64] %). Cependant, les paramètres HDF que sont la Force longitudinale VG (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,041), l’Impulsion VG (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,018), et le Pic ","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A414"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719897","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.406
A. Kante , P. Legendre , B. Joly , B. Dunogue , A. Hertig , B. Terrier , E. Massolin , P. Coppo , F. Ackermann , G. Piccoli , L. Mouthon , J. Guibourdenche , B. Chaigne
<div><h3>Introduction</h3><div>La crise rénale sclérodermique (CRS) est une complication majeure de la sclérodermie systémique (SSc) associée à une morbidité et une mortalité élevée. La physiopathologie, bien que partiellement comprise, inclut une atteinte vasculaire avec un déséquilibre de facteurs pro- et anti-angiogéniques. Au cours de ce projet, nous avons étudié les performances diagnostique et pronostique de deux biomarqueurs que sont le facteur de croissance placentaire (PlGF), et la tyrosine kinase 1 soluble de type Fms (sFlt-1). PlGF et sFlt-1 sont utilisés pour le diagnostic de la prééclampsie, pathologie également caractérisée par une vasculopathie, une anémie hémolytique, ainsi qu’une insuffisance rénale.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Le sérum de 27 patients atteints de ScS avec CRS (ScS-CRS<!--> <!-->+<!--> <!-->) a été analysé, et les dosages ont été effectués en employant des anticorps murins dirigés contre les molécules sFlt-1 et PlGF. Les immuno-dosages obtenus ont été comparés à des contrôles sains (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->61) et à des patients sans antécédent de CRS (ScS-CRS-, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->24), ainsi qu’à deux groupes supplémentaires de vasculopathies rénales : patients atteints de syndrome hémolytique et urémique (SHU, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->27) et d’hypertension maligne (HTAm, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->22), tous appariés sur l’âge et le sexe. Les performances diagnostiques de sFlt-1 et PlGF ont été étudiées à l’aide de courbes ROC (courbes caractéristiques du fonctionnement de l’opérateur). La valeur seuil de PlGF a été déterminée en utilisant l’indice de Youden. Le risque de dialyse à long terme a été évalué à l’aide d’un modèle de Cox univarié.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Le dosage de PlGF (pg/mL) était significativement plus élevé dans le sérum des patients SSc-CRS+, avec une valeur médiane [intervalle interquartile] de 42,1 [21,4–51,8] pg/mL. Cette supériorité est retrouvée en comparaison aux donneurs sains (14,7 [11,8–17,9] pg/mL) mais également aux patients SSc-CRS- (18,5 [14,7–21,5] pg/mL), ceux atteints de SHU (22,8 [19,5–29,6] pg/mL) et d’HTAm (25,5 [17,2–39,3] pg/mL) (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001). Un niveau de PlGF supérieur à un seuil de 24,5<!--> <!-->pg/mL était associé à une AUC (aire sous la courbe) de 0,81 (intervalle de confiance [0,68–0,94]) avec une spécificité de 95 % et une sensibilité de 67 %. Les marqueurs sFlt-1 et le ratio sFlt-1/PlGF présentent de plus faibles performances diagnostiques, avec une AUC respective à 0,72 [0,57–0,87] et 0,67 [0,51–0,82]. Un total de 11 patients SSc a évolué vers une insuffisance rénale terminale, et présentaient un taux significativement plus élevé de PlGF (42,9 [22,4–78,2] pg/mL) en comparaison aux patients non dialysés (19,7 [15,6–29,7], <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,03).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>En conclusion, le dosage de PlGF sérique pourrait permettre d’identifier les patients ScS à r
{"title":"Étude des performances diagnostiques des biomarqueurs angiogéniques soluble fms-like tyrosine kinase (sFlt-1) et placental growth factor (PlGF) dans la crise rénale sclérodermique : étude cas-contrôle","authors":"A. Kante , P. Legendre , B. Joly , B. Dunogue , A. Hertig , B. Terrier , E. Massolin , P. Coppo , F. Ackermann , G. Piccoli , L. Mouthon , J. Guibourdenche , B. Chaigne","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.406","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.406","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La crise rénale sclérodermique (CRS) est une complication majeure de la sclérodermie systémique (SSc) associée à une morbidité et une mortalité élevée. La physiopathologie, bien que partiellement comprise, inclut une atteinte vasculaire avec un déséquilibre de facteurs pro- et anti-angiogéniques. Au cours de ce projet, nous avons étudié les performances diagnostique et pronostique de deux biomarqueurs que sont le facteur de croissance placentaire (PlGF), et la tyrosine kinase 1 soluble de type Fms (sFlt-1). PlGF et sFlt-1 sont utilisés pour le diagnostic de la prééclampsie, pathologie également caractérisée par une vasculopathie, une anémie hémolytique, ainsi qu’une insuffisance rénale.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Le sérum de 27 patients atteints de ScS avec CRS (ScS-CRS<!--> <!-->+<!--> <!-->) a été analysé, et les dosages ont été effectués en employant des anticorps murins dirigés contre les molécules sFlt-1 et PlGF. Les immuno-dosages obtenus ont été comparés à des contrôles sains (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->61) et à des patients sans antécédent de CRS (ScS-CRS-, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->24), ainsi qu’à deux groupes supplémentaires de vasculopathies rénales : patients atteints de syndrome hémolytique et urémique (SHU, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->27) et d’hypertension maligne (HTAm, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->22), tous appariés sur l’âge et le sexe. Les performances diagnostiques de sFlt-1 et PlGF ont été étudiées à l’aide de courbes ROC (courbes caractéristiques du fonctionnement de l’opérateur). La valeur seuil de PlGF a été déterminée en utilisant l’indice de Youden. Le risque de dialyse à long terme a été évalué à l’aide d’un modèle de Cox univarié.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Le dosage de PlGF (pg/mL) était significativement plus élevé dans le sérum des patients SSc-CRS+, avec une valeur médiane [intervalle interquartile] de 42,1 [21,4–51,8] pg/mL. Cette supériorité est retrouvée en comparaison aux donneurs sains (14,7 [11,8–17,9] pg/mL) mais également aux patients SSc-CRS- (18,5 [14,7–21,5] pg/mL), ceux atteints de SHU (22,8 [19,5–29,6] pg/mL) et d’HTAm (25,5 [17,2–39,3] pg/mL) (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001). Un niveau de PlGF supérieur à un seuil de 24,5<!--> <!-->pg/mL était associé à une AUC (aire sous la courbe) de 0,81 (intervalle de confiance [0,68–0,94]) avec une spécificité de 95 % et une sensibilité de 67 %. Les marqueurs sFlt-1 et le ratio sFlt-1/PlGF présentent de plus faibles performances diagnostiques, avec une AUC respective à 0,72 [0,57–0,87] et 0,67 [0,51–0,82]. Un total de 11 patients SSc a évolué vers une insuffisance rénale terminale, et présentaient un taux significativement plus élevé de PlGF (42,9 [22,4–78,2] pg/mL) en comparaison aux patients non dialysés (19,7 [15,6–29,7], <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,03).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>En conclusion, le dosage de PlGF sérique pourrait permettre d’identifier les patients ScS à r","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A412"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721271","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.405
J. Mallick, A. Guffroy, V. Poindron, T. Martin, Y. Dieudonné, A.S. Korganow, M. Herber
<div><h3>Introduction</h3><div>La sclérodermie systémique n’est pas considérée comme une maladie auto-immune familiale, à la différence du lupus érythémateux systémique. Cependant, des cas familiaux de sclérodermie systémique sont décrits, soulevant la question d’une potentielle héritabilité. Une revue de la littérature a été menée afin d’estimer la fréquence de survenue d’une sclérodermie systémique chez les apparentés au premier degré d’un sujet atteint.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>La revue de la littérature a été réalisée à l’aide de la base de données PubMed, couvrant une période allant jusqu’en août 2024. Les recherches ont été effectuées via les mots-clés (systemic sclerosis)AND((familial)OR(twins[MeSH Terms])). La prévalence et le risque relatif familial ont été recueillis lorsqu’ils étaient disponibles.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur les 1391 articles identifiés, 92 ont été sélectionnés pour leur pertinence après un examen des titres et des résumés puis 33 d’entre eux (13 études épidémiologiques descriptives et 20 rapports de cas) ont été inclus dans l’analyse. Au moins 255 patients appartenant à 107 familles de sclérodermie systémique ont été recensées (107 cas index, 148 apparentés au premier degré atteints). La prévalence des cas familiaux de sclérodermie systémique varie entre 1,4 et 5,17 % selon les études. La prévalence de sclérodermie systémique chez les apparentés au premier degré d’un cas index varie entre 0,08 et 3,36 %, avec un risque relatif familial estimé entre 3,07 et 14,3. En France, la prévalence des familles multiplex en 2012 était de 2,4 %, la prévalence de la sclérodermie systémique chez un apparenté au premier degré d’un cas index était de 1,1 % et le risque relatif familial de 3,5 <span><span>[1]</span></span>.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>L’antécédent familial de sclérodermie systémique chez un apparenté au premier degré est un des principaux facteurs de risque de développer la maladie <span><span>[2]</span></span>. La prévalence des cas familiaux reste toutefois faible par rapport à la poly-autoimmunité et l’auto-immunité familiale <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[3]</span></span>. Plusieurs cas rapportés décrivent des apparentés au premier degré atteints de connectivites indifférenciées ou mixtes avec des caractéristiques clinico-biologiques insuffisantes pour les classer en tant que sclérodermies systémiques (critères ACR-EULAR 2017). Le taux de concordance bas chez des jumeaux monozygotes et similaire chez les dizygotes suggère une faible contribution génétique, au profit d’un impact environnemental prépondérant <span><span>[4]</span></span>. Il n’est pas décrit de transmission monogénique mais de nombreuses études rapportent des variants génétiques facteurs de risque de sclérodermie systémique (NOTCH4 <span><span>[5]</span></span>, IRF5, STAT4 <span><span>[6]</span></span>). Par ailleurs, une forme extrême de syndrome autoinflammatoire avec morphées en li
{"title":"Sclérodermie systémique familiale","authors":"J. Mallick, A. Guffroy, V. Poindron, T. Martin, Y. Dieudonné, A.S. Korganow, M. Herber","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.405","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.405","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La sclérodermie systémique n’est pas considérée comme une maladie auto-immune familiale, à la différence du lupus érythémateux systémique. Cependant, des cas familiaux de sclérodermie systémique sont décrits, soulevant la question d’une potentielle héritabilité. Une revue de la littérature a été menée afin d’estimer la fréquence de survenue d’une sclérodermie systémique chez les apparentés au premier degré d’un sujet atteint.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>La revue de la littérature a été réalisée à l’aide de la base de données PubMed, couvrant une période allant jusqu’en août 2024. Les recherches ont été effectuées via les mots-clés (systemic sclerosis)AND((familial)OR(twins[MeSH Terms])). La prévalence et le risque relatif familial ont été recueillis lorsqu’ils étaient disponibles.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur les 1391 articles identifiés, 92 ont été sélectionnés pour leur pertinence après un examen des titres et des résumés puis 33 d’entre eux (13 études épidémiologiques descriptives et 20 rapports de cas) ont été inclus dans l’analyse. Au moins 255 patients appartenant à 107 familles de sclérodermie systémique ont été recensées (107 cas index, 148 apparentés au premier degré atteints). La prévalence des cas familiaux de sclérodermie systémique varie entre 1,4 et 5,17 % selon les études. La prévalence de sclérodermie systémique chez les apparentés au premier degré d’un cas index varie entre 0,08 et 3,36 %, avec un risque relatif familial estimé entre 3,07 et 14,3. En France, la prévalence des familles multiplex en 2012 était de 2,4 %, la prévalence de la sclérodermie systémique chez un apparenté au premier degré d’un cas index était de 1,1 % et le risque relatif familial de 3,5 <span><span>[1]</span></span>.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>L’antécédent familial de sclérodermie systémique chez un apparenté au premier degré est un des principaux facteurs de risque de développer la maladie <span><span>[2]</span></span>. La prévalence des cas familiaux reste toutefois faible par rapport à la poly-autoimmunité et l’auto-immunité familiale <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[3]</span></span>. Plusieurs cas rapportés décrivent des apparentés au premier degré atteints de connectivites indifférenciées ou mixtes avec des caractéristiques clinico-biologiques insuffisantes pour les classer en tant que sclérodermies systémiques (critères ACR-EULAR 2017). Le taux de concordance bas chez des jumeaux monozygotes et similaire chez les dizygotes suggère une faible contribution génétique, au profit d’un impact environnemental prépondérant <span><span>[4]</span></span>. Il n’est pas décrit de transmission monogénique mais de nombreuses études rapportent des variants génétiques facteurs de risque de sclérodermie systémique (NOTCH4 <span><span>[5]</span></span>, IRF5, STAT4 <span><span>[6]</span></span>). Par ailleurs, une forme extrême de syndrome autoinflammatoire avec morphées en li","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A411"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721438","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.335
M. Billotte , R. Jaussaud , A. Meyer , L. Bolko , A. Servettaz , S. Dury , B. Bonnotte , H. Devilliers , P. Bonniaud , G. Beltramo , J. Campagne , N. Magy-Bertrand , A. Chaudier , F. Chabot , T. Moulinet , H. Camara , P. Decker , Myosit’Est
<div><h3>Introduction</h3><div>Le syndrome des anti-synthétases (SAS) est une connectivite de chevauchement, associant de façon variable une myosite, une pneumopathie interstitielle diffuse (PID), une atteinte articulaire inflammatoire, un phénomène de Raynaud et une atteinte cutanée à type d’hyperkératose fissuraire des mains et doigts. La PID touche plus de 75 % des patients et constitue la première cause de mortalité au cours du SAS. L’évolution à long terme de la PID est variable selon les patients et difficilement prévisible. Un objectif majeur de la prise en charge est d’évaluer le risque de progression au cours du temps lors du diagnostic de PID chez un patient donné. L’objectif de l’étude était de déterminer des groupes homogènes de patients avec SAS selon le profil évolutif de la PID au cours du temps et de les caractériser.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude rétrospective de cohorte multicentrique inter-régionale au sein du Grand Est (réseau Myosit’EST). Les critères d’inclusion étaient : (1) diagnostic de SAS défini selon les critères de Connors avec (2) PID définie sur les données du scanner thoracique et (3) CVF au diagnostic de la PID et à au moins une reprise au cours du suivi. Afin de décrire les trajectoires évolutives de la PID, plusieurs modèles linéaires mixtes de 1 à 6 classes latentes (ou latent-class mixed models) ont été évalué pour la variable CVF en fonction du temps. Le nombre optimal de classes a été déterminé selon des critères statistiques (AIC et BIC) et l’adéquation du modèle (probabilités à posteriori d’appartenance à une classe donnée). Le temps 0 correspondait à la valeur de CVF au diagnostic de la PID. Les trajectoires ont été censurées après la visite de suivi n°8 en raison du grand nombre de données manquantes au-delà.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 92 patients ont été inclus, dont 56 patients avec anticorps anti-Jo1 (61 %), 14 patients avec anticorps anti-PL7 (15 %), 13 patients avec anticorps anti-PL12 (14 %) et 9 patients avec anticorps anti-EJ (10 %). Une PID sévère au diagnostic était observée chez 30 patients (33 %). Des atteintes musculaire, articulaire, microvasculaire et cutanée étaient présentes respectivement chez 50 patients (54 %), 55 patients (60 %), 36 patients (39 %) et 30 patients (33 %). Le modèle à 3 classes était le plus adapté avec une probabilité moyenne d’appartenance à une classe de 0,78. La classe 1 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->17 patients) était caractérisée par une diminution progressive de la CVF au cours du temps et un pronostic péjoratif comparativement aux autres classes (hypertension pulmonaire, insuffisance respiratoire chronique et décès). La prévalence d’atteinte microvasculaire (47 %), cardiaque (12 %) et d’anticorps anti-Ro52 (73 %) était élevée. Un cancer associé était présent chez 4 patients (24 %). La classe 2 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->44 patients) était caractérisée par une CVF conservée au diagnostic avec une trajectoire stabl
{"title":"Évaluation non supervisée des trajectoires évolutives de la pneumopathie interstitielle diffuse au cours du syndrome des anti-synthétases","authors":"M. Billotte , R. Jaussaud , A. Meyer , L. Bolko , A. Servettaz , S. Dury , B. Bonnotte , H. Devilliers , P. Bonniaud , G. Beltramo , J. Campagne , N. Magy-Bertrand , A. Chaudier , F. Chabot , T. Moulinet , H. Camara , P. Decker , Myosit’Est","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.335","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.335","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le syndrome des anti-synthétases (SAS) est une connectivite de chevauchement, associant de façon variable une myosite, une pneumopathie interstitielle diffuse (PID), une atteinte articulaire inflammatoire, un phénomène de Raynaud et une atteinte cutanée à type d’hyperkératose fissuraire des mains et doigts. La PID touche plus de 75 % des patients et constitue la première cause de mortalité au cours du SAS. L’évolution à long terme de la PID est variable selon les patients et difficilement prévisible. Un objectif majeur de la prise en charge est d’évaluer le risque de progression au cours du temps lors du diagnostic de PID chez un patient donné. L’objectif de l’étude était de déterminer des groupes homogènes de patients avec SAS selon le profil évolutif de la PID au cours du temps et de les caractériser.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude rétrospective de cohorte multicentrique inter-régionale au sein du Grand Est (réseau Myosit’EST). Les critères d’inclusion étaient : (1) diagnostic de SAS défini selon les critères de Connors avec (2) PID définie sur les données du scanner thoracique et (3) CVF au diagnostic de la PID et à au moins une reprise au cours du suivi. Afin de décrire les trajectoires évolutives de la PID, plusieurs modèles linéaires mixtes de 1 à 6 classes latentes (ou latent-class mixed models) ont été évalué pour la variable CVF en fonction du temps. Le nombre optimal de classes a été déterminé selon des critères statistiques (AIC et BIC) et l’adéquation du modèle (probabilités à posteriori d’appartenance à une classe donnée). Le temps 0 correspondait à la valeur de CVF au diagnostic de la PID. Les trajectoires ont été censurées après la visite de suivi n°8 en raison du grand nombre de données manquantes au-delà.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 92 patients ont été inclus, dont 56 patients avec anticorps anti-Jo1 (61 %), 14 patients avec anticorps anti-PL7 (15 %), 13 patients avec anticorps anti-PL12 (14 %) et 9 patients avec anticorps anti-EJ (10 %). Une PID sévère au diagnostic était observée chez 30 patients (33 %). Des atteintes musculaire, articulaire, microvasculaire et cutanée étaient présentes respectivement chez 50 patients (54 %), 55 patients (60 %), 36 patients (39 %) et 30 patients (33 %). Le modèle à 3 classes était le plus adapté avec une probabilité moyenne d’appartenance à une classe de 0,78. La classe 1 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->17 patients) était caractérisée par une diminution progressive de la CVF au cours du temps et un pronostic péjoratif comparativement aux autres classes (hypertension pulmonaire, insuffisance respiratoire chronique et décès). La prévalence d’atteinte microvasculaire (47 %), cardiaque (12 %) et d’anticorps anti-Ro52 (73 %) était élevée. Un cancer associé était présent chez 4 patients (24 %). La classe 2 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->44 patients) était caractérisée par une CVF conservée au diagnostic avec une trajectoire stabl","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A364"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721276","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.390
C. Gros , A. Mageau , T. Barral , P. Roland Nicaise , M.H. Saint-Frison , T. Goulenok , T. Papo , K. Sacre
<div><h3>Introduction</h3><div>Le syndrome des anti-phospholipides (SAPL) obstétrical est défini par la survenue d’un évènement obstétrical tardif (mort foetale in utero, éclampsie, retard de croissance intra-utérin par insuffisance placentaire) ou précoce (3 fausses couches consécutives avant la 10e semaine d’aménorrhée (SA)) associée à la présence durable d’auto-anticorps anti-phospholipides (aPL). Son diagnostic peut modifier la prise en charge de grossesses futures. Nous avons voulu déterminer la fréquence des aPL non conventionnels chez les patientes présentant au cours d’une grossesse, une mort foetale inexpliquée (MFIU), une pré-éclampsie (PE) et/ou un retard de croissance intra utérin (RCIU).</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Toutes les patientes ayant présenté une MFIU, une PE et/ou un RCIU suivies dans le service d’obstétrique de notre hôpital entre janvier 2019 et décembre 2021, étaient sélectionnées. Étaient exclues les grossesses gémellaires, les patientes avec un SAPL connu et les patientes pour lesquelles nous ne disposions pas de sérum disponible prélevé au moment de la grossesse. L’ensemble des sérologies à la recherche des aPL comprenaient les IgG/IgM anticardiolipines (aCL), anti-β2GPI (aβ2GPI), antiphosphatidyléthanolamine (aPE), antiphosphatidylsérine/prothrombine (aPS/PT) et les IgG anti-annexine V. Lorsqu’ils étaient disponibles, les échantillons de placenta étaient analysés par un anatomo-pathologiste en aveugle du statut aPL. Toutes les caractéristiques cliniques, de la grossesse et les comorbidités provenaient des dossiers médicaux.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>167 (32 (28,8–35,7) ans) patientes ayant présenté une MFIU (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->28 ; 16,8 %), une PE (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->60 ; 35,9 %) et/ou un RCIU (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->105 ; 62,9 %) étaient incluses et bénéficiaient de la recherche des aPL. Trente-cinq patientes non primipares (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->35/87, 21 %) avaient un antécédent de MFIU, PE et/ou RCIU identifié lors d’une grossesse antérieure. Une maladie auto-immune (MAI) était connue chez 13 patientes (7,8 %). Des aPL étaient détectés chez 33 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->33/167, 19,8 %) patientes. Les aPL étaient des IgG/IgM aPE dans la plupart des cas (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->28/33, 84,8 %). Des IgG/IgM aPS/PT étaient retrouvés dans 11 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->11/33, 33,3 %) cas et des IgG/IgM aCL ou aβ2GP1 dans 4 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4/33, 12,1 %). L’analyse en composantes principales (ACP) d’un petit ensemble de variables, dont la positivité des aPL, la PE<!--> <!--><<!--> <!-->34 SA, la MFIU, le RCIU<!--> <!--><<!--> <!-->34 SA, le poids de naissance, l’âge, l’hypertension artérielle, le tabagisme, les antécédents de MAI et les antécédents de thrombose veineuse suggérait que la positivité des aPL, la MFIU et le tabagisme étaient associés. L’analyse multivariée montrait que la présence d’aPL était associée à la MFIU (OR 4,37
{"title":"Auto-anticorps antiphospholipides non conventionnels chez les patientes présentant une mort foetale inexpliquée, une prééclampsie et/ou un retard de croissance intra-utérin","authors":"C. Gros , A. Mageau , T. Barral , P. Roland Nicaise , M.H. Saint-Frison , T. Goulenok , T. Papo , K. Sacre","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.390","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.390","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le syndrome des anti-phospholipides (SAPL) obstétrical est défini par la survenue d’un évènement obstétrical tardif (mort foetale in utero, éclampsie, retard de croissance intra-utérin par insuffisance placentaire) ou précoce (3 fausses couches consécutives avant la 10e semaine d’aménorrhée (SA)) associée à la présence durable d’auto-anticorps anti-phospholipides (aPL). Son diagnostic peut modifier la prise en charge de grossesses futures. Nous avons voulu déterminer la fréquence des aPL non conventionnels chez les patientes présentant au cours d’une grossesse, une mort foetale inexpliquée (MFIU), une pré-éclampsie (PE) et/ou un retard de croissance intra utérin (RCIU).</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Toutes les patientes ayant présenté une MFIU, une PE et/ou un RCIU suivies dans le service d’obstétrique de notre hôpital entre janvier 2019 et décembre 2021, étaient sélectionnées. Étaient exclues les grossesses gémellaires, les patientes avec un SAPL connu et les patientes pour lesquelles nous ne disposions pas de sérum disponible prélevé au moment de la grossesse. L’ensemble des sérologies à la recherche des aPL comprenaient les IgG/IgM anticardiolipines (aCL), anti-β2GPI (aβ2GPI), antiphosphatidyléthanolamine (aPE), antiphosphatidylsérine/prothrombine (aPS/PT) et les IgG anti-annexine V. Lorsqu’ils étaient disponibles, les échantillons de placenta étaient analysés par un anatomo-pathologiste en aveugle du statut aPL. Toutes les caractéristiques cliniques, de la grossesse et les comorbidités provenaient des dossiers médicaux.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>167 (32 (28,8–35,7) ans) patientes ayant présenté une MFIU (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->28 ; 16,8 %), une PE (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->60 ; 35,9 %) et/ou un RCIU (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->105 ; 62,9 %) étaient incluses et bénéficiaient de la recherche des aPL. Trente-cinq patientes non primipares (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->35/87, 21 %) avaient un antécédent de MFIU, PE et/ou RCIU identifié lors d’une grossesse antérieure. Une maladie auto-immune (MAI) était connue chez 13 patientes (7,8 %). Des aPL étaient détectés chez 33 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->33/167, 19,8 %) patientes. Les aPL étaient des IgG/IgM aPE dans la plupart des cas (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->28/33, 84,8 %). Des IgG/IgM aPS/PT étaient retrouvés dans 11 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->11/33, 33,3 %) cas et des IgG/IgM aCL ou aβ2GP1 dans 4 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4/33, 12,1 %). L’analyse en composantes principales (ACP) d’un petit ensemble de variables, dont la positivité des aPL, la PE<!--> <!--><<!--> <!-->34 SA, la MFIU, le RCIU<!--> <!--><<!--> <!-->34 SA, le poids de naissance, l’âge, l’hypertension artérielle, le tabagisme, les antécédents de MAI et les antécédents de thrombose veineuse suggérait que la positivité des aPL, la MFIU et le tabagisme étaient associés. L’analyse multivariée montrait que la présence d’aPL était associée à la MFIU (OR 4,37 ","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A401"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721425","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.383
A. Mekinian, Arsène Mekinian, Sarah Meneses, Lucie Biard, Lorenzo Dagna, Pavel Novikov, Carlo Salvarani, Olivier Espitia, Savino Sciscia, Martin Michaud, Marc Lambert, José Hernández-Rodríguez, Nicolas Schleinitz, Abid Awisat, Xavier Puéchal, Achille
Introduction
Dans cette étude multicentrique, nous avons comparé l’efficacité de l’infliximab IV à celle de l’adalimumab SC chez 135 patients atteints de TAK.
Patients et méthodes
De janvier 2017 à septembre 2019, nous avons mené une étude multicentrique rétrospective dans des centres de référence de France, d’Italie, d’Espagne, d’Arménie, d’Israël, du Japon, de Tunisie et de Russie concernant les biothérapies biologiques dans le traitement des TAKAYASU.
Résultats
Au total, 135 patients atteints de TAK ont reçu au moins pendant 3 mois des traitements à l’adalimumab ou à l’infliximab ont été inclus dans cette étude. Parmi eux, 101 et 34 patients ont reçu de l’infliximab IV et de l’adalimumab SC, respectivement. Dans l’ensemble, le profil démographique et de comorbidité, les caractéristiques spécifiques de TAK et les traitements utilisés en même temps que les inhibiteurs du TNFalpha étaient similaires entre les groupes, à l’exception des taux plus élevés de type NUMANO V dans le groupe adalimumab. Une réponse complète (NIH < 2 moins de 7,5 mg/jour de prednisone)à 6 étaient obtenu chez 71 % des TAK dont 21 (68 %) sous adalimumab et 64 (73 %) sous infliximab (p = 0,8). Les facteurs associés à une réponse complète aux inhibiteurs du TNFa à 6 mois dans l’analyse univariée étaient l’âge < 30 ans, l’usage de tabac, les signes vasculaires, NIH≥2, la CRP > 20 mg/l, plus de 20 mg/jour de prednisone, mais pas l’utilisation de l’infliximab ou de l’adalimumab. L’incidence cumulative de l’échec du traitement n’était pas significativement différente entre les patients traités par l’infliximab et l’adalimumab. Au cours du suivi chez les patients ayant reçu respectivement de l’infliximab IV et de l’adalimumab SC IV, le risque de rechute à 12 mois était de 10,9 % [0,21,9] sous adalimumab et de 16,8 % [8,64, 24,27]. L’incidence globale des revascularisations n’était pas significativement différente.
Conclusion
Dans cette étude, nous confirmons que l’infliximab et l’adalimumab sont tous deux efficaces dans le TAK, sans différences significatives dans le risque de rechute et de revascularisations.
{"title":"Efficacité de l’infliximab versus adalimumab dans l’artérite de TAKAYASU","authors":"A. Mekinian, Arsène Mekinian, Sarah Meneses, Lucie Biard, Lorenzo Dagna, Pavel Novikov, Carlo Salvarani, Olivier Espitia, Savino Sciscia, Martin Michaud, Marc Lambert, José Hernández-Rodríguez, Nicolas Schleinitz, Abid Awisat, Xavier Puéchal, Achille","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.383","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.383","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Dans cette étude multicentrique, nous avons comparé l’efficacité de l’infliximab IV à celle de l’adalimumab SC chez 135 patients atteints de TAK.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>De janvier 2017 à septembre 2019, nous avons mené une étude multicentrique rétrospective dans des centres de référence de France, d’Italie, d’Espagne, d’Arménie, d’Israël, du Japon, de Tunisie et de Russie concernant les biothérapies biologiques dans le traitement des TAKAYASU.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 135 patients atteints de TAK ont reçu au moins pendant 3 mois des traitements à l’adalimumab ou à l’infliximab ont été inclus dans cette étude. Parmi eux, 101 et 34 patients ont reçu de l’infliximab IV et de l’adalimumab SC, respectivement. Dans l’ensemble, le profil démographique et de comorbidité, les caractéristiques spécifiques de TAK et les traitements utilisés en même temps que les inhibiteurs du TNFalpha étaient similaires entre les groupes, à l’exception des taux plus élevés de type NUMANO V dans le groupe adalimumab. Une réponse complète (NIH<!--> <!--><<!--> <!-->2 moins de 7,5<!--> <!-->mg/jour de prednisone)à 6 étaient obtenu chez 71 % des TAK dont 21 (68 %) sous adalimumab et 64 (73 %) sous infliximab (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,8). Les facteurs associés à une réponse complète aux inhibiteurs du TNFa à 6 mois dans l’analyse univariée étaient l’âge<!--> <!--><<!--> <!-->30 ans, l’usage de tabac, les signes vasculaires, NIH≥2, la CRP<!--> <!-->><!--> <!-->20<!--> <!-->mg/l, plus de 20<!--> <!-->mg/jour de prednisone, mais pas l’utilisation de l’infliximab ou de l’adalimumab. L’incidence cumulative de l’échec du traitement n’était pas significativement différente entre les patients traités par l’infliximab et l’adalimumab. Au cours du suivi chez les patients ayant reçu respectivement de l’infliximab IV et de l’adalimumab SC IV, le risque de rechute à 12 mois était de 10,9 % [0,21,9] sous adalimumab et de 16,8 % [8,64, 24,27]. L’incidence globale des revascularisations n’était pas significativement différente.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Dans cette étude, nous confirmons que l’infliximab et l’adalimumab sont tous deux efficaces dans le TAK, sans différences significatives dans le risque de rechute et de revascularisations.</div></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A397"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721611","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.394
T. Goulenok , C. François , A. Mageau , C. Dossier , E. Hachulla , T. Papo , K. Sacre
<div><h3>Introduction</h3><div>L’infection persistante à human papillomavirus (HPV) est la cause du cancer du col de l’utérus. Les patients pris en charge pour une maladie systémique inflammatoire ou auto-immune (MSIA) et exposés à un traitement immunosuppresseur sont à haut risque d’infection persistante à HPV. Bien que la vaccination contre HPV soit sûre, protège du cancer du col de l’utérus et réduise la mortalité qui lui est associée, la couverture vaccinale des patients suivis pour MSIA est faible. L’objectif de ce travail était d’évaluer les connaissances que les patients suivis pour une MSIA ont de l’infection HPV.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Un questionnaire anonyme, accessible par QR code entre le 1er avril et le 30 juin 2024, a été proposé aux patients suivis pour MSIA. L’étude interrogeait les caractéristiques épidémiologiques, le statut vaccinal vis-à-vis de HPV et les connaissances sur l’infection à HPV. L’enquête s’est déroulée du 1er avril au 30 juin 2024. Les questionnaires ont été distribués aux patients lors de rendez-vous médicaux ou via les listes de diffusion de 2 centres universitaires tertiaires en France. La distribution a été facilitée par le réseau français des maladies auto-immunes et auto-inflammatoires (FAI2R) et les principales associations françaises de patients atteints de MSIA. Les questionnaires remplis partiellement (<<!--> <!-->60 % des réponses) ou par des patients n’ayant pas rapporté de diagnostic de MSIA ont été exclus de l’analyse. Les connaissances que les patients avaient de l’infection HPV étaient évaluées au moyen de 12 propositions que les patients devaient qualifier chacune « vraie » ou « fausse ». Une réponse correcte était créditée de 1 point et une réponse incorrecte de 0 point. Le score total maximum était compris entre 0 et 7. Les scores de connaissances des patients acceptant et refusant le vaccin ont été comparés.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Quatre cent vingt-neuf patients ont participé à l’étude. Les questionnaires partiellement remplis (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->34) ou remplis par des patients n’ayant pas rapporté de MSIA (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->18) ont été exclus et 377 questionnaires ont été analysés. Trois cent vingt-deux patients (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->322/377, 85 %) étaient des femmes et la plupart d’entre eux (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->305/377, 81 %) étaient âgée de 20 à 65 ans. Le lupus érythémateux systémique, le syndrome de Sjögren, les vascularites systémiques, les myosites inflammatoires et la sclérose systémique représentaient près de 80 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->291/377) des MSIA déclarées. Plus de 20 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->85/377) des patients ne savaient pas que le cancer du col de l’utérus était causé par HPV et plus de 60 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->229/377) que HPV pouvait causer un cancer ORL. Cinquante-quatre pour cent (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->205/377) des patients ignoraient que l’infection HPV est pl
{"title":"Que savent les patients suivis pour une maladie systémique inflammatoire ou autoimmune de l’infection à human papillomavirus ?","authors":"T. Goulenok , C. François , A. Mageau , C. Dossier , E. Hachulla , T. Papo , K. Sacre","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.394","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.394","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’infection persistante à human papillomavirus (HPV) est la cause du cancer du col de l’utérus. Les patients pris en charge pour une maladie systémique inflammatoire ou auto-immune (MSIA) et exposés à un traitement immunosuppresseur sont à haut risque d’infection persistante à HPV. Bien que la vaccination contre HPV soit sûre, protège du cancer du col de l’utérus et réduise la mortalité qui lui est associée, la couverture vaccinale des patients suivis pour MSIA est faible. L’objectif de ce travail était d’évaluer les connaissances que les patients suivis pour une MSIA ont de l’infection HPV.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Un questionnaire anonyme, accessible par QR code entre le 1er avril et le 30 juin 2024, a été proposé aux patients suivis pour MSIA. L’étude interrogeait les caractéristiques épidémiologiques, le statut vaccinal vis-à-vis de HPV et les connaissances sur l’infection à HPV. L’enquête s’est déroulée du 1er avril au 30 juin 2024. Les questionnaires ont été distribués aux patients lors de rendez-vous médicaux ou via les listes de diffusion de 2 centres universitaires tertiaires en France. La distribution a été facilitée par le réseau français des maladies auto-immunes et auto-inflammatoires (FAI2R) et les principales associations françaises de patients atteints de MSIA. Les questionnaires remplis partiellement (<<!--> <!-->60 % des réponses) ou par des patients n’ayant pas rapporté de diagnostic de MSIA ont été exclus de l’analyse. Les connaissances que les patients avaient de l’infection HPV étaient évaluées au moyen de 12 propositions que les patients devaient qualifier chacune « vraie » ou « fausse ». Une réponse correcte était créditée de 1 point et une réponse incorrecte de 0 point. Le score total maximum était compris entre 0 et 7. Les scores de connaissances des patients acceptant et refusant le vaccin ont été comparés.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Quatre cent vingt-neuf patients ont participé à l’étude. Les questionnaires partiellement remplis (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->34) ou remplis par des patients n’ayant pas rapporté de MSIA (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->18) ont été exclus et 377 questionnaires ont été analysés. Trois cent vingt-deux patients (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->322/377, 85 %) étaient des femmes et la plupart d’entre eux (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->305/377, 81 %) étaient âgée de 20 à 65 ans. Le lupus érythémateux systémique, le syndrome de Sjögren, les vascularites systémiques, les myosites inflammatoires et la sclérose systémique représentaient près de 80 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->291/377) des MSIA déclarées. Plus de 20 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->85/377) des patients ne savaient pas que le cancer du col de l’utérus était causé par HPV et plus de 60 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->229/377) que HPV pouvait causer un cancer ORL. Cinquante-quatre pour cent (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->205/377) des patients ignoraient que l’infection HPV est pl","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Pages A403-A404"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719795","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.402
R. Jaussaud , R. Amoretti , V. Laurant-Noel , A. Servettaz , O. Lidove , B. Dussol , B. Bienvenu , T. Moulinet
<div><h3>Introduction</h3><div>Les syndromes d’hypermobilité articulaire (syndrome d’Ehlers Danlos hypermobiles, hEDS et troubles du spectre de l’hypermobilité articulaire symptomatiques, HSD) se caractérisent par la présence d’un syndrome douloureux chronique, de la fatigue, un certain degré d’anxiété et de dépression avec en conséquence une atteinte de la qualité de vie et une atteinte de l’indépendance fonctionnelle. En France et à l’inverse d’autres pays le recours aux vêtements de compression (vc) médicale est possible à raison de 2 jeux de vêtements tous les 6 mois et peut être proposée aux patients–elle figure dans la stratégie de prise en charge proposée dans le PNDS–mais son efficacité à long terme n’a pas été jusqu’à présent objectivée. Des études récentes confirment à court terme leur intérêt sur la proprioception. L’objectif était d’évaluer en prospectif et de façon multicentrique l’efficacité des vc dans la prise en charge thérapeutique des patients atteints d’hEDS sur l’indépendance fonctionnelle, la douleur, la fatigue, la qualité de vie et le niveau d’anxiété-dépression.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Etude clinique interventionnelle prospective sur une durée de 2 ans et un suivi de 26 mois, multicentrique. Patients âgés de 15 à 60 ans, ayant reçu un diagnostic de syndrome d’Ehlers Danlos hypermobile (hEDS) ou de trouble du spectre de l’hypermobilité (HSD) symptomatique n’ayant pas porté de vêtements de compression depuis au moins 6 mois. L’utilisation de vêtements compressifs était prescrite à 4 mois. Lors de 5 visites de suivi étaient évalués : l’indépendance fonctionnelle (échelle MIF), la douleur (EVA), la fatigue (échelle de Pichot), l’anxiété-dépression (échelle HAD), la qualité de vie (EQ-5D-3L), l’observance et la satisfaction des patients. Cette étude était approuvée par le comité d’éthique et enregistrée sur ClinicalTrials.gov [<span><span>NCT03330977</span><svg><path></path></svg></span>]</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>107 patients (90 % femmes) étaient inclus entre décembre 2017 et mars 2020, regroupant 83 % de SED et 17 % d’HSD. Le score moyen de l’échelle MIF était relativement préservé à l’inclusion (113,6 pour un maximum à 126) ; 9,7 % des patients avaient une augmentation de leur score d’au moins 10 % entre 4 et 8 mois ; le score restait relativement constant entre 4 et 26 mois. À 26 mois : 33,3 % des patients amélioraient leur score EVA de douleur, 40 % des patients amélioraient leur score de fatigue, 35,3 % des patients diminuaient leur niveau d’anxiété-dépression sur l’échelle HAD (avec un effet plus marqué sur le versant anxiété) et 50 % des patients augmentaient le score de Qualité de vie plus de 10 %. 22 % des patients avaient diminué la dose totale journalière d’antalgiques à 26 mois. L’observance moyenne jugée par les investigateurs était de 9,4<!--> <!-->h par jour à 26 mois. L’utilisation des vc était quotidienne dans 45,5 % des cas, fréquente (plus de 4<!--> <!-->jours par sem
{"title":"Étude prospective à long terme de l’efficacité des vêtements compressifs (Novased®) dans le traitement des syndromes d’Ehlers Danlos hypermobile et les troubles du spectre de l’hypermobilité","authors":"R. Jaussaud , R. Amoretti , V. Laurant-Noel , A. Servettaz , O. Lidove , B. Dussol , B. Bienvenu , T. Moulinet","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.402","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.402","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les syndromes d’hypermobilité articulaire (syndrome d’Ehlers Danlos hypermobiles, hEDS et troubles du spectre de l’hypermobilité articulaire symptomatiques, HSD) se caractérisent par la présence d’un syndrome douloureux chronique, de la fatigue, un certain degré d’anxiété et de dépression avec en conséquence une atteinte de la qualité de vie et une atteinte de l’indépendance fonctionnelle. En France et à l’inverse d’autres pays le recours aux vêtements de compression (vc) médicale est possible à raison de 2 jeux de vêtements tous les 6 mois et peut être proposée aux patients–elle figure dans la stratégie de prise en charge proposée dans le PNDS–mais son efficacité à long terme n’a pas été jusqu’à présent objectivée. Des études récentes confirment à court terme leur intérêt sur la proprioception. L’objectif était d’évaluer en prospectif et de façon multicentrique l’efficacité des vc dans la prise en charge thérapeutique des patients atteints d’hEDS sur l’indépendance fonctionnelle, la douleur, la fatigue, la qualité de vie et le niveau d’anxiété-dépression.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Etude clinique interventionnelle prospective sur une durée de 2 ans et un suivi de 26 mois, multicentrique. Patients âgés de 15 à 60 ans, ayant reçu un diagnostic de syndrome d’Ehlers Danlos hypermobile (hEDS) ou de trouble du spectre de l’hypermobilité (HSD) symptomatique n’ayant pas porté de vêtements de compression depuis au moins 6 mois. L’utilisation de vêtements compressifs était prescrite à 4 mois. Lors de 5 visites de suivi étaient évalués : l’indépendance fonctionnelle (échelle MIF), la douleur (EVA), la fatigue (échelle de Pichot), l’anxiété-dépression (échelle HAD), la qualité de vie (EQ-5D-3L), l’observance et la satisfaction des patients. Cette étude était approuvée par le comité d’éthique et enregistrée sur ClinicalTrials.gov [<span><span>NCT03330977</span><svg><path></path></svg></span>]</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>107 patients (90 % femmes) étaient inclus entre décembre 2017 et mars 2020, regroupant 83 % de SED et 17 % d’HSD. Le score moyen de l’échelle MIF était relativement préservé à l’inclusion (113,6 pour un maximum à 126) ; 9,7 % des patients avaient une augmentation de leur score d’au moins 10 % entre 4 et 8 mois ; le score restait relativement constant entre 4 et 26 mois. À 26 mois : 33,3 % des patients amélioraient leur score EVA de douleur, 40 % des patients amélioraient leur score de fatigue, 35,3 % des patients diminuaient leur niveau d’anxiété-dépression sur l’échelle HAD (avec un effet plus marqué sur le versant anxiété) et 50 % des patients augmentaient le score de Qualité de vie plus de 10 %. 22 % des patients avaient diminué la dose totale journalière d’antalgiques à 26 mois. L’observance moyenne jugée par les investigateurs était de 9,4<!--> <!-->h par jour à 26 mois. L’utilisation des vc était quotidienne dans 45,5 % des cas, fréquente (plus de 4<!--> <!-->jours par sem","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A409"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721628","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.341
A. Dernoncourt , K. Hedhli , N. Abisror , M. Cheloufi , J. Cohen , K. Kolanska , C. Mcavoy , L. Selleret , E. Ballot , E. Mathieu D’argent , N. Chabbert-Buffet , O. Fain , G. Kayem , A. Mekinian
<div><h3>Introduction</h3><div>Les fausses couches spontanées (FCS) répétées (FCSR) constituent un challenge diagnostique et thérapeutique, avec la moitié des cas inexpliquée par le bilan recommandé et l’absence de consensus thérapeutique. Les aberrations chromosomiques embryonnaires sont une cause majeure de FCS mais la probabilité d’une perte de grossesse aneuploïde tend à diminuer avec le nombre de FCS antérieures. Un déséquilibre des réponses immunitaires maternelles au sein de l’endomètre semble impliqué dans certains cas de FCSR inexpliquées. Cette hypothèse a conduit à l’utilisation empirique de l’hydroxychloroquine (HCQ), reconnue pour ses effets immunomodulateurs et protecteurs vasculaires, dans cette indication malgré l’absence de preuves d’efficacité clinique. Dans cette étude, nous avons examiné les résultats de grossesses exposées à l’HCQ et les facteurs prédictifs de l’évolution de la grossesse au-delà du premier trimestre chez des femmes aux antécédents de FCSR en utilisant les données du registre français FALCO.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Le registre FALCO est une étude observationnelle prospective multicentrique française qui inclut des grossesses chez des femmes âgées de 18 à 49<!--> <!-->ans aux antécédents de 3 ou plus FCS avant 12 semaines d’aménorrhée (SA) consécutives ou non. Les patientes bénéficient du bilan de FCSR recommandé par l’ESHRE et celles qui répondent aux critères de classification du syndrome des anti-phospholipides ne sont pas incluses dans le registre. Pour cette étude, nous avons inclus toutes les grossesses spontanées du registre FALCO exposées à l’HCQ avant la conception ou au début de la grossesse. Nous avons exclu les grossesses chez les patientes sous HCQ au long terme pour une maladie auto-immune et/ou celles exposées de manière concomitante à une biothérapie, des immunoglobulines et/ou des intralipides intraveineux. Un traitement concomitant par une anti-agrégation plaquettaire (AAP), une héparine de faible poids moléculaire (HBPM) à dose prophylactique et/ou une corticothérapie était autorisé. Le critère d’évaluation principal était une grossesse évolutive au-delà du 1<sup>er</sup> trimestre (> 12SA).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons analysé 100 grossesses survenues chez 74 femmes. L’âge moyen lors de la conception était de 34,2 (±4,7) ans et le nombre médian de fausses couches antérieures était de 5 [IIQ<!--> <!-->=<!--> <!-->2], avec un maximum de 12.</div><div>L’HCQ était initiée avant la conception pour 71 (71 %) grossesses (durée médiane de 8,7 semaines) et une fois la grossesse confirmée (<<!--> <!-->6SA) pour les 29 (29 %) autres. 78 (78 %) grossesses étaient également exposées à de la prednisone, 56 (56 %) à une AAP et 41 (41 %) à une HBPM. Seules 38 (38 %) grossesses ont évolué au-delà de 12SA. Le risque de présenter une nouvelle FCS précoce augmentait avec le nombre de FCS antérieures, mais pas avec l’âge. Chez les femmes ayant déjà présenté 5
{"title":"Hydroxychloroquine dans les fausses couches répétées inexpliquées : données du registre prospectif français FALCO","authors":"A. Dernoncourt , K. Hedhli , N. Abisror , M. Cheloufi , J. Cohen , K. Kolanska , C. Mcavoy , L. Selleret , E. Ballot , E. Mathieu D’argent , N. Chabbert-Buffet , O. Fain , G. Kayem , A. Mekinian","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.341","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.341","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les fausses couches spontanées (FCS) répétées (FCSR) constituent un challenge diagnostique et thérapeutique, avec la moitié des cas inexpliquée par le bilan recommandé et l’absence de consensus thérapeutique. Les aberrations chromosomiques embryonnaires sont une cause majeure de FCS mais la probabilité d’une perte de grossesse aneuploïde tend à diminuer avec le nombre de FCS antérieures. Un déséquilibre des réponses immunitaires maternelles au sein de l’endomètre semble impliqué dans certains cas de FCSR inexpliquées. Cette hypothèse a conduit à l’utilisation empirique de l’hydroxychloroquine (HCQ), reconnue pour ses effets immunomodulateurs et protecteurs vasculaires, dans cette indication malgré l’absence de preuves d’efficacité clinique. Dans cette étude, nous avons examiné les résultats de grossesses exposées à l’HCQ et les facteurs prédictifs de l’évolution de la grossesse au-delà du premier trimestre chez des femmes aux antécédents de FCSR en utilisant les données du registre français FALCO.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Le registre FALCO est une étude observationnelle prospective multicentrique française qui inclut des grossesses chez des femmes âgées de 18 à 49<!--> <!-->ans aux antécédents de 3 ou plus FCS avant 12 semaines d’aménorrhée (SA) consécutives ou non. Les patientes bénéficient du bilan de FCSR recommandé par l’ESHRE et celles qui répondent aux critères de classification du syndrome des anti-phospholipides ne sont pas incluses dans le registre. Pour cette étude, nous avons inclus toutes les grossesses spontanées du registre FALCO exposées à l’HCQ avant la conception ou au début de la grossesse. Nous avons exclu les grossesses chez les patientes sous HCQ au long terme pour une maladie auto-immune et/ou celles exposées de manière concomitante à une biothérapie, des immunoglobulines et/ou des intralipides intraveineux. Un traitement concomitant par une anti-agrégation plaquettaire (AAP), une héparine de faible poids moléculaire (HBPM) à dose prophylactique et/ou une corticothérapie était autorisé. Le critère d’évaluation principal était une grossesse évolutive au-delà du 1<sup>er</sup> trimestre (> 12SA).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons analysé 100 grossesses survenues chez 74 femmes. L’âge moyen lors de la conception était de 34,2 (±4,7) ans et le nombre médian de fausses couches antérieures était de 5 [IIQ<!--> <!-->=<!--> <!-->2], avec un maximum de 12.</div><div>L’HCQ était initiée avant la conception pour 71 (71 %) grossesses (durée médiane de 8,7 semaines) et une fois la grossesse confirmée (<<!--> <!-->6SA) pour les 29 (29 %) autres. 78 (78 %) grossesses étaient également exposées à de la prednisone, 56 (56 %) à une AAP et 41 (41 %) à une HBPM. Seules 38 (38 %) grossesses ont évolué au-delà de 12SA. Le risque de présenter une nouvelle FCS précoce augmentait avec le nombre de FCS antérieures, mais pas avec l’âge. Chez les femmes ayant déjà présenté 5 ","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A368"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719789","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.410
A. Kante , A. Afana , D. Sène , V. Bousson , T. Goncalves , E. Ballout , S. Toupin , J.G. Dillinger , W. Bigot , V. Pagis , K. Champion , R. Burlacu , S. Mouly , P. Henry , T. Pezel , C. Comarmond
<div><h3>Introduction</h3><div>La sclérodermie systémique (ScS) est une maladie du tissu conjonctif caractérisée par une inflammation, des altérations microvasculaires et une fibrose. Les comorbidités cardiaques représentent la principale cause de mortalité. Le diagnostic précoce des dysfonctionnements cardiovasculaires reste difficile avant l’apparition de manifestations cliniques. L’IRM cardiaque (IRMc) s’est imposée comme un excellent outil non invasif pour évaluer l’impact cardiologique de la ScS. Les forces hémodynamiques (HDF) sont un paramètre IRM nouvellement décrit permettant la mesure de la force globale échangée entre le volume sanguin et le myocarde, évaluée grâce à l’IRMc, en se basant sur l’équation de mécanique de fluides de Navier-Stokes. Les HDF sont particulièrement sensibles pour la détection de dysfonctionnement méchanistiques au niveau cardiaque. Dans cette étude, nous avons étudié la valeur diagnostique de la mesure des HDF chez les patients atteints de ScS comparée à celle des témoins sains, comme indicateur potentiel précoce de dysfonction cardiaque infraclinique.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Dans une étude monocentrique, les patients atteints de ScS répondant aux critères de classification de l’American College of Rheumatology et de la Ligue européenne contre le rhumatisme ont été inclus et ont eu une IRM cardiaque 1,5<!--> <!-->T. Les HDF ont été mesurées à l’aide d’un logiciel de post-traitement avancé (Medis Suite, Leiden, Pays-Bas). Les mouvements issus des images de déformation des plans ciné à 2, 3 et 4 cavités ont été utilisés pour le calcul des HDF longitudinales (apical-basal) et transversales (septal-latéral) du ventricule gauche (VG). Afin de comparer différentes tailles de VG, les HDF ont été normalisées et exprimées en pourcentage de l’accélération gravitationnelle.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 11 patients atteints de ScS recrutés (âge moyen 46,27<!--> <!-->±<!--> <!-->15,2 ans, 19 % hommes), 5 (46 %) présentaient une forme diffuse et 5 (46 %) souffraient d’hypertension pulmonaire. Deux patients (18 %) avaient une dysfonction systolique du VG avec une fraction d’éjection moyenne du VG (FEVG) de 59 %. Cinq patients (46 %) présentaient une dysfonction systolique du ventricule droit (VD) avec une fraction d’éjection moyenne du VD (FEVD) de 50 %. Nous avons comparé les HDF des 11 patients ScS à celles de 11 témoins sains appariés en âge provenant d’une cohorte externe. Les patients atteints de ScS ont présenté des HDF longitudinales du VG plus importantes en systole (pour les valeurs des racines des moyennes des carrés [RMS] <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,029, ainsi qu’aux pics de mesure, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,047). Ces changements peuvent être expliqués par une déformation anatomique du coeur secondaire à l’augmentation de la pression dans le VD. La décélération diastolique était significativement plus faible chez les patients ScS (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,040
{"title":"Étude des forces hémodynamique chez les patients atteints de sclérodermie systémique : étude pilote","authors":"A. Kante , A. Afana , D. Sène , V. Bousson , T. Goncalves , E. Ballout , S. Toupin , J.G. Dillinger , W. Bigot , V. Pagis , K. Champion , R. Burlacu , S. Mouly , P. Henry , T. Pezel , C. Comarmond","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.410","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.410","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La sclérodermie systémique (ScS) est une maladie du tissu conjonctif caractérisée par une inflammation, des altérations microvasculaires et une fibrose. Les comorbidités cardiaques représentent la principale cause de mortalité. Le diagnostic précoce des dysfonctionnements cardiovasculaires reste difficile avant l’apparition de manifestations cliniques. L’IRM cardiaque (IRMc) s’est imposée comme un excellent outil non invasif pour évaluer l’impact cardiologique de la ScS. Les forces hémodynamiques (HDF) sont un paramètre IRM nouvellement décrit permettant la mesure de la force globale échangée entre le volume sanguin et le myocarde, évaluée grâce à l’IRMc, en se basant sur l’équation de mécanique de fluides de Navier-Stokes. Les HDF sont particulièrement sensibles pour la détection de dysfonctionnement méchanistiques au niveau cardiaque. Dans cette étude, nous avons étudié la valeur diagnostique de la mesure des HDF chez les patients atteints de ScS comparée à celle des témoins sains, comme indicateur potentiel précoce de dysfonction cardiaque infraclinique.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Dans une étude monocentrique, les patients atteints de ScS répondant aux critères de classification de l’American College of Rheumatology et de la Ligue européenne contre le rhumatisme ont été inclus et ont eu une IRM cardiaque 1,5<!--> <!-->T. Les HDF ont été mesurées à l’aide d’un logiciel de post-traitement avancé (Medis Suite, Leiden, Pays-Bas). Les mouvements issus des images de déformation des plans ciné à 2, 3 et 4 cavités ont été utilisés pour le calcul des HDF longitudinales (apical-basal) et transversales (septal-latéral) du ventricule gauche (VG). Afin de comparer différentes tailles de VG, les HDF ont été normalisées et exprimées en pourcentage de l’accélération gravitationnelle.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 11 patients atteints de ScS recrutés (âge moyen 46,27<!--> <!-->±<!--> <!-->15,2 ans, 19 % hommes), 5 (46 %) présentaient une forme diffuse et 5 (46 %) souffraient d’hypertension pulmonaire. Deux patients (18 %) avaient une dysfonction systolique du VG avec une fraction d’éjection moyenne du VG (FEVG) de 59 %. Cinq patients (46 %) présentaient une dysfonction systolique du ventricule droit (VD) avec une fraction d’éjection moyenne du VD (FEVD) de 50 %. Nous avons comparé les HDF des 11 patients ScS à celles de 11 témoins sains appariés en âge provenant d’une cohorte externe. Les patients atteints de ScS ont présenté des HDF longitudinales du VG plus importantes en systole (pour les valeurs des racines des moyennes des carrés [RMS] <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,029, ainsi qu’aux pics de mesure, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,047). Ces changements peuvent être expliqués par une déformation anatomique du coeur secondaire à l’augmentation de la pression dans le VD. La décélération diastolique était significativement plus faible chez les patients ScS (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,040","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Pages A414-A415"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719898","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}